Peinture d'Edouard Cortez (1882-1969)
Paris flâne des chemins qui bordent la Seine, et l'on s'émeut d'un air ancien qui vient rôder comme un bout de parchemin. L'hiver s'installe sur les toits obséquieux qui s'étonnent encore des corbeaux qui n'ont plus d'âge. T'en souvient-il des sentiers, parfois boueux, qui donnaient au silence toute son intensité ? Le vent soufflait, parfois, c'était un orage et je remontais le col d'un manteau bien usé. Quelques flaques d'eau s'en venaient soudain à geler, inopinément, sans que l'on puisse voir surgir le vent du nord. A ton bras, je m'émeus de retrouver les parfums de notre enfance, lors qu'à ton pas, je m'aligne sans souffler mot. Tout semble s'effacer en ces quelques notes de musique, ceux qu'un piano accorde à notre âme vagabonde. Paris se cache en son pudique regard, et la foule qui passe ne le voit pas. A peine respire-t-il. Ose-t-il même se dérober à nos yeux indiscrets ? Je caresse un instant les vagues que forme un bateau singulier, ivre des quelques secondes qui l'ont vu s'écouler au bras de l'amitié.
Océan sans rivage
Blason du IVe arrondissement de Paris (France)
A Paris
RépondreSupprimerQuand un amour fleurit
Ça fait pendant des s'maines
Deux coeurs qui se sourient
Tout ça parce qu'ils s'aiment,
A Paris,
Au printemps
Sur les toits les girouettes tournent
Et font les coquettes
Avec le premier vent
Qui passe indifférent
Nonchalant,
Car le vent
Quand il vient à Paris
N'a plus qu'un seul souci
C'est d'aller musarder
Dans tous les beaux quartiers
De Paris,
Le soleil, qui est son vieux copain
Est aussi de la fête
Et comme deux collégiens
Ils s'en vont en goguette
Dans Paris,
Et la main dans la main
Ils vont sans se frapper
Regardant en chemin si Paris a changé.
Y a toujours
Des taxis en maraude
Qui vous chargent en fraude,
Avant le stationnement
Où y a encore l'agent des taxis
Au café, on voit n'importe
Qui qui boit n'importe quoi
Qui parle avec ses mains
Qu'est là depuis l'matin
Au café,
Y a la Seine,
A n'importe quelle heure
Elle a ses visiteurs
Qui la r'gardent dans les yeux
Ce sont ses amoureux, à la Seine
Et y à ceux, ceux qui ont fait leur lit
Près du lit de la Seine
Et qui s'lavent à midi,,
Tous les jours de la s'maine, dans la Seine
Et les autres, ceux qui en ont assez
Parc'qu'ils en ont vu d'trop
Et qui veulent oublier, alors, y s'jettent à l'eau
Mais la Seine,
Elle préfère
Voir les jolis bateaux naviguer sur elle
Et au fil de son eau, jouer aux caravelles, sur la Seine
Les ennuis, y'en a pas qu'à Paris,
Y'en a dans l'monde entier
Oui, mais dans l'monde entier,
Y'a pas partout Paris
V'là l'ennui
A Paris, au quatorze juillet
A la lueur des lampions
On danse sans arrêt
Au son d'l'accordéon
Dans les rues,
Depuis qu'à Paris
On a pris la Bastille
Dans chaque faubourgs
Et chaque carrefour,
Il y a des gars et il y a des filles
Qui, sans arrêt, sur les pavés
Nuit et jour, font des tours
Et des tours
A Paris !
Paroles de Francis Lemarque
https://www.youtube.com/watch?v=XNVt3e6vHHM