Je fus moi aussi, en mon temps, un coq idiot,
Ayant usé en futiles frottements mes ailes
Sur le sol des basses-cours, échappant au billot
De justesse, lors que l'on me voulut, pour Noël,
Rôtir et farcir aux marrons comme un chapon.
L'on me préserva pour mon chant et mon allure.
J'étais faraud, je le confesse, mais point capon
Car mon honneur n'eût souffert pareille craquelure.
Lors qu'il me fallut défendre une poule contre
Quelque prétendant qui d'audace faisait montre,
J'envoyai le malotru mordre la poussière.
Puis le temps passa et l'eau coula sous les ponts ;
J'étais las de courir la plume et le jupon
Et de brûler mon feu en amours épicières.
Marc
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