Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

jeudi 30 novembre 2017

Présence d'un piano


Blason de Rennes (Ille-et-Vilaine, Bretagne)

Langueur du piano qui chante sur les segments de mon exaltation. Des touches légères de mon cœur émietté et des soupirs dans la plaine. Mon piano danse des forces de mon désir, lors que je m'évanouis sur les croches. Du noir et blanc de notre fougue, impétueuse, j'écris au parchemin de L'instrument, ce souffle de partition que mon âme connaît comme l'on connaît Le Retour. L'Écho est en cette force que le clavier me surprend et les vagues de l'océan le submerge. C'est alors qu'il devient le vaisseau de tous les sortilèges et le voici bravant la tempête. Le vent ajoute une touche et fait gonfler la voile de cette nouvelle embarcation. Je saisis encore les dernières partitions de mon être et l'océan entier devient le piano de notre abysse. Que L’Éclair foudroie, que L'ouragan intervienne, Il est Vivant et Sa Puissance me donne cet éclat de rire ! Des ailes de notre Ami, nous voilà en ce périple sans crainte. Mes doigts s'accrochent à son empreinte, et trace l'écume de notre inspiration.
Doux sillages sur les ondes de notre cœur, l'instrument est mon corps. Incisives, ces mains sont Ta Révélation, et la musique est suave tourmente, puis mon accalmie, les jours de mon Aspiration.

Océan sans rivage

Mon rêve


Blason de la municipalité d'Aglasterhausen (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

Près de l'âtre où flamboie une brassée de pensée, je rêve des crépitements d'images.
Mon chat ronronne en boule près de moi et je regarde par la fenêtre le grelottement des étoiles au dessus des arbres.
Je rêve à un paysage tout blanc dans lequel je suis perdue pour toujours.

C'est à cet instant là que je rencontre une pie.
Elle semble bien bavarde alors que mon chat me dit : « Quand allons-nous rentrer ? Je rêve du feu qui chauffe dans la cheminée. »
Je savais que ce chat ne pouvait pas me comprendre, ni la pie non plus.
D'ailleurs, elle disparut sous les couvertures blanches de la plaine.
Mon chat miaulait de froid.
Je savais qu'il n'avait qu'un seul désir : retrouver son coin auprès de l'âtre.
Je le regardai et je lui dis : « Je ne te promets rien. Je ne sais pas où nous allons. »
Je marchais pendant des heures.
Mon chat me suivait.
Il était fatigué.
Je lui dis tout bas : encore un effort !
Tout à coup, j'entendis un bruit... Il ronflait auprès du feu, mon rêve.

Océan sans rivage (Écrits de jeunesse, 10 ans)

Blason de Chalaines (Meuse, Lorraine)

L'Abîme de Feu


Blason de Brême (Basse-Saxe, Allemagne)

Il n'est point de Présence tiède en cet Écrin,
Non plus de fluettes et insipides distractions.
Lors que Le Feu est intense, L'Alchimie étreint,
Et La Fusion donne la plus grande impulsion.

Présence inégalée et Droiture de La Précellence.
Ô Amour, j'aime Ta soif, et je suis Ton Assoiffée !
Plus les ailes de Ton Désir en Ton Excellence
Se déploient, et plus je suis comme toute arrachée.

Des neiges de Tes effleurements sublimés,
Des Réalités de Ton Exaltation qui me tiennent,
Vois cette Folie, elle ne jamais s'affaiblit.

Et Je voguerai jusqu'à l’extrême, Ô Nuit !
Je serai à Ta Folie accrochée sans peine
Vraiment, c'est auprès de Toi qu'est La Vérité.


Blason de Plomelin (Finistère, Bretagne)


Il est une Clé, et je la tiens brûlante en ma main,
C'est en L'Abîme de Feu que je suis à me transformer.
En moi, encore La Guerrière brandit le Poing.
Si mon cœur saigne, tout alors est Nouveauté.

