Bánovce nad Ondavou, Hajtovka et Plevnik-Drienové (Slovaquie)
Suchohrad (Slovaquie), Kellenhuse (Schleswig-Holstein) et Amsdorf (Saxe-Anhalt, Allemagne)
Dolná Ždaňa (Slovaquie), famille Fischer (Lucerne, Suisse) et Pionerski (Russie)
Le littoral français s'étend sur plus de 5500 km (dont 1948 km de côtes sableuses, 1316 km de marais et de vasières et 2269 km de côtes rocheuses). Ouverte sur la Mer du Nord, la Manche, l'Océan Atlantique et la Mer Méditerranée, la France est un pays essentiellement maritime, d'autant plus si on ajoute à ces chiffres les littoraux des départements et territoires d'Outre-Mer : 720 km pour les trois départements d'Amérique (Guadeloupe, Guyane et Martinique) et 460 km pour le département de la Réunion, sans même parler de la Guyane, de la Polynésie, de la Nouvelle-Calédonie et de Saint-Pierre-et-Miquelon...
Avec 883 communes maritimes dont une soixantaine de ports de pêche et une flotte de 4842 navires (chiffres de 2010), 87 communes situées sur des estuaires ou des deltas, 151 communes de bord de lacs (supérieurs à 1000 hectares) et 92 communes d'Outre-Mer, il est certain que la pêche tient une place, sinon prépondérante, du moins très importante dans l'économie nationale et les économies locales. Il convient d'ajouter à ces chiffres, compte tenu de la richesse hydrographique du pays, la pêche en eau douce qui regroupe près d'1,5 millions d'amateurs de la ligne. On comprend dès lors que de nombreux blasons évoquent les activités halieutiques, le plus souvent symbolisées par des bateaux de pêche, des ancres marines, des poissons, des coquillages ou des crustacés.
Avec 883 communes maritimes dont une soixantaine de ports de pêche et une flotte de 4842 navires (chiffres de 2010), 87 communes situées sur des estuaires ou des deltas, 151 communes de bord de lacs (supérieurs à 1000 hectares) et 92 communes d'Outre-Mer, il est certain que la pêche tient une place, sinon prépondérante, du moins très importante dans l'économie nationale et les économies locales. Il convient d'ajouter à ces chiffres, compte tenu de la richesse hydrographique du pays, la pêche en eau douce qui regroupe près d'1,5 millions d'amateurs de la ligne. On comprend dès lors que de nombreux blasons évoquent les activités halieutiques, le plus souvent symbolisées par des bateaux de pêche, des ancres marines, des poissons, des coquillages ou des crustacés.
Andernos-les-Bains
(Gironde, Aquitaine)
D'azur au voilier d'or voguant sur une mer de sinople chargée d'un dauphin nageant cousu du champ, la queue contournée, au soleil aussi d'or mouvant de l'angle senestre du chef, au chef cousu de gueules chargé d'un léopard d'or.
Arès
(Gironde, Aquitaine)
D'azur à la pinasse d'argent portant en poupe un barreur aussi d'argent, voguant sur une mer ondée du même et du champ, au chef cousu de gueules chargé d'un soleil d'or non figuré accosté, à dextre, d'une pomme de pin du même renversée en barre et, à senestre, d'une huître d'argent en bande.
Audierne
(Finistère, Bretagne)
D'or à une ancre de marine de sable accostée de deux homards de gueules
et accompagnée en pointe d'un merlu d'azur, au chef d'hermine plain.
Audresselles
(Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais)
D'azur à un flobard d'or, naviguant sur trois ondes d'argent,
au chef d'or chargé d'un crabe de gueules.
Berck
(Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais)
(Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais)
Parti d’azur et de gueules à l’ancre marine d’argent brochant sur la
partition,
enlacée d’un filin d’or et accostée de deux poissons aussi
d’argent posés en pal.
Biarritz
(Pyrénées-Atlantiques, Aquitaine)
D'azur à la barque montée par cinq hommes, dont l'un s'apprête à
harponner une baleine qui plonge dans les flots, le tout au naturel; au
chef d'or chargé de deux coquilles au naturel, au franc-canton dextre de
gueules à l'étoile d'argent.
Bidart
(Pyrénées-Atlantiques, Aquitaine)
Parti, au premier, de sinople au rocher d'argent mouvant du flanc dextre sommé d’une tour d’or ajourée et enflammée de gueules ; au deuxième, de gueules au bateau d'or mouvant de face, la voile d'argent chargée d'une croix basque de sable, le tout des deux parties posé sur une mer d’argent ; à la vergette d'or brochant sur la partition accostée à chaque flanc de cinq billettes du même.
