Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

dimanche 30 avril 2017

Le Pèlerin et Le moineau


Blason d'Ackendorf - Hohe Börde (Saxe-Anhalt, Allemagne)

La pluie chante nos jours de parapluie.
Elle est de Joie innocente.
Cueille en Elle, légèreté et bienfaisance.
Pour chaque goutte, il est un Ange qui danse.

Il est à se promener, en ce soir hébété.
Il porte un long manteau de bure.
Parfois, le pied est lourd du sentier solitaire.
La boue ceint sa misérable sandale.
Il a froid des mains quémandeuses.
Des larmes d'océan s'accrochent à sa barbe grisonnante.
La voûte des années ploie ses épaules recroquevillées.
Des soupirs sont les volutes du souffle rauque de ses veillées.
En ses écorchures, il entrelace une corde à son bâton.
Je l'ai suivi discrètement à la mesure de son pas.
J'ai béni son noble silence et sa muette souffrance.
En cette pensée qui est née, je l'ai entendu s'interroger : s'il pleut, c'est que quelque part, il en est un qui attend que je le vêts de mon manteau.
C'est alors qu'un petit moineau vient le caresser des ailes de son Amitié.
Le Pèlerin lui ouvre grand un pan de sa robe, et l'oiseau se loge tout contre son cœur.
Je l'ai entendu battre chaud de l'Amour des bienheureux.
Alors, je l'ai quitté tout en essuyant cette larme que mon cœur grave des sillons de la pauvreté.

Océan sans rivage

Considérations épicuristes


Blason de Blaubeuren (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

L'Amie, je ris de ceux qui prétendent mordre
La vie à pleines dents, ayant des dires d'Épicure
Une raison réduite dont ils ne veulent pas démordre,
Disant : « Servons-nous sans frein, du reste n'ayons cure ! »

Il y a ceux, aussi, qui se donnent du carpe diem
Et qui se pensent ainsi vivre en philosophes,
Lors qu'ils n'ont de l'instant, en vérité ultième,
Qu'une pulsion brève, n'en sachant pas la première strophe.

Qu'adviendra-t-il de tous ces carnassiers du temps
Qui n'usent de leurs forces que pour amasser du vide ?
Il n'est face bouffie qui ne finisse livide,

Mangeant la poussière avant qu'il ne soit longtemps !
Se croient-ils pouvoir continuer de la sorte
Sans que les enfers déchaînés ne les emportent ?

Le Spectre à trois faces


Au coeur de l'Apocalypse

Les Souffles de L'Aube - Le Voyage Nocturne


Armoiries de la famille Jenkins-Crests (Cornouailles, Angleterre)

Se sont alignés, en rangs serrés, Les Verbes de La Préciosité.
- Comment cela ?
- Qui nous a appelés ?
Chacun est le temps d'une Respiration.
Chacun relie en Sa Présence Les Réalités de cette Conscience.
- Sommes-nous seuls ?
- Quelle est donc notre Origine ?
- Sommes-nous autonomes ?
Nous avons dansé librement sur les cimes enneigées et nous sommes descendues jusque dans la Vallée.
Voici un Souffle.
En voici un autre.
Nous effleurons les lèvres des ignorants.
Nous inondons de velléités d'autres.
Nous renaissons dans la poitrine des suppliants.
Nous allumons un Feu Ardent dans le cœur des Amoureux.
Nous rendons bouillonnant L’Éploré.
Nous renversons Les Montagnes.
Nous apaisons Les Océans.
Entends comme L'Oiseau répand L'Aube des ruissellements du Voyage Nocturne.

Océan sans rivage

Votre Aile Bien-Aimée


Blason de Pfetterhouse (Haut-Rhin, Alsace)

D'argent à l'oie becquée et membrée de gueules.


Gente Oie, il me fallait ici vous chanter
Mon éternel émoi qui m'attache à votre candeur.
J'ai posé mon corps sur votre Aile Bien-Aimée.
J'ai dormi sans jamais douter de votre cœur.

Votre intelligence est en cette humilité.
Plus d'une fois, nous avons essuyé vos larmes.
C'est votre langueur, souvent, qui m'a désarmée.
Je témoigne de la douceur de votre Âme.

Nous sommes à errer toute une vie, je le concède,
Jusqu'au jour où, miracle, un pont inattendu
Est cette jetée qui nous lie à tout jamais.