De cette Ardeur, je sais les blessures d'un sentier.
Nul ne marche à la place de l'autre, et pourtant
Merveille ce chemin du Temps de L’Avènement
Il éclaire toutes les possibilités.

Lors que se resserre le mouvement incessant,
Le cœur s'enflamme et n'a que faire des boniments.
Je suis là, et je suis maintenant, toute entière !

Que vienne le dragon, il est aussi mon frère !
Au bout de ma lance est un Rayon de bravoure.
C'est alors que le Dragon est aussi Amour.


Océan sans rivage

Bouddha-coq


Image de l’auteur

Voici le Bouddha-coq, absent des grandes villes ;
On le trouve surtout dans les déserts lointains,
Il peut vive longtemps sans parler aux humains :
Il les trouve gentils, mais quelque peu serviles.

Jamais il n’accomplit le plus petit miracle ;
Simple est son ordinaire, et sa vie sans apprêts.
Il voyage parfois vers les sombres forêts,
Écoutant, des grands pins, l’indéchiffrable oracle.

Il ne connaît ni roi, ni juge, ni bourreau,
Il ne fréquente pas la troupe des faussaires ;
Et son regard ne craint pas le moindre adversaire,
Ni les sabres, parfois surgissant des fourreaux.
 

Apocalypsis 8 - Ad nauseam

 
Blason du District de Mogochin (Province de Tomskaya, Russie)

Voici le temps des débats et du déballage ;
L'on sait tout sur tout, l'on a un discours sur tout.
Mais il est là-dedans beaucoup de bavardage
Et de médiagénique narcissisme, surtout.

La blablamétrie est désormais la mesure
D'une pensée en copier-coller dont l'étalon
Est l'audience, puisque seule la quantité rassure
Un système qui vacille sur ses fragiles talons

Et que nous voyons tituber, comme pris d'ivresse.
Du monde entier parviennent les appels de détresse :
Guerres endémiques, menaces sur l'environnement...

Pas un jour qui n'ait son lot de mauvaises nouvelles.
Comment ? Les choses vont mal ? Continuons de plus belle !
S'arrêter ? L'on n'y songe, c'est la fuite en avant !

Frère Eugène

 

Ad nauseam : « Jusqu'à la nausée. »

Aphorisme


Blason de Bornholm (Danemark)

Le contraire de L'Amour n'est pas la haine, mais la laideur. 

Océan sans rivage

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mercredi 29 novembre 2017

Baiser du crapaud


Blason de Baloži (Lettonie)

N'est-ce pas un chapeau pointu que porte ce crapaud ?
Est-il en l'eau des vases ou alangui des songes?
A-t-il trop bu de vin debout sur un cerceau ?
Est-ce notre Prince que le temps lentement ronge ?

Point de jeune fille aimante qui brave l'apparence !
Des feuilles que l'on cueille sans aucune insolence.
Ce crapaud a des images qui flottent pour de bon.
Son esprit vogue bien au delà, ce moribond.

Des lucioles l'appellent, et il voit soudain un ciel.
Des Bruyères de sous-bois, des étranges clairières.
Voici qu'il chevauche un Roi solitaire, le grand Cerf.

Auprès d'un feu crépitant, apparaît une Belle.
Elle a plus de cent ans, mais vermeil est son cœur.
Du Baiser sincère, le crapaud voit briser son malheur.

Océan sans rivage


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Sagesse du crapaud

Novembre


Blason de Angarsk (Russie)

Des senteurs de givre sur les feuilles vieillies,
Et les matins lyriques de la timide Froideur.
Nul doute que l'Âme fragile tremble de pudeur,
Lors que les voiles caressent ses mordantes nuits.

C'est un corbeau qui passe et les ailes d'une mouette.
Des visages que rougissent les bises du nord.
Puis, le lac semble veiller des profondeurs encor.
Nul doute, L'Âme s'envole et au loin te guette.

