Honore toujours la Mère à qui tu dois ta chair ;
C'est elle qui te dispense sa matérielle substance ;
Mais point n'en abuse ; donne à ton corps sa jachère ;
Il n'est plus grand outrage que la vile appétence.
D'humilité est cet émail car c'est de terre
Que nous sommes pétris ; le temps nous est mesuré ;
Dans ce monde, nous ne sommes que simples locataires ;
L'instant est l'unique bien qui nous soit assuré.
De tristesse est cet émail car rien ne demeure ;
Tout se décompose, il n'est rien qui ne se meure ;
Nous naissons, nous rions, nous pleurons, nous passons.
La voie de sable est celle de l'impermanence ;
Telle est la sagesse : sans fin est la connaissance ;
Le temps d'en voir l'étincelle, nous nous effaçons.