Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

mercredi 29 janvier 2020

D'un monde de brutes


Blason de Laponie (Finlande)


Ce bas monde a toujours été un monde de brutes,
Les livres d'histoire nous le montrent clairement,
Et c'est en masse que notre époque les recrute,
Tout en poursuivant de plus belle ses errements.

Est-il une ligne rouge qu'enfin elle ne franchisse ?
Une seule liberté qu'elle n'a de cesse de cercler ?
« Tant pis pour la planète si nos poches se remplissent !
Tant pis pour l'homme si le profit est à la clef ! »

C'est en ces termes que leur idéal se résume,
N'en imaginant pas d'autre, on le présume.
L'on pourrait sourire de tant d'infantilisme

Si n'était les malheurs qu'ils répandent sur la terre,
Lors qu'il n'est aucune hache de guerre qu'ils ne déterrent.
Où ailleurs peut mener le mercantilisme ?

L'Abbé Théophile

Devenir


À nos Amis

Blason de Ebeltoft (Jutland, Danemark)


Quand l’indicible souffle révélera le jour d’ambre,
Et que l’Aube plaintive en Toi enfin s’accordera,
Jusqu’à ce que l’oiseau nu sorti des décombres,
Au bec fleurissant le thème des doux entrelacs,

Les arbres du verger plantés à leur juste place,
Annonceront les grâces et l’opulence des fruits,
Tandis que les ruisseaux perdus au fond des glaces,
Jailliront de nouveau sous les gouttes de pluies.

Les femmes tisseront les lumières sans nom,
Et la terre nouvelle aura goût de friandises.
Oui partout, les pages des livres de nos bourgeons

Formeront de blanches veines sur les rouges cerises,
Et nous laisserons le temps venir ardent nous cueillir,
A la sève des amants, d’un été qui soupire.

Océan sans rivage

samedi 25 janvier 2020

Le petit Semainier - Cycle 51


Blason de Aebtissinwisch (Schleswig-Holstein, Allemagne)


Dimanche

Les gerçures du vent
Ont raison d’une promenade.
J’aime l’hiver,
J’en dirais de même du printemps.



Lundi

Peut-être que la solitude guérit bien des maux,
Ou bien est-elle pour certain une maladie ?
Dans le repos, qui nous sort de la nuit ?
Qui donc rencontrons-nous ?



Quand L’Homme fut Achevé,
Il entra dans La Lumière du Temps,
Essence dont le Gardien détient La Clé.
Voici Le Pôle et par Lui fut La Rose respirée.



Mercredi

A n’importe quel moment je T’aime,
Mais comme je T’aime aussi dans la langueur :
Elle me ramène plus proche de Toi.
Mon Bien-Aimé, berce-moi.



Jeudi

D’avoir aimé, m’a transformée.
D’avoir chanté, je me suis envolée.
D’avoir écoutée, j’ai entendu la joie.
Mais d’être aimée de Toi, qu’est-ce Cela ?



Vendredi

Je ne retiens qu’une chose :
Partir est comme revenir,
Recevoir est accueillir
Le vibrant message.


Je ne sais rien quand je marche,
Je ne sais rien quand je vais,
C’est juste que l’on me donne à voir,
Puis que je n’oublie pas.


Océan sans rivage



Almanach du Jardin
L'Almanach du Jardin

Fleur à cinq pétales


Composition de l'auteur


Tout au fond de la friche est la fleur vespérale,
Elle goûte l’azur et ne craint pas le froid ;
Son ancêtre poussait peut-être au fond des bois
Ou près de l’ancien temple où furent les vestales.

Un bourdon matinal frôle ses cinq pétales,
Puis part au cimetière où sont les blanches croix ;
Un oiseau sans souci fait entendre sa voix,
C’est pour dire un refrain de sa terre natale.

La fleur entend la cloche en son tintement clair
Appelant les passants loin des choses profanes ;
Ce jour est un peu gris, mais il n’est pas amer.

Un arbre dénudé se souvient de l’hiver ;
Une mouette joyeuse est venue de la mer
Pour voir la friche avant que la fleur ne se fane.

Cochonfucius

Les fruits de la vanité


Blason de Kröpelin (Mecklembourg-Poméranie-Occidentale, Allemagne)
 

Quand le monde entier s'habille de la même façon,
Qu'il consomme les mêmes produits, la même fast culture,
Enlaidissant la terre d'une même architecture,
Bref, se calquant sur le modèle anglo-saxon,

Alors sont réunies les parfaites conditions
Pour établir cette société totalitaire
Dont les forces de l'ombre sont les commanditaires.
Nous voici déjà dans la phase de constriction

Dont le but est d'asphyxier toutes les divergences.
Deux moyens : la dictature de la bien-pensance
Et l'établissement de la précarité.