L’Épopée nous surprend et nous dépossède.
En ce Périple est une confiance absolue.
Seul Le Vivant est notre Garant, désormais.

Océan sans rivage

Grâce et Fidélité en cette Noble Amitié.

samedi 29 avril 2017

Alors, Le Roi se met à rire ou Le Chant du Chevalier


Blason de Mours (Val-de-Marne, Ile-de-France)

Taillé : au premier d'azur aux trois fleurs de lys d'or ordonnées en orle, au second de gueules au chevalier contourné sur un cheval galopant tenant dans sa dextre une épée et dans sa senestre un écu, le tout aussi d'or ; à la cotice en barre dallée d'argent et maçonnée de sable, brochant sur la partition ; à la champagne de sinople chargée d'une gerbe de blé d'or surmontée d'une devise ondée d'argent brochant sur le tout.

Ai-je cru une seule seconde que La Vie se gouvernait Seule ?
Le Regard extatique a rejoint L’Origine du Regard et en Lui a vu.
Les faisceaux de Sa Volonté sont une Sagesse qui rayonnent depuis Le Commencement.
C’est La Seconde qui se suspend.
Depuis, je suis en Elle qui ne jamais finit.
En Ce Premier Verbe éclosent des milliers de verbes.
Tous sont en cet Echo.
L’Onde se répand en Lumière.
Les ténèbres ne sont que les cavités occultes d’une matrice.
Ne t’y arrête pas, quand bien même tu percevrais des étincelles.
Continue.
Ne cherche que Lui !
Vois La Danse Ascensionnelle.
De cette Braise est L’Ardence d’une Aspiration.
Ne souhaite rien.
Ne regarde rien.
Ne t’attarde en rien.
Le Chemin est La Seule Finalité qui est Lui.
Je n’ai pas oublié.
Il est en Son Souvenir.
Il est La Main Large qui se déploie.
Il est Les milliers de Chevaliers qui tous filent à La Vitesse d’un Vent Sublime.
Mille Portes s’offrent à Ton Regard.
Des vagues de Joyaux qu’Il dépose à tes pieds.
Ne prends rien.
Ne touche pas.
File droit.
Les coursiers sont les flammes de notre intensité.
Mille courtoisies et mille Révérences.
Il est Celui qui enseigne les soieries de Son Drapé.
Les Convenances.
Il est Tout Cela.
Un chevalier avance en ce pas.
Il est à ne jamais vouloir arriver.
– Pourquoi donc mon Bien-Aimé ?
Le Chevalier en des Yeux Languissants répond :
– Je ne veux jamais Te quitter, Ô Toi Océan de La Proximité !
Plus est longue La Distance et plus je suis proche de Toi.
Je marche en cette cadence qui se suspend en Ton Regard.
Ô Plénitude de La Rencontre en cette Distance.
Ô Secret de La Demande !
Ô Ma mélancolie qui me donne à T’aimer encore et encore Te désirer !
Lors que j’ai froid, Tu m’enveloppes des douceurs du vent de L’Orient.
Les nouvelles qu’il féconde en ces Cieux du Mystère sont mon sourire Béat.
Lors que j’ai soif, je baise La Main qui m’abreuve et oublie ma soif.
Mon Roi, du Chemin de mes pas, je suis ivre, ivre de Toi !
L’obsession de Toi est savoureuse de notre Union Secrète.
Plus je suis en ce languissement et plus Tu es là.
– Je te soupçonne de ralentir le pas pour ne jamais perdre La Soif de Moi.
– Oui, Seigneur de mon Âme.
– Je te soupçonne de recommencer par goût de venir en Moi.
– Oui, Seigneur de mon Âme.
– Je te soupçonne de faire mine de ne pas Me voir, pour Me voir encore !
– Oui, mon Seigneur !
Alors, Le Roi se met à rire.

Océan sans rivage

Voir aussi sur Naissance et connaissance

vendredi 28 avril 2017

Dialogue de Bougies, ou le conte d'une nuit étoilée


Blason de Blodelsheim (Haut-Rhin, Alsace)

De gueules à deux cierges d'argent posés en sautoir allumés d'or,
soutenus par une rivière courante d'argent en fasce.


