Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

samedi 17 août 2019

Le Hsin-Hsin-Ming (5)


Sceau portant le mot Mahāmudrā ("grand sceau") en écriture phagspa
(ou écriture dite carrée) créee par le lama tibétain Drogön Chögyal Phagpa (13e s.)


Le Xinxin Ming ou Hsin-Hsin-Ming (Inscrit sur l'esprit croyant) est le nom chinois d'un poème du bouddhisme zen attribué au patriarche chinois Sengcan au VIe siècle. Ce plus ancien texte sacré du zen est basé sur l'enseignement de la non-dualité.


                       N'est-ce pas là la plus grande des contradictions ?
                       L'ignorance suscite le dualisme du repos et du non-repos,
                       Ceux qui sont illuminés n'ont ni attachements ni inimitiés :
                       Tous les formes de dualisme,
                       C'est l'esprit lui-même qui les invente par ignorance,
                       Elles sont comme des visions et des fleurs dans les airs ;
                       Pourquoi nous mettrions-nous dans le trouble en essayant de les saisir ?
                       Gain et perte, justice et injustice,
                       Qu'ils disparaissent une fois pour toutes !

                       Si un oeil ne tombe jamais endormi,
                       Tous les rêves cesseront d'eux-mêmes ;
                       Si l'esprit conserve son unité,
                       Les dix mille choses sont d'une seule et même essence.

                       Lorsque le profond mystère de cette essence une est sondé,
                       D'un seul coup nous oublions les complications extérieures ;
                       Lorsque les dix mille choses sont envisagées dans leur unité,
                       Nous retournons à l'origine et restons ce que nous sommes.

                       Oublions le pourquoi des choses,
                       Et nous atteignons à un état au-delà de l'analogie ;
                       Le mouvement arrêté est non-mouvement
                       Et le calme mis en mouvement n'est pas du calme.
                       Lorsque le dualisme ne règne plus,
                       L'unité elle-même ne subsiste pas comme telle.

à suivre

Cité par Daisetz Teitaro Suzuki (1870-1966) en son Essais sur le Bouddhisme Zen, tome 1
traduit sous la direction de Jean Herbert (1897-1980).

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