mardi 31 janvier 2017

Les larmes d'une sirène

Blason de Jason Jay St. John Kennedy Crummey (Terre-Neuve et Labrador, Canada)

                           Sais-tu ce qu’est Le Chant d’une sirène ?
                           D’elle ont perlé les flux de la mélancolie.
                           Sais-tu comme Les Profondeurs ont voilé ses langueurs ?
                           Les muettes imprécations sur les lèvres de la folie,
                           Lors que son Âme connaît les rives sereines,
                           D’un Autre Monde, dont les effluves réveillent le cœur.
                           Ces pauvres marins jetés à L’Eau, ivres du Chant !
                           Ils ont plongé dans les gouffres de leur propre conscience.
                           Il est une Lyre qui porte si loin les ondes aux firmaments,
                           Le corps peut-il vivre sans les étapes du Voyage ?
                           Comprends-bien ce qui vient d’une véritable obédience.
                           Comprends-bien les Appels d’un autre Âge.

                           Les suaves vertiges de L’Onde qui sont Ta Lumière,
                           Épousent chacune des éclosions de Ta Majesté.
                           C’est à Toi que Tout revient, Glorieux Témoignage !
                           La Révérence de L’Éloge et de La Grâce de Ton Mystère,
                           Sont les mélodies des Cieux que nous content Les Sages.
                           En La Vibrance des larmes de Tes suppliques abondantes,
                           Lors que les âmes s’atrophient dans le désert des ténèbres,
                           Les illusions sont le choix de l’orgueil devant Ta Munificente
                           Royauté, et voici les secousses de L’Insurmontable,
                           Lors que Tes Louanges sont Les Quintessences de Ton Unique Amour.
                           Toutes les saveurs de Ton Illustre Rayonnement inimitable,
                           Lors que les Mondes s’approchent et Te veulent Te contempler.
                           Tu es Celui qui en la palpitation de Ton intime Discours,
                           Maintient La Création en Sa perpétuelle Réalité.
                           Les rivières de Ton Immanente Beauté m’ont ravie.
                           Je suis suspendue en La Vision de Ton Auguste Vénusté.
                           Le cœur se dilate en La Perle du Lotus qui a suinté.
                           Des jours qui s’enroulent aux savants éclairages de La Nuit,
                           Lors que Ton Pollen d’Irradiance nous détourne à tout jamais,
                           Des tiédeurs de L’Usurpateur qui use de stratégies innommables.
                           Ô fils d’Adam, renies-tu La Noblesse de Ton Origine ?
                           Il est une argile qui est Recueil du Premier Transpir,
                           Lors que Le Souffle sublime en cette Haleine Divine,
                           A insufflé La Merveille qui est à Se Célébrer en ton Corps.
                           Ne sois pas L’Ingrat, ni ne nie Les Hiérarchies de Sa Manifestation.
                           En posant ton être délicat sur le seul linceul de Ta Virginité,
                           C’est en cette tremblante Reconnaissance que tu es encore,
                           En ce Soleil des Aubes de Ta pleine Vérité, La Prosternation.
                           Je t’offre La Rédemption d’une mémoire disloquée.
                           Sur les incohérences de ton âme troublée, je t’appelle,
                           Ô fils d’Adam, tu es Sa Gloire Céleste qui hérite de cette Terre.
                           Je t’appelle depuis le fond du fond de L’Êtreté, cet Éternel,
                           En ce Livre-Mère dans lequel plonge Le Calame de L’Éther.
                           Ce sont des larmes de sang qui baignent en ce Soleil Rougeoyant.
                           En ces drapures de L’Océan d’Amour émouvant,
                           J’ai vêtu toutes les parures, et cette voix se lamente
                           Des griffes acérées de ton indifférence.
                           Je t’aime, Ô fils d’Adam et mes tresses sont la véritable Cordée.
                           Sur les écumeuses émotions de L’Incendie de ma déchirure,
                           Je t’aime et pleure les stupeurs de ta conscience.
                           Mes yeux ont raviné ce visage éploré.
                           Fils d’Adam, lève-toi, et viens sur Les Eaux de mes blessures.
                           Il est Le Premier qui sous le manteau de la mendiance,
                           Il est Le Premier qui pleure, las, ton insouciance.

Océan sans rivage

Voir aussi sur La profondeur

À la sainte-Martine, l'hiver reprend des matines

Blason de Amt Putliz-Berge (Brandebourg, Allemagne) 

À la sainte-Martine, l'hiver reprend des matines !
Gente Oie, qui n'est point frileuse – son bon duvet
Faisant foi – serait à la chose plutôt mutine
Et voudrait de la froidure défaire les rivets.

