Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

vendredi 31 mars 2017

Celle qu'il ne faut point cueillir


Blason de Wennigsen (Basse-Saxe, Allemagne)

Quoi que l'on fasse ou pas ne fasse, il est toujours
Quelqu'un qui trouvera en cela à redire.
Que l'on prenne un raccourci ou bien un détour,
Le choix peut mener au meilleur autant qu'au pire.

Pour trouver en ce monde quelqu'un de fiable,
Il n'est pas trop, souvent, d'une existence entière.
Rare le sentiment qui ne soit pas friable,
Les compulsions s'épuisant vite en cette matière.

Tant de roses sont à fleurir en cette roseraie,
Mais parmi elles, il en est une seule et unique
Qu'en son âme, sans le moindre doute, l'on poserait.

Pourtant, celle-là, il ne la faut point cueillir
Car elle appartient à une autre botanique.
Aimer, c'est comme jardiner et non se servir.

Marc

Ma Rose


Blason de Masoins (Alpes-Maritimes)

Ce n'est plus seulement un Jardin, un Écrin,
Sans doute. Il est bien plus, ce nous semble encor.
En son cœur, La Rose s'émeut du matin,
Lors que sa Robe ruisselle du doux transport.

Les pétales s'envolent embrasser Le Ciel,
En ce suave parfum que Le Souffle avive.
N'est-ce pas le songe de notre vive étincelle,
Lors que nous sommes en cette langueur effusive ?

Ma Rose Aimée soupire en ces épanchements,
Et je La veux vêtir de mes mains bienveillantes.
C'est en Elle que mon cœur se respire et s'aspire.

Ma Rose a les larmes qu'épouse mon désir.
Je suis à genoux rivée à Son Expir ardent,
Et je me veux mourir en son Âme Aimante.

Océan sans rivage

Les Souffles de l'Aube - L'Aube du Merle


Blason de Chantemerle-les-Blés (Drôme, Auvergne-Rhône-Alpes)

D'or à la barre ployée de gueules chargée d'un filet en barre ployé d'argent accompagnée en chef d'un dauphin d'azur, crêté, barbé, peautré, oreillé et loré de gueules, et en pointe d'un merle chantant, contourné de sable, becqué et allumé du champ, et soutenu d'une trangle ondée d'azur.


Il est une virginité qui est l'Aube du Merle.
Jamais il n'épuise ses variations incantatoires.
Il appelle et appelle.
En Son Cœur est le Chant du Ciel.
Sa gorge s'abreuve à la Source des essences de la Proximité.
Des infinités de fleuves sont à jaillir depuis les tourbillonnances de l'Amour.
Il est à révéler les effluves de L'Aimé.
Si haut est son perchoir que c'est un ruissellement élogieux qui jaillit depuis le firmament de son Discours.
Des infinités de Grâces, puisqu'il s'est orienté vers L'Orient de son cœur.
Le voici en La Lumière de son Occident.
Il est encore à semer des perles de rosée.
La Terre entière exulte de sa fluviale semence.
Ses ailes effleurent délicatement les souffles de La Haute Présence.

Océan sans rivage

jeudi 30 mars 2017

Le Chemin des Étoiles (I - 7)


Blason de Dittingen (canton de Bâle-Campagne, Suisse)


Acte 1 scène 7 : Pèlerin 1, Pèlerin 2 Pèlerin 3, Pèlerin 4, Le Rocher, Le Coursier Céleste, La Nuée


Il est à noter que soudain, tous nos Amis deviennent en ce Lieu comme évanouis à leur personnalité. Leur esprit est à voguer et chacun n'a plus de nom. Dans les archives du Livre, ils sont tantôt les sans-noms, et tantôt Pèlerins.


Le Rocher

Ici débute les indéfectibles réalités d'un voyage surréel.
Il est à dévoiler le but de L'Ascension.
Si chacun plonge en son aspiration, il sera à comprendre que ce voyage est d'abord une descente.
Lors que l'un monte, l'autre descend.
Pourtant, il s'agit d'une ascension, et L'Esprit est lors en sa pleine nature.

