Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

jeudi 18 janvier 2018

Le Pays de Lyla


Blason de Chelm (Pologne)


          En un Pays lointain, au milieu d'un hiver glacial, se tenait une âme candide et pure. Elle n'avait du monde que peu de connaissances. On l'avait placée en ce refuge alors qu'elle tenait à peine sur ses jambes. Elle n'avait ni père, ni mère. Tous deux avaient péri au cours d'une avalanche. Les montagnes se rappellent encore de ce malheur qui survint lors d'une secousse effroyable. La Terre s'était ébranlée, lors que des fleuves souterrains avaient soudain rugi de fureur. La jeune fille avait grandi seule parmi les bêtes les plus extraordinaires. Du monde invisible, elles avaient trouvé une issue et venaient apporter à notre héroïne les mets les plus savoureux. Elle s’étonnait de les voir venir à elle les bras chargés de si somptueuses victuailles. Ces bêtes, n'étaient pas si bêtes dans le fond. Elles avaient des allures un peu exotiques, un peu hors d'ici. Elles semblaient parfois épouser les couleurs du paysage. La jeune fille restait souvent assise, au bord de la fenêtre, les guettant. Quand elles finissaient par apparaître, elle riait, et ses dents étincelaient de bonheur. Elle se souvient avoir souvent dressé une table pour ses fidèles amis. Ils ne venaient jamais avec les mêmes costumes. Parfois, ils lui montraient un miroir magique et ils se transformaient en oiseaux du paradis, en lièvres géants, en dauphins où même en immenses éléphants, des mammouths sans doute. Ils lui apprenaient tous les noms. Dans ce miroir, ils lui faisaient découvrir des contrées mystérieuses où le ciel flotte par terre, tandis que les nuages parcourent les chemins des plus grandes forêts du monde. La jeune fille avait grandi et aimait courir dans les prairies, lorsque la neige daignait s'évanouir et former une boue qui la surprenait toujours. On lui donna un nom : Lyla. Elle trouvait que ses compagnons étaient magnifiques. Elle n'avait aucune mesure de comparaison, mais, en son for intérieur, elle le sentait ainsi. La neige avait épaissi le paysage sans fin, et il arrivait que ses amis tardaient à la visiter. Lyla devenait alors mélancolique et les appelait au cœur de la nuit. Le couloir féerique ne s'ouvrait pas. Elle en était vraiment affligée. Il faisait heureusement bien chaud dans la petite maison perdue dans la neige. Une cheminée brûlait sans cesse, et le bois ne semblait jamais se consumer. Lyla ne savait pas que cela tenait du miracle, car, elle ne savait rien du monde des hommes.


Armoiries de Ust-Janski ulus (Yakoutie, Russie)

          Un jour, n'en pouvant plus, elle se vêtit chaudement et sortit faire quelques pas dans la neige. Le vent s'était apaisé, et au loin un corbeau volait comme pour déchirer la blancheur de la campagne. Elle marcha vite, soudainement prise d'une sorte de frénésie : elle voulait connaître les lointaines rives du monde inconnu. Elle n'avait pas peur. Comment aurait-elle pu connaître la peur ? Tout était doux à son cœur de candeur. Pourtant, elle ne prit pas garde, car la nuit la surprit, et elle avait de plus en plus froid. Son petit cœur cognait fort tout contre sa poitrine. Elle rebroussa chemin. Lyla s'ébahit du chapeau d'étoiles qui dansait au dessus d'elle. Le Ciel était si clair dans la nuit hivernale. C'est alors qu'elle entendit un bruit sourd. Quelque chose respirait très fort. Lyla crut que ses amis venaient à elle. Or, il n'en était rien. Soudain, face à elle, se dressait un énorme ours. Il semblait tout étonné de se retrouver devant la jeune fille. Il se dressa alors sur ses pattes et commença à se dandiner. Lyla ne put s'empêcher de rire. L'Ours s'arrêta tout net. Il n'avait jamais entendu de rire humain, et encore moins celui d'une jeune fille. Il la regarda avec beaucoup de surprise. Elle s'élança vers lui, le plus naturellement du monde, et l'enlaça de ses petits bras. L'Ours se sentit tout drôle. Son cœur se mit à battre très fort. La jeune fille lui parlait tout bas et lui manifesta la plus surprenante des tendresses. Que faire face à cela ? L'Ours comprit qu'il n'était pas un ours pour elle. Il ne sut plus vraiment qui il était. Lyla finit par s'endormir tout contre sa poitrine, alanguie par la chaleur de la bête. Que fit notre animal ? Il fut vaincu aussi par le sommeil, et dans un petit grognement, enveloppa délicatement la jeune fille de ses pattes et se laissa aller à ce bien-être.

Océan sans rivage



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