L'inconnu d'une vie, les mains balayant l'aurore.
Les poussières du soleil qui s'endorment encor
De tes soupirs et de l'étrange nostalgie.

Ton Âme est flamme des steppes d'une Russie.
Les bras cherchent les branchages de Ton Jour.
Ainsi, Ton Épouse, au Ciel, clame ce pur Amour.

Océan sans rivage

mardi 28 novembre 2017

Aphorismes


Blason de la municipalité d'Ulvila (Satakunda, Finlande)

                          1
                          Trois petits points en signature infime
                          Et tout un monde surgit
                          En océan de vie.

                          2
                          Méandres des fleuves,
                          Aléas des chemins,
                          Métaphores de la rectitude absolue.

                          3
                          En son palais, bien au centre, assis,
                          Le roi se tait et se tient coi.
                          Les hommes agissent dans la droiture.

                          4
                          En son palais, ouvert à tous les vents,
                          Le roi bavarde et gesticule.
                          Les hommes perdent le sens et se combattent.

                          5
                          Ami, témoigne du combat !
                          Ennemis affrontés dans un baiser de mort
                          Et voici l’harmonie !

                          6
                          La rue déambule sa multitude anonyme d’ombres lasses ou joyeuses.
                          Le ciel immobile recouvre la ville d’une indulgence moqueuse.
                          Paraît soudain le visage bondissant d’un enfant malicieux.

                          7
                         Ces six petits riens ne sont rien
                         Que des histoires à faire dormir debout
                         Un serpent dépressif.

Jean d'Armelin

Les Allégories du Jardin - Le Chien


Blason de La Suze-sur-Sarthe (Sarthe, Pays de la Loire)

Allégorie 30 – Le Chien

     Tandis que j’étais plongé dans le charme de la conversation des oiseaux, et que j’attendais la réponse qu’ils feraient à la huppe, un chien, qui était près de la porte, m’adressa ces mots, tout en recueillant des miettes de pain parmi les ordures : Ô toi qui n’a pas encore soulevé le voile du mystère ; toi qui, tout entier aux choses du monde, ne peux t’élever à la cause première ; toi qui traînes avec pompe la robe de l’amour-propre, imite mes nobles actions, prends mes qualités recommandables, et, sans t’arrêter à l’infériorité de mon rang, écoute ce que je vais te dire de la sagesse de ma conduite. À ne me considérer qu’à l’extérieur, je serai la tes yeux un objet de mépris ; mais pour peu que tu m’examines, tu verras que je suis un vrai faquin. Toujours à la porte de mes maîtres, je ne recherche pas une place plus distinguée; sans cesse avec les hommes, je ne change point de manière d’agir : on me chasse, et je reviens ; on me frappe, et je ne garde jamais de rancune ; mon amitié est toujours la même, et ma fidélité est à toute épreuve. Je veille, lorsque les hommes sont plongés dans le sommeil, et je fais une garde exacte quand la table est servie. On ne m’assigne cependant ni salaire, ni nourriture, ni même un logement, encore moins une place distinguée. Je témoigne de la reconnaissance lorsqu’on me donne ; je suis patient lorsqu’on me repousse ; et l’on ne me voit nulle part me plaindre, ni pleurer sur les mauvais traitements que j’éprouve. Si je suis malade, personne ne vient me visiter ; si je meurs, on ne me porte point dans un cercueil ; si je quitte un lieu pour me rendre dans un autre, on ne me munit d’aucune provision ; et je n’ai ni argent dont on puisse hériter ; ni champ qu’on puisse labourer. Si je m’absente, on ne désire pas mon retour ; les enfants eux-mêmes ne me regrettent point ; personne ne verse une larme ; et si l’on me retrouve, on ne me regarde pas. Cependant, je fais sans cesse la garde autour de la demeure des hommes, et je leur suis constamment fidèle. Obligé de rester sur les ordures qui sont auprès de leurs portes, je me contente du peu que je reçois, à défaut des bienfaits dont je devrais être comblé. Si mes mœurs te plaisent, suis mon exemple, et conforme-toi à ma conduite ; et si tu veux m’imiter, règle ta vie sur la mienne.

