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mercredi 15 avril 2020

L'amphore en héraldique

 

L'amphore est un récipient de création méditerranéenne qui servait pour la conservation des produits et à leur transport pour le commerce. Les premières amphores ont été trouvées en Phénicie ; elles datent du 18ème siècle avant notre ère. Les Phéniciens, commerçants et navigateurs, ont sans conteste contribué à répandre l'usage de l'amphore dans le monde méditerranéen.

L’éthymologie du mot « amphore » vient du grec amphiphoreos, « qui se porte des deux côtés ». Cela donnera amphora en latin et finalement « amphore » en français.

En archéologie, il existe une spécialité très développée : l'amphorologie. L'amphore est un élément clef pour la datation des sites.

Chez les Grecs, l’Amphore servait d'unité de mesure des volumes ; elle correspond exactement à 19,44 de nos litres. Cette unité passe, chez les Romains, à 24 litres. Elles pouvaient renfermer différents produits : du vin, de l'huile, des sauces de poissons putréfiés (le fameux garum). Pour certaines applications, notamment la conservation et le transport du vin, on avait recours à l’utilisation de poix. Poisser un vase ou une amphore était d'un grand intérêt pour pouvoir conserver le vin car la poix a des propriétés antibactériennes. Elle permettait aussi d’imperméabiliser la poterie à cause de la porosité de la terre cuite.

Une jarre (de l'arabe djara « vase d’argile à large bouche ») est un récipient de plus ou moins grande taille, généralement de forme grossièrement cylindrique et en terre cuite et utilisé pour le stockage de denrées, parfois pour la cuisson. Elle a une fonction similaire à l'amphore mais a une plus grande capacité de stockage et est plus trapue. Elle peut avoir des poignées pour faciliter le transport. 
Balaruc-les-Bains 
(Hérault, Languedoc-Roussillon) 

Tiercé en perle, au premier d'argent à une mitre de gueules, au deuxième d'azur à une amphore d'or, au troisième de gueules à fontaine jaillissante de six jets d'azur, trois à dextre, trois à senestre, l'un sur l'autre.
Bas-en-Basset 
(Haute-Loire, Auvergne) 

De gueules à l'amphore romaine d'or. 
Beauregard-Vendon
(Puy-de-Dôme, Auvergne) 

Parti, au premier de gueules à l'amphore d'argent, au second d'or à l'ours rampant de sable, armé et lampassé de gueules.
Fillièvres
(Pas-de-Calais, Nord-Pas-de-Calais) 

D’azur au chevron d’argent accompagné de trois amphores du même.
Cérans-Foulletourte
(Sarthe, Pays de la Loire) 

Taillé : au 1er d'azur à la canette contournée d'or, au 2e d'or à l'amphore de gueules posée en barre.
Dieulefit
(Drôme, Rhône-Alpes) 

Écartelé : au premier d'azur aux six besants d'argent ordonnés 3, 2,1 au chef d'or, qui est de Poitiers ; au second de gueules à l'amphore d'or ; au troisième de gueules à la navette en bande d'or ; au quatrième palé d'argent et d'azur, au chef d'or, qui sont de Vesc et de Comps.
Félines
(Haute-Loire, Auvergne) 

D'azur à la fasce ondée d'argent, accompagnée en chef d'une pomme de pin accostée de deux croisettes pattées et en pointe d'une amphore, le tout d'or.
Laurac-en-Vivarais
(Ardèche, Rhône-Alpes) 

Écartelé: au 1er d'azur aux lettres capitales L et V d'or rangées en bande, au 2e d'azur à l'amphore au naturel versée en barre, au 3e d'azur à la châtaigne dans sa bogue et feuillée au naturel, au 4e d'azur au chapeau de gendarme de sable posé en barre; le tout enfermé dans une bordure d'or chargée de huit écussons d'azur.
Saint-Bonnet-près-Riom
(Puy-de-Dôme, Auvergne) 

D'argent aux grappes de raisin de gueules,feuillée et tigées de sinople sortant d'une amphore de gueules, chappé d'azur à une crosse d'or à dextre et une fleur de lys du même à sénestre.
Javols
(Lozère, Languedoc, Roussillon) 

Écartelé, au 1 et 4 de gueules au tonneau d'or, au 2 et 3 d'azur à l'amphore d'or ; sur le tout d'argent à l'aigle de sable, qui est de Peyre. 







Les amphores ont servi pendant des siècles au transport de liquides dans toute l'aire méditerranéenne. Ils sont l'objet symbolique par excellence de l'épave antique engloutie. Leur forme varie selon les époques, leur origine et leur usage. Très tôt, on a commencé à les cataloguer : la figure ci-dessous à gauche représente la table dessinée par Heinrich Dressel pour le Corpus Inscriptionum Latinarum imprimé à Berlin en 1899. Elle décrit les types et leur période de diffusion.
Leur forme, qui peut sembler étrange à l'amateur puisqu'elle ne peuvent tenir debout, est pourtant très pratique pour les empiler dans un bateau et les charger à dos d'homme. Plus astucieux encore, le poids à vide de certaines amphores est égal à celui du liquide qu'elles contiennent (il ne doit donc pas dépasser 23-24 kg!) ainsi, lorsqu'on chargera le bateau, on saura qu'une amphore pleine sera équilibrée par deux amphores vides...

La “table de Dressel” constitue cependant la référence et la base de toutes les études qui ont suivi sur les amphores employées pour le transport de denrées, et notamment pour les classifications complétées par exemple par Nino Lamboglia and Ricardo Pascual.
1à 6 : amphores à vin 
1 : amphore romaine à vin, 129 av. J.C. à 13 après J.C. 
2 : amphore romaine à vin, 16 av. J.C. à 29 après J.C. 
3 : amphore romaine à vin, 28 à 146 après J.C. 
4 : amphore romaine à vin, 4 av. J.C. à 24 après J.C. 
5 : amphore romaine à vin, 12 av. J.C. - holotype 
6 : amphore romaine à vin, 36 après J.C. - holotype 
7, 8, 9, 10, 11: amphores pour poisson salé bétique (hispanique). 
8 : 1er siècle av.J.C. 

12 : amphore pour poisson salé bétique (Andalousie) 
13, 14, 15 : amphores pour poisson salé bétique 
20 : amphore à huile, bétique, IIè et IIIè siècle après J.C. 
26, 27 : IIIè siècle après J.C. et suivants

Téléchargez ici le catalogue complet sur les amphores méditerranéennes (50 pages) au format pdf.

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