Un goût rance

L'on a coupé la tête d'un bien pauvre tyran
Qui n'avait pas tant, comme on dit, les coudées franches.
Certes, en ces temps-là, l'on ne sortait guère de son rang,
Heureux de pouvoir, d'un pain, se tailler une tranche.

Les taillables et corvéables à merci
Croient toujours, mordicus, aux promesses d'une devise,
Sans voir que la Ferme * s'est installée à Bercy
Et qu'à nouveau la même caste rafle la mise.

Elle, qui nous voudrait faire croire que l'histoire de France
Ne commence qu'à partir de la Révolution
Dont elle ne parvient plus à masquer le goût rance.

L'on fait pourtant mine de ne pas voir l'imposture,
Malgré la gueule de bois qui suit chaque élection,
La posture par les mots tenant lieu de stature.


* La Ferme Générale, institution fiscale privée sous l'Ancien Régime.

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