Bonnetan
(Gironde, Aquitaine)
Gironné d'argent et d'azur au chef burelé aussi d'azur
et aussi d'argent de huit pièces ondées chargé d'un brochet du même.
Devise de la commune : aou bouns pescayres, boun estang,aux bons pêcheurs, bon étang.
Brunville
(Seine-Maritime, Haute-Normandie)
De gueules à la gerbe de blé d’or, au chef ondé cousu d’azur chargé
d’un ex-voto de bateau d’argent, accosté de deux pommes de pin aussi
d’or.
Cabourg
(Calvados, Basse-Normandie)
Parti : au premier de gueules au bateau de sable habillé d'argent et
flammé de tricolore voguant de face sur une mer d'azur, au second à
l'estuaire de la Dives au naturel, formé d'un littoral d'or mouvant du
flanc senestre et de la pointe, parcouru d'un fleuve sinueux d'azur
mouvant de senestre et se jetant en chef dans une mer aussi d'azur ; le
tout sommé d'un chef d'azur chargé d'un poisson d'argent.
Cancale
(Ille-et-Vilaine, Bretagne)
D'azur à la bisquine aux voiles d'argent voguant sur des ondes de sinople
mouvant de la pointe accompagnée de dix huîtres d'or posées en orle
autour, au franc-canton d'argent chargé d'une aigle bicéphale de sable,
becquée et membrée de gueules.
Eloyes
(Vosges, Lorraine)
D'or, à la bande de gueules chargée de trois alérions d'argent
accompagnée en chef d'un chêne arraché et fruité de sinople et en pointe
d'une nef portant un pêcheur à la ligne du même.
Groix
(Morbihan, Bretagne)
Parti : au un d’argent à cinq mouchetures d’hermine de sable posées
en sautoir ; au deux d’azur à un bateau de pêche aussi d’argent équipé
de gueules, accompagné à senestre d’une falaise de sinople issante du
flanc et surmontée d’un phare d’argent allumé de gueules ; à la bordure
aussi d’argent. Une ancre de sable brochante sur la partition et la
bordure, l’organeau soutenu à dextre par un lion de mer et à senestre
par un requin, les deux aussi d’argent.
Guéthary
(Pyrénées-Atlantiques, Aquitaine)
D’argent à la mer d’azur chargée d’une baleine contournée d’argent et
d’une barque d’or à la voile de gueules brochant sur le champ, la barque
chargée de six pêcheurs au naturel, le premier à dextre contourné, le
dernier à senestre harponnant la baleine ; le tout accompagné au flanc
dextre d’une falaise au naturel sur laquelle se tient un guetteur de
sable.
Hendaye
(Pyrénées-Atlantiques, Aquitaine)
D'azur à la baleine d'argent nageant dans une mer au naturel mouvant de
la pointe, surmontée de trois harpons d'or, deux passés en sautoir et un
en pal, accompagnée en chef d'une couronne royale du même, accostée des
lettres H et E capitales de sable.
Heuilley-sur-Saône
(Côte-d'Or, Bourgogne)
Parti: au premier d'azur au pêcheur habillé d'argent et de sable, sur
sa barque de tenné et sortant un poisson avec son épuisette, le tout de
sable, au second d'or à l'arbre au naturel; le tout sommé d'un chef
d'argent chargé d'une passerelle de sinople entre deux falaises de tenné
et surmontant une rivière d'azur.
Hôpital-Camfrout
(Finistère, Bretagne)
D'argent à la barque de pêcheur de sable, habillée de gueules, au
chef aussi de sable chargé d'une croisette pattée de gueules, accostée
de deux coquilles d'or. (blason à enquerre)
île d'Olonne
(Vendée, Pays-de-la-Loire)
D'azur au bateau cousu de sinople, à la voile
latine cousue de gueules, accompagné en chef de deux triangles d'argent,
soutenu d'un marais salant du même mouvant de la pointe et des flancs
en perspective fuyante.
île-de-Sein
(Finistère, Bretagne)
D'azur à un besant d'argent chargé d'une moucheture d'hermine,
accompagné de trois homards d'or appointés en pairle.
La Turballe
(Loire-Atlantique, Pays-de-la-Loire
D'azur à quatre sardines posées en fasce et rangées l'une sur l'autre ;
au chef d'azur à cinq mouchetures d'hermine de sable.
