dimanche 12 novembre 2017

De la fausse abondance


Une causerie de Frère Eugène

Peinture d'Oswald Aschenbach (1827-1905) Dans le jardin du monastère, 1857

Jadis, les hommes consommaient beaucoup moins de viande
Que de nos jours. L'on dira : « Ce fut par défaut
Car plus d'un se fût délecté d'une chair friande
Si sa bourse ne l'avait pas mis en porte-à-faux. »

Cela est vrai. Mais se porte-t-on mieux, dites,
À manger, à bon prix, les produits trafiqués
En usine, fruits de cultures que l'on précipite
Et d'élevages où la raison a abdiqué ?

L'on m'en dira tant d'une prétendue abondance
Qui emplit nos paniers et assiettes d'illusions,
Lors que sans goût ni saveur est cette profusion !

Il faut entrer en consumériste dissidence,
Pas uniquement en visant la qualité,
Mais en retrouvant une certaine frugalité.

Frère Eugène

4 commentaires:

  1. M'est avis Frère Eugène, sauf tout le respect que je vous dois, que votre mine en dit long sur votre appétence !

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    1. Vous savez bien que le cordonnier est mal chaussé :-)

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    2. Pourtant, je ne vous voudrais pas autrement. Vous inspirez ainsi une grande sympathie. :-)

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    3. Les rondeurs ont parfois un côté rassurant et même réconfortant :-)

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