jeudi 7 mai 2020

Considérations antéchristiques


Blason du Mordor (Tolkien, Le Seigneur des Anneaux)


      Ma chère Mado, toi qui ne crois ni en Dieu ni au Diable, disant ne pas fumer de cet opium-là ou de ce qu'on t'a fait passer pour, te voici à devoir donner ta foi à des gugusses sans foi ni loi, ayant le vice et le mensonge chevillés au corps. Toi qui tiens les lois divines pour des fables de grand-mère, te voici à devoir te plier à mille interdits et autant de contraintes, tellement, d'ailleurs, que ta pauvre cervelle d'homo festivus bisounoursé ne pourrait même pas les retenir sans l'aide d'un juriste. Et ce n'est pas fini, ma pauvre : demain, si on te le propose, tu courras te faire vacciner et pucer par la même occasion. C'est pour ta sécurité, qu'ils te diront. Et tu le croiras. Comme ça, ils pourront veiller sur toi par satellite et te suivre jusqu'aux latrines pour vérifier si tu n'es pas à lire quelque publication prohibée.
      Qu'est-ce que tu t'imaginais ? Qu'ils en ont à faire de toi ? Mais que tu existes ou non les indiffère totalement. Tu es parfaitement interchangeable puisque tu penses et agis comme des milliards d'autres individus. Et qui invoqueras-tu aux heures sombres de ton âme ? L'État ? Autant te flanquer tout de suite contre un mur ! Tes amis, qui seront probablement dans la même mélasse et qui ne penseront qu'à sauver leur propre peau ? Trouveras-tu assez de ressources en toi, dont la vie intérieure est complètement désaffectée et opacifiée par un psychique chaotique ? Qui donc invoqueras-tu quand tu ne pourras plus te vouer ni te fier à personne ? Seras-tu la proie des philosophes de salon ou des marchands de développement personnel ? Mais peut-être même continueras-tu d'écouter les branquignols de la politique et des médias ? C'est vrai, dans le fond, on ne se sèvre pas si facilement de l'opium...

À force de mener des vies sans queue ni tête
- Et c'est l'une des tares de ladite modernité -
Les gens sont devenus littéralement bêtes.
Que vaut encore la devise de fraternité

Dans un système qui rend les gens si infantiles
Qu'ils se pensent faire œuvre de citoyenneté
En pratiquant la délation, idiots utiles
De causes dont on ne tire ni honneur ni fierté ?

Les portes du Mal sont désormais grand ouvertes
Et les institutions sont au Diable offertes.
Voyez ô combien s'activent ses fidèles agents !

Ils ont réussi à fermer les lieux de culte,
Ce qui fait l'affaire de l'Antéchrist qui exulte.
Et ça ne fait que commencer, mes pauvres gens !

Le Spectre à trois faces

Ami, entends-tu...

3 commentaires:

  1. Merci beaucoup. Mado va certainement être reconnaissante envers vous pour tout ce que vous lui écrivez. J'espère qu'elle vous entend bien.
    Bravo!

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    1. Merci de l'appréciation mais je ne suis pas certaine que Mado m'entende bien. On ne prêche jamais que des convertis, comme on dit, et notre époque, qui se targue tant d'être dans la communication, n'illustre essentiellement que le dialogue de sourds. Ils appellent cela débattre (c'est-à-dire battre l'adversaire et non s'entretenir intelligemment et loyalement avec un interlocuteur). Certains médias, alternatifs, s'entend, ont pourtant et heureusement cette pratique.

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  2. C'est bien vrai. Merci Justine. Vous faites du bon travail et j'apprécie vos interventions pertinentes. D'ailleurs je ne cesserai de le dire, ce blog est superbement riche. Un régal.

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