« Janvier est bien assez pour achever la rude
Saison ; lors, il me tarde de voir revenir
Celle du renouveau. De rigueur ne suis point prude,
Mais de bonne chaleur se voudrait mon âme sertir.

Gente Poule, reviendrez-vous, quand la pâquerette
Et la primevère donneront à la prairie
Sa douceur vernale ? Nous irons en Jardin de féerie,

Nous rouler dans l'herbe et cueillir la fleurette.
Nous serons ivres de lumière et de parfums
Et savourerons des tartines au miel surfin. »

Marc  

Un réveil salvateur

Blason de Lindschied (Hesse, Allemagne)

Maître Coq, qui jouit d'un sommeil profond, dormant
Comme un vrai lansquenet, selon ses dires,
Est peu sujet aux rêves, aux songes plus rarement.
« M'en plains-je ? À cela, il n'est rien à redire, 

Sauf que, la nuit dernière, j'ai fait un cauchemar
Des plus insolites, et même plutôt étrange ;
J'en eus des sueurs froides et baignais dans une mare,
Au point qu'il me fallut faire complet rechange !

Je me suis trouvé enfermé dans un écu
À n'en plus pouvoir sortir, comme pris dans une gangue !
Je criais tant, que je crus en perdre ma langue !

Quoique n'étant pas enclin à m'avouer vaincu,
L'héraldique m'avait bel et bien pris en otage.
Un doux réveil me délivra du formatage. »

Marc

lundi 30 janvier 2017

Alchimie Secrète

Blason de Saint-Julien-de-la-Nef (Gard)

D'azur au navire d'or équipé d'argent flottant sur des ondes du même mouvant de la pointe, au chef aussi d'argent chargé de l'inscription SAINT-JULIEN en lettres capitales de sable.


C'est une ivresse de Jeunesse avivée, soudain !
Les lacs de Tes Yeux ont ces couleurs de La Profondeur.
Des parfums de Ta Terre en La Blondeur de Tes Blés,
Sont les parchemins d'un Noble Visage que recèle mon cœur.
Le cristallin de Ta Joie coule à flot en ce Vin.
Les bras de Ta force impriment Ta Seule Réalité.
C'est une ivresse de Jeunesse avivée, soudain !
La Nef tangue des vagues de L'Amour Magnifié !
Je suis là !
Hé !
Dansons sans trêve, la Nuit est un Océan !
Les brises marines sont le sel de notre Voyage.
Toutes voiles dehors !
Hé !
Dansons, le pont est concert d'étoiles.
C'est une ivresse qui se grise des larmes tant versées !
Conquête du firmament que l'on est à Louer !
Les mains de Ta Vénérable douceur sont les baumes de L'Esseulée.
Hé !
Capitaine des langueurs et des Nobles escales !
Dansons, il est une épopée qui laisse un sillon émerveillé.
L’écume est cotonneuse de nos sourires.
C'est ici que débute une complicité qu'une Lune compagne.
Hé !
Il est une voix qui ne jamais ne lasse la sirène de L'Êtreté.
Elle connaît le large et les abîmes !
Elle a chanté.
Sans s’essouffler sur les écueils.
Dansons en cette Alchimie Secrète !
C'est une ivresse de Jeunesse avivée, soudain !
Comme je suis à L'aimer !

Océan sans rivage

Amour Auroral

Blason de Saint-Julien-sur-Bibost (département du Rhône)

Au clair des rondeurs de L'Hiver, les chants doux
Du Buisson des oiseaux, butinent en l'instant,
Sous les perlées de L'ondée d'un gris firmament.
Gente poule songe à ces vagues et remous.

La voici sur une île que l'on sait refuge,
Ici, Maintes perplexités et envolées,
S'évanouissent lors que Maître Coq s'insurge.
Je vous vois vous percher sur ce Clocher,

Comme emprisonnant votre corps en cette cime.
Maître Coq, tel est ce Soleil toujours poignant,
Lors que L'Aube d'un papillon est Chant du Cygne.

Ce sont des fleuves de Beautés matinales.
Ne sommes-nous pas en ce discours témoignant,
De notre Ultime et vibrant Amour Auroral ?