Une bougie rencontre une autre bougie.
Tiens, lui demande-t-elle, es-tu ma sœur ?
Es-tu La même ? lui rétorque sa semblable.
Mon histoire est surprenante, je vais te la conter :

Je ne suis pas celle que l'on croit.
C'est la flamme qui en moi ne périt jamais.
Depuis L'Aube des Aubes, je suis son Vertige.
Je tremble en ce qui est caché, puis je suis celle qui apparaît.
Je suis là, et l'on ne me voit pas.
Puis, je suis là, et ma flamme vacille du souffle de mon Amour.
Je frémis des vagues de ma chaleur, et j'ondoie de toutes les joies de Ton crépitement.
Je suis L’Étincelle qui se protège des ténèbres et des vents ravageurs.
Je suis un éclat qui vient du rire de la nuit tombée.
Je suis La Lueur qui ceint de douceur ta maisonnée.
Je suis un Buisson Ardent qui t'appelle dans le désert.
J'ai couru en ces feux follets que les marécages embrument.
Il est même une Lanterne qui s'abreuve des souffles de ta véhémence.
Les étoiles ont recueilli les écumes luminescentes de mes voyages.
Je suis aussi une larme phosphorescente qui chante les rivières de Ton Miroir.
J'ai croisé mille fois les danses crépitantes de l'été lors que brûle notre union crépusculaire.
Je suis celle qui baigne de douceur la page des contes quand l'orage gronde.
Les éclairs que les arbres découpent en la nuit chaude.
Ce sont les pierres que l'on frotte avec tant de fébrilité et les loupes que l'on essaye de faire rayonner.
Vois comme la lune chante nos contes éthérés et unit nos mains de sa radiante clarté.

Ma sœur, sommes-nous ce visible et ce caché ?

Il a éternué.
Tous se sont esclaffés !
La nuit s'est éclairé des étoiles jubilantes.
Les enfants ont toussé et les bougies se sont cachées.
La nuit les a enveloppés.

Ma sœur, comme est belle l'histoire que tu viens de me conter !
Peux-tu m'en conter d'autres ?
Ta flamme a conquit mon cœur esseulé.

Sur la pointe des pieds, nous veillerons et saupoudrerons le monde de nos rires émerveillés!

Océan sans Rivage

Origine, ou Le Périple d'un saumon


Blason de la famille de Salm
(Blason dessiné par O. de Chavagnac pour l'Armorial des As)

De gueules semé de croisettes recroisetées
au pied fiché d'or à deux saumons adossés d'argent.


Remonter jusqu'à La Source, Retrouver Le Chant.
Vivre La Combustion, Nuée de L'Aspirant.
Toi et moi, sommes Le Cosmos en ébullition.
En cette Ascension, ce tourbillon est Perfection.

J'ai épousé Le Sillon des larmes d'Amour.
L'Effervescence est La force de mon Désir.
Autant de fois je peux vivre et autant périr.
L'Origine est Le Tumulte de mon Retour.

C'est mon cœur qui trace de Son Élan fougueux,
Les péripéties du souvenir de mon Âme.
Suis-je à pouvoir ignorer L'Appel Langoureux ?

Au Sommet, il est un Pays que je n'ai pas oublié.
C'est Là, je le sais, que se trouve l'Oriflamme.
Est-ce Ta splendeur qui se veut encor m'unifier ?

Océan sans rivage

jeudi 27 avril 2017

Rive Bénie


Blason de Montague (Prince Edward Island, Canada)

C'est ainsi qu'un jour parla la Femme Océane
Dont les mots doux savent apaiser l'écume des cœurs.
De sa bouche de Sirène mélancolique émane
De l'Amour le plus poignant chant des profondeurs.

Écoute ses paroles, elles sont tiennes ;
Entends sa complainte, c'est ton cri.
Sois sans crainte, quoi qu'il advienne
Car d'Amour jamais nul n'a péri.

Marc


Plonge en cette mer vivante
Plonge, chaque vague est Ton Âme
Plonge en cette larme ondoyante
Velours des mots devenus Union qui se clame
Depuis un corps s'élève l'Esprit
Obsédant parfum du Monde Divin
Plonge, mon Ami, la Rive est Bénie
Plonge en ce que ton cœur pressent
Comme est Beau ce monde qui n'est pas vain
Comme est Belle la fusion des senteurs
Comme est Belle la découverte de cet Ailleurs
Ici est né le Regard de l'instant qui se pressent
Ici, comme une fenêtre
ouverte sur l'Océan
Ô comme l'Azur palpite des douceurs de l'Esprit
Euphorie d'une promesse assouvie
Ici, les ondes sont murmures frémissants.

