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mardi 22 septembre 2020

Histoires fromagères : table dressée



En ces temps, j'avais un appétit de Gascon
Et j'avalais des quantités gargantuesques,
Sans mettre jamais les grands plats dans les petits.
À plus d'un, les portions eussent paru gigantesques,

Quoique mon frère avait une assiette d'avance sur moi.
Pour l'oncle, c'était là une qualité certaine,
Et de nous voir manger le mettait en émoi.
Quitte à voir son cellier se vider sous huitaine,

Pas question pour lui de contrarier tel festin,
Quand même se prolongeant jusqu'au petit matin.
Plus proche de Brillat-Savarin que d'Épicure,

La table d'hôte restait ouverte en son palais
Où la ripaille prochaine ne souffrait nul délai ;
« Il sera toujours assez temps pour faire une cure. » *

* * *

* Laquelle, l'on s'en doute, ne manqua pas d'arriver.
Tant va la cruche au vin que le tonneau se vide.
Au soir d'une vie, cette mémoire vient se raviver
Et, toutes leçons apprises, elle n'a pas pris une ride.

L'oncle - Dieu lui pardonne - aimait les bons produits.
Lors, toujours à l'affût, comme allant à la chasse ;
Se disant : « Je vais là où mon flair me conduit,
Dussé-je courir le canton pour suivre leurs traces.

C'est ici que tu trouveras le meilleur pain
Et là le plus délicieux des miels de sapin.
Pour les noix, ne t'inquiète pas, j'ai une bonne adresse.

Quant aux légumes, nous les tiendrons du potager,
Tout comme les vrais fruits, cueillis en nos vieux vergers.
Tels sont les fondements d'une table que l'on dresse. »

Marc


Histoires fromagères

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