Blason de Kleingladenbach (Hesse, Allemagne)
Assise sur ce banc qui fait notre saison, nous comptons chaque petite
goutte de pluie comme une effervescente cérémonie, de calme, de droiture
et de joie. Nous échappons au moindre des bruits du monde. Combien de
fois me suis-je retrouvée sous le platane du Jardin des Plantes ? Je
n’ai pas toujours su donner aux arbres leur nom. Mais ai-je jamais
manqué de saisir les palpables rugosités de l’écorce ? J’embrassais les
feuilles et les fleurs. La guirlande de pluie sur la fenêtre, au matin,
est un doux présage et j’observe la lumière du jour, perles nacrées du
soleil caché derrière le voile nuageux. C’est ici que la crucialité nous
saisit, sans détours. Voici que s’étourdit un pinson mystérieux
enveloppé de branchages. Le moineau se baigne dans une flaque d’eau et
nettoie avec minutie ses petites ailes. Tout a vacillé, et nous nous
sommes échappée, tout en restant en cette Assise. Quel est donc ce
navire imperturbable, ce Lac dorénavant stable ? Il n’est plus aucune
émotion, si ce n’est ce Souffle puissant, à peine imperceptible. Beauté
enchanteresse d’un monde véritable, d’une Terre promise. Sororité et
fraternité des arbres balanciers : le cœur n’a pas changé. Il n’est
point besoin de parler, ni d’écrire. L’instant est ici d’importance,
relié au Ciel d’Amour. Unité et constance. Nulle trahison, ni corps
mutilé, mais bien fervente Reliance, car la peur, aujourd’hui, est une
drôlesse qui nous fait rire. J’embrasse Le Sol où je suis née et
j’embrasse la vétuste fragilité de nos cœurs ensemencés. Sachez qu’en
définitive, il n’est qu’un seul instant ; tout le reste est agitation.
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