Océan sans rivage
____

D'argent au clocher d'or, essoré de sable, ajouré du champ, mouvant de la pointe, accosté de deux arbres au naturel, celui de dextre plus petit ; au chef d'azur plain ; au soleil non figuré d'or brochant sur le trait de chef au point d'honneur.

Cavalier d'argent

Composition de l'auteur

Le cavalier d’argent songe à sa destinée ;
Il s’arrête un instant sur la plaine sans fleurs
Pour entendre les cris des oiseaux querelleurs,
Et voir au loin fumer les humbles cheminées.

Le monde est-il vivant ? Les astres sont-ils morts ?
Le cavalier médite, et compose un poème
Célébrant derechef la bergère qu’il aime ;
Les mots de sa chanson volent au vent du Nord.

Le cheval, cependant, guette les horizons,
Immobile et paisible, observant le silence,
Respirant la douceur de la plaine de France,
Ce noble destrier, plein d’usage et raison.


Voir aussi sur Pays de Poésie

dimanche 29 janvier 2017

Considérations exégétiques 1

Blason de Erkner (Brandebourg, Allemagne)

Me suis-je jamais servie de la religion
Pour établir avec Dieu un marché d'indulgences
Et me laisserais-je gagner par la contagion
Du Veau d'or auquel la plupart font allégeance ?

Ils s'entendent à dire qu'il n'est pas que l'argent
Dans la vie, et je les crois volontiers sincères,
Mais ils ne se soumettent pas moins à ce régent
Et ce sont bel et bien ses griffes qui les enserrent.

Des Livres Saints, ils ne retiennent que la Lettre
Dont leur échappent le Verbe, autant que sa substance,
Misant leur salut sur la simple observance

Et se croyant quittes sur la foi du paraître.
Suis-je à vouloir un paradis pour récompense
Ou à aimer Dieu Seul, en mon âme et conscience ?

Le Spectre à trois faces

L'on reconnaît un arbre à ses fruits.

Vrai parentage

À Océan sans rivage

 
Blason de Druisheim (Bavière, Allemagne)

L'Amie, qui m'es telle une sœur et bien davantage,
Comme je te rends grâce de ton bel accueil, céans,
Où nos esprits liés trouvent leur vrai parentage !
Lors que nos âmes unies mêlèrent leurs océans,

Nous n'avons jamais cessé de voguer sur l'onde,
Battant pavillon de fraternelle Amitié,
Le cœur empli de toute la tendresse du monde,
Vivant l'instant plein, le regard toujours entier.

La Voie est sûre, j'y ai cueilli des étoiles
Et je ris de ceux qui voudraient jeter un voile
Sur ce qu'ils ne sont pas à même de comprendre.

Je ris de les voir tâtonner dans leur psychique,
Faisant de leur mental le point hiérarchique
Et n'écoutant que ce qu'ils veulent bien entendre.

Le Spectre à trois faces

De retour, nécessité faisant loi.

Ton Retour (à Justine)

Blason de Le Tilleul (Seine-Maritime, Normandie)

Palé d’or et d’azur de six pièces, au chef de gueules chargé d’une fleur de
tilleul * tigée et feuillée d’or, accostée de deux mouettes affrontées du même.

C'est ici que commence ce qui ne jamais s'achève,
Et c'est ici que s'achève ce qui ne jamais commence.
Ainsi est la Cristallisation d'une Rencontre pérenne.
Le Cœur est à Le savoir et il ne dément pas ce qui élève.
Il est un Ami qui veille et encore veille en Sa douce Clémence.
Les souffles s'unissent en ce par delà qu'un chapelet égrène.
L'Aube voit un Soleil magistral et s'étonne de semblable Merveille.
Te souviens-tu L'Amie, lors que ce jour tu accueillis ta servante ?
Un de ces Rayonnements qui nous comble et nous enchante !
Des profondeurs que l'on ne veut plus quitter et qui nous révèle
L'Immensité Cosmique des possibilités de L'Êtreté, tu me surpris.
Te souviens-tu comme je t'ai vue sur un banc qui me dévoilait ta présence ?
Ne t'ai-je pas vue partout et encore partout, en ce sentier de L'Infini ?
Exaltée, je le suis, las, ce me semble, et te reconnais cette Beauté de La Révérence.
Aime-t-on sans raison, ou bien la raison devance nos consciences somnolentes ?
L'Amie, depuis tout ce Temps qui ne saurait jamais s'écouler,
Je suis à reconnaître à la fois ta fougue et ton aspiration ardente.
Éternellement abonde notre Source qui est pure Amitié.
Depuis un Jardin que l'on nomme parfois, et depuis un espace inconnu,
J'ai marché en ta noble compagnie, et je t'ai tendu maintes fois la main.
Ce sont des frissons d'une grande intensité que révèlent ces mises à nu.
Sens-tu comme mon cœur palpite des quintessences du Noble Amour ?
Je te veux célébrer cette chevalerie et te signifier combien je suis émue :
L'Ampleur et la crucialité d'un cheminement ne sont pas vains, ni saugrenus
Déploiements, puisque ce matin est un beau Jour, il annonce ton Retour.