     Apprends de moi comment il faut remplir les devoirs de l’amitié, et, à mon exemple, sache t’élever aux vertus les plus nobles. Je ne suis qu’un animal vil et méprisé ; mais mon cœur est exempt de vices. J’ai coutume de garder les habitants du quartier où je me trouve, surtout durant la nuit. Toujours patient, et reconnaissant même, de quelque manière que l’on me traite, je ne me plains jamais des injustices des hommes à mon égard, et je me contente de mettre toute ma confiance en Dieu seul. Malgré ces habitudes précieuses, personne ne fait attention à moi, soit qu’une faim cruelle me fasse expirer, ou que l’infortune m’abreuve de la coupe amère de la peine et de la douleur. Du reste, j’aime mieux supporter les mauvais traitements que j’éprouve, que de perdre ma propre estime et de m’avilir à demander. Oui, je ne crains pas de le dire, mes qualités, malgré le peu de considération dont je jouis, l’emportent sur celles des autres animaux.

Cette fournaise


Blason de Cerdon du Loiret (Loiret, Centre-Val de Loire)

Coupé émanché : au un, d'argent à un dragon ailé issant de gueules ;
au deux, d'azur chargé de trois molettes d'or.


Un merle siffleur donna son plus beau concert
Aux aurores, promesse d'un printemps perpétuel,
En cette période de l'an où les jours se resserrent.
Je le remerciai d'un grand salut gestuel.

La ville encor engourdie soufflait sur les braises
Pour s'incendier des mille feux qui l'allaient ronger,
Invitant chacun à entrer dans la fournaise
D'où naissent ces fièvres que rien ne peut éponger.

Rien, sinon l'obsession sans cesse renouvelée
D'être de la curée générale, jumelée
Avec une certaine et haute idée de soi-même,

Illusoire, certes, mais renaissant de ses cendres
Et n'hésitant pas, pour plus d'une, à descendre
Au plus bas des sphères les plus sombres du système.

Marc

Un chef pensif


Composition de l'auteur

Ce chef, dans son jardin, rumine une pensée
Qui, du moins le croit-il, jadis lui fut lancée ;
Il l’a presque perdue, la retrouve pourtant,
Toute neuve, soudain, comme un fruit de l’instant.

Quelle est donc sa valeur, une page au hasard,
Un texte un peu obscur, peu digne d’un regard,
Mais il n’y pourra rien, il se tient sous le charme
D’un mot qui fait briller dans son oeil une larme.

Cochonfucius

lundi 27 novembre 2017

Outils en héraldique : la scie



Les outils apparaissent fréquemment comme meubles sur les blasons, généralement pour marquer l'importance de l'activité économique qu'ils symbolisent. Ainsi, la scie évoque l'industrie du bois et met en valeur la place que ce matériau occupe dans l'économie locale.


Apprends-moi


Blason de Sondersdorf (Haut-Rhin, Alsace)

D'argent à la scie à cadre d'or brochante sur un coeur de gueules,
au soleil de même posé en pointe.

          C'est l'histoire d'une scie qui n'avait plus rien à faire.
          Elle était oubliée dans un atelier et commençait à rouiller.
          La main du menuisier s'était arrêtée en plein ouvrage et l'avait délaissée.
          Des sueurs de labeur, la scie s'en souvient.
          Si c'était à refaire, je couperais du beurre.
          Des tartines, je ferais des coulis de mandarine, et puis des brioches du dimanche.
          J'enfilerais des quartiers de lune et voguerais jusqu'aux prunes du jardin.
          La scie se souvient des mains qui l'occupaient très tôt le matin.
          Maintenant, c'est le vent qui me câline et j'aime bien le chant des ondes.
          La scie qui n'avait plus de mains, avait soudain des soupirs et de singulières faims.
          Comme il est triste de n'être rien !
          Soudain, voici venir un étrange bonhomme.
          C'est un collectionneur, un veilleur d'objets de bonheur.
          Il en compte des centaines, et devient le magicien.
          Une petite fille le suit et le regarde du coin de l’œil.
          - Apprends-moi toutes ces choses des temps anciens !

