Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

jeudi 10 septembre 2020

Considérations franco-françaises


Blason de Friedrichswalde (Brandebourg, Allemagne)


      Ma chère Mado, il m'est venue cette pensée, ce matin. Je te la livre à l'emporte-pièce, comme d'habitude, c'est-à-dire parfaitement indigeste pour les bien-pensants et les mous du cerveau, mais tout à fait comestible pour ceux qui n'en peuvent plus de la bêtise ambiante. Certes, on sait que le QI moyen est en chute libre, mais je soupçonne beaucoup d'être de mauvaise foi et de se mettre volontairement des œillères, par peur ou par lâcheté.
      Les gens n'auraient jamais dû quitter leurs sabots pour chausser des souliers de ville. À peine ont-ils encore le goût d'une vraie pomme, à force de ne manger que de la betterave colorée. Et avec le goût des bonnes choses s'est fatalement perdu le goût et le sens du vrai, à ne commencer que par le simple bon sens. Le gazon a remplacé l'herbe à foin et l'on déambule dans les supermarchés plutôt qu'on ne se rend au jardin et au verger. La voiture a permis de s'éparpiller aux quatre vents et l'on a fini par croire que le ciel était plus bleu ailleurs, l'herbe plus verte et l'eau plus mouillée. On déserte les champs puis les églises, sans penser que la nature a horreur du vide. On quitte le village devenu un trou perdu pour aller se dissoudre dans l'anonymat des villes concentrationnaires où l'agitation permanente donne l'illusion qu'il s'y passe quelque chose et de n'être plus au milieu d'un nulle part que l'on s'empresse par ailleurs de fuir périodiquement.
      Bon, dispense-moi des lieux communs, genre « on n'arrête pas le progrès » (pliée de rire car c'est plutôt le progrès qui nous arrête et nous fait tourner en rond) ; « on ne peut pas revenir en arrière » (morte de rire, cette fois-ci, car en matière de droits et de libertés, c'est plutôt machine arrière toute !). Fais-moi également grâce de toutes ces tartes à la crème qui évoquent l'esprit français à la sauce républicaine chanté, justement (ou plutôt faussement) par les bradeurs et les fossoyeurs du pays. Épargne-moi, enfin, tous les poncifs de la bien-pensance (c'est-à-dire de la non-pensée) martelés par les camelots du nivellement par le bas. L’imbécilité n'est pas une obligation, encore moins une fatalité. Car à force de réclamer des droits, on en oublie les devoirs dont le premier est celui d'intelligence. Et l'intelligence, comme tu ne le sais toujours pas, c'est la capacité à relier les choses. Toute cause à ses effets et inversement. Chercher ailleurs, c'est mettre la charrue avant les bœufs. Mais les Français ont oublié la première comme les seconds, plus soucieux du prix de l'essence, du programme télé et de leur prochaine destination pour les vacances.
      Les politiques (mais seulement quand ils sont dans l'opposition) leur clament qu'il faut changer les hommes au pouvoir et réformer le système (qu'ils s'empressent d'ailleurs d'aggraver une fois aux commandes, toutes tendances et alternances confondues). Mais aucun ne leur dira qu'ils seraient bien inspirés de se changer d'abord eux-mêmes. Que révolution sans révolution intérieure n'est qu'un trou dans l'eau. Ce serait électoralement suicidaire.


Ma chère Mado, je crois que la France est fichue
Car ceux qui devraient la relever se divisent,
À l'heure où les prétendues élites ont déchu,
N'étant plus même dans la posture d'une vaine devise.

Et tandis que l'incendie ravage la maison,
L'on dispute sur la manière de la reconstruire,
Chacun voulant avoir contre l'autre raison.
L'on en déduira ce qu'on voudra en déduire,

Mais si la France va mal, c'est la faute aux Français ;
Il est inutile de chercher ailleurs la cause.
Que reste-t-il de leur culture ? Bien peu de choses.

Ont-ils cru qu'un pays qui se « mode-ternisait »
N'irait pas jusqu'à les déposséder d'eux-mêmes ?
Vous mordiez à belles dents ? Vous voilà en carême !

Le Spectre à trois faces

En direct du Co-vide

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