Fluctuat nec mergitur, de Charles LAMEIRE (1832 - 1910)
Projet de décoration pour l'Hôtel de ville de Paris (1884)
Couloir du métro. Une odeur de croissants chauds.
Fabrication d'usine et tarifs touristiques.
Un incident sur l'une des lignes du réseau.
C'est quotidien, pour ne pas dire systématique.
Des milliers de personnes se croisent sans se voir ;
Nul ne connaît personne et la chose est heureuse
Car l'on ne ferait pas un mètre sur le trottoir,
Et de tant se serrer, les mains seraient calleuses.
Le train s'arrête, les portières s'ouvrent : descendra,
Descendra pas... Montera, ne montera pas...
Paris, mélange d'agitation et d'impotence.
Entre l'instant branché et la fête à neuneu,
Le simplisme binaire sur fond de sacs de nœuds.
Ville sans superbe pénétrée d'importance.
Blason de Emden (Frise orientale, Basse-Saxe, Allemagne)
Cet accordéon, dans le métro, est d'une époque
Révolue, une sorte de musique ectoplasmique
D'un Paris trépassé, d'une nef lasse dont la coque
Achève de sombrer d'une vermoulure systémique.
L'on se demande qui ces airs font encore danser...
Ce sont des étrangers qui ravivent cette mémoire.
Pas pour les autochtones, qui préfèrent compenser
Sous les tropiques leurs rêves d'un ailleurs illusoire,
Mais pour les touristes, en quête d'authenticités
Locales que des prospectus leur ont dépeintes,
Cherchant en vain le Paris des buveurs d'absinthe
Et le découvrant perclus de mendicité.
Quelques boutiques tiennent encore un peu la posture,
Mais l'idée même, déjà, gît en sa sépulture.
Marc
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