Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

vendredi 14 juillet 2017

Songerie d'une errance ou Le Chant des Lutins (2)


Blason de Cherbourg-Octeville (Manche, Normandie)

D'azur à la fasce d'argent chargée de trois étoiles de six rais de sable,
accompagnée de trois besants d'or.


Tous les lutins se lèvent aux aurores, lors que le petit bruissement vient épancher le branchage des bouleaux.
C'est là qu'au creux de certains troncs, ils aiment attendre.
Qu'attendent-ils réellement ?
Ils ont chacun une songerie qu'ils recueillent lors que le vent arrive.
Dès qu'une feuille frémit, vous savez bien, comme si les mains de tous les arbres vous saluent, les lutins se balancent et attrapent le songe qui leur est destiné.
Ces visions sont, pour chacun, le signe effectif qu'ils ont veillé dans la nuit, en cette danse de l'esprit circulaire.
Certains choisissent de ne jamais raconter leur songe.
Ils se retirent en secret et lèvent les mains de la supplique.
D'autres vont saupoudrer les herbes et les lacs de leur image féerique.
Ce que peu savent, c'est que, ces lutins des sous-bois sont la plupart si bien cachés, que nul ne soupçonne leur réalité.
Leur image est une Contemplation que les cimes les plus élevées portent en cet Azuré.
Chaque image est tel un livre qui se déploie.
Les lutins chérissent ces moments qui sont pour cette petite assemblée une Joie monumentale.
Les songes ont le goût des vieux parchemins.
Ils sont arrosés des effluves du par-delà.
Des senteurs qui se conjuguent aux caresses du bleuet et de l'aubépine.
Les lutins détiennent les secrets d'une langue très ancienne.
Lors que les songes sont déposés sur les feuillets éthérés, la lumière, aussitôt, effleure tel un sourire délicat, le cœur des fleurs à peine écloses.
Celles-ci se transforment en un visage resplendissant de rayonnement Solaire.
Les perles de Lune viennent compléter les ondoiements de L'Aube.
Ainsi, les lutins s'écrient ensemble : "Hourra, Le Jour est L’Épousée !"
Il arrive que parfois les songes ne fassent qu'Un. Lors, La Célébration est d'autant plus incroyable, que La Mariée écarte le voile de son visage. Seule une Tente, que l'on a dressée au milieu de la luxuriante végétation, lui sert d'abri.
Soudain, mon frère Romary apparaît.
Il s'avance comme éperdu d'un bonheur indicible.
Ses yeux sont fébriles d'un état quasi extatique.
S'extraie-t-il enfin de la mélancolie ?
La vision de La Mariée est tout ce qu'il attend.
Il marche sur le sentier aérien.
Une corde lui sert d'échelle invisible.
Le voici à nous montrer le chemin.
L’Épousée se métamorphose en L'Etoile Vénusienne.
Lors de cette ascension, il rencontre toutes les Etoiles.
Chacun, tour à tour, est à se faire des Révérences.
Quant à moi, je le regarde avec vénération.
Mon frère Romary est en sa toute plénitude.
Je l'ai vu enfouir un rais de Lune dans sa poche.
J'en pleure d'une ineffable émotion.
Il m'avait promis de m'en ramener un.
Je réalise qu'il tient sa promesse, lors que je devine qu'il vit, sans conteste, cette ascension en sa toute crucialité.

Océan sans rivage

Dessin de John Bauer (1882-1918)

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