Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

lundi 31 juillet 2017

Juste dévotion


Peinture d'Eduard von Grützner (1846-1925)

Sont-ce vapeurs douteuses ou perplexité réelle ?
Vous me faites le récit de vos nouvelles lubies.
N'est-ce pas l'été qui vous donne cet air alangui ?
Mon frère, trinquons à La Gloire de L’Éternel !

J'ai pensé que votre cœur s'ouvrait à la douceur
Des nuits champêtres ! Venez, compagnez-nous !
En cette lente marche, soyons de bonne humeur !
Nous serons en ces réflexions communes, à genou.

Sous la voûte étoilée, nous lèverons nos verres.
Qu'en pensez-vous ? N'est-ce pas un beau projet, mon frère ?
J'éprouve comme une sorte d'exaltation à cette idée !

Nous irons chercher un de ces nobles vins frais,
Ceux que l'on réserve à de saintes communions,
Nous le dégusterons en une juste dévotion.

Océan sans rivage

Perplexité d'un Abbé


Peinture d'Eduard von Grützner (1846-1925)

Il est venu à mes oreilles que Frère Maurice
Est à couver d'étranges pensées ; qu'il serait
Même, me dit-on, à ne manquer aucun office,
Que rien au monde, jamais, ne l'en détournerait.

Lui qui, naguère, avait le vin par trop facile,
N'en boit plus qu'avec beaucoup de modération ;
Lui qui prétexta des récits de l'Évangile
Pour se verser bien plus que sa juste ration...

L'on dit même qu'il ne consent plus à cette boisson
Que pour éprouver la qualité du breuvage
Dont il supervisa en personne le cuvage.

Lui qui eût pu être d'un grand roi l'échanson
Se veut finir sa vie au service de ses frères,
Leur mine réjouie valant tous les honoraires.

Marc

Voir Le trouble de Frère Maurice

Guidance intérieure


Blason de Montchauvet (Yvelines, Ile-de-France)

D'azur au mont d'argent surmonté de deux chauves-souris éployées d'or.

À la danse diurne des martinets succède
Celle, nocturne, de la très étrange pipistrelle.
Son incroyable vol, en rien, ne le cède
À aucun, lors que d'étoiles le ciel se constelle.

C'est grâce à ta guidance intérieure que tu peux,
Ô chauve-souris, te mouvoir dans la nuit obscure
Sans te heurter jamais, lors que tes propres yeux
Ne suffisent pas à t'assurer une vision sûre.

N'es-tu pas l'évocation de l'âme, en sa quête
De Lumière, et le symbole de la renaissance
Qui ouvre à un nouveau niveau de croissance ?

Cela même te relie à la noble conquête
De l'esprit, soucieux de sa pleine fécondité
Autant que de son irréductibilité.

Marc

Soleil Divin


Blason d'Ourdis-Cotdoussan (Hautes-Pyrénées, Occitanie)

Un important dit à la chauve-souris : « Faible créature ! Tu es sans nouvelles du noble soleil. Le jour pour toi est tout entier nuit obscure; l’éclat de la lumière blesse ton oeil. Dans la nuit noire tu erres inlassable; aveuglée, tu tournes comme la quenouille. Si avec le soleil tu frayais quelque peu, tu ne fuirais pas ainsi sa splendeur ! Jusqu’à quand dans les trous bâtiras-tu ta demeure ? Regarde le soleil aux rayons diaprés ! Afin de voir ce soleil de feu - approche, deviens l’intime ! »