Le Conquet
(Finistère, Bretagne)
Écartelé, au premier d'or à une tour d'argent
maçonnée de sable accostée de deux ancres de gueules et soutenue d'une
coquille aussi d'argent; au deuxième d'azur à trois mouettes d'argent
bécquées et membrées de gueules; au troisième d'argent à la fasce d'azur
accompagnée de deux poissons du même; au quatrième de gueules à un lion
d'argent. Sur le tour, de sinople à un navire d'argent, voiles chargé
d'une moucheture d'hermine de sable, voguant sur une mer de sinople.
Le Guilvinec
(Finistère, Bretagne)
Tranché : au premier d'or au crabe de gueules
senestré d'une crevette du même, au second de gueules au bateau de
pêcheur d'or ; à la bande ondée d'argent et d'azur brochant sur la
partition.
Les Attaques
(Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais)
(Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais)
De gueules au bateau de pêche d’argent.
Locmiquélic
(Morbihan, Bretagne)
Parti, d’azur à un navire de gueules sous voiles d’argent issant du
flanc, et aussi d’azur à un bâtiment d’argent (mairie du lieu) issant de
la partition ; au chef d'hermine ; une ancre de sable sans anneau
brochant sur les partitions.
Maniquerville
(Seine-Maritime, Haute-Normandie)
(Seine-Maritime, Haute-Normandie)
Taillé: au 1er d’or à la gerbe de trois épis de blé au naturel, au 2e d’azur à la raie d’argent prise dans un filet du même; à la cotice en barre de gueules chargée de l'inscription «MANIQUERVILLE» de sable brochant sur la partition.
(Ardennes, Champagne-Ardenne)
D’azur à la barre d’argent accompagné en chef d’une barque contournée d’or en barre, avec un pêcheur de carnation et un aviron aussi d’argent, voguant sur des ondes de sinople mouvant du côté supérieur de la barre et en pointe d’une enclume aussi d’or adextrée d’un marteau renversé du même brochant en barre.
Ondes
(haute-Garonne, Midi-Pyrénées)
D'azur à la cotice en barre d'argent, accompagnée en chef de deux
sabots d'or, l'un sur l'autre, et en pointe de trois poissons aussi
d'argent rangés en fasce pris dans un filet du même.
Palavas-les-Flots
(Hérault, Languedoc-Roussillon)
D'argent à l'esquif de sable équipé du même et habillé d'une voile
latine du champ voguant sur mer d'azur agitée de sable, au chef aussi
d'azur chargé de deux clefs d'or contreposées et affrontées en fasce.
Port-en-Bessin-Huppain
(Calvados, Basse-Normandie)
Tiercé en fasce : au 1)de gueules à la tête de crosse d’or issant de la partition, au 2) d’argent plain, au 3)d’azur aux trois poissons contournés d’argent, l’un sur l’autre, entre deux extrémités de quai du même, maçonnées de sable, mouvant des flancs de l’écu, au bateau de deux mâts aussi d’or brochant sur le tout.
Séné
(Morbihan, Bretagne)
D'azur à un sinagot de sable habillé de
gueules, adextré d'un pal de sinople chargé d'un échassier contourné
d'argent, becqué et membré de sable, soutenu d'une champagne ondée
d'argent, au comble d'argent chargé de cinq mouchetures d'hermine de
sable.
Veules-les-Roses
(Seine-Maritime, Haute-Normandie)
(Seine-Maritime, Haute-Normandie)
De gueules au voilier contourné d’argent, la coque bordée d’or, flammé du même, voguant sur une mer d’azur agitée aussi d’argent, de laquelle émerge un filet de sable chargé de poissons aussi d’or hissé à bord du bateau par un marin d’argent habillé et couvert aussi de sable, le tout accosté de deux roses naturelles de gueules, les pétales bordés d’argent, tigées et feuillées de sinople, celle de dextre posée en barre et celle de senestre posée en bande, au chef cousu aussi de gueules chargé de deux bouquets de roses naturelles sans nombre d’or, de gueules et d’argent, tigées et feuillées de sinople, adextrés de deux léopards aussi d’or passant l’un sur l’autre.
Villerville
(Calvados, Basse-Normandie)
D'azur a la bande d'or chargée de trois
crevettes du champ, accompagnée en chef d'un bâteau contouné d'argent et
en pointe d'une coquille de moule au naturel, au chef cousu de gueules
d'un léopard aussi d'or.
