Le
Petit Jeannot se promène dans la garenne,
Ayant
réussi à sortir de son clapier.
D'ici
à ce qu'on le recherche et le reprenne,
Sans
se soucier du renard qui pourrait l'épier,
Il
est tout à sa joie de découvrir le monde
Qui
lui paraît plus vaste qu'il ne l'imaginait,
Et
Dieu sait que celle d'un lapereau est féconde.
D'emblée,
tout l'émerveilla, tout le fascinait.
Il
découvre des herbes et des saveurs nouvelles :
La
luzerne, le trèfle, la sauge, le romarin,
La
raiponce, la benoîte, l'aigremoine, le plantain...
Et
puis les fétuques, qui ont l'air de demoiselles.
Il
sent d'instinct celles qui lui créeront des tourments
S'il
se montrait trop curieux ou trop gourmand.
*
* *
Voici
qu'une curieuse odeur portée par la brise
Parvient
jusqu'aux narines de notre lapereau.
Elle
n'émane pas d'une plante, c'est sûr et sans méprise.
Elle
lui semble familière, il ne sait plus trop.
Remontant
le fil du fumet jusqu'à sa source,
Il
voit, sous un arbre, un petit carré blanc.
Savoir
comment cette chose a fini là sa course
Est
de tout esprit alerte le premier élan.
Il
la tâte, c'est mou ; il la goûte, c'est pire encore !
Cela
n'entre guère dans le régime d'un rongeur
Habitué
à ce qu'une pitance ait du corps
Et
qui n'est pas, comme le sont les poules, omnivore.
Cette
pensée lui rappelle qu'il devrait rejoindre
La
ferme avant que l'étoile ne soit à poindre.
Marc
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