O prodige, la chauve-souris répondit : « Insensé ! Que ferais-tu de la lune et du soleil ? Ce soleil qui devient noir et se couche dans une source bouillante, ce soleil dont le visage pâlit, qui revêt habits de deuil, erre et va de deuil en seuil, — se meurt de soif, et de douleur baigne à l’horizon dans le sang ! Ne point voir un tel soleil, qu’importe, quand il en est un autre ! Homme, ne dors pas ! Pour un soir, veille, afin de voir dans la nuit paraître le soleil ! Ecervelé ! Le jour pour moi est chaque nuit, car le Soleil divin brille la nuit. Lorsque la nuit ce Soleil-là se manifeste, toutes les créatures du monde sont accaparées par le sommeil ! Ton soleil, à tant d’éclat, se voile le visage de honte : que dis-je, il se sauve de confusion et d’effroi ! Mais pour celui comme moi intime, le Soleil resplendit dans la Nuit noire ! Puisqu’un tel soleil se récolte la nuit, — toi, aveugle endormi, comment le verrais-tu ? Moi, je veille jusqu’au jour; autour de ce Soleil-là, je tourne en me brûlant les ailes ! Et lorsque point ton soleil factice, je retourne à mon nid de ténèbres. Puisque le Soleil divin brille dans la Nuit lumineuse, — voir cet autre soleil n’est pas ma vocation ! »

Si tu es magnanime, tel le faucon, ta place est sur le poing du roi. Et si tel le moustique tu es pusillanime, comme lui tu agiras avec outrecuidance. Alors quelle différence y aura-t-il pour toi entre être et apparence ?

Faridoddin ‘Attar, Le Livre de l’Épreuve, Fayard 1981

Quand le disciple est prêt


Blason de la commune de Engi (Canton de Glaris, Suisse)

Ce que tu cherches vient te trouver. En vérité,
Tu réponds juste à ce qui en toi t'appelle.
Chaque pas donne la mesure de ta sincérité.
Tu crois apprendre ? Simplement, tu te rappelles

À ce que tu es depuis ton commencement.
C'est ainsi, Tout est en tout depuis l'Origine
Et la Vie t'enseigne, par le renoncement
Aux illusions qu'un mental réducteur décline

Comme étant le Réel, à aller au-delà
De l'éphémère, au-delà de l'impermanence.
Telle est la voie transcendante dite du Par-delà,
Celle qui, sans cesse, déchire le voile des apparences.

Quand le disciple est prêt, le Maître arrive.
Vois, n'est-ce pas lui qui t'attend sur l'autre rive ?
Celle-ci est en toi et tu es ton propre pont.
Celui qui questionne est Le Même qui répond.

Ces maîtres, que tu te cherchais à l'extérieur,
N'étaient que jalons destinés à te montrer
La bonne direction en ton voyage intérieur.
C'est toujours toi-même que tu es à rencontrer.*

Marc


*  Le soi-même n'évoque pas ici le moi égotique et égocentrique, conditionné et muable, c'est-à-dire la conscience limitée et limitative qui procède du mental ordinaire, mais le soi ou le moi profond, libre et immuable. Celui-ci n'est pas davantage à confondre avec le soi des psychologues et des psychanalystes qui désigne l'archétype de l'entièreté psychique qui englobe autant l'inconscient personnel que l'inconscient collectif. Dans l'acception que nous donnons à ce terme, le Soi désigne ici l'identité première et ultime de l'être.

Voir aussi sur Naissance et connaissance

dimanche 30 juillet 2017

Le trouble de Frère Maurice


Peinture d'Eduard von Grützner (1846-1925)

Il est une occupation en sa soudaineté.
Voici ce que se laisse dire frère Maurice :
« Une bûche a gémi dans l'Âtre enflammé,
Me voici tout retourné par son supplice.

Est-ce bien raisonnable de frémir de la sorte ?
Toutes ces étincelles m'ont tant impressionné.
Mon trouble, à Frère Eugène, me vais le conter.
Mon cervelet se veut être réconforté.

Que se passe-t-il en moi ? Suis-je de nature inquiète ?
Tout me semble nouveau et sans cesse m'appeler.
Même un petit bourdon est à me faire signe.

