Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

vendredi 17 juillet 2020

Histoires fromagères : le temps des moissons




C'est le 9 juillet qu'est fêtée la Sainte-Procule
Où, d'après le dicton, arrive la canicule.
Nous voici donc entrés de plein pied dans l'été,
Avec un besoin pressant de fuir la cité.

Non qu'elle n'ait son charme en la période estivale,
Mais aujourd'hui, elle inspire plutôt la cavale.
Trois jours après nous arrive la Saint-Olivier
Où il faut, nous dit-on, laisser l'eau dans l'évier.

Le jour suivant annonce que quoi que fasse Henri
Sur le blé mûr, le paysan s'en moque et rit,
Comme si les moissons étaient déjà dans la grange.

Cette joie est bonne, le blé c'est du pain toute l'année.
Aujourd'hui, on tient toutes ces choses pour surannées
Et l'on ignore le vrai prix de ce que l'on mange.

Marc


dimanche 12 juillet 2020

Histoires fromagères : la vache et les chiens


Tyrosème ancien (Franche-Comté)


La vache, comme on sait, est une bête plutôt placide :
Toujours d'une humeur égale et très réservée,
Elle a la langue râpeuse mais jamais acide ;
Il faut donc vraiment le vouloir pour l'énerver.

Ce jour-là, la traite achevée, deux chiens de ferme
Tournèrent, si l'on peut ainsi dire, autour du pot.
La vache, les voyant, y voulut mettre un terme :
« Tenez-vous à distance ou gare à votre peau !

Je n'aime guère vous voir rôder dans les parages
Car votre vraie place n'est pas dans un pâturage
Mais dans une niche à monter la garde, sans faillir

Et sans aboyer de manière intempestive
Contre n'importe qui qui passe ou qui arrive.
Et puis vous puez tant que je manque défaillir ! »

Marc

jeudi 9 juillet 2020

Un morceau du ciel

 

Tyrosème ancien « La Petite Laitière »
(Fromagerie de Gruchet à l'Abbaye du Valasse en Seine-Maritime, Normandie)


Chaque visage, chaque silhouette est un morceau du ciel
Créant un secret Jardin où se promener.
Combien d'intenses regards devenus éternels ?
Combien de prières occultes sont ainsi exaucées ?

Dès que l'on voit, Cela peut-il disparaître ?
Cette conscience est semblable au Pont que l'on a jeté
Tout au long d'un parcourt et quand s'ouvre une fenêtre
C'est un cœur qui soupire pour toute l'humanité.

Derrière chaque question, il est un éclairage
Par le regard de l'Amour, tout est résorbé,
Car il est des connaissances qui traversent les âges,

Et derrière le voile du temps, révèlent Le Secret :
D'aimer est gage que jamais rien ne s'efface
C'est le cœur d'Amour qui emplit tout l'espace.

Océan sans rivage


En écho à
Derrière le rideau du temps
 

Pèlerinage


Blason d'Osthoffen (Bas-Rhin, Alsace)

Parti : au 1er d'argent à saint Jacques pèlerin de carnation, vêtu au naturel, avec un chapeau de gueules chargé d'une coquille du champ, tenant de sa dextre un bâton de pèlerin de sable avec sa gourde au naturel et de sa senestre un livre aussi de gueules, au 2d de gueules aux trois bouterolles d'or.


L’Âme vibrante sur Terre et dans les Cieux s’enchante
Du goût des lierres, pendus au mur, au creux du Temps,
Si vive et si légère parmi les herbes qui hantent
Le chemin, quand subrepticement naît l’instant.

La vie est un pèlerinage qui, semblable au voyage,
Nous invite en un lieu où séjournent les Amis de Dieu,
Et de leur longue veillée est un témoignage
Que respectent tous ceux qui font allégeance aux Cieux.

Heureux ceux qui demeurent fidèles à L’Origine,
Et du Sceau de leurs écritures avivent nos cœurs !
Heureux sont les Anges dont les ailes illuminent

Les descentes du Verbe glorieux et vainqueur !
De vivre mille défaites, un jour, l’Âme s’éveille,
Et du florilège d’une graine naissante s’émerveille.

Océan sans rivage

Le Chant du Barde
(Saison 2)

Histoires fromagères : derrière le rideau du temps




J'aime, depuis le train, contempler les paysages,
Ces terres qui ont porté tant de générations
Dont les mémoires n'ont gardé que peu de visages
Et dont les vies n'inspirèrent aucune narration.

Derrière le rideau du temps, je les imagine,
Comme voulant saisir leurs instants atemporels
Et, par ce regard, remonter aux origines,
Jusqu'aux sources mêmes de la forme et du corporel.

Ces forêts, ces prairies, ces champs et ces coteaux
Demeurent profondément marqués par leurs présences.
Là-bas, vois-tu cette bergère qui garde son troupeau ?

Il me semble que ses rêves flottent encore dans l'air,
Puérils, sans doute, pourtant si pleins d'innocence.
Où êtes-vous désormais, âmes ? Dans quels mondes stellaires ?

Marc


Les costumes traditionnels des provinces de France



Jusqu'au XIXe siècle, voire la moitié du XXe siècle dans certaines régions, la France jouissait d'une incroyable diversité culturelle. Changer de province, c'était comme changer de pays. Tout différait : les paysages, l'habitat, la langue, les costumes, les coutumes, la cuisine, les outils de travail... et même les unités de mesures avant l'instauration du système métrique, en mai 1790. C'était la France rurale, de culture paysanne et terrienne, dont il ne reste plus grand chose.


