Blason de Les Roches-de-Condrieu (Département de l'Isère)
D'azur au pont à trois arches d'argent maçonné de sable, mouvant à senestre d'un rocher de sable soutenu d'une rivière ondée d'argent et surmonté à dextre d'une fleur de lis d'or et à senestre d'un dauphin du même.
Il est un visage qui a pris forme dans le Jardin intérieur de nos âmes.
Bienfaisance et tourmente en ce Lieu de Rencontre.
Délices et affres, et pourtant perpétuelles renaissances en l'innocence de Deux qui se trouvent.
Les soleils et les lunes ont leur course que seul le cœur perçoit.
Des silences et des soupirs, des larmes et des rires.
Les singularités du corps et de l'âme, lors que même la séparation est à révéler ce qui demeure à jamais.
Il s'est dit, lors d'une profondeur nocturne : la Lumière est là et ne disparaît.
Il y a bien longtemps, en une contrée que l'on ne sait vraiment nommer, puisqu'elle est en deux lieux à se trouver.
Il y a bien longtemps, un petit être au doux cheveux blonds, sur les
bords d'un monde étaient à marcher en son intime regard qui le laissait
souvent hagard.
En ces envolées, il voguait si loin, que son corps éthéré parvenait
jusqu'au rive d'un autre monde et là, une petite fille lui souriait.
Il ne savait pas encore la voir. Elle était à se voiler de mille
parures qu'elle empruntait à la nature. Elle savait se transformer en
branchages frémissants et même prenait des allures de nuages dansants.
Le petit garçon hébété, se laissait noyer par les
doux murmures du chant, de celle qui traversait le temps. Elle le
voulait l'envelopper de tendresse et le saluer discrètement. Elle lui
disait : en cet Ailleurs, je t'attends. Je serais patiente. Je suis ta
sœur aimante. Je viendrai souvent te voir et te tendrai
cette main qui te veut te soutenir par delà les mondes qui nous
séparent. La mouette sera notre secret, en elle, je place mon espoir.
Bientôt, tu viendras en ce Jardin et nous nous souviendrons des moments
de notre Réalité commune.
Le petit garçon s'évadait souvent en ce lieu de L'Intime. Il sautait
partout parmi les herbes folles. Son cœur rayonnait des printemps du
Secret. Il se perdait en ses rêveries, et scrutait souvent le ciel. Il
plissait déjà le front. Il gravissait les collines
et s'enfonçait dans la forêt profonde. La petite fille qui était de
l'autre côté du monde se languissait de son frère.
Ainsi, savez-vous qu'il est une fratrie en ces univers qui savent s'effleurer et même se côtoyer ?
Des frères et des sœurs se cherchent. Rares ceux qui se
retrouvent. Ils peuvent ainsi pleurer de langueur durant de longues,
longues années. D'interminables années.
La petite fille s'arrêtait souvent dans les prairies et se laissait
caresser par le vent. Elle pleurait. Son frère lui manquait. Elle
souffrait, car, elle savait qu'elle était seule à le voir. Elle n'avait
pas le droit de franchir la passerelle du temps.
Elle lui tendait les mains, mais il ne savait pas les prendre. Alors,
elle marchait et lui récitait les poèmes de son cœur émerveillé.
Elle lui disait : « Viens frère de mon âme. Viens avant qu'il ne soit
trop tard. Je suis là et je t'attends. Je me suis transformée en un
petit poisson et veux survoler L'Eau de nos mondes séparés, pour enfin
te rejoindre. Que ces vibrations deviennent L'Empreinte
Vivace de ton être. Je suis le murmure sauvage des fleuves de toutes
les questions que tu ne sais pas encore te poser. Viens, mon frère, je
suis là. »
La petite fille restait des heures à contempler son prince de
Lumière. Elle le voyait, insouciant, voler des fruits dans le verger du
voisin, accompagné de quelques galopins.
Il s'endormait dans le pré, un sourire béat aux lèvres.
Parfois, elle ne pouvait pas le rejoindre, et elle-même oubliait son grand frère, durant de longs jours.
Puis, le souffle automnal lui transperçait le cœur et la saison lui
semblait être le sommet de la flamboyante langueur de son âme. Elle
courait alors vers l'étang, et là, penchée sur l'eau, elle voyait de
nouveau son frère. Il avait grandit. Il lui semblait
qu'elle le perdait en cette opacité de l'oubli.
Où est mon frère ?
Je me languis de lui.
Que fait-il ?
A-t-il oublié les bruissements du vieux chêne ?
Les longs silences sur le rocher, lors que quelques lézards fuient effarouchés...
Mon frère !
Le petit poisson est assoiffé des douceurs de ton rêve.
Mon frère, ne vois-tu pas que mes joues ruissellent de ton absence ?
Mon frère, ta petite sœur te cherche.
Un jour, ensemble, nous marcherons au bord du monde !
Océan sans rivage
Voir aussi sur La profondeur ainsi que Naissance et connaissance
Illustration de Norman Rockwell, 1926
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Illustration de Norman Rockwell, 1926
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