Océan sans rivage

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Des lyres de crapaud


Armoiries de la Dominique (État indépendant membre du Commonwealth)

Écu : écartelé : en 1 d'or au cocotier fruité sur un mont au naturel, en 2 d'azur au crapaud local (Leptodactylus fallax) au naturel, en 3 d'azur au canot caribéen sur une mer ondée d'argent, en 4 d'or au bananier fruité sur un mont au naturel ; une croix écartelée d'azur et d'or brochant sur le tout.
Tenants : deux perroquets impériaux de la Dominique ou sissérous (Amazonia imperialis).
Timbre : un tortil d'argent et d'azur.
Cimier : un léopard d'or armé et lampassé de gueules sur un rocher au naturel.
Devise en créole traduite : Après le Bon Dieu, c'est la terre !


C'est un crapaud sans nom, et puis rien.
Il est à sa laideur comme accroché,
Et puis encore, en sa solitude, terré.
Nul besoin, nul attrait !
Il pleure en secret des mots, des regrets.
Ce pauvre erre en ses pensées, et puis rien.
Le vent se lève et le secoue.
- Debout vilain, te voici renfrogné et sans ardeur !
- Qui me parle ainsi ?
- L'insipide langueur de toi, et puis rien !
Le crapaud tourne le dos et s'en va !
- Hé ne bouge pas !
- Pourquoi ?
- J'ai vu ton ombre.
- Ah ?
- Derrière ton corps vêtu d'inertie, j'ai vu les vertes prairies.
- Ah ?
- Des marécages de ton oubli, le soleil est un rayon de pluie !
- Ah ?
- J'ai vu les îles de tes rêves, les sans-soucis, les arbres révérenciels, et les oiseaux canaris.
- Ah ?
- Ne coasse pas si tu veux ! Pourtant, dans la nuit, j'ai entendu ton pouls qui me révélait tes songeries.
Le crapaud haussa les épaules et fit un bond. Il disparut dans la gorge d'un lion et devint une souris.

Océan sans rivage

Quand se répand la nuit


Blason de Niévroz (Ain, Rhône-Alpes)

D'azur semé de croisettes recroisetées au pied fiché
d'or au griffon assis de gueules brochant sur le tout.

                                    Quand se répand la nuit, son litham assombri
                                    Sournoisement le ciel, couvrant rue après rue.
                                    Les enfants insouciants sont remis à l’abri
                                    Car dans cœur après cœur la luxure est accrue!

                                    L’hymne aux filles de joie inonde les tripots,
                                    Où des hommes divers sont égaux face aux vices,
                                    Guidés par leurs pulsions couvertes d’oripeaux.
                                    Aux femmes leurs câlins, aux catins leurs sévices!

                                    Le jour, à la pudeur, la nuit, l’obscénité,
                                    Qui infuse les moeurs de ses verres d’absinthe,
                                    Puis, s’adonnent les corps, remplis de vanité,
                                    Flétri par les désirs, à une immonde étreinte !

                                    Le fracas dans les bars appellent les amis,
                                    Jeunes et vieux, à boire, et noyer leurs problèmes,
                                    Pour oublier qu’au stress du jour ils sont soumis,
                                    Avant que le soleil frappe leurs faces blêmes.

                                    Quand la nuit m’envahit, mes yeux sont éméchés;
                                    Séduit par ses attraits, je suis ces somnambules
                                    Décharnés de raison consommer leurs péchés.
                                    Au dessus des enfers, ils font les funambules !