Le nombre des agriculteurs ne cesse de diminuer d'année en année. Mais les attaches demeurent fortes et les anciennes provinces, elles-mêmes composées de pays, par l'action des associations et des instances régionales, font vivre et revivre ces patrimoines. Ce phénomène, sinon de renouveau, du moins de veille, est en quelque sorte une réaction de survie face au rouleau compresseur du globalisme niveleur de déculturation des masses et d'uniformisation planétaire.

dimanche 5 juillet 2020

Une proclamation


Blason de Shaimurzinsky (Russie)


Au début de sa vie, le poète chantonne,
Trouvant bonne saveur à chacun de ses jours ;
Il dit que les saisons ne sont point monotones,
Car chacune des quatre est le temps des amours.

Puis son printemps s’enfuit, son été l’abandonne,
Son ciel devient porteur de gros nuages lourds ;
Il s’aperçoit alors que c’est déjà l’automne
Et qu’il voit s’approcher la fin de son parcours.

Ce n’est pas pour si peu que son désir s’écroule,
Comme une forte nef, il ne craint point la houle ;
Il reste maître à bord de son monde flottant.

Son âme, vers la mort, restera printanière ;
De l’amour il tiendra bien haute la bannière
Fredonnant ce poème en son dernier instant.

Cochonfucius

Histoires fromagères : la vraie vie




L'on nous dira ce qu'on voudra sur le sujet,
Mais la plus belle vie est encore la vie fermière,
Pour peu de n'avoir pas du labeur le rejet
Et d'aimer la rusticité de la chaumière.

Plus d'un se voulant castelliser sa maison,
Pensant que c'est le signe de la réussite,
Y rencontre souvent l'ennui, faute de raison,
Sinon celle de la proposer à la visite.

Tout est dans l'idée des choses et de l'apparent ;
Là-dessus, le monde entier est presque parent.
Telles sont les voies déviées de la reconnaissance :

« Dis-moi combien tu as, je saurai qui tu es. »
Que n'a-t-on pas, pour cela, conquis et tué ?
L'on paie toujours cher la perte de l'acte de naissance.


Marc


Histoires fromagères : la chipie




Le petit Norbert aime participer aux tâches
Qui dans une ferme sont nombreuses autant que variées.
Vint le jour où sa mère l'envoya traire les vaches,
Une véritable promotion pour un bouvier.

Dont la fonction est de conduire les attelages.
Les bonnes bêtes s'étonnèrent du nouvel arrivant
Et estimèrent qu'il n'avait peut-être pas l'âge.
« Bah ! Nous verrons bien. » se dirent-elles en l'observant.

Aussi, se laissèrent-elles traire, patientes et placides.
Quand le premier seau fut rempli du blanc liquide,
Norbert le posa et se saisit d'un second.

Une vachette, connue pour son caractère frivole,
S'en fit abreuvoir. Le petit laitier s'affole :
« Que voilà d'une chipie le parfait parangon ! »

Marc


Mon Aimé


Blason de Solnechny (Russie)


Mon Aimé, viens, jouons, cette île nous a trouvés,
Nous a couverts d’un drapé occulte et nous y garde !
Mon Aimé, aller au centre est la sauvegarde,
Et chaque instant du jeu est une éternité !

Mon Aimé, viens, dansons sans jamais nous soucier !
Notre patrie retrouvée s’amuse de notre mégarde.
Quand l’ondée céleste étend son infini cadre,
Nous voici sertis, de la tête aux pieds, de gaieté.

Mon Aimé, aimons-nous sans plus nous désunir,
Accrochés à nos souffles embrasés de désir.
Viens, volons et découvrons ce nouveau monde.

J’ai vu la colombe vêtir L’Amour de douceur,
Lors que nos âmes unies s’élancent et forment cette ronde.
Mon Aimé, entends-Tu le doux chant de notre cœur ?



Le Chant du Barde
(Saison 2)

samedi 4 juillet 2020

Histoires fromagères : même le diable les reniera


Tyrosème ancien de la laiterie Meggle de Wasserburg am Inn 
(Bavière, Allemagne)


Le diable est probablement rentré chez lui.
Il serait même, à ce qu'il paraît, au chômage
Depuis que sur le monde s'est répandue la nuit.
Quand les hommes le dépassent, où sont ses avantages ?

Que pourrait-il encore leur inspirer comme mal
Quand les satanistes sont bien plus diaboliques,
Que le plus vil se veut du plus subtil l'égal
Et que l'ordure atteint son point métabolique ?

Désormais, les hommes n'ont plus besoin du diable
Et leur chute n'en sera que plus irrémédiable.
Celui-là même qu'à leur insu ils invoquent

Ne les reconnaîtra pas à la dernière heure.
Le diable, pour le moins, sait qui est son Seigneur. *
C'est sans doute chez lui le seul point non équivoque.

Marc


* Et quand le Diable leur eut embelli leurs actions et dit: « Nul parmi les humains ne peut vous dominer aujourd'hui, et je suis votre soutien. » Mais, lorsque les deux groupes furent en vue l'un de l'autre, il tourna les deux talons et dit: « Je vous désavoue*. Je vois ce que vous ne voyez pas ; je crains Dieu, et Dieu est Celui qui détient la fin de toute Chose ». (Coran, Sourate 8, verset 48)

*Je m’innocente de vos actes.
Lire aussi :

                          Pierre Lory, La tragédie de Satan dans la mystique musulmane
                          Michael Barry, Ibn Arabi et le diable : méditation sur une calligraphie mystique