Raymond Centène
évêque de Vannes (depuis 2005, né en 1958)
Parti,
à dextre, d’or à quatre pals de gueules (qui est de Catalogne) ;
à senestre, d'hermine plain (qui est de Bretagne), une étoile d'or
à cinq rais brochant en chef ; une barque de sinople bordée de
tanné, à la voile antique d'argent soutenue par une vergue de
sinople aussi posée en bande, voguant sur une mer d'azur, un pêcheur
de carnation vêtu de tanné se tenant debout de face dans la barque
et lançant au loin un filet de sable, le tout brochant sur la
partition. (description à revoir)
Saint-Jean
(Nouveau-Brunswick, Canada)
(Nouveau-Brunswick, Canada)
Écartelé de gueules et d'azur, au premier à un baril à poissons
accompagné en chef d'un poisson nageant en fasce, à dextre et à sénestre
de quatre poissons plus petits nageant en fasce l'un sur l'autre, au
deuxième à six arbres rangés en fasce de grandeur décroissante,
surmontés d'une ombre de soleil, au troisième à un voilier d'époque
voguant, au quatrième à deux castors l'un sur l'autre, le tout d'or.
Il y avait une fois un pêcheur et sa femme ; ils vivaient dans une misérable hutte près du bord de la mer. Le pêcheur, qui se nommait Pierre, allait tous les jours jeter son hameçon mais il restait souvent bien des heures avant de prendre quelque poisson.
Un jour qu'il se tenait sur la plage, regardant sans cesse les mouvements du hameçon, voilà qu'il le voit disparaître et aller au fond ; il tire, et au bout de la ligne se montre un gros cabillaud.
- Je t'en supplie, dit l'animal, laisse-moi la vie, je ne suis pas un vrai poisson, mais bien un prince enchanté. Relâche-moi, je t'en prie ; rends-moi la liberté, le seul bien qui me reste.
- Pas besoin de tant de paroles, répondit le brave Pierre. Un poisson, qui sait parler, il mérite bien qu'on le laisse nager à son aise.
Et il détacha la bête, qui s'enfuit de nouveau au fond de l'eau, laissant derrière elle une traînée de sang. De retour dans sa cahute, il raconta à sa femme quel beau poisson il avait pris et comment il lui avait rendu la liberté.
- Et tu ne lui as rien demandé en retour ? dit la femme.
- Mais non, qu'aurais-je donc dû souhaiter ? répondit Pierre.
- Comment, n'est-ce pas un supplice, que de demeurer toujours dans cette vilaine cabane, sale et infecte ; tu aurais bien pu demander une gentille chaumière.
L'homme ne trouvait pas que le service qu'il avait rendu bien volontiers au pauvre prince valût une si belle récompense. Cependant il alla sur la plage, et, arrivé au bord de la mer, qui était toute verte, il s'écria :
- Cabillaud, cher cabillaud, ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose.
Aussitôt apparut le poisson, et il dit :
- Eh bien, que lui faut-il ?
- Voilà, dit le pêcheur ; parce que je t'ai rendu la liberté, elle prétend que tu devrais m'accorder un souhait ; elle en a assez de notre hutte, elle voudrait habiter une gentille chaumière.
- Soit, répondit le cabillaud, retourne chez toi, et tu verras son voeu accompli.
Tirosémiophie
Le Pêcheur et sa Femme
Grimm Frères (1875)
Il y avait une fois un pêcheur et sa femme ; ils vivaient dans une misérable hutte près du bord de la mer. Le pêcheur, qui se nommait Pierre, allait tous les jours jeter son hameçon mais il restait souvent bien des heures avant de prendre quelque poisson.
Un jour qu'il se tenait sur la plage, regardant sans cesse les mouvements du hameçon, voilà qu'il le voit disparaître et aller au fond ; il tire, et au bout de la ligne se montre un gros cabillaud.
- Je t'en supplie, dit l'animal, laisse-moi la vie, je ne suis pas un vrai poisson, mais bien un prince enchanté. Relâche-moi, je t'en prie ; rends-moi la liberté, le seul bien qui me reste.
- Pas besoin de tant de paroles, répondit le brave Pierre. Un poisson, qui sait parler, il mérite bien qu'on le laisse nager à son aise.
Et il détacha la bête, qui s'enfuit de nouveau au fond de l'eau, laissant derrière elle une traînée de sang. De retour dans sa cahute, il raconta à sa femme quel beau poisson il avait pris et comment il lui avait rendu la liberté.
- Et tu ne lui as rien demandé en retour ? dit la femme.
- Mais non, qu'aurais-je donc dû souhaiter ? répondit Pierre.
- Comment, n'est-ce pas un supplice, que de demeurer toujours dans cette vilaine cabane, sale et infecte ; tu aurais bien pu demander une gentille chaumière.
L'homme ne trouvait pas que le service qu'il avait rendu bien volontiers au pauvre prince valût une si belle récompense. Cependant il alla sur la plage, et, arrivé au bord de la mer, qui était toute verte, il s'écria :
- Cabillaud, cher cabillaud, ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose.