                                   J’entends des cris dehors, j’entends des cris dedans,
                                   Fébrile, je vacille, obsédé par cette ombre,
                                   Qui est hors-là ! hors-moi! dans mes gouffres grondants !
                                   Sur le fil de la nuit, plus je fuis, plus je sombre. 


Florian

Soleil du Lotus


Blason de Sonnenberg-Vechelde (Basse-Saxe, Allemagne)

Le Soleil s'est levé au Lotus de Ta Beauté,
Des cils de Tes Paupières écloses en silence.
Le murmure des mots en Ton Aube Éthérée,
Lors que les lèvres se tendent aux Cieux de Ton Audience.

Les pas légers sur les ailes que transporte Le Pont,
Des élans d'une course gracieuse au vent de Ton Nom.
Voici Le Renoncement, Les étreintes d'une morte,
Lors que Le Vivant s'annonce et frappe à La Porte.

Ce sont les fleuves de tous les horizons
Les senteurs du Silence que magnifie Ta Présence.
Des grâces en ces nuages qui font mille Révérences.

Peu importe l'ignorance et la désunion.
Du Firmament, Le Jour conquiert Ton Sourire,
Puis jubile des Beautés fougueuses de Ton Désir.

Océan sans rivage

dimanche 26 novembre 2017

Petits paradoxes de la vie ordinaire


Blason de Rijeka (Croatie)

                                                1
                                                L’engrenage des jours
                                                Comme un silence armé
                                                Sourire à la Lune

                                                2
                                                Il te suffit d’aimer
                                                Ton regard est nuisible
                                                Aux yeux de l’assassin

                                                3
                                                Ceci n’est rien
                                                L’inaudible hors de portée
                                                Comme un petit gravier dans ta chaussure

                                                4
                                                A la tombée du jour
                                                Le peuple des oiseaux se rassemblent
                                                Bruyant bavardage… Silence

                                                5
                                                Au jour suivant la Lune se meurt
                                                Beaucoup de gens se rassemblent
                                                Les yeux au ciel

                                                6
                                                Au jour suivant
                                                C’est le Soleil qui quitte la partie
                                                Les rues désertent la ville

                                                7
                                                Encore un temps
                                                Et la Terre trop meurtrie
                                                Rejettera sa charge

                                                8
                                                Puis les Montagnes excédées de fatigue
                                                Se répandront et s’envoleront
                                                En mille flocons de laine

                                                9
                                                Et l’Océan nous réclamera son dû
                                                Les hommes refusent de l’entendre
                                                Petite folie grand désastre

                                                10
                                                Ayant rompu le fil
                                                De l’âpre verticale
                                                L’Homme conduit la Mort dans son propre lit

Jean d'Armelin

Le lotus


Blason du novads d'Ādaži (Lettonie)

La vision du malheur émet une lueur
A l’ombre de nos peurs, mêmes les plus enfouies,
Afin d’hanter nos nuits par son sournois tueur,
Qui souille nos rêves et nous laisse évanouis.

Un cauchemar attaque, aspire les couleurs,
Et la monotonie qui jaillit nous éblouit!
Mais comment, aveuglés, contempler notre fleur
Quand la plaine a pâli d’une tristesse inouïe ?

Fions nous à son odeur parfumant nos pensées,
A ses mœurs légères, à sa taille élancée.
Faisons là tournoyer et valser à mil temps !

Ce lotus s’ouvre en nous, peu importe le temps,
Et renaît aux levers de nos vers mélodieux
Qui s’égrènent au long de nos moments radieux.

