Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

lundi 26 août 2019

Discontinuité et impermanence (8)


Blason de Matthew Howard-Gibbon (1796-1873)


Si nous admettons que l'Univers n'est et ne peut être le fruit du hasard, au sens d'une réalité fortuite, rien en lui ne l'est et ne peut l'être, depuis le plus grand jusqu'au plus infime phénomène, depuis les plus incommensurables agrégats jusqu'au détail le plus infime. Il n'est rien, alors, qui ne s'inscrive dans une coïncidence (ce qui arrive ensemble ou avec), rien qui ne soit le signe ou l'écho du Tout.

Rien n'est fortuit car tout ce qui advient a lieu d'être, selon un Ordre qui n'apparaît que progressivement à la conscience (mot qui signifie littéralement « science de l'un »). Et c'est l'intelligence* qui permet de remonter cet Ordre, c'est-à-dire la capacité à relier les choses et donc à entrer dans l'Unité. Entrer ou plutôt pénétrer car le point et l'instant ouvrent alors leur profondeur. Derrière l'apparence transparaît la substance ; derrière la matière se perçoit sa réalité subtile ; derrière le phénomène ou l'événement se donne à lire ce de quoi ils sont la cristallisation ; derrière l'effet s'éclaire la cause et derrière la cause le sens, c'est-à-dire l'Ordre qui préside et gouverne la manifestation. Les lois mathématiques, les lois de la nature, la loi de cause à effet relèvent toutes de cet Ordre inhérent, de même que la discontinuité, l'interdépendance et l'impermanence dont nous avons vu qu'elles appartiennent au principe d'évolution (rien n'est figé) en l'Infinitude et l'Éternité (les champs d'irréductibilité du Réel). Autrement dit, rien n'est et ne peut être en soi figé car rien n'est chose-en-soi.

Une non-chose-en-soi ne peut se produire elle-même, c'est-à-dire être son principe causal car, autrement, elle serait à la fois son point alpha et son point oméga. Ayant ainsi la maîtrise absolue de sa réalité, elle sortirait de l'interdépendance autant que de l'impermanence et ne serait soumise à aucun devenir. Elle serait, en quelque sorte, son propre réel et son propre achèvement, donc sa propre finitude. Or, il n'est qu'un Réel, sans lequel nulle unicité n'aurait de fondement ni nulle unité son axe (de reliance). C'est ce qu'enseignent les traditions monothéistes en disant qu'il n'y a de Dieu que Dieu, c'est-à-dire un au-delà de tout et par delà l'au-delà. Cet enseignement induit que le concept de finitude n'est qu'une courte-vue de l'esprit qui cherche à s'identifier comme chose-en-soi, c'est-à-dire qui s'enferme dans l'illusion de sa propre finitude.
* inter (entre) et ligare (lier) : relier entre-eux des éléments.


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