Blason de Pietzpuhl (Saxe-Anhalt, Allemagne)
Les feuilles des lupins qui longeaient l'allée du potager formaient comme une palmeraie où des Indiens embusqués attaquaient des soldats médiévaux qui se risquaient parfois hors de leur fortin en bois planté au pied d'un noisetier, quand ne venaient pas les assiéger des rebelles commandés par un Mexicain ventru tout de vert vêtu, le regard sombre, marchant avec autorité et tenant dans l'une de ses mains un sabre, à la manière d'une canne. Il s'agissait du dernier rescapé d'une série des six figurines que m'avait offertes mon grand-père paternel, quelques noëls auparavant. Où étaient passées les cinq autres ? Sans doute dorment-elles toujours dans la terre du potager qui fut le théâtre de mille aventures lilliputiennes.
Le noisetier était le joyau du jardin sous lequel rouillait une vieille table en fer forgé achetée pour trois sous chez Rocha le ferrailleur, dont l'on pouvait alors apercevoir la pratique depuis la fenêtre de ma chambre, à l'époque où le Père Julien n'avait pas encore planté son bois de peupliers. Cet endroit fut longtemps le centre névralgique de mes longs jours d'enfant solitaire, le lieu où s'est fécondé et forgé mon imaginaire et d'où naquit tout un monde parallèle qui devait ne plus jamais me quitter. J'en avais même dessiné la carte que j'offris, bien des années plus tard, à un camarade de lycée qui s'en montra fort enthousiaste. Dans mon esprit d'alors, ce monde, antédiluvien, s'inspirait à la fois de l'empire romain et de la légendaire Atlantide.
Le noisetier était le joyau du jardin sous lequel rouillait une vieille table en fer forgé achetée pour trois sous chez Rocha le ferrailleur, dont l'on pouvait alors apercevoir la pratique depuis la fenêtre de ma chambre, à l'époque où le Père Julien n'avait pas encore planté son bois de peupliers. Cet endroit fut longtemps le centre névralgique de mes longs jours d'enfant solitaire, le lieu où s'est fécondé et forgé mon imaginaire et d'où naquit tout un monde parallèle qui devait ne plus jamais me quitter. J'en avais même dessiné la carte que j'offris, bien des années plus tard, à un camarade de lycée qui s'en montra fort enthousiaste. Dans mon esprit d'alors, ce monde, antédiluvien, s'inspirait à la fois de l'empire romain et de la légendaire Atlantide.
Marc
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