Blason
de La Valette
Ma
chère Mado, j'ai appris que vous avez été, très récemment délogés du
canal Saint-Martin par les forces du désordre. M'en étonné-je ? Car une fois le déconfinement rendu effectif, Homo festivus s'est
aussitôt rué vers ses lieux de désœuvrement habituels, sans
respecter la distance réglementaire, bien entendu. Quelle
irresponsabilité ! Quelle inconséquence ! Quel incivisme,
aussi ! Ne disais-je pas que cela repartirait comme avant et de plus belle ?
Sauf que, désormais, vous vous amuserez à tel moment et de telle façon que les autorités l'auront décidé. J'entends par là le pouvoir auquel vous avez donné
le bâton pour vous faire bastonner et dont bon nombre d'entre-vous
n'ont pas encore bien saisi (ou ne veulent pas saisir) la nature.
Aussi m'est-il difficile de compatir, ce que tu comprendras fort
bien, je n'en doute pas.
J'ai
aussi appris que le test du machin 19 tenait de la farce et attrape,
si j'en crois ce que l'on m'a rapporté sur des expériences pratiquées au Tanzanie. Où l'on apprend que des tests effectués
sur des papayes ont donné des résultats positifs... Outre la
sidération (pas tant que cela, en vérité, car nous n'étions pas dupe non plus), la chose prête du moins à supposer que d'autres fruits
et légumes pourraient l'être aussi et qu'il faudrait,
subséquemment, les poser sur les étalages des marchands et les
rayons des magasins à des distances respectables, chacun
soigneusement et sanitairement emballé, au cas où il lui prendrait
la malencontreuse idée de tousser ou d'éternuer. Cela entraînerait,
de facto, un rallongement des zones de marché ainsi que des
rayonnages, si jamais l'on désirait maintenir les quantités
proposées. Question : la surface ainsi augmentée
donnerait-elle lieu à un surcoût pour le marchand ou les
institutions compétentes prendraient-elles cela à leur charge,
c'est-à-dire du pigeon contribuable ? Seigneur ! Que de
soucis pour nos administrateurs !
Si
un jour je devais rencontrer un Alien,
Je
ne lui parlerais pas de mon origine ;
J'aurais
honte d'être associée à une Terrienne.
C'est
que nous en sommes vraiment là, tu imagines !
Tu
te trompes à croire que je suis à plaisanter ;
J'aimerais
n'avoir pas à le dire, je te l'assure ;
Si
donc je le fais, c'est pour ma mentale santé,
Pour
rester bien dans ma tête et dans mes chaussures.
Car
l'hôpital psychiatrique est à ciel ouvert.
Vois-tu
comme tout est inversé et à l'envers ?
Il
y a de quoi attraper des sueurs froides ;
L'impression
d'être dans la série des bronzés,
Mais
dans une version autrement plus défoncée...
Avoue,
quand même, qu'il y a de quoi être roide !
Le
Spectre à trois faces
Déconfiné mais pas encore fini.
Bonsoir Justine,
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette série "Mado", toujours très "fracassante" et tellement pertinente.
JR
J'allais le dire. Encore bravo!
RépondreSupprimerMerci à tous deux, JR (toujours fidèle :-) et Michel, de votre présence et de votre appréciation. Je sais que nous sommes nombreux à penser de la sorte et à éprouver une vraie nausée quand nous voyons ce qu'il se passe. Une nausée que j'essaie d'ailleurs de faire passer à Mado car elle est salutaire. Ou disons que c'est le commencement du salut.
RépondreSupprimerEffectivement. Merci Justine.
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