Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

mardi 11 juin 2019

Les trois frères (1)


Rei de Clavomnia (Rois de Cologne), détail
Livro do Armeiro-Mor, f°49 (©Arquivo Nacional Torre do Tombo)


Dans un pays lointain, que nul ne connaît de nos jours, hormis le présent et secret narrateur qui nous a soufflé l’histoire, vivaient trois Rois. Ils étaient tous des frères et rien ni personne ne pouvaient les séparer. Ils n’étaient animés par aucune rivalité ou désir de domination. Chacun possédait un vaste royaume. A eux trois, ils formaient un Empire indestructible. Il leur arrivait de se rendre visite assez régulièrement les uns les autres, compagnés par leurs gens, des domestiques, des valets de toutes sortes, et même de quelques étrangers qui se joignaient volontiers au cortège. Tout le long du voyage, l’on faisait vibrer les tambours, et divers musiciens s’harmonisaient au rythme de la marche des voyageurs. L’ensemble était joyeux, parfois même lyrique, car ces frères s’aimaient et se chérissaient sans limite, tandis que leurs chants le voulaient le manifester avec un enthousiasme sans borne. Leur royaume respectif se concentrait sur les sagesses mémorielles. Ils étudiaient assidûment les textes du passé, et offraient à tous les penseurs, les méditants, les saints, l’occasion de fonder de nouveaux textes basés sur l’observation de tous les éléments propres à la nature de chacun. Certains philosophes venaient de très loin. Souvent, l’on voyait se joindre à eux des poètes, nobles chevaliers de La Lyre Céleste. Lors de ces rencontres, tous ces hommes savaient, avec un esprit fort judicieux, synthétiser L’Esprit de leur maître intérieur. En ces temps-là, nul conflit entre eux ne venait ruiner les bonnes manières, les bons sentiments, le naturel des uns et des autres. Des pèlerins s’aventuraient jusqu’au château et y trouvaient toujours asile. Pourtant, il arrivait que quelques malheurs s’abattissent sur leur gracieuse entente. Des incursions depuis des temps et espaces reculés se voulaient assiéger leur monde. Les trois royaumes formaient alors une ligue et ripostaient face à leurs adversaires avec une grande véhémence, craignant que leur Empire ne sombrât aux mains de leurs ennemis acharnés, ceux-ci mus par une cruelle sauvagerie.

Ces Rois étaient des Soleils, et ils attiraient semble-t-il, depuis les siècles passés, des ignorants qui les jalousaient et méconnaissaient assurément les grandeurs de l’authenticité humaine.

Qui n’a pas reconnu la splendeur d’un arbre, n’en voit guère les nobles ramures. Qui n’a pas vu les rayonnements du Soleil, ne peut reconnaître la solarité d’un Roi. Qui ne s’est pas assis en La Présence de ces trois astres, ne peut être saisi par les affres de leur absence, ni pleurer leur perte.

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