Blason
de Dollbergen (Basse-Saxe, Allemagne)
Ma
chère Mado, aujourd'hui même, je m'entretenais avec mon Amie et
nous parlions de l'actualité. Tu t'imagines en quels termes. Nous
étions partagées entre l'hilarité et la désolation. Finalement,
nous avons convenu et décidé que nous n'étions pas du tout
concernées par cette comédie branquignolesque que des désœuvrés jouaient sur la scène publique et à laquelle ledit
public, quoique dubitatif, accordait néanmoins une attention
syndromatique à la parole
officielle. Mon Amie a eu cette réflexion de génie (je fus presque
fâchée de ne l'avoir pas eue moi-même), s'agissant de la conscience
des gens qu'elle a comparue au bonhomme-patate des enfants de la
maternelle. Tu vois le dessin. Une conscience-patate... Quelle
trouvaille ! Et quelle justesse dans la métaphore ! Quand
je te disais que nous étions dans le bac à sable... J'ai d'ailleurs
dans l'idée de suggérer à Patrice Leconte de réfléchir à un
quatrième épisode de la série des bronzés et qui aurait pour
titre « Les bronzés en confinement ». Il n'aurait déjà
pas l'embarras des idées mais plutôt celui de leur choix. Ne crois
pas que je plaisante car tous les matins je me réveille en pensant
avoir rêvé, me disant : « Non, ce n'est pas possible.
Cela ne peut pas exister. Nous sommes en France, tout de même ! »
Eh bien non, ce n'est jamais un rêve mais l'innommable et quotidienne réalité. Et
comme cela peut impossiblement se passer en France, j'en ai conclu que cela
devait très probablement se passer ailleurs. Mais où ?
« Travaille,
consomme et tais-toi » sera ton triptyque
Car
c'est tout ce à quoi tu peux prétendre.
Que
t'avises-tu de te mêler de politique
À
laquelle il n'y a plus rien à comprendre
Puisque
ce sont les lois du marché qui dominent !
Comment ?
Tu voulais te soigner à moindres frais,
À
coup d'ordonnances prescrivant la chloroquine ?
Ignores-tu
donc que dans la morgue l'air est très frais ?
Un
médicament à quatre sous, est-ce sérieux ?
L'on
comprend que les labos se montrent furieux.
Sais-tu
qu'ils doivent rendre des comptes aux actionnaires ?
Il
est permis de rire de tout, sauf des gros sous.
N'oublions
pas qu'ils sont de toutes choses les dessous
Et
que nos dirigeant en sont les mercenaires.
Le
Spectre à trois faces
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