Car c'est de la peur que se nourrit ce système,
De toute force oppressive le grossier stratagème.
D'amertume sont les fruits de la vanité.*

L'Abbé Théophile

 

* Qui sont aussi ceux de la quantité, c'est-à-dire de l'avoir comme mesure de l'être.

mercredi 22 janvier 2020

Chant de L’Âme


Blason de Pervomajskoe (Russie)


Tous les royaumes m’importent peu. Toutes les voix se sont éteintes. Ni la mort, ni la vie ne protégeront nos mots envolés. Ni la gloire, ni la renommée n’auront raison de notre illusion. Ni le parfum d’une étoile fragile et enneigée, ni les joies, ni les peines ne suffiront à remplir l’univers, ni ton esprit, ni ton âme n’auront de sursis, et j’attends que les aiguilles de l’horloge se dissolvent, et ta voix ne me détourne pas de ce qui reste, sous les décombres, dans la vétusté du sol retourné, dans les flots, car dans le silence, j’ai rencontré l’amour et mon cœur a crié, puis a vu, puis a reconnu. L’amour m’a saisie et ne m’a plus lâchée. J’ai dit : je vais chanter. Il m’a dit : Viens ! Depuis, j’entends le son d’une Lyre et mon cœur se refuse à toutes les illusions, et la liberté vient du Maître de La Toute Puissance. Je sus que dans un puits, j’avais plongé. Dans les jours qui ont suivis, le puits est devenu L’Âme qui distingua les confusions et s’aligna dans la margelle qu’effleura l’étoile. Je vis la grande ourse et m’émerveillais. Soudain, elle était à me parler. Elle me rappela la loyauté et l’intégrité. L’Amitié est La Constance du Vrai, car mentir est la condamnation des cœurs malades. Je ne veux ni Terre ni Ciel, car ici, L’Amour m’a encerclée. Il a tracé les constellations en chaque membre, puis la voix a encore parlé : Ceux qui ont L’Empreinte sont les seuls à La reconnaître. Quelle est-elle, Ô Voix  venue depuis les constellations ? L’Empreinte est un signe de limpidité. Le cœur pur, tu ne peux le tromper. Ne mens jamais au cœur pur, car un jour, L’Amour l’emporte loin de toi et tu ne peux plus le trouver.

mardi 21 janvier 2020

De l'ironie


Blason de Bad Salzhausen (Hesse, Allemagne)


L'ironie, on sait, est une manière détournée,
Sous couvert de légèreté, de dire ce qu'on pense ;
Parfois même, un trait d'esprit, un mot bien tourné
Peuvent subtilement masquer l'intention d'offense.

Mais aujourd'hui, l'on s'embarrasse de moins en moins
- Surtout dans les grands médias – d'y mettre les formes.
S'en faut-il convaincre quand on en est témoin ?
Tourner en dérision est devenu la norme

Chez tous ceux qui n'ont plus la moindre conviction,
Prétendant du bien-penser faire la prescription,
Lors qu'ils ne font que relayer une propagande.

Se faut-il étonner de cet affaissement
Dont s'illustre le général effondrement,
Quand les plus viles fripouilles sont partout aux commandes ?

L'Abbé Théophile



Dans son sens initial, l'ironie désignait l'action d'interroger quelqu'un en feignant l'ignorance (telle, par exemple, que l'ironie socratique), pour prendre peu à peu celui d'une figure rhétorique servant à exprimer le contraire de ce que l'on pense, puis celui de moquerie sarcastique. Nous employons le terme dans ce dernier sens.

lundi 20 janvier 2020

Perpétuel souvenir


Blason de Kalistep (Tchéquie)


Il faut beaucoup de temps pour s’extraire des filets,
Mais il faut encore plus de temps pour le dire,
S’apercevoir que l’on a déjà tout quitté,
Par ce regard qui a vu l’étranger venir.

Il était bien en nous, toujours à nous unir ;
Il était nos yeux, notre toucher, notre guide.
Il était plus que tout, notre perpétuel souvenir,
Celui qui traduisait Le Rêve et le rendait limpide.