Océan sans rivage

Folle Semence


Blason du district de Pinneberg (Schleswig-Holstein, Allemagne)

                                  Quelle puissante aliénation te fait ainsi éclore
                                  En cette Terre sombre, qui fait se fendre le grain ?
                                  Qui lui donne, en cette ivresse, ce noble Essor
                                  Des Ailes de La Passion, mûrit cet éloge du Vin
                                  En ces Ténèbres anciennes, s'élance vers Le Ciel
                                  Ô Semence, qui te donna Le Souvenir du Soleil ?
                                  Ô Sainte folie, qui de ta petitesse, t'extrait ainsi,
                                  Te fait braver cent obstacles et te donne à jaillir
                                  Qui, me diras-tu ton Secret, si longtemps enfoui?
                                  Infime chose, Ton Ardeur ressemble à mon désir
                                  Il me le rappelle en cette douleur que fut ma Nuit
                                  J'entends Ton cœur qui gémit pour se hisser aussi
                                  Quelle est donc cette Empreinte vivace qui Te hante
                                  Connais-tu cette Transe qui fait que Tout s'échappe
                                  Comme éperdue, puis retrouvée en ce qui nous happe
                                  N'était cette folie, en ton lit stérile, sommeillante
                                  Quelle voie, te serait-elle rendue soudain visible?
                                  Ô Semence, Ta folie conquise devient Le chemin
                                  Ténacité en L'Ombre est Resplendissant Lendemain
                                  Les Rives d'un Monde qui ne connaît que Le Possible
                                  Lumière Profonde en cette Terre que me donne L'Espoir
                                  Un Jour, ce grain, sera de nouveau L'Empreinte Vivante
                                  Les larmes et le vent se mêlant, unifiant La Mémoire
                                  Récolteront en Ce Ciel Divin, Les Perles Ruisselantes.


Océan sans rivage

Je suis plaine


Blason de la ville de Reykjanesbær (Islande)

L'Hiver a les prouesses du Printemps Éternel
En ce Lieu, L'Ivresse est abondance du Ciel
Une goutte déborde et mon monde chavire
En des milliers de mondes qui eux tous m'aspirent
Je suis en une sorte de Transe et ma Joie est Plaine
Je ne sais plus si mon corps est, car je suis Son Miel
Et me nourris de tout ce dont je suis étrangement pleine
Mille Rossignols extatiques déversent ces chants fluviaux
J'atteins l'Apogée des vagues consubstantielles
Nul ne peut me retenir, je suis noyée en ces flots
Que dire, vivre et mourir en ces instants perpétuels
Lors que s'achève l'inachevé en cet entier Amour
Mes veines sont irriguées du Printemps de velours.

Océan sans rivage

Expédition


Blason de la famille nobiliaire Lissignols (Vivarais)

D'azur, au buisson d'or terrassé de sinople sommé d'un rossignol du second.

J'ai vu un marcheur solitaire.
Ses pas tracent le chemin du Bonheur.
Son corps, ne s'en préoccupe guère.
Infatigable, le parchemin est son cœur.
Bonne nouvelle : le Rossignol est haut perché !
Une nuit entière, se prépare, a rencontré l'Alouette
Le pinson, les buissons sont ardents de leur chant unifié.
Quel est donc leur secret, pour que leur âme soit si guillerette?
Ils ont décidé, comme leurs ancêtres, de voyager vers Le Roi.
Une Huppe bien célèbre doit leur montrer la Route inconnue.
Ils espèrent rencontrer d'autres volatiles, la force de leurs ailes accrues
Le vent leur a promis d'être leur Ami, car lui aussi cherche Le Roi.
L'Expédition est mystérieuse, l'effervescence fait Loi.

Océan sans rivage

Mon Ami


Armoiries de la Macédoine

Pour l'Amour du Roi, j'aime mon Ami
Pour lui, j'aimerais que le ciel soit voûte Éternelle
Que son Destin soit celui des êtres accomplis
Floraison d'une île, notre jardin secret
Chacun nous nous recueillons, les mains unies
Ces mains qui sont le trésor discret
Que ce Lieu du cœur à cœur soit notre Esprit
Sa voix est le son le plus attendu
Sa note de musique chante tout le long du jour
J'aimerais que sa simple vie ne soit qu'Amour
La Paix, l'enchantement, cet Inconnu
Ensemble, avec le sourire, sous le Trône Divin
Nous serons réunis, car ainsi l'on récompense les Amis
A L'Ombre fraîche du Roi, nous verrons naître le Jour sans fin.

