Peinture de Alfredo Rodriguez, Lessons With Grandpa
Et voici, que dans la chambre de L’Aimée, il est à se dévoiler Son Visage.
Les Chants de Sa Beauté sont les mélodies de Sa Singularité.
Reconnais-Les par les perpétuelles renaissances.
C’est en ce bruissement que se sont révélées les effusions de La Présence.
Ne pense que jamais Cela puisse s’épuiser, ni que L’Enivrement soit passager.
Même si Le Corps a sa lassitude, il est un Feu que seule La Flèche de L’Amour transporte en sa fièvre.
Dès le début, L’Archer sait tendre son arc.
Il a fermé les yeux en cette intensité.
La cible a attiré la flèche.
Sois-en sûr.
Nous ne sommes plus de ce monde.
Les Sphères sont des cercles concentriques.
Le baume sur les plaies sont Éternité d’un Seul Amour.
Mon Frère, je me suis introduite dans le vestibule qui grelotte un peu.
Tu es silencieux car la main est si précieuse de son attention.
Je t’ai entendu lui dire : pourquoi suis-je ainsi à t’écouter et encore t’écouter ?
La nuit enveloppe la maisonnée.
Tu es si plein de prévenance, mon grand-père !
Tu es aussi d’un Autre Monde !
La maison est pleine de tes paroles que tu répètes inlassablement :
– Es-tu bien ?
Mon frère a les yeux grands ouverts.
– As-tu assez de place dans le lit ?
Ses paroles sont une douce litanie.
Sa voix est un rythme qui berce ton cœur.
– As-tu assez de couverture ?
L’enfant est émerveillé de tant de prévenances.
L’enfant aimerait dormir sans ne plus rien savoir.
Les doigts filent sur le piano.
Ils ne voudraient jamais s’arrêter.
Chaque touche est un univers qui se dévoile.
Chaque note est un voyage au plus profond de l’Indicible.
Mon frère, je t’ai emmené dans cette petite maison qui sent l’eucalyptus.
Personne n’y entre plus jamais.
Les persiennes sont fermées.
Le soleil est intense.
La chaleur est timide et s’immobilise au seuil de la porte-fenêtre.
Les doigts courent sur le piano.
Mon frère, je suis déjà à voyager sur les vagues de l’Océan illimité.
Le piano tout entier est un navire qui tangue.
Mon cœur est accroché aux vibrations du clavier.
Tandis que ton grand-père se tourne vers toi pour s’assurer que tu vas bien, j’entends mon grand-papa m’appeler.
Je ne veux plus décoller du piano.
La musique m’emporte.
Tout résonne en moi avec une sorte de solennité.
Grand-papa, laisse-moi jouer encore un peu !
Encore un peu.
Je ne veux plus revenir au monde.
Je suis bien ici en ce voyage.
Je suis soudain un oiseau.
Je traverse la mer ensoleillée et je surprends mon frère qui se cache au fond du lit.
Lui aussi ne répond pas à la voix qui le mande partout.
Ne le croit-on pas perdu ? Laissez-moi !
Oubliez-moi !
Je souffle tendrement sur tes paupières closes et j’embrasse ton âme.
Je te dis : je reviendrai un jour, mon frère. Je serai entière pour toi et nous jouerons encore.
Nous oublierons les moments de solitude, et nous lèverons ensemble le regard pour contempler cette beauté !
Le Ciel a disparu des regards inertes !
Nous sommes à le voir, chacun de notre côté, toi en Occident, et moi, quelque part, en cet Orient.
Nous sommes pourtant Un.
Grand-papa a prié toute la journée et il me fait boire de L’Eau Bénie.
Il me caresse le visage.
Je ne bouge plus.
Grand-papa est beau avec sa moustache si blanche et si lisse.
Il a le regard doux.
Il a le regard Ailleurs.
Son chapelet glisse avec tant de joie entre ses doigts.
Il me raconte des histoires qui me font tant rire.
Je vais les rapporter à mon frère !
Nous serons à nous plier tous les deux en nous tenant le ventre, n’est-ce pas ?
Je n’ai qu’une hâte : retourner en cette chambre à part qui sent tant le Mystère.
C’est là que se trouve le piano magique.
Plus je joue et plus je vais si loin que je ne sais plus qui je suis.
Mon frère, je vais te montrer les petites fleurs qui sentent bon.
