Blason de Oebisfelde-Weferlingen (Basse-Saxe, Allemagne)
Nous finissons par jouer, tremblant au
souffle du roseau, et d’incantations délicieuses, nous laissons le
soleil advenir de splendeur en sa demeure intrigante. Il est une sorte
d’éloge qui vient depuis l’autre rive, quand L’Ailleurs est une Danse.
Je reviendrai, petit homme, chaque matin, je reviendrai vous attendre
sur le chemin, quand se croisent les aubes naissantes de nos lendemains,
je reviendrai, sans jamais lâcher votre main, au silence de l’arbre qui
vient. Je n’ai pu oublier les paroles du sage que nous croisions
ensemble sur le chemin, feutrés des pas du loup, de l’ours et compagné
par la Dame blanche. Il nous en souvient comme d’hier, quand au loin,
j’entendais les larmes d’une brume qui proclamait tout de même
l’enchantement. Les chérubins se bousculaient secrètement devant le
fameux repas de nos noces et nous soupirions en ce sourire cristallin.
Nous leur avions fait le récit mirifique des fruits géants, fruits que
l’on ne devait pas approcher, sous aucun prétexte. Car il s’agissait de
monstres légendaires qui s’étaient malicieusement déguisés pour tromper
les petits enfants. Mais, chut ! Rien ne nous embarrasse autant que les cous rigides et les nuques raides.
Je cite vos paroles, petit homme. Quand j’étais confinée dans le salon
familial, éclairée par une simple lueur de bougie, je lisais les contes
des vieilles terres. Pourtant, il m’arrivait de me laisser distraire par
cette flamme que je rapprochais le plus possible de mon livre pour être
ainsi mieux éclairée, et la cire ruisselait de pâleur jaunie. Petit
homme, c’est dans cette alcôve que nous fîmes nos vœux. L’Amour culmine
mais l’Amitié est le sublime parachèvement de toute rencontre. Voyez
comme les feux follets sont les complices de notre sortilège. Vous ai-je
raconté le récit de ces anges qui tenaient patiemment les plats du
dîner et comme il nous en coûtait de ne pas alléger leur service en
finissant le repas plus vitement ? Nous les cherchions dans les étoiles
blanches et la neige chantait des paroles parfumées au goût de l’autre
monde.
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