Océan sans rivage

Fleuve d'Amour


Blason de Lendringsen (Rhénanie du Nord - Westphalie, Allemagne)

Un fleuve d'amour irrigue le Jardin de Beauté
Sa Source n'est pas de ce monde, tout est extase
Son philtre est un breuvage perpétuel, caresse de l'Aimé
Deux regards qui s'entrecroisent, sorte d'emphase
Rivés l'un à l'autre, flamme d'Amour devient Éternité
Qui se cherchent et jamais ne se lassent, ainsi sont les Amants
Quêtant l'ombre, la poussière, esclave du présent, unique palpitation
Respirent, s'aspirent, n'ont plus qu'un seul désir, saisir chaque instant
Mourir dans le regard, s'évanouir dans le soupir, l'abnégation
Je sais ce qu'est aimer, sans cesse les bras levés, l'invitation
Sans cesse une faim qui n'a pas plus de nom, encore l'abandon
Sans cesse dans la douleur et la fusion car aimer est une Divine station
Aimer ainsi est une folie, mais mène à la pure Majesté
Si la souffrance est née, sache que l'Amour est Vérité
Il fait hurler les gueux, délaisser leurs vêtements, nus dans le vent
Ne savent plus dormir, sont les torturés, des fous
Si cela te frappe, fuis ou bien mords à pleines dents
Car de cette épopée certainement ploieront tes genoux.


Océan sans rivage

Chant de L'Amant (1)


Blason de Sherbrooke (Québec - Canada)

D'or au pairle ondé d'azur chargé en cœur d'une molette d'argent, en chef de deux éclairs aussi d'argent et en pointe d'un fer de lance d'or, cantonné en chef d'une rose de gueules et en pointe de deux fleurs de lys d'azur.


Mon Jardin, mon Parfum, ma Main, ma Bouche, mon cœur Témoin !
Viens.
Explore-Toi en ma Terre.
Le cœur est devenu Ta Chair.
La Transparence de Ton Cristal.
Toi.
Viens.
Je me suis laissé enivré à La Vision.
Ceci n'est plus un corps.
Il est Ton Temple.
Je suis Le sol qui se veut être Ton Horizon.
La Voix s'envole et vogue en ondes de Présence.
Le Ciel est plus fort que cette ombre.
Je suis né sous La Larme de L’Épousée.
Comme je T'ai cherché follement en ces femmes.
Elles avaient le parfum de l'illusion et je m'y suis étourdi.
Elles étaient la puissance de mon désir bouillonnant.
Lors que mes mains se voulaient les atteindre, je rencontrais la morsure de leur trompeuse vélocité.
Des harpies qui se nourrissaient de mon sang chaud.
Le goût de leur étreinte sont les affres de mon regret.
J'ai couru jusqu'au précipice de mon illusion.
La boue est devenue le plus rugissant de mes fleuves incandescents.
La foudre de mon ultime pas a brûlé mon corps des feux de la suprême douleur.
J'ai cogné de mes poings ces tortures et la nuit a entendu les cris de ma torpeur.
Je T'ai appelé.
Tu ne m'as jamais quitté.
Ta Majestueuse Robe flottait autour de mon esseulement.
Viens.
Toi, L'Unique qui patiente.
Je ne suis que Ta Créature.
Mes lèvres se sont asséchées et j'ai vu La Virginale Épousée.
Sa Blancheur a Le Parfum du doux printemps.
Elle est mille oasis en mon désert.
C'est pieds-nus qu'elle passe en cette âpre vallée.
Elle ne craint pas mon indigence misérable.
Elle a le sourire qui couvre toutes mes blessures.
Son Regard a eu raison de tous mes soupirs et de tous mes désirs.
Ses yeux sont Le Discours des sublimes sphères.
Elle a levé la main et chassé le voile de mes ténèbres.
Ma nudité, elle la couvre de Sa Bienveillance.
C'est elle qui m'apprend L'Amour.
Son Diadème est La Quintessence du Jour.
Les Souffles de L'Aube sont les nouvelles qui rafraîchissent mes yeux.
En Sa Prunelle, tous les univers dansent et se prosternent devant La Beauté des Cieux.
Ils font cette ronde que l'on ne sait plus nommer.
Par les larmes de Sa Clémence, mes blessures se vêtent de lumière.
Les Nuits sont désormais les Conquêtes de Ton Royaume.
J'entends Le Rossignol qui me tient en éveil.
Ô ma douce et fidèle.
Je suis à Te Vénérer des pieds jusqu'à La Couronne de Tes Cheveux.
Ils sont à onduler en soie nitescente.
Le rubis de Tes Lèvres est L'Orient de mes yeux.
Je ne sais plus voir autre que Toi, et comment le pourrais-je, lors que Tu es mon Basculement ?
Même aimer est encore fade face à Ton Noble Amour.
Même désirer est insipide, lors que Tu es à désirer.
L'Embrasement de Ton Étreinte vaut toutes les étreintes et plus encore.
Viens, ma Beauté des Rayonnances de L'Autre Monde.
Viens que ma soif soit encore La Soif de Toi.
Viens et fais de moi Ton Amant.
L’Éternité de nos Retrouvailles.