Barde, avant de tout quitter comme tout nous quitte,
Sans qu’aucune distance ne soit à nous séparer !
C’est Toi, L’Homme de notre âme, qui nous y invites,
Dans le murmure indicible, dans le simple arrêt,

Et le cœur de tressauter et de mettre les mots,
Sur ce qui a devancé et qui nous anime.
Gloire à La Reliance, quand la fin n’est pas fléau,
Ni même outrecuidance : Ta Présence est magnanime.

Océan sans rivage


dimanche 19 janvier 2020

Héraldique des métiers



Nul n'a autant fouillé l'univers héraldique que notre ami Herald Dick qui, depuis huit ans déjà, nous en montre toute la richesse et la diversité, à travers des articles abondamment illustrés. Car comme il le souligne si bien dans l'en-tête de son blog Herald Dick Magazine : « L'héraldique est une passerelle spatiotemporelle. Les blasons nous parlent des Hommes, des Nations, des Communautés, de l'Histoire, du Spirituel, de la Nature, de l'Art, des Sciences, de la Vie, presque tout en fait... »

 
Ayant ici même largement évoqué l'héraldique des métiers, nous invitons les lecteurs à découvrir la série consacrée par Herald Dick à cette spécificité, notamment aux Guildes de métiers, artisans et marchands qui avaient une activité dans la capitale autrichienne Vienne aux alentours de l'année 1900. « Délicieuses images d'un autre temps, qui sont l’œuvre du peintre héraldiste autrichien Hugo Gerard Ströhl (1851–1919), sans doute l'un des plus grands parmi les artistes que l'on connaisse, tous pays confondus, dans cet art. »

Le mur du Barde



Blason de Drovninsky (Russie)


Quand l’aube fut rougeoyante, l’étoile s’effondra
Sur un lac, mais alors tu vins ; de tes mains pures
Tu la tiras des tréfonds et la ramenas.
Barde, je fus saisie par son éclatante parure.

Barde, auprès de toi, j’ai vu le fond des eaux-vives,
Les cascades qui s’échappent d’entre les vieux rochers.
J’ai vu ta droiture et la nuit allusive :
Ton grand silence est semblable à un livre caché.

Tu m’as tirée de ma somnolence. J’ai dansé.
Qu’importe ! Ainsi je suis avec pleine démesure
Le chemin, celui de ceux qui ont tout quitté !

Je t’ai suivi sans rien dire, sans même me plaindre,
Jusqu’à ce que nous parvenions au fameux mur,
Ébrasure comme le secret sait empreindre.

Océan sans rivage


Le petit Semainier - Cycle 50


Blason de la commune rurale d'Iisalmi (Savonie du Nord, Finlande)


Dimanche

Comment résister,
Comment ne pas répondre
Comment se défaire
De ce qui nous a empoigné ?


Lundi

Où s’en est allé l’hiver ?
Quand chantent les oiseaux,
Que s’écoulent les ruisseaux,
Viendras-tu mon frère ?

Mardi

La nuit parle aux étoiles,
Comme imprenable,
Qui chante l’ineffable ?
La beauté me laisse sans voix.


Mercredi

Souvent, à rêver,
Nous pensons éveillés,
Puis de nos pensées
Écoulées, Le rêve s’envole.


Jeudi

Quand le cœur a bien rougi,
Le fruit est près.
Ne cueille pas le raisin vert,
En lui, point de rubis.

 
Vendredi

Même si la pluie tombe froide,
la nuit glisse sur les galets,
Ces rondeurs sous les pieds,
Le vent s’est caché.



Samedi

Les soirs d’hiver ont ma préférence,
Chaque fois, je sens L’Étreinte.
Quand tout bascule, rien ne s’absente.
Dans Le Silence, les saisons passent.
 


Océan sans rivage

Almanach du Jardin
L'Almanach du Jardin

Alta alatis patent


Blason de Saudrupt (Meuse, Lorraine)

D'argent à la bande d'azur chargée de trois étoiles d'or à plomb accompagnée en chef d'une oie de gueules becquée, allumée et membrée d'or volant en bande, et en pointe d'une hure de sanglier de sable allumée et défendue d’or.



Ce système de consumérisme frénétique
Repose sur la dette, autrement dit, sur du vent
Dont nous voyons s'approcher le terme fatidique.
Face à l'effondrement, certains prennent les devants,

Tandis que la grande masse poursuit toujours son rêve,
Pensant que ce monde est l'ultime réalité.
À cette illusion, il est toujours une relève
Qui ignore de presque tout la causalité,

Fournissant à volonté la chair à finance,
Avant d'être jetée, sans l'ombre d'une clémence.
Mais nul ne peut éclairer des consciences scellées

Car c'est de l'intérieur que celles-ci se libèrent.
Les coagulations extérieures réverbèrent
Cet enfermement que l'âme seule peut desceller.