Ce qui d'intérêt me semblait, jadis, digne,
Aujourd'hui m'apparaît presque fat et désuet.
C'est à peine si je ne perds pas la tête. »

Océan sans rivage

samedi 29 juillet 2017

Sagesse du Blaireau


Blason de la famille Abrial (Vivarais)

L'on traite parfois de blaireau une personne stupide,
Ce qui prête à penser que je le suis aussi.
Mais c'est avoir le jugement un peu rapide
Car je suis en vérité loin d'être ainsi.

Mon ancêtre Grimbert, d'une épopée épique, *
Fut jadis le cousin de Goupil le Rusé,
Un pedigree dont je m'honore et même me pique ;
Cet héritage est loin d'être en moi usé,

Sauf que ma ruse n'est point destinée à tromper
Mais à mener toute chose à bout avec sagesse ;
Il faut, pour ce faire, parfois beaucoup de hardiesse.

C'est la malveillance qu'il s'agit de détromper.
Si mon aïeul prévint Renart de ses déviances,
Il ne le défendit pas moins avec conscience. **

Marc

* Le Roman de Renart
** Quarante-troisième aventure

Les nymphes de l'Aube


Blason de Kindberg (Styrie, Autriche)

                                 Ô âmes ardentes qui soupirez dans la nuit sombre !
                                 Que de fois ai-je aperçu vos yeux luire dans l'ombre,
                                 Vos soupirs s'exhaler comme des âmes blessées !
                                 Vous mouriez nymphes chaudes et mouvantes à l'aube levée.

                                 Comme le ciel semble pur et sans nuages
                                 Quand l'oiseau se met à chanter !
                                 Les rayons se glissent à travers les branchages,
                                 S'enfouissent dans le cœur des fleurs en rosée.

                                 Se répand de lumière la mélodie des bois ;
                                 Que de grâce quand le voile de la nuit s'en va !
                                 Aux confins du rêve s'élève la douce clarté
                                 Puis s'achève, dans l'abondance, l'illusion créée.

                                 Dans le frémissement de l'aurore, fuyez,
                                 Nues, plus nues qu'un corps abandonné !
                                 Ne plus gémir, je le voudrais ; et comment oublier
                                 Le mal qui naît, alors que je cherche la beauté ?

Océan sans rivage

vendredi 28 juillet 2017

La Tour Eiffel ou le signe des temps


Écusson à coudre composant un blason fantaisiste de Paris

Tour, grande tour, sans rien dedans, sans mur ni toit,
Et sans dedans, Babel creuse et pointue,
Le vide en toi se multiplie et s'évertue.

Engin visant à nous laisser pantois
L'orgueil du siècle neuf s'aiguise en toi.

Le siècle qui naquit un jour de foire
Célèbre en toi ses futures victoires,
Il trace en toi sa trajectoire
Sans but ni doute ni recul,
Et puis hausse jusqu'au palier final et nul
L'épouvantail de sa carcasse noire.

Fuselages pendus, vertige aérien,
Lointains ouverts, vent du départ, sillage,
Rails qu'infléchit la vitesse sauvage
Tous convergeant à la cime du rien...
Cage qui fait l'oiseau, vol menteur, faux voyage,
Tout est rouille et ferraille et prison de grillage.

Grise grandeur faite de petitesses,
Quel est-il ce gigantesque insecte ? Est-ce
L'étroit futur dont nous serons vêtus
Quand tout sera parfait dans notre termitière
Quand nos derniers sursauts se seront tus,
Quand la rue aura dévoré la vie entière ?

Vaniteuse machine, absurde bête,
Pou colossal à pattes d'éléphant
Muni d'un cou de girafe sans tête :
Siècle, reconnais-toi dans ton enfant !

Bond triomphal du charbon et du fer
Par où Satan échafaudant ces trous,
Ces barres, ces cassures, bout à bout,
Entend porter jusqu'au zénith l'enfer...
Regardez son échelle encor debout !

Lanza del Vasto (1901-1981)
Le Chiffre des Choses (Denoël 1953)

Voir aussi sur Naissance et connaissance

jeudi 27 juillet 2017

Les Sept Dormants


Blason de Brackenheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

En cette Caverne intérieure est une Réalité,
Lors que les sens internes sont une guidée.
De tout Temps nous sommes à même de le vérifier :
Mourir à ce monde et renaître en L’Éternité.