Florian

Ni Homme ni Femme


Blason de Poussay (Vosges, Lorraine)

Celui qui cherche, trouve.
C’est une nécessité inévitable.
Celui qui observe, voit.
Pourquoi serait-il donc à observer ?
L’observation relève de l’attention, et donc de L’état de Présence.
Observer, scruter, interroger, tout cela procède de L’Esprit.
Quelque Chose nous le dit.
Quelque Chose nous fait nous arrêter.
Une Tension qui dévoile une Intention.
Celui qui laisse l’instant le ravir à lui-même, expérimente cette Beauté qui le redonne à Sa Réalité propre.
Au début, nous sommes à accueillir, puis L’Interprète nous donne à nous orienter.
Lors, nous ne sommes ni homme, ni femme.
Un Esprit, une Lumière ?
Ce qui relève uniquement du monde sensible, se donne un lexique qui lui correspond.
Des appellations identitaires, des conformités sociales, des limitations existentielles, des interprétations très réduites.
L’on nous voudrait figé, incapable de se différencier, de n’être plus qu’un alignement statique de vie.
Une chair électrique ! Consommée et consommable !
L’Esprit, L’Origine se cognent à cette exiguïté.
L’on est à percevoir les souffrances de l’âme qui ne supporte plus ces carcans.
Il ne s’agit nullement d’une simple volonté pour affirmer une liberté exclusivement linéaire.
La Flèche horizontale est dangereuse, car elle fuit vers son néant, puisque celui-ci est un enfermement, une dérivation constante, sa seule finalité.
Voilà pourquoi, le néant est l’échec d’un processus de vie.
L’homme ne sait plus tisser.
Trame et Verticale !
Voyage et Ascension !
Il ne sait plus frapper à la Porte de La Verticale de son Être.
Il est ne sait plus qui il est.
Même les religions qui se cantonnent à l’aspect dogmatique, figées, ne peuvent plus réanimer ces perceptions et font même obstruction à Cela.
Même le monde spirituel d’aujourd’hui se fige et ne fait que reproduire les dérives de l’exotérisme.
il devient l’académie des bien-pensants, et rien de plus !
Il est à rendre passif tous les postulants et les encercle de fausses peurs !
Or Dieu est Vivant !
Dieu Éternel, Revificateur, est Là.
Il est au dessus des limitations humaines et vient rappeler sans cesse à l’homme Son Devenir.
Il lui en donne les moyens.
Il est Lui qui ne limite jamais L’Intériorité de L’Appel !
Il est Celui qui déploie en Temps Réel Le Sauvetage.
Il est L’Initiateur !
Ni Homme, ni femme !
Ni Engendré ni engendrant !
Il est Le Verbe !
Il nous crée en Son Verbe Incréé et nous fait éclore en Ses Toutes Possibilités.
Or, c’est là que réside Le Secret.


Béatrice est Lumière depuis L’Origine et Celui qui va vers La Lumière, voit La Lumière venir vers Lui !

Or Dieu est plus Savant !

La femme est placée en Sa Responsabilité, Légataire, au même titre que L’Homme, face à son Pacte Primordial. En Elle les polarités qui se doivent se réunir. En Elle, la constance d’une marche qui procède d’une Intention. En Elle l’apprentissage qui lui donne à purifier son mental et qui lui ouvre les portes de L’Initiation.

Pourtant… Pourtant, nul mérite, pure faveur et exponentielle Reconnaissance !


Océan sans rivage


Ab initio

Une causerie de Frère Eugène

Blason de la municipalité d'Eichelberg (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

Mes frères, il est des croisées de routes pressenties
Depuis le premier pas qui ouvre le voyage,
Car ce à quoi en l'Ailleurs l'âme a consenti
Traverse tel un fil d'Ariane tous les maillages.

Le chêne tout entier est replié dans le gland
Qui contient le programme d'une forêt sans limites.
Une intention se peut germer d'un simple élan
Qu'un jour une chose d'apparence anodine suscite.

Une seule petite idée engendre une pensée.
Mais d'où vient-elle ? Et d'où vient qu'il y en ait une ?
Il est sage de ne s'en approprier aucune.

