samedi 24 décembre 2016

Le misérable

Blason de Weingärtner-Schwandorf (Bavière, Allemagne)

Si je dois avoir le cœur vidé, Ô Seigneur, fais que ce soit pour qu’il se remplisse de Toi.
J’agrée la peine et la peine encore, et toute cette rivière de boue, et ce sang et cet étang !
J’agrée les odeurs et la laideur.
J’agrée les terribles vérités de mon être.
Sais-Tu Dieu ?
J’en ferai un amas.
Ce sera une sphère.
Puis, je la jetterai au loin.
Je dirai : voici mon enfer et voici mon paradis.
Tout cela, je le laisse.
Tout cela, je le laisse.
Il n’est qu’un seul désir.
Ce Désir est Le Désir de Toi !
Ô Mon Aimé, comment T’oublier ?
Ni lois, ni péchés n’ont éteint mon Désir de Toi !
Si tu es feu, je suis feu.
Si Tu es Eau, alors je suis Eau.
Même séparée de Toi, je suis encore avec Toi.

En cette Nuit, je Te veux déposer à Tes Pieds, mon tremblant cœur.
Tiens.
Est-il à moi ?
Tiens.
Il est tout à Toi.
Je suis le papillon qui brûle en cette flamme et autant de fois je brûle, autant de fois, je suis encore là.
En ce feu de L’Incandescent Amour, nul n’est à mourir.
Qui est ainsi à vivre ?
L’Amour est dans le Désir et Le Désir dans L’Amour.
Ne doute jamais que derrière un misérable se cache un Amoureux.
Il est à attendre, en sa pénombre.
Il est à attendre en sa misère.
N’est-il pas à marcher écrasé par le poids de son humanité ?
Il est en ce pas à gravir les terres de son parcours, à traverser les vallées de son corps.
Il est à frôler les aspérités de sa Réalité.
N’a-t-il pas les yeux baissés ?
Son cœur est pourtant ardent de mille feux.
Ne doute jamais que derrière un misérable se cache un Amoureux.
Le plus misérable n’est pas celui qu’on croit.


Océan sans rivage

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