Combien de fois sommes-nous à visiter ce lieu ?
A L'Entrée de La Cellule est un chien valeureux.
Il est à toujours veiller et chasser les intrus.
En cet intime, Le Mystère est absolu.

Du plein Amour, nous sommes aussi Le Périple.
Il est un Monde Secret auquel il est une clé.
Sans Le Désir Ardent, il n'est qu'une indolence.

En ce retournement, sept dorment en La Présence.
Mille Larmes ont enveloppé les étapes du disciple.
Comme est sublime et douce leur étrange Épopée.

Océan sans rivage

Blason du canton suisse d'Obwalden

Chant du glaïeul ou celui d'un Glaive


Blason de la ville de Lyon en 1830

Il est un Chant à L'Aube qui soupire et s'élève,
Embrassant des élixirs, les vagues opulentes.
Si tôt, après le combat mené avec un glaive,
Le Chant est L'égide d'une Cité jubilante.

En volute ondoyante, voici que La Fleur guerrière
Semble festoyer des victoires sur l'illusion.
Lors, dépose-t-il sur ce bouclier incendiaire,
Les Mille délicates pétales d'un cœur en fusion ?

Je l'ai entendu pleurer les joies de naguère,
S'étourdir de toutes sortes d'imprécations,
Dormir à la belle étoile, épousant la terre.

Qui est ce manant, quel est donc son mystère ?
N'est-il que poussière qui s'unifie à la poussière ?
Telle est son âme qui cherche l'orientation.

Océan sans rivage


dimanche 23 juillet 2017

À la sainte Brigitte *


Blason d'Épinonville (Meuse, Lorraine)

De gueules au rameau d'aubépine tigé et feuillé d'or, fleuri d'argent au bouton d'or étoilé entouré de dix losanges de gueules; chapé ondé d'azur, bordé d'or, chargé à dextre d'un loup ravissant d'argent contourné et à senestre d'un lion du même à queue fourchue. (Auteur du blason : Chatsam)

Voici encore un dicton
Dont l'on n'aime guère le ton :
S'il pleut à la sainte Brigitte,
Il pleuvra six jours de suite.

Mais un autre le rattrape
Qui change tout de pied en cap :
Nuages de la sainte Brigitte
Par le soleil sont chassés vite.

Puis un autre saint, fêté
Le même jour, vient ajouter :
À la saint Apollinaire,
Dernière semaille de laitue en terre.

Lundi, nous serons la sainte Christine ;
Les blés s'en perdent leurs racines
Quand par ailleurs mûrit l'aubépine.

Saint Jacques viendra le mardi ;
Que s'il se montre serein,
L'hiver s'annonce chagrin.
Autant qu'il se fasse, pardi !


Marc

* Il s'agit de Brigitte de Suède (1302-1373), fondatrice, en 1344, de l'ordre qui porte son nom (appelé aussi Ordre du Saint-Sauveur). À ne pas confondre, donc, avec Brigitte de Kildare (451-525), fêtée le 1er février et qui vécut en Irlande où elle fondit l'une des premières communautés religieuses féminines. Avec saint Patrick, son contemporain qui la convertit au christianisme, elle est considérée comme l'une des saintes patronnes de l'Irlande.

samedi 22 juillet 2017

Fontaine...


Blason de Rabenkirchen-Faulück (Schleswig-Holstein, Allemagne)

Il ne faut jamais dire : Fontaine, je ne boirai
Pas de ton eau, car la vie est pleine de surprises
Et de l'instant qui advient l'on ne jurerait.
Cette leçon, plus d'un l'a, à ses dépens, apprise.

Ce jour-là, deux corbeaux par la faim tenaillés,
Se retrouvèrent, tout penauds, au pied d'un grand chêne.
Pour se nourrir, il leur faut souvent batailler
Contre la pie chapardeuse qui est d'un sans-gêne !

