mardi 1 mai 2018

Le petit garçon et l'oie


Armoiries de Trouskavets (Ukraine)

     Connaissez-vous l'extravagante histoire d'une amitié entre un petit garçon des fermes lointaines et d'une oie ? Je ne sache pas de plus insolite relation. La plupart du temps, l'on se lie d'amitié avec des chiens, des chats, des chevaux. Il est des bêtes qui vous étonnent plus que les humains. Des douceurs et des tendresses qui vous prennent presque en otage. A scruter le ciel depuis une éternité, l'on se rend compte que la vie contient tellement d'étages. L'on peut prendre une chose comme référence, mais, parfois, elle vous échappe. Ou plutôt, elle vient telle la caresse d'un vent du crépuscule, et vous enveloppe et vous serre si fort, que vous ne savez plus quoi faire d'un tel enlacement. Les yeux papillonnent si vite et l'esprit en conçoit des pensées telles que les mots deviennent des phrasées sans cesse qui vous invitent en l'émerveillement. Ceci est à se vivre si puissamment que l'on se surprend à ne plus savoir si nous le vivons ou si cela se vit en nous. Cette oie vit le jour dans la ferme de mon ami. A sa naissance, il se trouva que celui-ci la recueillit intentionnellement. Il l'a porta tout contre son cœur et fut attendri par ses duvets innocents. L'Oie vit en lui sa mère nourricière et conçut à son égard le plus doux et le plus fidèle des attachements. Comment expliquer cela ? Chaque fois que j'allais rendre visite à mon ami, je la trouvais enfouie sous sa chemise. Les cœurs palpitent de tant d'amour. Lors qu'il s'endormait, l'oie ne manquait jamais de venir se réfugier tout contre le garçon. Cette constance était irradiante et si chaude. Je pense avec une grande perplexité que l'oie devint aussi la petite mère de l'enfant. Rien ne contredit rien, lors que nous observons cette singularité solaire de l'attachement et de l'amour. L'on voit scintiller dans la prunelle d'un animal Quelque chose qui nous rappelle que la bête est parfois plus humaine qu'un humain. J'ai vu les larmes de l'amour dans les yeux du plus petit insecte. Oh oui ! Je pourrais vous parler de ce qui est souvent à se révéler, pour peu que l'on prenne le temps de se laisser observer. Car la vie nous observe bien sagement et s'étonne sans doute de nous voir si ignorants. Que de choses à apprendre, lentement, magnifiquement, constamment, en la béatitude qui nous étonne toujours en ce présent perpétuel !

Océan sans rivage

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2 commentaires:

  1. Toutes les amitiés sont belles, c'est vrai.
    Merci pour ce beau texte et tous vos écrits.

    Michel

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