Blason de Schloppe (Prusse Occidentale, actuel Człopa, Pologne)
Auf schwarzem Grund eine goldene Krone, unter
der Krone drei silberne Sterne und unter den
Sternen ein silberner Sichelmond.
In schwarzem Laube schwellen die Gestirne.
Erst wenn sie faulen, stürzt der Himmel ein.
Dann schmilzt der Mond vor Quittenfrucht und Birne
Und mischt dem Frühtau seinen blassen Wein.
Auf öden Feldern wachsen noch Dämonen.
Die Tote jagen, reiten nachts den Wind,
Und andre ziehn aus Sümpfen ihre Kronen,
Die triefend schwer von Schleim und Schnecken sind.
Die Echse weint. Aus ihren Kinderblicken
Tropft goldengrün ein glänzender Smaragd,
Zersprüht im Moos mit zaghaft feinem Ticken
Am roten Hexenhaar der jungen Magd:
Sie liegt bei Tieren. Läßt die schmalen Hände
Dem blauen Werwolf, der sie hündisch leckt,
Und lächelt sanft, wenn ihre bleiche Lende
Der Geiermönch mit dunkler Kutte deckt.
Gertrud Kolmar
Blason de Człopa (Pologne)
Sur fond noir une couronne dorée, sous
la couronne trois étoiles d’argent et sous les
étoiles une faucille de lune argentée
Dans le feuillage noir croissent les astres.
Quand enfin ils pourrissent le ciel s’effondre.
Alors la lune fond sous les poires et les coings,
Dilue son vin pâle dans la rosée matinale.
Sur les champs arides poussent encore des démons.
Qui pourchassent les morts, chevauchant le vent de nuit,
Tandis que d’autres pêchent aux marais leurs couronnes
Dégoulinantes de denses glaires et limaces.
La lézarde pleure. De ses yeux d’enfant
Goutte vert-dorée une luisante émeraude
Éclatant dans la mousse en fine secousse frissonnante
Sur les cheveux roux-sorcière d’une jeune fille :
Elle est couchée parmi les bêtes. Offre ses frêles mains
Au bleu loup-garou qui les lèche chiennement,
Et sourit à peine quand ses reins blancs
Sont couverts d’une sombre bure par le moine-vautour.
Source : Gertrud Kolmar : Preußische Wappen, Berlin 1934.
la couronne trois étoiles d’argent et sous les
étoiles une faucille de lune argentée
Dans le feuillage noir croissent les astres.
Quand enfin ils pourrissent le ciel s’effondre.
Alors la lune fond sous les poires et les coings,
Dilue son vin pâle dans la rosée matinale.
Sur les champs arides poussent encore des démons.
Qui pourchassent les morts, chevauchant le vent de nuit,
Tandis que d’autres pêchent aux marais leurs couronnes
Dégoulinantes de denses glaires et limaces.
La lézarde pleure. De ses yeux d’enfant
Goutte vert-dorée une luisante émeraude
Éclatant dans la mousse en fine secousse frissonnante
Sur les cheveux roux-sorcière d’une jeune fille :
Elle est couchée parmi les bêtes. Offre ses frêles mains
Au bleu loup-garou qui les lèche chiennement,
Et sourit à peine quand ses reins blancs
Sont couverts d’une sombre bure par le moine-vautour.
Source : Gertrud Kolmar : Preußische Wappen, Berlin 1934.
Traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire