Blason de la ville de Świecie (Pologne)
Allégorie 26 – La Bougie
La bougie, en proie à la douleur que lui faisait ressentir un feu dévorant, répandait des larmes en abondance et faisait entendre des plaintes douloureuses. À ces gémissements, l’abeille, touchée de compassion, prêta une oreille attentive, et la bougie lui adressa ces paroles : Pourquoi faut-il que la fortune contraire m’éloigne à jamais de toi qui es ma mère, puisque je te dois l’existence, et qui es ma cause, puisque je suis ton effet. Hélas ! on employa le feu pour nous arracher de ta demeure, moi et le miel mon frère et mon compagnon. J’étais avec lui dans un même asile ; la flamme vint nous en chasser, et, détruisant l’alliance qui nous unissait, mettre entre nous un immense intervalle. Mais ce n’était pas encore assez de cette cruelle séparation ! on me livre de nouveau à la violence du feu ; et, quoique je ne sois pas criminelle, mon cœur est brûlé, et mon corps est dans l’esclavage. À la lueur que je produis en avançant vers ma destruction, les amants se familiarisent, et les soufis se livrent à leurs méditations. Répandre ma lumière, brûler , verser des larmes, voilà mon sort. Toujours disposée à servir, et supportant avec patience le mal et la peine, je me consume pour éclairer les autres, et je me tourmente moi-même pour les faire jouir des avantages que je possède. Comment pourrait-on donc me reprocher avec raison ma pâleur et mes larmes ! Ce n’est pas tout : des nuées de papillons veulent éteindre ma flamme et faire disparaître ma clarté. Irritée, je les brûle pour les punir de leur audace ; car on sait que le mal retombe sur son auteur. Du reste, quand les papillons rempliraient la terre, je ne les redouterais pas ; de même que les gens sans principes, le monde en fourmillât-il, ne parviendraient pas à obscurcir le flambeau de la foi. Leurs bouches sacrilèges essaient d’étouffer cette lumière sacrée, mais le Miséricordieux par excellence ne le permettra jamais. Voilà une énigme qui se changera en démonstration pour celui qui saura la pénétrer.
Lumière de ma vie, quelle clarté n’ai-je pas reçue de toi ! Que je sois dans le vrai chemin, ou que je m’égare, tout vient de ta main bénie et adorée. Le censeur ne pourra jamais me taxer de fausseté à ton égard ; aucun vent n’éteindra la lumière divine dont tu m’éclaires.
Blason de Kerzers (Canton de Fribourg, Suisse)
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