Aussitôt apparut le poisson, et il dit :
- Eh bien, que lui faut-il ?
- Voilà, dit le pêcheur ; parce que je t'ai rendu la liberté, elle prétend que tu devrais m'accorder un souhait ; elle en a assez de notre hutte, elle voudrait habiter une gentille chaumière.
- Soit, répondit le cabillaud, retourne chez toi, et tu verras son voeu accompli.
En effet, Pierre aperçut sa femme sur la porte d'une chaumière coquette et proprette.
- Viens donc vite, lui cria-t-elle, viens voir comme c'est charmant ici ; il y a deux belles chambres, et une cuisine , derrière nous avons une cour avec des poules et des canards, et un petit jardin avec des légumes et quelques fleurs.
- Oh ! quelle joyeuse existence nous allons mener maintenant dit Pierre.
- Oui, dit-elle, je suis au comble de mes voeux !
Pendant une quinzaine de jours ce fut un enchantement continuel ; puis tout à coup la femme dit :
- Écoute, Pierre, cette chaumière est par trop étroite et son jardin n'est pas plus grand que la main. je ne serai heureuse que dans un grand château en pierres de taille. Va trouver le cabillaud et fais-lui savoir que tel est mon désir.
- Mais, répondit le pêcheur, voilà quinze jours à peine que cet excellent prince nous a fait cadeau d'une si jolie chaumière, comme nous n'aurions jamais osé en rêver une pareille. Et tu veux que j'aille l'importuner de nouveau ! Il m'enverra promener, et il aura raison.
- Du tout, dit la femme ; je le sais mieux que toi, il ne demande pas mieux que de nous faire plaisir. Va le trouver, comme je te le dis.
Le brave homme s'en fut sur la plage ; la mer était bleu foncé, presque violette, mais calme. Le pêcheur s'écria :
- Cabillaud, mon cher cabillaud ! ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose.
- Que lui faut-il donc ? répondit le poisson, qui apparut sur-le-champ, la tête hors de l'eau.
- Imagine-toi, répondit Pierre tout confus, que la belle chaumière ne lui convient plus, et qu'elle désire un palais en pierres de taille !
- Retourne chez toi, dit le cabillaud, son souhait est déjà accompli.
- Viens donc vite, lui cria-t-elle, viens voir comme c'est charmant ici ; il y a deux belles chambres, et une cuisine , derrière nous avons une cour avec des poules et des canards, et un petit jardin avec des légumes et quelques fleurs.
- Oh ! quelle joyeuse existence nous allons mener maintenant dit Pierre.
- Oui, dit-elle, je suis au comble de mes voeux !
Pendant une quinzaine de jours ce fut un enchantement continuel ; puis tout à coup la femme dit :
- Écoute, Pierre, cette chaumière est par trop étroite et son jardin n'est pas plus grand que la main. je ne serai heureuse que dans un grand château en pierres de taille. Va trouver le cabillaud et fais-lui savoir que tel est mon désir.
- Mais, répondit le pêcheur, voilà quinze jours à peine que cet excellent prince nous a fait cadeau d'une si jolie chaumière, comme nous n'aurions jamais osé en rêver une pareille. Et tu veux que j'aille l'importuner de nouveau ! Il m'enverra promener, et il aura raison.
- Du tout, dit la femme ; je le sais mieux que toi, il ne demande pas mieux que de nous faire plaisir. Va le trouver, comme je te le dis.
Le brave homme s'en fut sur la plage ; la mer était bleu foncé, presque violette, mais calme. Le pêcheur s'écria :
- Cabillaud, mon cher cabillaud ! ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose.
- Que lui faut-il donc ? répondit le poisson, qui apparut sur-le-champ, la tête hors de l'eau.
- Imagine-toi, répondit Pierre tout confus, que la belle chaumière ne lui convient plus, et qu'elle désire un palais en pierres de taille !
- Retourne chez toi, dit le cabillaud, son souhait est déjà accompli.
En effet, le pêcheur trouva sa femme se promenant dans la vaste cour d'un splendide château.
- Oh ! ce gentil cabillaud, dit-elle ; regarde donc comme tout est magnifique !
Ils entrèrent à travers un vestibule en marbre ; une foule de domestiques galonnés d'or leur ouvrirent les portes des riches appartements, garnis de meubles dorés et recouverts des plus précieuses étoffes. Derrière le château s'étendait un immense jardin où poussaient les fleurs les plus rares puis, venait un grandissime parc, où folâtraient des cerfs, des daims et toute espèce d'oiseaux ; sur le côté se trouvaient de vastes écuries, avec des chevaux de luxe et une étable, qui contenait une quantité de belles vaches.