Océan sans rivage

Blason de Werdohl (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)

* Le Tilleul est un arbre plutôt féminin, symbole d'amitié, de tendresse et de fidélité.

Maître Coq en cette année du Coq

Blason de Cogolin ancien (Var, Provence-Côte-d'Azur)

Deux mille dix-sept, année du Coq, en la chinoise
Tradition qu'en cette journée, la neuneuserie
Consumériste se veut marquer sur son ardoise
Cuculturelle, entre deux viens-poupouleries.

Quel est donc, en cette basse-cour, ce vain caquetage
D'où fusent, parfois, des borborygmes compulsifs ?
Un jour, l'on vit Maître Coq faire son paquetage
– Le bougre n'est pourtant pas du genre impulsif –

Pour prendre la clef des champs, sans tourner la tête.
Notre plumeux s'en fut par les quatre chemins,
Vivant l'instant, sans se soucier du lendemain.

D'humeur allègre, quoique menant train d'ascète,
Le voici encore à enchanter nos veillées
Et à saluer nos aubes émerveillées.

Le Spectre à trois faces


农历新年的公鸡

Coupé : au 1er d'azur à la terrasse cousue de sinople, au besant d'or mouvant de celle-ci,
au coq au naturel brochant sur le tout, au 2e d'argent au bouquet de lin au naturel.

La Conquête d'une Aimée

Blason d'Oberstenfeld (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

Il est une complainte devenu Chant.
Si loin que le vent l'emporte, elle est Le Vivant.
S'en est revenu le Preux Chevalier depuis le Firmament.
Je l'ai entendu, lors que son destrier marquait allègrement le sol.
Il est à revenir des contrées que visite un cœur ardent.
Je le sais, je l'ai compagné en ce Périple Secret et je le console.
A L'Orée des voûtes arborées, il est encore à voyager.
C'est en L'Haleine d'une Aube que j'ai écoutée son histoire.
Jamais n'allez croire qu'il perdit sa vaillance.
Je le sais, il est une vêture qui est l'armure de son Espoir.
Le Lac des cristaux, lors que L'Âme garde Sa Transparence,
Est une soyeuse Parure qu'un royal Reflet manifeste.
Je le sais, puisque serré contre son flanc, je suis sa fièvre.
Les maintes étapes sur le sentier font de lui un Être Céleste.
Depuis le mystère d'une Quête, jaillit Le Joyau d'un orfèvre.
Je le sais, je suis le charbon de l'alchimique transformation.
Le Chevalier a pour vêture un Pur Amour.
Il est à raffermir le plus dangereux des parcours.
C'est en ce Jour Nouveau que naissent ces oraisons.
Je le sais, j'ai vu la Dame à sa fenêtre qui l'attend.
Elle est Sourire qui efface toutes les aspérités.
La robe de la Bien-Aimée flotte au vent du noble Discours.
Elle joint les mains durant la nuit d'une pleine Lune.
Je le sais, je suis le voile de La Virginale Épousée.
En cette solitude du silence ondoyant est encore Bel Amour.
Je l'ai vue se courber en ces siècles d'infortune.
Le Chevalier a sauvé Sa Dame des griffes acérées
D'une légion de dragons affamés des souffles de L'Origine,
Qu'ils se voulaient usurper, lors que nul n'est à même de pouvoir les approcher.
Le voici devenu Son Bouclier et Son Épée, tous deux de nature Divine.
Le Chevalier chante Le Périple de la Conquête d'une Aimée.
Je le sais, car je suis la main que je lui ai cédée.