Océan sans rivage

mercredi 26 avril 2017

Lettre ouverte en cet instant (1)


Blason de Meisach-Oppenau (Bade-Wurtemberg, Allemagne)


L'hébétude est une sorte de Perplexité émerveillée.
Suis-je née en Cela ?
Est-il important de parler de soi ?
S'il était possible, un seul moment, de se dissoudre en Cela, alors, je serais cette Eclipse.
Cette Permanence en Son Unique Éloquence.
Le fait de s'évanouir en Lui, est assurément faire ce pas et proclamer : ce n'est pas moi.
Je n'ai pas changé.
Il s'est déployé.
Les Ailes de La Proximité effleurent en cette Grâce, les soies du Ciel.
Les yeux se sont voilés des mille voiles de Sa Pudeur.
Lors que ces drapés flottent en La Vision, il est comme L'Apparition.
Le Cœur frémit.
Je sais que Cela est depuis La Lumière de L'Origine, Sceau de La Prophétie, Complétude de L'Unicité en Sa Totalité.
Verbes qui s'extraient des Nues de La Source.
Soleil et Lune tout à la fois.
J'aspire en ce qui est Sa Seule Réalité, Lui, Ô Lui, La Resplendissance de Lui, à témoigner et à renouveler mon serment.
Je suis la petite fille qui n'a pas dix ans.
J'entre en cette solennité dans la chambre.
Je tremble d'une indicible exaltation.
C'est Le Cœur qui reçoit.
Suis-je ?
Je fais ce serment : Seigneur de mon Âme, je Te glorifierai de Ta Sainte Gloire.
Je ne suis qu'une petite fille.
Je marche et je joue, comme tous les enfants.
Je ne sais rien.
Il est Là.
Je L'aime.
Je ne suis pas la vie, Il est La Vie !
Il est devenu ce Confident depuis que j'ai six ans, lors qu'il se passa cette étrange Révélation :
Ma mère avait coutume de nous laisser quelques courts instants pour faire de petits achats et me confiait la garde de mes petits frères et sœurs.
Elle me disait : L'oiseau vous surveille.
Chaque fois qu'elle sortait, j'allais de fenêtre en fenêtre et guettais ce fameux oiseau.
Je voulais le voir et lui parler.
Je me disais : comme il doit être gentil ! Comme il veille sur nous !
Un jour, n'en pouvant plus, je demande à ma chère mère : Mais où est-donc cet oiseau ? Je le cherche partout, partout et je ne le vois pas.
Alors, mon aimée maman, toute rougissante, me confie ceci : Oh, ma petite fille, je te demande pardon, ce n'est pas ainsi que sont les choses. En fait, cet oiseau n'est pas La Réalité. Mais il est un Dieu qui nous a créés et qui nous voit. Où que nous soyons, Il peut nous voir, même en nous.
J'écarquille les yeux et sens soudain une douceur naître et m'envahir telle une chaleur bienfaisante.
Je suis en un état d'Amour.
J'interroge alors ma mère : Dieu, peut-Il nous voir, même dans le noir ?
Elle me répond : oui, mon enfant.
Je ne sais pas ce qui se passe.
Je flotte.
Mon cœur semble s'élargir.
Je ne suis plus ici.
Je suis là-bas, quelque part que je sais Être.
Je n'en doute pas une seule seconde.
Je sais que Cela est Vrai !
Je me sens mue par une force amicale : j'entre à l'intérieur d'un placard, et je m'y enferme.
Je suis dans le noir.
Je tends la main.
Je ne vois rien.
Mon propre bras échappe à ma vue.
Alors, il se passe une étrange chose.
Je pleure d'Amour.
Je sens Sa Présence.
Je lui dis : Tu vois mon bras, alors que je ne le vois pas !
Je suis en un état indescriptible.
Tout L'Univers me submerge.
Je pleure de Joie.
Je me sens unie à Lui.
Je lui dis : j'ai un Ami.
Je ne suis pas seule.
Tu es mon Ami.
Depuis, L'ai-je jamais quitté ?
Tout ce que je sais, c'est que Lui ne me quitte pas.

