Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

mardi 6 décembre 2016

Le départ de Franck



Franck se mit en route sans plus tarder.

Le Sage Urbain lui confia, avant de le quitter, le Talisman des Subtiles Essences.
Il l'avertit : "N'ouvre cette fiole que si tu en ressens l'impérieuse nécessité. En elle, sont les effluves diaphanes des profondeurs de L'Esprit.
Ils ont des vertus spécifiques et épousent ta sincérité. Si tu n'es pas sûr de toi, ne les utilise pas, car cela te serait immédiatement hostile. C'est au cours du Voyage que tu en prendras la mesure et en comprendras assurément les effets. Je ne peux t'en dire d'avantage. Leur subtilité et leur mystère sont leur atout. Plus tu te rapprocheras de Lutine et plus tu comprendras leur réalité.
Sache que s'il est une chose sur laquelle tu dois veiller, c'est bien sur ta sincérité. En elle, est le gage de ta réussite. Je te donne aussi cette boussole magique. Au son des vibrations de ton Amour, elle t'indiquera La Voie à suivre. Consulte-là chaque soir et chaque matin, puis suis le sentier qu'elle t'indiquera. Je ne peux t'en dire d'avantage. Maintenant, va mon garçon et sois brave. Lutine t'attend quelque part."

Malgré l'oppression qu'éprouvait Franck, sa détermination était grande.
La forêt était si dense, et de cela, il n'avait nullement peur.
La forêt se touche et la forêt se voit.
Même ses dangers sont prévisibles.
Ce qui l’inquiétait n'était pas ces labyrinthes au milieu des arbres.
Il connaissait chaque recoin de la forêt, chaque ruisseau, chaque grotte, chaque rocher et même chaque caillou.
Non, ce qui lui semblait si nouveau et si déroutant, c'était ce langage énigmatique.
Il n'avait osé l'avouer au Sage Urbain.
Il était convaincu en son for intérieur que ce dernier avait deviné sa crainte et sa perplexité.
Aimer Lutine lui semblait naturel.
Avait-il seulement prémédité cela ?
Aimer est déroutant.
Aimer cette petite Elfe est aujourd'hui sa seule raison de vivre.
Pourtant, il se sentait démuni.
Tout lui semblait compliqué !

Ma Lutine !
Où t-en es-tu allée ?

Il s'engagea sous la voûte épaisse des arbres.
Combien de fois n'avaient-ils pas danser en ronde joyeuse dans cette partie du sous-bois ?
Lutins et Elfes étaient amis depuis si longtemps et se rencontraient souvent en ces occasions festives que nuls n'auraient voulu manquer.
C'est à l'aube qu'ils se séparaient, harassés, mais heureux d'avoir tant ri.




Le cœur de Franck battait très fort, et il ne savait guère pourquoi.
Tout lui semblait si singulier.
Il percevait comme une intense présence sans pouvoir se l'expliquer.
Souvent, il se retournait brusquement pour vérifier que personne ne le suivait.
Il se perchait dans les arbres et scrutait longtemps l'horizon.
Il marchait durant des jours entiers, et se reposait sur la mousse.
Il veillait à ne s'endormir qu'au creux d'un arbre.
Tous les arbres étaient ses amis.
Il avait appris à leur parler et quelques uns lui répondaient.
A la nuit tombée, il consultait la boussole comme le lui avait enseigné Le Sage Urbain.
Ne lui avait-il pas recommandé aussi de faire une prière avant chaque consultation ?

Tu saisiras très vite l'intérêt de se recueillir ainsi.
Ferme les yeux et respire lentement puis prononce ces paroles : De par La Connaissance Suprême des Anciens, guide-mes pas !

La boussole émettait une vibration particulière.
Franck entendait comme un souffle et le cadran prenait une teinte bleue.
Les aiguilles tournaient un moment puis se fixaient comme par enchantement.
Une sorte de chemin apparaissait alors au milieu de cette végétation dense.
A chaque fois, Franck en était surpris.
Dès l'aube, il recommençait le rite, et le sentier devenait encore plus apparent et se teintait de bleu.
Jamais il n'avait assisté à un tel prodige.
La Boussole devenait sa compagne.
Il l'enfouissait dans une de ses poches avec un grand soin.
Il vérifiait aussi que le talisman était bien protégé tout contre sa poitrine.
Il reprenait sa marche, et levait souvent la tête.
Le ciel était traversé par de beaux oiseaux blancs qu'il suivait comme fasciné.
Il avait cette étrange impression que ces derniers écrivaient des mots d'amitié et d'encouragement.
Alors en un élan spontané, il leur lançait : Oh Hé, les Amis, si vous rencontrez ma Lutine, dites-lui que j'arrive bientôt !
Oh oui, dites-lui que Franck est en route !

Océan sans rivage

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