Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

jeudi 24 novembre 2016

Histoire d'un frère et d'une sœur (2)

Blason de Oedheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

La Lumière a débordé des deux regards qui se rencontrent.
En ces yeux ruissellent les Soleils de L'Autre Monde.
En ce vis à vis, les rayons sont les joies profondes de l'innocence.

J'ai entendu les clapotis de la pluie qui dansaient sur les joues de ma sœur.
Elle a le sourire qui inonde les plaines de mes épanchements étourdis.
Le vent a fait valser les feuilles que l'on caresse et que l'on effeuille avec les doigts maladroits.
Je t'ai vu poser sur chaque nervure, ton souffle délicat et l'interrogé des arcs de tes yeux.
J'ai perçu tes pas contemplatifs sur les sentiers sauvages, que traversaient des lapins égarés.
Les brumes de l'automne matinal t'embrassait du léger frisson.
Ton capuchon en laine te grattait le front.
Tu as couru tant de fois et tu te retournais pour me sourire au vent.
Je sais que je suis ton frère qui te rencontre à l'Aube des firmaments.

J'ai trempé tant de fois les mains dans la glaise froide, et j'ai versé les flaques d'eau en ce pétrissage.
Je me suis assise sur le rocher et je t'ai attendu.
Mon frère.
Compagnon secret de mes incartades.
Je suivais les mouvements obliques et dansant des papillons bleus.
Au creux de la paume, je murmurais les ruisseaux de leur tendresse.
Ils étaient si subtils en leurs ailes de velours, et souvent, j'y sentais la soie de leur amour.
Les herbes faisaient glisser mes chaussettes.
J'ai longtemps observé les dentelles des champignons aux senteurs de la terre amoureuse.
Les châtaignes ont chauffé les mains glacées qui cherchaient à se réfugier dans les poches du manteau.
Au loin, les corbeaux croassaient et déchiraient le silence de la campagne.
Les champs se cachaient sous le manteau de neige.
Mon frère, je t'ai attendu en ce silence.
La Lune s'invitait sous notre regard ébahi. 
Comment le ciel noir devenait l'invitation d'un Astre qui luit ?
Tu traînais mon pas sur le sentier du retour et je t'appelais doucement, puisque l'on sait que quelqu'un, là-bas, nous attend.
Je t'ai vu en cet interstice glisser allègrement les collines sur des luges de fortune.
Certains finissaient dans l'eau froide du ruisseau.
Alors, je riais pliée en deux car, combien de fois, ne m'étais-je pas aussi trouvée au fond de l'eau ?
C'est un bain chaud qui nous accueillait à la maison.
N'ai-je pas attrapé un jour, une grosse fièvre après avoir joué dans la neige, sans pouvoir, ni vouloir m'arrêter ?
Bonnet, écharpe et manteau étaient trempés.
Comme était bon le lit, ces jours brûlants d'insomnie !
Comme j'aurais aimé ne jamais plus me réveiller de cet état duveteux !

Tes longs cheveux au vent sont une invitation au voyage incessant.
J'ai pris refuge sous la tente du chaman et me suis laissée grisée par le vol de L'Aigle Puissant.
En volutes éternelles, L'Azur est devenu Le royaume des ailes qui épousent Le Ciel.
Sur les dunes océaniques, le Souffle s'est exacerbé des prières, et toutes les incantations sont devenues Réalité.
Près d'un Rocher bleu, les fleuves ont chanté les scintillements de L'Oraison Céleste.
Depuis les envolées qu'un cheval auguste a permis en L'Ailleurs mélodieux, les mains ont embrassé les nuages qui fuyaient.
La Rose sauvage nous a appelés et nous a offert une Roseraie que seuls les enfants qui gambadent en déchirant leurs vêtements peuvent approcher. 
J'ai souri aux gazouillis des oiseaux, et je me suis laissée à voler sur leur dos.
J'ai peint de mon regard leurs ailes.

Aujourd'hui, mon frère, c'est toi qui me cherches.
Je suis sur ce rocher peuplé de mondes féeriques qui se visitent en ces yeux troublés par les larmes de notre absence.
En cette prairie, ne m'oublie pas.
Les voûtes des arbres cérémonieux ont cette révérence que le temps est à magnifier en ce regard des jeux d’antan.

Océan sans rivage

Blason de Eisleben (Saxe-Anhalt, Allemagne)

1 commentaire:

  1. Deux enfants sur le "chemin du coeur", sous la protection de l'Aigle.
    Tout nous rappelle en écho.

    RépondreSupprimer