Océan sans rivage

samedi 28 janvier 2017

À l'ombre de l'oubli

Blason de Kangasala (Finlande)

À l'ombre de l'oubli, glisse une larme
Sur les parois rugueuses du temps passé
     À l'ombre de l'oubli, glisse mon cœur fané
Doucement, arrache la vie de mon âme

Morceau par morceau, s’effritent les souvenirs lointains
La pluie ne cesse de laver les carreaux
La pluie ne cesse de verser ses flots
Dans la mer agitée qui gémit au loin

À l'ombre de l'oubli, les sourires se meurent
Comme les fleurs soupirent après le long été
À l'ombre de l'oubli, la vie, ce pauvre leurre
Tâtonne dans la brume perdue et désespérée.

Naïla, Grenier à poèmes

Mes Amis

Blason de Bad Arolsen (Hesse, Allemagne)

Mes Amis,
Tous Unis en cet Amour Vivant
Mes Amis,
En Cette Lumière, nos cœurs s'étreignent,
Les Fleuves de l'Irradiance vont polir nos Roches,
Depuis les jaillissements cristallins, nous lui offrons nos mains,
Ces douceurs viennent d'une Niche Bienveillante
Perdus en cette Vision, avons-nous déjà fusionné en nos Regards ?
Ainsi suspendus en L'Étincelance, béats en nos âmes amoureuses ?
Cet instant est entier Nôtre,
Entier de cette palpable Vibrance
Mes Amis,
Quelque Chose est Là
Des effluves que chante
Le Pur Rosaire.

Océan sans Rivage

Vœux

Blason de Landsberg (Saxe-Anhalt, Allemagne)

Ton corps épouse Le Silence
Les lèvres closes en ces mille grâces
Captif du Chant, indélébiles traces
En ces lumières de L'Ondoyance
Il repose en Son Jardin Intime
Paré des effluves du Temps ignoré
S'élève en ces plus hautes cimes
Tel est son vœu le plus secret
Lueur tremblante du Divin Espoir
Recueillie en la Lune Mystérieuse
Si loin, dans l'attente du pur Regard
Il se blottit en Sa Clarté Radieuse
Tandis qu'une clairière nous accueille
Chaque jour est une véritable Destinée
Les instants renouvelés en ces affinités
Sont douceur qui vainc tant d'écueils
Embaument nos Jardins de préciosité
De délicates Révérences, de Tendresse
D'ondées Lumineuses, de cœur épanché
Amitiés teintées des plus Hautes Noblesses
Amour qui s'offre en cette grande Majesté
Baignons tous en ces Rayons Sublimés
En cette seconde, que L'An devienne Éternité.

Océan sans Rivage


Blason de Wendezelle (Basse-Saxe, Allemagne)

vendredi 27 janvier 2017

Histoire d'un frère et d'une sœur (4)

Peinture de Alfredo Rodriguez, Lessons With Grandpa

Et voici, que dans la chambre de L’Aimée, il est à se dévoiler Son Visage.
Les Chants de Sa Beauté sont les mélodies de Sa Singularité.
Reconnais-Les par les perpétuelles renaissances.
C’est en ce bruissement que se sont révélées les effusions de La Présence.
Ne pense que jamais Cela puisse s’épuiser, ni que L’Enivrement soit passager.
Même si Le Corps a sa lassitude, il est un Feu que seule La Flèche de L’Amour transporte en sa fièvre.
Dès le début, L’Archer sait tendre son arc.
Il a fermé les yeux en cette intensité.
La cible a attiré la flèche.
Sois-en sûr.
Nous ne sommes plus de ce monde.
Les Sphères sont des cercles concentriques.
Le baume sur les plaies sont Éternité d’un Seul Amour.

Mon Frère, je me suis introduite dans le vestibule qui grelotte un peu.
Tu es silencieux car la main est si précieuse de son attention.
Je t’ai entendu
lui dire : pourquoi suis-je ainsi à t’écouter et encore t’écouter ?
La nuit enveloppe la maisonnée.
Tu es si plein de prévenance, mon grand-père !
Tu es aussi d’un
Autre Monde !
La maison est pleine de tes paroles que tu répètes inlassablement :
– Es-tu bien ?
Mon frère a les yeux grands ouverts.
– As-tu assez de place dans le lit ?
Ses paroles sont une douce litanie.
Sa voix est un rythme qui berce ton cœur.
– As-tu assez de couverture ?
L’enfant est émerveillé de tant de prévenances.
L’enfant aimerait dormir sans ne plus rien savoir.