- Quel sort digne d'envie, que le nôtre, dit le brave pêcheur, écarquillant les yeux à l'aspect de ces merveilles ; j'espère que tes voeux les plus téméraires sont satisfaits.
- C'est ce que je me demande, répondit la femme ; mais j'y réfléchirai mieux demain.
Puis, après avoir goûté des mets délicieux qui leur furent servis pour le souper, ils allèrent se coucher.
Le lendemain matin, qu'il faisait à peine jour, la femme, éveillant son mari, en le poussant du coude, lui dit :
- Maintenant que nous avons ce palais, il faut que nous soyons maîtres et seigneurs de tout le pays à l'entour.
- Comment, répondit Pierre, tu voudrais porter une couronne ? quant à moi, je ne veux pas être roi.
- Eh bien, moi je tiens à être reine. Allons, habille-toi, et cours faire savoir mon désir à ce cher cabillaud.
Le pêcheur haussa les épaules, mais il n'en obéit pas moins. Arrivé sur la plage, il vit la mer couleur gris sombre, et assez houleuse ; il se mit à crier :
- Cabillaud, cher cabillaud ! Ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose.
- Que lui faut-il donc ? dit le poisson qui se présenta aussitôt, la tête hors de l'eau.
- Ne s'est-elle pas mis en tête de devenir reine !
- Rentre chez toi, la chose est déjà faite, dit la bête.
- Oh ! ce gentil cabillaud, dit-elle ; regarde donc comme tout est magnifique !
Ils entrèrent à travers un vestibule en marbre ; une foule de domestiques galonnés d'or leur ouvrirent les portes des riches appartements, garnis de meubles dorés et recouverts des plus précieuses étoffes. Derrière le château s'étendait un immense jardin où poussaient les fleurs les plus rares puis, venait un grandissime parc, où folâtraient des cerfs, des daims et toute espèce d'oiseaux ; sur le côté se trouvaient de vastes écuries, avec des chevaux de luxe et une étable, qui contenait une quantité de belles vaches.
- Quel sort digne d'envie, que le nôtre, dit le brave pêcheur, écarquillant les yeux à l'aspect de ces merveilles ; j'espère que tes voeux les plus téméraires sont satisfaits.
- C'est ce que je me demande, répondit la femme ; mais j'y réfléchirai mieux demain.
Puis, après avoir goûté des mets délicieux qui leur furent servis pour le souper, ils allèrent se coucher.
Le lendemain matin, qu'il faisait à peine jour, la femme, éveillant son mari, en le poussant du coude, lui dit :
- Maintenant que nous avons ce palais, il faut que nous soyons maîtres et seigneurs de tout le pays à l'entour.
- Comment, répondit Pierre, tu voudrais porter une couronne ? quant à moi, je ne veux pas être roi.
- Eh bien, moi je tiens à être reine. Allons, habille-toi, et cours faire savoir mon désir à ce cher cabillaud.
Le pêcheur haussa les épaules, mais il n'en obéit pas moins. Arrivé sur la plage, il vit la mer couleur gris sombre, et assez houleuse ; il se mit à crier :
- Cabillaud, cher cabillaud ! Ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut absolument quelque chose.
- Que lui faut-il donc ? dit le poisson qui se présenta aussitôt, la tête hors de l'eau.
- Ne s'est-elle pas mis en tête de devenir reine !
- Rentre chez toi, la chose est déjà faite, dit la bête.
Et, en effet, Pierre trouva sa femme installée sur un trône en or, orné de gros diamants, une magnifique couronne sur la tête, entourée de demoiselles d'honneur, richement habillées de brocard, et l'une plus belle que l'autre ; à la porte du palais, qui était encore bien plus splendide que le château de la veille, se tenaient des gardes en uniformes brillants une musique militaire jouait une joyeuse fanfare ; une nuée de laquais galonnés était répandue dans les vastes cours, où étaient rangés de magnifiques équipages.
- Eh bien, dit le pêcheur, j'espère que te voilà au comble de tes voeux ; naguère pauvre entre les plus pauvres, te voilà une puissante reine.
- Oui, répondit la femme, c'est un sort assez agréable, mais il y a mieux, et je ne comprends pas comment je n'y ai pas pensé ; je veux être impératrice, ou plutôt empereur ; oui, je veux être empereur !
