Enluminure du Codex Manesse (14e siècle)
La vie demeure en permanence l’immense étonnement, celui-là même qui
nous relie à Celui qui le place en nous. Les ricochets sur l’eau n’ont
pas ces duretés du cœur chargé d’humus et bien d’autres éléments
opaques, ainsi que ces humeurs qui aspergent toutes les affirmations
pleine d’alluvions ; mais, il demeure Un. Il n’est pas de froideur, ni
de rejet, ni aucune espèce de jugement, car l’eau est lisse et semblable
à elle-même. Il ne reste que La pure Présence ; Joie et douceur. J’ai
vu l’égo pavoiser, faire du bruit, mais l’eau est belle, sans remous, de
sa beauté de grande voyageuse. L’Eau du Mystère, et nulle évidence qui
ne te réduise, et nulle affirmation qui ne Te contredise. La négation
est comme un égarement qui s’épuise sur les plages de l’infini et de
tous les concepts. Le Temps rudoie les vêtements de cet ego, craintif,
chétif, adversaire de lui-même, inégalement bruyant, tels les pas
titubants dans cette cité qui s’estompe peu à peu, comme poussiéreuse
des brumes accablantes, hypnotisée par les vagues de l’ancien monde. Le
rêve n’est plus une buée aveuglante, mais transparence, et j’abandonne,
sans rien retenir, ivre sans mesure, ivre sur les trottoirs qui se
disputent des illusions incessantes, quand chaque fois que la pensée
dérive, elle, cette pureté du moment, trempe dans L’Encrier des océans
de Vénus, oui, cette Vénus du Ciel de L’Âme et l’oiseau passe avec la
beauté du mouvement éternel. La Clé était d’argent, dentelée de Lumière,
ciselée de patience, ouvrant la porte d’une Maisonnée matricielle. Les
Deux rejoignent ma folie, qui est La Vacuité même, puis au-delà de La
Délivrance, il est une exultation, un tremblement de voix, des
cymbales, et mélodie de cette Remembrance. Paix à tous les univers qui
virent Le Jour éclore en Ton Soleil éternel. Paix à L’Aube, et Paix à
cette Assise qui burine toutes les révoltes, les transforme, les
résorbe. Paix en L’Alchimie d’un incendie de Lumière, au feu de L’Eau
lustrante. La Constance est une eau qui goutte à goutte devient le
ruisseau luminescent, vibrant au cœur du Silence. L’ignorance ne saurait
éliminer l’évidence, ni l’affaiblir, ni la détourner de Sa Réalité. Je
m’assois auprès de tous les visages, et je leur parle, sans que personne
ne puisse me voir. Être là. Je suis sans peur, sans retenue, sans
doute, sans révolte. C’est ainsi que Tu parles, c’est ainsi que je Te
vois. C’est ainsi qu’apparaît le fil d’Ariane, visible, enseignant,
transmetteur, réceptionnant, aventurier des splendeurs de l’inconnu,
Toi, L’Inconnu, le rendu manifeste en Ton Œuvre. Alors, Tu vins et me
montras cette infime goutte semblable au Temps qui s’en rejoint L’Océan,
celui de toutes les gouttes, luxuriant, minutieux, L’infiniment
Patient, L’Infiniment Bienveillant.
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