Océan sans rivage


Voir aussi sur Naissance et connaissance
et sur Soufisme, Voie du Milieu - Voie du Vivant

mardi 25 avril 2017

Là-bas


Blason de Pierre Cheppe, maire de Bar, anobli en 1721 (Lorraine)

                                          Je pleure sur les rives incertaines
                                          Les chants de Ton Amour poignant
                                          Je pleure emportée par Tes vagues
                                          L'Indicible d'une Coupe pleine
                                          Gisante en ces écueils, je crie
                                          Je pleure, glissant en ces torrents
                                          Désirant rejoindre Ton Immensité
                                          Brisant L'Espace et Le Temps mouvant
                                          Brisant les chaînes de L'Illusion
                                          Je pleure cet Amour saisissant
                                          Existé-je encore en ce tourbillon ?
                                          Quelle est donc cette intensité ?
                                          Que vais-je faire de mes nuits ?
                                          Que seront mes jours, ma soif ?
                                          Que l'on me dise quoi faire,
                                          En cette Étreinte, en ce Mystère
                                          Où puis-je poser mon Regard ?
                                          Où m'en aller, ainsi éplorée ?
                                          Fixant l'horizon, le Ciel est Destinée
                                          Paupières closes, je suis là
                                          En ce voyage, là-bas, là-bas...
                                          Que ne fus-je oubliée, évanouie
                                          A tout jamais, en Ton Éternité !

Océan sans rivage
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D'argent, au chevron d'azur chargé de 5 larmes d'or, accompagné de 3 coupes de gueules 2 et 1. Cimier : un vol d'azur issant d'un armet morné, orné de son bourrelet et lambrequin, aux métaux et couleurs de l'écu.

Armorial de Lorraine par Dom Ambroise Pelletier (1703-1758)

Au cœur de L'Apocalypse




Coupé, au 1 d‘azur à une de femme de carnation vêtue d‘argent et à la chevelure d‘or issant de la partition tenant dans sa main dextre une fleur de lys d‘or, au 2 de gueules à la bande d‘argent

L'Amie, serrons-nous fort en cette crucialité.
Oserais-je clamer l’extension de cet Amour ?
Sais-je encor vivre sans notre fraternité ?
Ma pauvreté te chérit tout le long du jour.

Mille riens font de notre lien la vérité.
C'est en ton intimité que je veux résider.
Sais-je un seul moment penser à un lendemain ?
Je suis rivée à ton souffle et je suis en ma faim.

L'on me croirait exaltée et ivre, j'en conviens.
Je n'en éprouve aucun regret et je te viens
Renouveler ma gratitude, Noble Amie.

Je marche en ma solitude sur ce Chemin,
Lors que je me saisis de ta précieuse main.
Il est un secret qui à jamais nous unit.

Océan sans rivage

Chant de La Tortue


Blason de Grünheide (Brandebourg, Allemagne)