- Mais, ma femme, tu perds le sens ; non, je n'irai pas demander une chose aussi folle à ce bon cabillaud ; il finira par m'envoyer promener, et il aura raison.
- Pas d'observations, répliqua-t-elle ; je suis la reine et tu n'es que le premier de mes sujets. Donc, obéis sur-le-champ.
Pierre s'en fut vers la mer, pensant qu'il faisait une course inutile. Arrivé sur la plage, il vit la mer noire, presque comme de l'encre ; le vent soufflait avec violence et soulevait d'énormes vagues.
- Cabillaud, cher cabillaud, s'écria-t-il, ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut encore quelque chose.
- Qu'est-ce encore ? dit le poisson qui se montra aussitôt.
- Les grandeurs lui tournent la tête, elle souhaite d'être empereur.
- Retourne chez toi, répondit le poisson ; la chose est faite.
Lorsque Pierre revint chez lui, il aperçut un immense palais, tout construit en marbre précieux ; le toit en était de lames d'or. Après avoir passé par une vaste cour, remplie de belles statues et de fontaines qui lançaient les plus délicieux parfums, il traversa une haie formée de gardes d'honneur, tous géants de plus de six pieds ; et, après avoir passé par une enfilade d'appartements décorés avec une richesse extrême, il atteignit une vaste salle où sur un trône d'or massif, haut de deux mètres, se tenait sa femme, revêtue d'une robe splendide, toute couverte de gros diamants et de rubis, et portant une couronne qui à elle seule valait plus que bien des royaumes ; elle était entourée d'une cour composée rien que de princes et de ducs ; les simples comtes étaient relégués dans l'antichambre.
- Eh bien, dit le pêcheur, j'espère que te voilà au comble de tes voeux ; naguère pauvre entre les plus pauvres, te voilà une puissante reine.
- Oui, répondit la femme, c'est un sort assez agréable, mais il y a mieux, et je ne comprends pas comment je n'y ai pas pensé ; je veux être impératrice, ou plutôt empereur ; oui, je veux être empereur !
- Mais, ma femme, tu perds le sens ; non, je n'irai pas demander une chose aussi folle à ce bon cabillaud ; il finira par m'envoyer promener, et il aura raison.
- Pas d'observations, répliqua-t-elle ; je suis la reine et tu n'es que le premier de mes sujets. Donc, obéis sur-le-champ.
Pierre s'en fut vers la mer, pensant qu'il faisait une course inutile. Arrivé sur la plage, il vit la mer noire, presque comme de l'encre ; le vent soufflait avec violence et soulevait d'énormes vagues.
- Cabillaud, cher cabillaud, s'écria-t-il, ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut encore quelque chose.
- Qu'est-ce encore ? dit le poisson qui se montra aussitôt.
- Les grandeurs lui tournent la tête, elle souhaite d'être empereur.
- Retourne chez toi, répondit le poisson ; la chose est faite.
Lorsque Pierre revint chez lui, il aperçut un immense palais, tout construit en marbre précieux ; le toit en était de lames d'or. Après avoir passé par une vaste cour, remplie de belles statues et de fontaines qui lançaient les plus délicieux parfums, il traversa une haie formée de gardes d'honneur, tous géants de plus de six pieds ; et, après avoir passé par une enfilade d'appartements décorés avec une richesse extrême, il atteignit une vaste salle où sur un trône d'or massif, haut de deux mètres, se tenait sa femme, revêtue d'une robe splendide, toute couverte de gros diamants et de rubis, et portant une couronne qui à elle seule valait plus que bien des royaumes ; elle était entourée d'une cour composée rien que de princes et de ducs ; les simples comtes étaient relégués dans l'antichambre.
Isabelle paraissait tout à fait à son aise au milieu de ces splendeurs.
- Eh bien, lui dit Pierre, j'espère que te voilà au comble de tes voeux ; il n'y a jamais eu de sort comparable au tien.
- Nous verrons cela demain, répondit-elle.
Après un festin magnifique, elle alla se coucher ; mais elle ne put dormir ; elle était tourmentée à l'idée qu'il y avait peut-être quelque chose de plus désirable encore que d'être empereur. Le matin, lorsqu'elle se leva, elle vit que le ciel était brumeux.
« Tiens, se dit-elle, je voudrais bien voir le soleil ; les nuages sombres m'attristent. Oui, mais, pour faire lever le soleil, il faudrait être le bon Dieu. C'est cela, je veux être aussi puissante que le bon Dieu. »
Toute ravie de son idée, elle s'écria :
- Pierre, habille-toi sur-le-champ, et va dire à ce brave cabillaud que je désire avoir la toute-puissance sur l'univers, comme le bon Dieu ; il ne peut pas te refuser cela.