« Manger par défaut est notre lot quotidien ;
Les jours maigres sont plus nombreux que les jours fastes.
Le sanglier n'aime guère que l'on touche à son bien

Et Manger des glands nous serait sans doute néfaste.
Lors, n'en prélevons que deux. Oh ! C'est trois fois rien !
L'arbre est généreux et la forêt si vaste ! »

Marc

Voir aussi Deux bons corbeaux

Marie-Madeleine


Blason de Génicourt-sur-Meuse (Meuse, Lorraine)

L'Exemplarité d'une vie tient en La Ferveur.
Du rite initiatique, peu en ont la valeur.
Les Prophètes et les Saints ne sont pas à disparaître.
En ces étapes du Voyage, ils sont notre propre Être.

Lors, que sont donc nos pas, s'ils n'ont jamais de sens,
Si ce monde que nous vivons, n'est qu'incidence ?
Le Chemin est subtil de ces évidences.
De nous est encore à surgir La Seule Présence.

Sur un Mont qui pleure les larmes de notre souffrance,
J'entends La Réalité être Le Temps de cette crucialité.
En ces nues, les voiles soyeux sont à s'émouvoir,

De Marie-Madeleine, et de son itinérance.
En ce Ciel si Réel, qu'importe L'Histoire !
C'est ici que suinte d'amour notre Humanité.

Océan sans rivage
____

De gueules à la Marie Madeleine d'argent aux cheveux d'or portant un pot d'onguent du même issant de la pointe et accostée de deux billettes d'argent ; au chef dentelé d'or chargé d'un écusson de sable à la tiercefeuille d'or accosté de deux corbeaux de gueules.


Armoiries composées par R. A. Louis et D. Lacorde.

La représentation de Marie-Madeleine est celle du volet droit du Triptyque Braque de Rogier van der Weyden (Musée du Louvres), et non celle de la statue attribuée à Ligier Richier à droite de l’autel de l’église du lieu, statue de gauche.






Blason de Zella-Mehlis (Thuringe, Allemagne)

Marie-Madeleine est représenté en 4e, portant le traditionnel pot d'onguent. Elle est accompagnée en 1er par Saint-Blaise.













Monologue de Marie-Madeleine

Quelle est donc l'obsession qui s'observe, lorsqu'elle implore la transparence ?
Faut-il donc baisser la tête, et poursuivre Le Chemin qui est crucialité et authentique souciance ?
La trame est en nous, et aussi la délivrance, n'est-ce pas ?
Telle est L'Alchimie de notre Vie.
Point n'ai besoin de mots qui ne livrent que pâleur et réaction stérile.
Je suis à mourir en ce désert sans jamais m'identifier au leurre.
Je sais que l'homme est prompt à déjouer de par les secondes fulgurantes, toutes les clartés et qu'il est à se réfugier dans les jeux de l'illusion.
Lors, que puis-je faire ?
Je connais aussi la fidélité qui vient de La Toute Conscience.
Je suis à pleurer L'Innocence et je marche sur les Eaux de la Transparence.
Les mots se collent à ma chair et y greffent leur gravité.
Que les fleuves intimes que sont mes veines s'écoulent en ce tourbillon qui est mon intense ferveur.
Ô Seigneur ! je suis à implorer Ta Clémence !


Océan sans rivage

À la sainte Marie-Madeleine


Blason de Villandraut (Gironde, Nouvelle-Aquitaine)

De sinople à l’écureuil perché sur une branche posée en barre, le tout au naturel,
au chef cousu d’azur chargé d’une noix d’or accostée de deux noisettes du même.


À la sainte-Marie-Madeleine,
Les noix et les noisettes sont pleines ;
Mais c'est saint-Laurent
Qui regarde dedans.

