Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

jeudi 28 juin 2018

La Voie du Samouraï : Livres 61 et 62


Mon du clan Nanatsunagi Uroko


Livre 61


Quiétude n’est pas indifférence et s’extraire des nues n’est pas extimité. Une société chaotique où tout se frôle et se touche sans profondeur ni cohérence, où tout se courtise sans orientation, où tout se dit sans être compris, où l’être devient la façade d’une devanture, tels des étalages dans un magasin, où tout s’aime sans discernement, où tout se dit sans ne rien dire, n’est finalement rien d’autre que le signe d’un rendez-vous manqué. Des postures caricaturales, des démantibulations, de fragmentation en fragmentation, de fausseté d’endoctrinement en endoctrinement, du temps de la hâte et de la précipitation, du chiffre et de la quantité au détriment de la qualité (ne confondons pas qualité et cherté, ni autres balivernes qui se voudraient nous imposer une modalité de qualité, car celle-ci relève proprement de L’Essence des choses, c’est-à-dire de La Source originelle). Compulsions d’énergie humaine qui s’écartèle sans ne plus savoir ce qui la lie à l’existenciation, monde phénoménal auquel elle s’attache sans vraiment se trouver, sans même plus qu’elle ne sache ce qui la distingue de l’indistinction, sans oser la prouesse du face à face, baignant sans cesse dans le bruit du bavardage exempt de triangulation. Que sait-on ? Que sommes-nous à vivre ? Quand comprendrons-nous que là où tout est manifeste est, de fait, à révéler ce qu’il en est. Ce qui est de celui que nous sommes. En ce Lac de Vie, il n’est que notre juste reflet, miroitement incessant lors que la lumière jette une ombre sur ce qui s’occulte au grand jour de l’hystérie collective. Ô fils tant aimé, n’es-tu pas à me demander : alors, quelle est donc la mesure de toute chose ? Comment ne pas se laisser emporter en cette convulsion du mouvement qui dénigre La Réalité du Vrai Voyage ? Ô Noble fils, je vais te dire ceci : il est des êtres, des êtres foncièrement en apathique dormance, qui se masquent délibérément la face et obstruent leurs yeux. Il vaut mieux oublier, se convainquent-ils intérieurement et en une absoluité quasi inconsciente, ne veulent plus se poser de questions… Lors, ils sont à marcher dans les trébuchements de la négligence, et de l’insouciance, où de moult projections et identifications s’amoncellent, comme autant de miroirs convexes, ou concaves, c’est selon. Ils se collent à leurs semblables qui forment la masse rassurante. Ils ont peur d’être seuls… peur d’être face à eux-mêmes, peur d’être différents. Peur de ne plus rien être, ni même de rien posséder. Peur de disparaître. Peur de ne plus paraître, de ne plus être perçus. Peur du silence. Peur de la nuit de leur cécité qui offre le vide abyssal. Pourtant, pourtant, tout est là qui se dit, en cette occultation, lors que les différences sont les vagues de notre unité, Ô Océan !


Mon du clan Kazaguruma


Livre 62

Sache, Ô Vénéré fils de mon âme, que la Lumière est précisément la seule Concrétude qui se puisse nous éclairer. Or, la Lumière est crue. Elle est La Nudité extrême qui révèle jusqu’à la moelle, notre Corps essentiel. Elle est cinglante et dérangeante. Mais, qui dérange-t-elle vraiment ? Nous avons passablement transposé l’image de l’homme de nos peurs, en une rapacité du paraître hautement narcissique lors qu’il n’est comme fondement à cet étalement, que la manifestation d’un figement, d’une digression, d’un évitement, d’une peur du vide, c’est-à-dire d’une peur devant le réel choix, celui qui remonte à L’Origine. Pour ce faire, l’homme contourne la vraie question, parce qu’il a peur de la vraie réponse, l’incontournable et dérangeante réponse. De peur de se trouver, l’on se perdrait sur les chemins rançonnés. Les chemins de la cécité qui se voudraient éviter de nous défaire de tout confort. Mais de quel confort parlons-nous ? Ce confort auquel l’on s’attache n’en demeure pas moins le signe révélateur d’une angoisse, comme ajoutée au monde phénoménal, monde impermanent que nous craignons de voir disparaître, lors que celui-ci cherche convulsivement et, malgré tout, sa destruction en une cohorte de dénis. Déni et absence, lors que l’oubli est le signe même de l’atrophie évidente de notre mémoire. Mémoire Originelle, celle qui est Souvenance vivante de notre Qualité, Souvenance de notre Origine, Souvenance de notre Devenir. Souvenance de notre Acte d’Être en la simultanéité atemporelle. L’Art du Samouraï est au service de L’Âme ; L’Art est Descente du Divin en La Transcendance qui rappelle Le Réel. Quel Art sinon, lors que le message se perd ? Art ou contre-initiation en la déviance et l’enfermement ? Que de confusions en ce qui se voudrait être la manifestation de la liberté fourre-tout, de l’opinion fourre-tout, du dire et du faire fourre-tout. Celui qui goûte à La Liberté de L’Âme reconnaît la limitation et la fragmentation de ce qui se voudrait confusément imiter cette Liberté, l’usurper en l’absurde de la faconde posturière. Or, naissons-nous libres ou bien sommes-nous à nous incarcérer volontairement, en une démarche claudicante ? Lorsque l’homme comprendra qu’il n’est rien qui ne demeure hormis Le Vivant et que ce Vivant précisément est en Sa Nature à absorber exclusivement tout ce qui est Vivant, il prendra enfin le temps de s’arrêter et de plonger en lui. Un petit homme tenait une boutique dans une ruelle si étroite, qu’il fallait bien connaître son commerce pour aller l’y trouver. Or, ce marchand, dès l’aube, ouvrait grands les rideaux de son magasin et travaillait derrière un immense comptoir. Cet homme tissait des manteaux de laine. Il en avait de toutes sortes. Seulement, ce marchand n’était pas du tout un marchand habituel. Dès qu’un client entrait, il savait parfaitement les mensurations de celui-ci et le type de manteau qu’il lui fallait. Plus que cela, le manteau épousait l’âme du client. Nul ne sortait de cette boutique sans être rendu visible… Nul ne pouvait échapper à sa réalité. Le manteau collait aux vices comme aux vertus de l’acheteur. Le plus terrible, ou le plus extraordinaire était que le client ne soupçonnait nullement ce qui apparaissait aux yeux du tisserand. En effet, il ne dévoilait cette originalité qu’aux initiés, ou à ceux qui entraient en la puissance de la confidence. Le reste le laissait songeur, longtemps, au seuil de la boutique. Comme il en avait appris sur la nature humaine depuis tout ce temps !

© Océan sans rivage, La Voie du Samouraï

La Voie du Samouraï

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