jeudi 14 décembre 2017

Paroles de Licorne (2)


Peinture de Moretto da Brescia (1498-1554)

Il est une Contrée en ce Pays de L'Âme, des multitudes de Paysages, des Palais, des Ornements, des Beautés sculpturales, des grappes luminescentes, lors que l'hiver semblerait avoir éteint toute vie, lors qu'en vérité tout est suspendu en La Seule Réalité Eternelle dont il nous a été donné tout accès. Point n'abuse des Grâces de La Suprématie, point n'usurpe les qualités que l'on m'a attribué, point ne me distrais un seul Instant de Son Acuité. Son Regard est tantôt Argenté des flux de L'Incisif, et tantôt Ensoleillé des Rayons des couleurs du Prisme. Je m'évade en ce Refuge, et là est ma Demeure sans trouble, Le Lac des pavés de cristal. J'ai souvent ces ouvertures luxuriantes de végétation dont on ne connaît plus le nom. Des effervescences de leur couleur profonde, des miroitements de leur émeraude vif, je m'émerveille de chaque percée, lors que mon cœur est lavé en ce bassin perpétuel des douces neiges. Il n'est aucune douleur en ce léger frissonnement de froid. Il s'agit plutôt d'une délicate caresse et mon corps entier en est régénéré. Des forêts et des bocages où se cachent des oiseaux de l'Amour gracieux, des évanescences de cascades qui forment les clapotis chantonnant. Les mots de Lumière se cherchent en ma robe immaculée, et je bois chaque jour à La Source de Jouvence. Mon cœur devient vert des prairies des chemins fleuris. C'est entre La Roche qui se fend que j'apparais, lors que l'on me croit improbable Rencontre. Je suis venue de si loin et je dépose les ailes de mon intention en cet oiseau dont l'équilibre pointe de noir et de blanc. Son Corps est sous le manteau de L'Obédience, et il ne trahit aucune des Traditions qu'il enfile tel un collier de Perles.

J'ai vu l'ignominie des mensonges qui sont les tortures concentriques en ces zones des basses fréquences. J'ai perçu le cri des hommes et des femmes allongés en leur outrance, et en leur rébellion. Lors que La Voix clame : Venez à Moi ! Ils se sont encerclés des mots de la turpitude, se vouant ainsi à leur monde, enchaînés.

Des tortures qu'ils s'infligent en refusant la soumission des effleurements de la lumière, lors qu'elle vient en ondes successives en ce Verbe d'Amour qui investit les perceptions les plus subtils des mondes, qu'ils ne peuvent plus soupçonner, tant leur cœur est rouillé. Que ne sont-ils à frotter et à polir ? Le Cœur est Le Temple de L'Amour, or seul Amour entre en Amour, et Lumière en Lumière.

Que ne sont-ils à saisir ces rappels, ces perles qui vont jusqu'aux pieds des manants !
Que ne sont-ils à s'abreuver des sources du Retour, du Par-Don ?
Que ne sont-ils à vomir les abjections des obscénités ?
Que ne sont-ils à réaliser les gravités de leur obstination ?

Nul qui ne se soumet aux Lois, nul qui ne retrouve Son Enfant intime, nul qui ne s'écarte des troubles de La Séparation, nul qui ne voit plus la voracité des ombres qui cherchent à le dévorer, tandis que La Lumière le transperce, nul qui ne sent pas le soufre de son état, nul qui ne tremble pas devant La Puissance, nul qui refuse de mépriser les innocents et les soumet ainsi à sa cécité, nul qui ne s'agenouille devant La Majesté, nul qui n'avoue son indigence, nul qui n'aspire à La Purification, nul qui ne verse pas les larmes du regret devant son oubli et sa négation, nul ne pourra alors mettre un pied sur l'échelle du Grand Sauvetage.

L'Arche s'est avancée jusqu'aux rives de l'Ancien monde et flotte sur les Eaux Primordiales tel un étendard. Une trompette annonce L'Ultimatum. Les Portes sont prêtes à se refermer. Le Pont rejette les intrus car nul n'entrera dans L'Arche sans devenir L'Arche Lui-même.

Blason de la famille Skweres (Pologne, 14e siècle)

                   La Terre est lourde des lourdeurs de la confusion des hommes.
                   Son Limon impur crée des états de ruptures.
                   Secousses sismiques et souffrance de La Matière.
                   Nous touchons de Grâce, les impuretés, et mettons en œuvre Le Discernement.
                   Chaque élément est à retrouver sa place.
                   Les Cieux sont Témoins des bouillonnements de La Souffrance.


Océan sans rivage

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