Marc

Blason de Néoules (Var, France) et de Nusse (Schleswig-Holstein, Allemagne)

vendredi 21 juillet 2017

Mère Matrice


Blason d'Ancemont (Meuse, Lorraine)

Tant que nous serons en cette vision Duelle,
Saurons-nous du Ciel appréhender les nouvelles ?
Saurons-nous de même nous émanciper des opinions ?
Aurons-nous cette curiosité de vivre L’Éclosion ?

Les uns admettent ceci, les autres cela ? Tous souffrent !
A voir ce monde et ce qui s'y passe est une torture.
Méconnaît-on cette Vie et ignore-t-on Sa Source ?
Ainsi s'avilissent les êtres en cette imposture.

Elle se pleure, Notre Mère, Notre Matrice.
Elle s'éventre des orgies du sang déversé.
Elle s’écartèle exsangue des cris de nos douleurs.

Ivre des secousses de nos tremblants heurts,
Décharnée de nos insouciances hébétées,
Ici, est à implorer L'Âme incantatrice.

Océan sans rivage 
____

D’or à la cépée arrachée de chêne de sinople, de cinq troncs, englantée d’argent, accostée de deux gouttes de gueules et surmontant un mont de sinople chargé d’une anse de panier d’argent, les deux issant de la pointe; au chef de gueules chargé de deux têtes de lion d’or affrontées.

Océan


Blason de Plogoff (Finistère, Bretagne)

Aussi loin que le faisceau de Lumière s’étend,
Il balaye de Son Feu éclairant,
L’immensité d’un gouffre béant.
En Lui, L’Océan secret d’étincelance.

Océan sans rivage

Voir aussi sur
La profondeur

L'Ours et le Castor


En écho à Paroles d'un castor

Blason de Dielsdorf (Canton de Zurich, Suisse)

Compère Ours, malgré que l'on fût encore au cœur
De l'été, projetait de construire une cabane
Pour passer l'hiver, à l'abri de la rigueur
D'une saison dont il redoutait fort les arcanes.

Il demanda à Maître Castor de l'aider
À mener à bien cette singulière entreprise.
L'animal était perplexe, il fallut plaider :
« Compère, qu'il n'y ait pas entre nous de méprise

Car je sais que votre temps est des plus précieux.
Je ne vous demande pour aumône que quelques branches
Assez solides pour parer aux avalanches.

Des bâtisseurs, vous êtes le meilleur sous les cieux
Si j'en crois l'excellente tenue de vos barrages,
Capables de résister aux torrents en rage.


Blason de Biberstein (Argovie, Suisse)

– Compère, je veux bien satisfaire votre requête
Qui me demande, en vérité, peu de travail,
Quoique étonné que vous vous soyez mis en tête
Semblable projet. Mais laissons là ce détail.

Servez-vous à loisir, la matière est profuse ;
Mais ne voulant point faire de vous mon obligé,
Sachant qu'un service pour service ne se refuse,
Chose que la bienséance ne se peut négliger,

Je me sentirai payé d'un bouquet d'armoises
Qui croissent, généreuses, en aval de ce lieu.
C'est pour nous, castors, un mets des plus délicieux.

– Compère, j'allais justement cueillir des framboises
En cette contrée et je ferai d'une pierre deux coups !
Ainsi chacun trouve son bon compte au moindre coût.
»

Marc


Voir aussi Un ours distrait

Témoignage du Corbeau



Blason de Corbie (Somme, Hauts-de-France)
D'après le blason de l'abbaye fondée en 657 et des anciens abbés-Comtes et
sur lequel dès le XIIIème siècle figurent les deux clés de Saint-Pierre et un corbeau.

D'or à la crosse épiscopale d'azur, accostée de deux clefs adossées de gueules,
au corbeau de sable en pointe brochant sur l'extrémité de la crosse.


S'il est une vie qui se faufile dans le secret
Des mots, en voici quelques savants fruitages :
En son antériorité, il est aussi un doux lignage.
Maturité est ce qui se désire en son Objet.