Sait-on vraiment de quoi elle est le condensé ?
Les choses, dit-on, n'ont que la valeur qu'on leur prête
Mais leur vraie nature demeure bien souvent secrète.

Frère Eugène



Ab initio : « Depuis le début. »

Chef de gueules


Composition de l’auteur

Ce chef de coq ne quitte pas des yeux
Un octopode à grimaçante bouche ;
Si, entre eux deux, commençait l’escarmouche,
Quel fier combat sous la face des cieux !

Chacun des deux, entraîné de son mieux,
Attend, figé, que l’ennemi le touche
Pour répliquer, en un geste farouche ;
Depuis trois jours, ils occupent ces lieux.

Ils vont rester pendant trois jours encore,
Tremblant la nuit, rosis par les aurores,
Peut-être bien pendant quatre ou cinq jours ;

Si l’un des deux la victoire s’assure,
Il quittera sa condition obscure
Et deviendra grand évêque de Cour.

Un jour


Blason de Türkheim (Bavière, Allemagne)

Un jour qui en vaut plus de mille
Un jour, fusion avec la nuit
Un jour, découverte d'une île
Le ciel est l'Ascension d'une vie

Un jour a dit : 
« Entre, ici est mon Palais »
Un jour, voyage, plus d'un millier
Transparence et silence sur le sentier
Évocation renouvelée en cette paix

Proche est l'enfant d'une mystérieuse forêt
Ses pas légers caressent l'innocent paysage
Nulle crainte en ce cœur serein, rencontre un mage
Tout de Blanc vêtu l'attendait

N'a plus de père, n'a plus de mère
Mais entend l'écho du monde des sphères
S'évanouit dans l'émotion
Chante la plus douce invocation

Un jour, plus d'amis, plus de frères
Un jour, la chute d'un elfe trompé
Lutte dans les brasiers de l'enfer
Le baiser d'une Lune argentée

Un jour aux confins des terres
Loin, sur le sable de lumière
L'Ami verse une Eau en ce corps mortel
Naît alors une Joie perpétuelle

Un jour, prétexte de la cuisson, l'Un est
Un jour, l'Amour décuplé
Un jour, promesse solennelle
Un jour, dédicace à l’Éternel.

Océan sans rivage (2015)

Cette Promesse


Blason de Montverdun (Loire)

                            Langueur interminable d'une éplorée
                            Voit en cet hiver silencieux évanescence
                            Quête sur les monts toutes beautés
                            Sur le cœur Ton Souffle, délicate Révérence
                            Comme le regard n'est plus absence, unique Réalité
                            Le chant est murmure du seul pacte renouvelé
                            Dans la terre, mûrit un germe, noble semence
                            Tout en cette nature chante et fait Louange
                            Nul besoin du soleil quand l'Amour est perpétuel
                            Le soleil d'un monde caché dans ce prétexte émerveillé
                            L'horizon est invisible, sur les ailes d'un ange
                            Le voyage est Lumière, éloquence d'une chaleur éternelle
                            Secret des battements, des larmes durant la veillée
                            Murmure la patience, trouve l'extase en chaque reflet
                            Miroir, lac, dans lequel plonge l'Amant, se pose dans les profondeurs
                            Meurt dans le raffinement d'une broderie infinie
                            Puis jaillit telle une clameur, profusion de l'Ami
                            Ô effleurement et douceur dans ce qui est suspendu
                            Voyageur, la vie est ici, quand tout meurt, au pied d'un arbre vert
                            Voyageur, la vie est création, Magnificence continue
                            Et qu'est donc la Révérence, quand tout est Mystère
                            Qu'est-donc l'Amour, une seule pensée, Son Secret
                            Qu'est donc la main de l'Ami, si ce n'est l'Amour de Lui
                            Qu'est-donc le chant qui dit : « Viens, traversons cette nuit ? »
                            Une promesse est solennelle, tel un sceau qu'on a scellé.

Océan sans rivage (2015)