              Perpétuelle Naissance en ces jours qui se succèdent,
              Perpétuelle Réminiscence en ces secondes qui s'unifient,
              Magistrales Paroles qui se fondent en La Rivière de L'Absolu,
              Expectatives des sens révolus, lors que La Nuit épouse Le Jour,
              Ô Toi, Noble Passant, mendiant de La Fortune, transi des Souffles,
              Lors que les mains ont joint Les Imprécations Cosmiques,
              Ô Toi, le recueillant des auguraux soupirs de mon Expir,
              Ô Toi marcheur et Contemplatif Pérégrinant,
              Me voici vêtue des millénaires de Ton Désir.
              Des Pôles de La Subtilité, et de La Profondeur des Puits,
              Me voici en ce Périple qui se veut Tout reposer.
              Il est une Sagesse qui reste à tout jamais, La Lecture.
              Des signes de La Présence qui jouxtent les Réalités de Sa Volonté.
              En ces Feuillets, les discours puisent en ce Toucher.
              Il est une Vibrance qui est Le Choc, et L'Echo est à Tout rapporter.
              Les ondes sont les Chants de La seule Intelligence.
              Sache, Ô Toi qui es en cette apparente mobilité,
              Que les Cercles de Vie sont ceux qui sont à tournoyer.
              Il est une question et mille qui sont en Son Secret.
              Le Temps n'a aucun effet sur moi et je suis en cette Alchimie,
              La fusion de Tout qui se réunit, lors que La Voix est à appeler.
              Pose-moi toutes les questions, j'en suis les réponses.
              En cet Astre, je suis à veiller, et ce corps est le gardien des Âges.
              Observe ma lenteur, et sache qu'en elle, est mon adage :
              Les lignes de Sa Majesté sont les anciennes Écritures révélées.
              En elles sont le Traducteur de mes grands voyages.
              Chaque vision des mondes célestes sont une Mémoire.
              Je porte en moi les messages les plus occultes et La Tradition.
              Sur Le Chemin des initiés, je suis La Parfaite Stabilité.
              Aujourd'hui, mon Chant est Le Dernier que je suis à manifester.
              La Lumière poursuit Sa Cible et je suis en cet Axe, Le Temple de Sa Pérégrination.
              Il est un cheminant qui a vu les Anges écrire sur les pages de L'Azuré,
              Les paysages de L'Oracle bienveillant, et il est L'Espoir des malheureux.
              J'en suis Le Témoin et je viens ici Louanger Celui qui aux Cieux,
              Détient Le Pouvoir Universel et qui distribue La Manne à qui Il veut !
              Le Temps est venu, Celui qui est toujours en Sa Citadelle,
              Le Temps des Retrouvailles, lors que Le Ciel s'unit à La Terre.
              Voici le doux Baiser des Vents prestigieux, et depuis L'Eau de La Primordialité,
              Voici L'Effusion des Temps de L'Origine, lors qu'il n'est aucun Temps, en Sa Vérité.
              Les semences ensemencées de l'Aube sont enfin à germer.

Océan sans rivage

Le chant d'une terre


Blason de Reitzenhain (Rhénanie-Westphalie, Allemagne)

Il est une terre où j'entends chanter l'alouette
Dessus les champs et le grillon dans la prairie.
Sitôt que finit de hululer la chouette,
Le coucou prend le relais, en bonne confrérie,

Suivi du merle siffleur ; et dans le silence,
Moucheté par le piaillement des pierrots,
Maître Coq rappelle à tous sa haute présence
Car de la gente plumée, c'est lui le héraut.

Plus me plaît le chant des oiseaux que des humains
Les plus belles compositions, toutes de seconde main,
Car rien, jamais, ne peut égaler la Nature

Qui répand mille bienfaits en autant de splendeurs ;
Rien provenant d'elle jamais n'inspire la fadeur ;
Nulle vêture ne rivalise avec sa parure.

Marc

Blason de Guggerk (Suisse)

Typologie de la Ténèbre


Blason de Ponthoile (Somme, Hauts-de-France)

D'or au sautoir engrelé de sable, cantonné en chef d'une étoile du même.

L'Amie, il y a ceux qui prennent et ceux qui donnent ;
Ceux qui se servent eux-mêmes et ceux qui servent l'Autre ;
Ceux par qui la Vie en ce monde est belle et bonne
Et ceux qui en font une fange où l'on se vautre.

Ni leur sourire, ni leurs bons sentiments ne dupent
Ceux pour qui est transparente leur opacité.
Il n'est rien, en vérité, qui ne les préoccupe
Que leurs propres intérêts. Foin de la Cité

Dont ils n'ont cure, l'ayant déjà vendue aux forces
Cryptiques et centrifuges qui consomment le divorce
Entre la profondeur et la rotondité !

Car c'est bien en cette platitude-là, sans substance,
Que la Ténèbre se veut réduire l'existence.
Sens-tu planer son odeur de fétidité ?

Le Spectre à trois faces

Au coeur de l'Apocalypse