Les doigts filent sur le piano.
Ils ne voudraient jamais s’arrêter.
Chaque touche est un univers qui se dévoile.
Chaque note est un voyage au plus profond de l’Indicible.
Mon frère, je t’ai emmené dans cette petite maison qui sent l’eucalyptus.
Personne n’y entre plus jamais.
Les persiennes sont fermées.
Le soleil est intense.
La chaleur est timide et s’immobilise au seuil de la porte-fenêtre.
Les doigts courent sur le piano.
Mon frère, je suis déjà à voyager sur les vagues de l’Océan illimité.
Le piano tout entier est un navire qui tangue.
Mon cœur est accroché aux vibrations du clavier.
Tandis que ton grand-père se tourne vers toi pour s’assurer que tu vas bien, j’entends mon grand-papa m’appeler.
Je ne veux plus décoller du piano.
La musique m’emporte.
Tout résonne en moi avec une sorte de solennité.
Grand-papa, laisse-moi jouer encore un peu !
Encore un peu.
Je ne veux plus revenir au monde.
Je suis bien ici en ce voyage.
Je suis soudain un oiseau.
Je traverse la mer ensoleillée et je surprends mon frère qui se cache au fond du lit.
Lui aussi ne répond pas à la voix qui le mande partout.
Ne le croit-on pas perdu ?
Laissez-moi !
Oubliez-moi !
Je souffle tendrement sur tes paupières closes et j’embrasse ton âme.
Je te dis : je reviendrai un jour, mon frère. Je serai entière pour toi et nous jouerons encore.
Nous oublierons les moments de solitude, et nous lèverons ensemble le regard pour contempler cette beauté !

Le Ciel a disparu des regards inertes !
Nous sommes à le voir, chacun de notre côté, toi en Occident, et moi, quelque part, en cet Orient.
Nous sommes pourtant Un.
Grand-papa a prié toute la journée et il me fait boire de L’Eau Bénie.
Il me caresse le visage.
Je ne bouge plus.
Grand-papa est beau avec sa moustache si blanche et si lisse.
Il a le regard doux.
Il a le regard 
Ailleurs.
Son chapelet glisse avec tant de joie entre ses doigts.
Il me raconte des histoires qui me font tant rire.
Je vais les rapporter à mon frère !
Nous serons à nous plier tous les deux en nous tenant le ventre, n’est-ce pas ?
Je n’ai qu’une hâte : retourner en cette chambre
à part qui sent tant le Mystère.
C’est là que se trouve le piano magique.

Plus je joue et plus je vais si loin que je ne sais plus qui je suis.
Mon frère, je vais te montrer les petites fleurs qui sentent bon.
Du chèvrefeuille et du jasmin bordent l’allée étroite.
Je me faufile entre le citronnier et le figuier.
Les feuilles bougent en riant.
Je suis à regarder la mouche qui me fascine.
Ses petites pattes s’activent en une toilette minutieuse.
Mon frère, tu t’es enfin endormi !
Le grand lit en bois grince un peu dans la nuit comme pour conjurer un sortilège.
Demain est un même Jour qui n’a jamais cessé de se déployer !

Océan sans rivage

Voir aussi sur Naissance et connaissance

Peinture de Duy Huynh

Rivages de l'à-Dieu

Peinture figurale par Franz Xaver Kolb (1887), Chapelle du monastère Mehrerau de Bregenz (Vorarlberg, Autriche)

Un même geste est vulgaire ou sublime selon
Le niveau de conscience qui lui donne sa tournure.
Ainsi, les récurrences qui se produisent tout au long
De l'existence sont-elles à changer la nature

Des actes par l'élévation de la conscience.
Les brisures d'une vie se veulent rompre le cercle
Fermé des circonvolutions de l'inconscience
Dont Lilith * est à verrouiller le couvercle.

Est-il un acte dont l'intention ne s'éprouve,
Ni une pensée qui ne finisse par s'incarner ?
L'ego a beau s'entourer de murs et de douves,
Il épouse le destin du corps décharné.

Pureté et Amour se posent en franc partage,
L'épée de Justice séparant le vrai du faux,
Lors que la clef d'or libère l'âme prise en otage.
Corps et esprit ne sont plus mutuels défauts

Mais les pôles reliés d'une unité intrinsèque.
En ce Jardin d'Arcadie s'ouvre un espace
Virginal qui renvoie loin derrière les obsèques
Et le deuil d'un monde en lequel tout trépasse.

Voie océane, rivages de l'à-Dieu, retour à l'Un ;
Plissement des profondeurs en la caresse d'une onde ;
Brise marine qui exalte le suave parfum
D'une Rose. Mille et mille Soleils en cette Aube du Monde !

Marc

* Voir aussi Lune Noire et Astre d'Amour