De carnation est la sublime beauté du corps ;
De ses rondeurs accomplies les yeux se réjouissent
Autant que l'âme s'émeut, presque triste, car la mort
Est au bout du chemin ; las ! les humains ne jouissent
Que d'un temps misérable, au terme bien cruel,
En la fleur de l'âge ou au cours de la vieillesse ;
L'éphémère est pour l'âme un incessant duel ;
Enchanteresse, la vie est aussi de détresse.
Tout ce que l'amour inspire est toujours noble ;
Le corps est digne de vénération charnelle,
Il faut le bien honorer, lui faire la part belle.
Le pire des outrages, de loin le plus ignoble,
C'est de l'inféoder à la pulsion marchande ;
L'acte vénal dégrade la chair qu'il transforme en viande.