L'Abbé Théophile



Alta alatis patent : « Le ciel est ouvert à ceux qui ont des ailes. »

samedi 18 janvier 2020

Miroir


Armoiries de la famille nobiliaire Weichs (Électorat de Cologne, Allemagne ,17e siècle)

La nuit du 4 août abolit les privilèges
Qui, comme on le voit, n'ont fait que changer de camp.
L'on n'a hésité devant aucun sacrilège,
Et sous prétexte de les libérer du carcan

Qui oppressait les sujets de l'Ancien Régime,
On multiplia les lois et les interdits,
Avec plus encore d'impôts et de taxes, en prime.
On ne refait pas les hommes, l'a-t-on assez dit !

Par glissements successifs, on donna les rennes
Aux marchands qui agirent de manière souterraine.
Grâce à la complicité des castes au pouvoir,

La souveraineté devint une coquille vide.
Leur « monde meilleur » n'engendra que des aubes livides
Qui devinrent du désert intérieur le miroir.

L'Abbé Théophile


                Où es-tu, liberté ?                     D'une devise                           Trou dans l'eau

Humble goupil


Blason de Schmetzdorf (Brandebourg, Allemagne)


C’est un goupil timide, il ne sort que la nuit,
Marchant par les sentiers où le granit affleure ;
Plus loin dans la forêt, le hibou dit les heures
Et les astres s’en vont où le ciel les conduit.

Les pas de l’animal ne font presque aucun bruit,
Que l’on trouve parfois fort loin de sa demeure ;
Je le vois méditer sous les arbres qui meurent
Ou sourire, pensif, au lapereau qui fuit.

Je trouve malaisé de lire ses pensées ;
Mais je sais qu’elles sont toujours bien agencées,
Portant sur des sujets qu’il a soin de choisir.

Le goupil dans sa marche écoute le silence
Ou le cri familier que la hulotte lance ;
La longue nuit s’écoule, apaisant ses désirs.

Cochonfucius
 

Lire aussi

    Sagesse du goupil de pourpre             Goupil de proie                   Le Cycle du Renard

mercredi 15 janvier 2020

Abistis, dulces caricæ


Blason de Orchies (Nord, Hauts-de-France)


Vous ne vouliez plus de Dieu ? Vous eûtes César !
Vous rejetez Ses Lois ? Vous avez mille contraintes !
Vous affirmez n'être que les fruits du hasard ?
Vous n'aurez que le néant pour dernière étreinte !

Pauvres de vous ! Vous voici à courber l'échine
Devant vos bourreaux qui vous disputent même le pain.
Les voici à vous remplacer par des machines,
N'ayant de cesse de faire disparaître l'humain.

Et lors que reviendront les élections prochaines,
Vous leur demanderez de resserrer vos chaînes,
Car rien ne vous fait tant peur que la liberté

(Que vous confondez d'ailleurs avec cette licence
Qui veut s'adonner sans frein à toutes les jouissances),
Lors que le bon sens vous a déjà désertés.

L'Abbé Théophile
 


Abistis, dulces caricæ « Vous êtes finies, douces figues. »
Pétrone, Satyricon, 64. Comprendre : « Les beaux jours s'en sont allés ! »

samedi 11 janvier 2020

Le petit Semainier - Cycle 49


Blason de Fintice (Slovaquie)


Dimanche

J’ai vu gorger le soleil pulpeux,
Du jus matinal des montagnes,
J’ai vu la pupille se plisser,
Devant l’incandescent bleuté.



Lundi

Amour qui rencontra Amour,
Put se dissoudre en Lui-même.
Quand Il fut Un,
Il connut Son Secret.



Mardi

Il est des rapacités,
Dont les cris élargissent les Cieux,
Et de voir les vautours,
La Victoire est devenue Amour.



Mercredi

J’ai couru très vite,
Avant que la porte ne se referme.
J’ai traversé des lambeaux,
Les abîmes de mon être.



Jeudi

Brume écume le ciel,
Nuage fait offrande,
Mais du Cœur,
Qui peut se méprendre ?



Vendredi

Quelque chose qui ose,
Nous tous surprendre,
Quand mourir encore,
C’est aussi vivre.



Samedi

L’Amour est aussi Pardon,
Au-delà au-delà.
Combien mourront,
Avec l’amertume au visage ?



Océan sans rivage


Almanach du Jardin
L'Almanach du Jardin