Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

dimanche 9 septembre 2018

Petit discours de La Huppe (1)


Blason de Kuktiškės (Lithuanie)

Lors que les choses se seront figées en la superficialité sans qu’il n’y ait plus aucune substance en La Réalité unitive des actes, des paroles et de l’origine, alors tu verras combien les sables seront mouvants sous les pas. La hâte sera la compulsion et la distraction, le signe de l’opacité des cœurs. Lors que tu verras que l’on prendra pour guide des aveugles et lors que les confusions feront légion, tandis que le discernement sera pris pour son contraire, fuis dans les montagnes et ne te retourne pas. Tel est l’enseignement du maître qui, en sa véracité, ne trompait pas et ne cherchait nulle approbation. Tandis que les rois s’éventaient de paresse et qu’au grand jour des révélations de leur fausseté, les peuples les suivaient, un, sur la cime éloignée, balayait de son regard l’étendu des dégâts. C’est alors que la huppe qui venait de temps à autre lui rendre visite s’enquit de tant d’obscurantisme.
– L’homme s’évertue en son acte le plus démentiel à renouer avec Le Jardin perdu. Le fait-il avec tant de flagornerie et de nonchalance inconsciente ? Je le soupçonne de confondre durée existentielle et éternité. De même, je le soupçonne de vouloir se vêtir de l’innocence, sans pour autant en comprendre la vraie signification. Serait-il à oublier sciemment que tout est retour, que chaque souffle qui s’éteint est une perte s’il ne s’unifie pas à sa réalité ?
– La huppe ! ton apostrophe me réjouit du fait qu’elle annonce ta présence et je te salue de daigner nous rendre visite en cette modeste tanière. Il y a bien longtemps que nous ne t’avions vue. Tes questions sont à mettre en relief une crucialité évidente. Je sais que ton esprit est vif, et que chacune de tes paroles est, en vérité, un puits de sagesse.
– Vieil homme, ne sois point en de tels éloges qui glissent assurément sur mon plumage sans compénétrer mon âme aucunement. D’ailleurs, te souviens-tu comme nous devisions de cette façon, et comme nous avions compris tout l’intérêt de nous garder de penser que nos mots étaient saisis en leur justesse ? Certes, je suis venue te rendre visite à maintes reprises, et j’ai en mémoire cette conversation concernant les signes que nous renvoie la nature. Néanmoins, il me semble urgemment nécessaire de clamer haut et fort ceci : chaque acte de l’homme est de fait à révéler ses moult tentatives d’imiter l’essentialité de la création. Il ne le sait pas encore. Il le devine à peine. Considère-t-il que chaque concept, que chaque idée, que chaque individu, que chaque singularité, que chaque senteur, que chaque beauté, que chaque éloquence sont de puissantes manifestations liées au hasard ? Pourquoi se réduit-il ainsi ? Le jardin n’est pas perdu. Le Jardin est un trésor phénoménal. Toute sa vie, l’homme marche si près qu’il ne s’en aperçoit plus. Il ne sait plus ni s’étonner, ni explorer l’inédit. Il tourne en rond. Je me suis réfugiée au fond de la forêt primordiale, en ce secret bien gardé, et j’attends.
– Qu’attends-tu, noble huppe ?
– J’attends que Le Silence pousse son cri de ralliement.



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