Je suis né céans d'une singulière intention.
S'il est une pensée, elle se sait être un langage.
Se veut-elle être le signe d'un goûteux rimage ?
Ô Roi, je n'ai pas méconnu votre Noble attention.

Je sais aujourd'hui, qu'il est en vous un mendiant.
Cette Réalité ne souffre plus les confusions.
De fait, il est une Conscience qui voit Le Jour.

Elle est à puiser en La Sagesse d'une Tradition.
Ce regard est en son virginal déploiement.
Il est Temps, Ô Roi, de vivre cet Amour.


L’Épée ravit aux jours usés des vieilles écumes,
Les superficialités qui n'ont plus aucun poids.
Se meurent les derniers soubresauts de l'amertume,
Lors que Le Nouveau Monde prépare Le Retour d'un Roi.

J'embrasse vos pieds écorchés du long voyage.
S'éveillent, certains, libérés d'une longue torpeur.
La plume est un Sabre acéré des lumières du Cœur.
En votre sacralité est L'Espoir de notre Témoignage.

Voyez en cette main un pacte de fidélité.
Sont-ce Les Parures que nous sommes à déceler
En ces Signes qui sont L'Essence d'une Fleur ?

Sur chaque souffle de votre Majesté occultée,
Lors que nous sommes en cette ardente ardeur,
A respirer les effluves pudiques de votre Beauté ?

Océan sans rivage

Comptine des vagues


Blason de Gruibingen (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

Simple comptine des vagues houleuses
L'écume vaporeuse
Comme les nuages fuyant
Très vite dans le firmament

Les yeux de l'enfant
Contemplent ce ravissement
Le vent est froid, le vent est beau
Et si nous comptions de nouveau

Simple comptine des vagues houleuses
Telle une belle robe mousseuse
La ronde parvient au cœur de l'enfant
heureux de l'infinie clameur du temps

Océan sans rivage

jeudi 20 juillet 2017

Le pain et le métier de boulanger en héraldique


Ce billet fait suite à ceux précédemment consacrés à la représentation du moulin, du blé et des outils de fauche. De nombreux blasons municipaux ont pris le pain comme meuble. Les corporations de boulangers arborent généralement une pelle à four, portant ou nom des pains symbolisés par des tourteaux.


mercredi 19 juillet 2017

Le Lion et le Corbeau


Blason de Częstochowa (Pologne)

Maître Corbeau, sur la tour d'un château perché,
Tenait en son bec un pain en forme de galette.
Sire Lion, passant par là, ne put s'empêcher
De s'aller jucher sur sa voisine. Ils eurent cette

Conversation : « Cher Ami, n'allez point penser
Que je vous veux parler parce que je m'intéresse
À votre bien ; ce serait là vous offenser
Que de vous faire le coup d'une flatterie traitresse

Qui vous coûta, jadis, pas moins d'un bon fromage.
Je me veux, au contraire, réparer le dommage
Que vous causa, sans vergogne, Maître Renard.

Lors, je vous permets, quand menacera la disette,
De vous servir, jusqu'à emplir votre musette,
En nos celliers royaux sans débourser un liard.

Blason d'Epuisay (Loir-et-Cher)

– Votre Majesté, je ne me suis point trompé
En m'allant réfugier dans vos nobles parages ;
Et quoique ma honte d'alors se soit estompée,
La leçon reçue me sert encore d'éclairage.

Il vaut mieux s'adresser au Bon Dieu qu'à ses saints,
Les faits donnent leur pleine raison à cet adage ;
Se peut-on préjuger d'autrui les noirs desseins ?
Si l'on ne pense à mal, en a-t-on le codage ?

Quelque chemineau a sans doute perdu ce pain ;
Ce n'est donc point le fruit de quelque chapardage
Qui me vaudrait, justement, d'être mis en cage.

Lors, n'étant point le voleur que l'on a dépeint
(Car l'on prétend que j'ai dérobé le fromage),
Je vous viens prier de me rendre mon image.
»

Marc