Le brave pêcheur fut tellement saisi d'effroi, en entendant ces paroles impies, qu'il dut se tenir à un meuble pour ne pas tomber à la renverse.
- Mais, ma femme, dit-il, tu es tout à fait folle. Comment, il ne te suffit pas de régner sur un immense et riche empire ?
- Non, dit-elle, cela me vexe, de ne pas pouvoir faire se lever ou se coucher le soleil, la lune et les astres. Il me faut pouvoir leur commander comme le bon Dieu.
- Mais enfin, cela passe le pouvoir de ce bon cabillaud ; il se fâchera à la fin, si je viens l'importuner avec une demande aussi insensée.
- Un empereur n'admet pas d'observations, répliqua-t-elle avec colère ; fais ce que je t'ordonne, et cela sur-le-champ.
Le brave Pierre, le coeur tout en émoi, se mit en route. Il s'était levé une affreuse tempête, qui courbait les arbres les plus forts des forêts, et faisait trembler les rochers ; au milieu du tonnerre et des éclairs, le pêcheur atteignit avec peine la plage. Les vagues de la mer étaient hautes comme des tours, et se poussaient les unes les autres avec un épouvantable fracas.
- Cabillaud, cher cabillaud, s'écria Pierre, ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut encore une dernière chose.
- Qu'est-ce donc ? dit le poisson, qui apparut aussitôt.
- J'ose à peine le dire, répondit Pierre ; elle veut être toute-puissante comme le bon Dieu.
- Retourne chez toi, dit le cabillaud, et tu la trouveras dans la pauvre cabane, d'où je l'avais tirée.
- Eh bien, lui dit Pierre, j'espère que te voilà au comble de tes voeux ; il n'y a jamais eu de sort comparable au tien.
- Nous verrons cela demain, répondit-elle.
Après un festin magnifique, elle alla se coucher ; mais elle ne put dormir ; elle était tourmentée à l'idée qu'il y avait peut-être quelque chose de plus désirable encore que d'être empereur. Le matin, lorsqu'elle se leva, elle vit que le ciel était brumeux.
« Tiens, se dit-elle, je voudrais bien voir le soleil ; les nuages sombres m'attristent. Oui, mais, pour faire lever le soleil, il faudrait être le bon Dieu. C'est cela, je veux être aussi puissante que le bon Dieu. »
Toute ravie de son idée, elle s'écria :
- Pierre, habille-toi sur-le-champ, et va dire à ce brave cabillaud que je désire avoir la toute-puissance sur l'univers, comme le bon Dieu ; il ne peut pas te refuser cela.
Le brave pêcheur fut tellement saisi d'effroi, en entendant ces paroles impies, qu'il dut se tenir à un meuble pour ne pas tomber à la renverse.
- Mais, ma femme, dit-il, tu es tout à fait folle. Comment, il ne te suffit pas de régner sur un immense et riche empire ?
- Non, dit-elle, cela me vexe, de ne pas pouvoir faire se lever ou se coucher le soleil, la lune et les astres. Il me faut pouvoir leur commander comme le bon Dieu.
- Mais enfin, cela passe le pouvoir de ce bon cabillaud ; il se fâchera à la fin, si je viens l'importuner avec une demande aussi insensée.
- Un empereur n'admet pas d'observations, répliqua-t-elle avec colère ; fais ce que je t'ordonne, et cela sur-le-champ.
Le brave Pierre, le coeur tout en émoi, se mit en route. Il s'était levé une affreuse tempête, qui courbait les arbres les plus forts des forêts, et faisait trembler les rochers ; au milieu du tonnerre et des éclairs, le pêcheur atteignit avec peine la plage. Les vagues de la mer étaient hautes comme des tours, et se poussaient les unes les autres avec un épouvantable fracas.
- Cabillaud, cher cabillaud, s'écria Pierre, ma femme, mon Isabelle, malgré moi, elle veut encore une dernière chose.
- Qu'est-ce donc ? dit le poisson, qui apparut aussitôt.
- J'ose à peine le dire, répondit Pierre ; elle veut être toute-puissante comme le bon Dieu.
- Retourne chez toi, dit le cabillaud, et tu la trouveras dans la pauvre cabane, d'où je l'avais tirée.
Et, en effet, palais et splendeurs avaient disparu ; l'insatiable Isabelle, vêtue de haillons, se tenait sur un escabeau dans son ancienne misérable hutte. Pierre en prit vite son parti, et retourna à ses filets ; mais jamais plus sa femme n'eut un moment de bonheur.
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