Du chèvrefeuille et du jasmin bordent l’allée étroite.
Je me faufile entre le citronnier et le figuier.
Les feuilles bougent en riant.
Je suis à regarder la mouche qui me fascine.
Ses petites pattes s’activent en une toilette minutieuse.
Mon frère, tu t’es enfin endormi !
Le grand lit en bois grince un peu dans la nuit comme pour conjurer un sortilège.
Demain est un même Jour qui n’a jamais cessé de se déployer !
Tu es silencieux car la main est si précieuse de son attention.
Je t’ai entendu lui dire : pourquoi suis-je ainsi à t’écouter et encore t’écouter ?
La nuit enveloppe la maisonnée.
Tu es si plein de prévenance, mon grand-père !
Tu es aussi d’un Autre Monde !
La maison est pleine de tes paroles que tu répètes inlassablement :
– Es-tu bien ?
Mon frère a les yeux grands ouverts.
– As-tu assez de place dans le lit ?
Ses paroles sont une douce litanie.
Sa voix est un rythme qui berce ton cœur.
– As-tu assez de couverture ?
L’enfant est émerveillé de tant de prévenances.
L’enfant aimerait dormir sans ne plus rien savoir.
Les doigts filent sur le piano.
Ils ne voudraient jamais s’arrêter.
Chaque touche est un univers qui se dévoile.
Chaque note est un voyage au plus profond de l’Indicible.
Mon frère, je t’ai emmené dans cette petite maison qui sent l’eucalyptus.
Personne n’y entre plus jamais.
Les persiennes sont fermées.
Le soleil est intense.
La chaleur est timide et s’immobilise au seuil de la porte-fenêtre.
Les doigts courent sur le piano.
Mon frère, je suis déjà à voyager sur les vagues de l’Océan illimité.
Le piano tout entier est un navire qui tangue.
Mon cœur est accroché aux vibrations du clavier.
Tandis que ton grand-père se tourne vers toi pour s’assurer que tu vas bien, j’entends mon grand-papa m’appeler.
Je ne veux plus décoller du piano.
La musique m’emporte.
Tout résonne en moi avec une sorte de solennité.
Grand-papa, laisse-moi jouer encore un peu !
Encore un peu.
Je ne veux plus revenir au monde.
Je suis bien ici en ce voyage.
Je suis soudain un oiseau.
Je traverse la mer ensoleillée et je surprends mon frère qui se cache au fond du lit.
Lui aussi ne répond pas à la voix qui le mande partout.
Ne le croit-on pas perdu ? Laissez-moi !
Oubliez-moi !
Je souffle tendrement sur tes paupières closes et j’embrasse ton âme.
Je te dis : je reviendrai un jour, mon frère. Je serai entière pour toi et nous jouerons encore.
Nous oublierons les moments de solitude, et nous lèverons ensemble le regard pour contempler cette beauté !
Le Ciel a disparu des regards inertes !
Nous sommes à le voir, chacun de notre côté, toi en Occident, et moi, quelque part, en cet Orient.
Nous sommes pourtant Un.
Grand-papa a prié toute la journée et il me fait boire de L’Eau Bénie.
Il me caresse le visage.
Je ne bouge plus.
Grand-papa est beau avec sa moustache si blanche et si lisse.
Il a le regard doux.
Il a le regard Ailleurs.
Son chapelet glisse avec tant de joie entre ses doigts.
Il me raconte des histoires qui me font tant rire.
Je vais les rapporter à mon frère !
Nous serons à nous plier tous les deux en nous tenant le ventre, n’est-ce pas ?
Je n’ai qu’une hâte : retourner en cette chambre à part qui sent tant le Mystère.
C’est là que se trouve le piano magique.
Plus je joue et plus je vais si loin que je ne sais plus qui je suis.
Mon frère, je vais te montrer les petites fleurs qui sentent bon.
Du chèvrefeuille et du jasmin bordent l’allée étroite.
Je me faufile entre le citronnier et le figuier.
Les feuilles bougent en riant.
Je suis à regarder la mouche qui me fascine.
Ses petites pattes s’activent en une toilette minutieuse.
Mon frère, tu t’es enfin endormi !
Le grand lit en bois grince un peu dans la nuit comme pour conjurer un sortilège.
Demain est un même Jour qui n’a jamais cessé de se déployer !
Océan sans rivage
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