Le Coursier Céleste

J'ai senti le frémissement de votre ardent Désir.
J'ai tournoyé au-dessus des vallées de vos imprécations.
Chacun de vos souffles a atteint son paroxysme de vibration.
Néanmoins, je suis encore à tournoyer car chacun se doit de me donner mon nom.

Pèlerin 1

Les nostalgies sont les larmes de mon indicible soupir.
Je n'ai jamais donné de nom à ce voyage.
Il est à se dévoiler en son inconnu.
Le coursier est-il à l'image de son chevalier ?
Si tel est le cas, tu es moi.

Pèlerin 2

Il est un vœu prononcé et je reste fidèle à ma parole.
Ton nom sera celui de ma promesse.

Pèlerin 3

Je n'ai qu'une seule mesure, celui de mon Amour.
Je suis entier de cette aspiration qui est mon ivresse et mon exaltation.
Je t'offre cette seule possibilité de mon être et je te nomme de mon nom, tel que l'a fait le Pèlerin 1.

Pèlerin 4

Je n'ai pas d'autres ambitions que celle de mes frères.
Tu es moi.

Le Coursier Céleste

Ainsi, je serai à l'image de chacun et chacun sera en son intime voyage.
Chacun récoltera en fonction de Son Choix secret.
Car telle est la Réalité de La Conscience qui s'élève de Demeure en Demeure.
L’Équipée est ainsi à se parachever en La Lune de L'Êtreté.

Pèlerin 2

Nous sommes en ce voile qui occulte le chemin ascensionnel.
Je ploie le genou au nom de tous les miens, mes frères ici et dans les autres mondes, et implore La Clémence Divine.
Puisse notre Souverain nous envelopper de Sa Toute Miséricorde et nous accorder d'entrer en Son perpétuel Amour.
Nous n'avons pas su chercher.
Nous sommes à répondre à Son propre Appel.
Dieu est Le Seul qui détienne Le Pouvoir et Les clés de La Perception Ultime.
Nous sommes soumis au Roi des Univers.
Nous renouvelons notre Pacte d'Allégeance.
Nous l'agréons consciemment et faisons Témoignage de Sa Réalité.
Il n'est d'asservissement qu'en l'ignorance.

La Nuée

En ce Lieu des Révérences et des Oraisons, nous sommes tous à tournoyer.
Le Cercle est en sa spirale, l'ondoiement d'une ligne droite.
Le Rayon perce les opacités de la raison.
Celle-ci est lourde de sa véhémente position qui est de s'attribuer le monopole du Discours.
Or, elle se vient s'échouer sur les parois de la logique.
La raison s'efface devant L'Aspiration de L'Origine.
Ici, tout Pèlerin perd ses facultés de pensée mécanique.
Si tu n'es pas Amant de L'Amant, ton âme se peut-elle rencontrer Ton Âme ?
Je suis La Nuée de tes pensées qui cherche constamment à planifier un monde à ton image.
Je suis tantôt La Clarté d'une Aube qui se lève et tantôt les multiples dangers de ta limitation.
Je suis à te rendre manifeste de par ma nature, tes faillibilités.
Mais, je suis aussi à te donner le discernement.
L'Intelligence dépasse le connu. Elle englobe de Son Œil les chambres de tes mouvances intérieures.
Elle est Le Souffle Vital.

Pèlerin 4

Coursier je suis ma propre monture. Je brûle de mes incandescentes Ailes devenues L’Éther de mon Cœur.
Emmène-moi, ou ne m'emmène pas, je vole déjà de la fougue qui m'anime !
Je n'ai pas besoin de Te nommer !
Tu es Le Coursier de mon Âme !

Le Coursier Céleste se pose alors sur Le Rocher et déclare.

Le Coursier Céleste

Je suis quatre Pèlerins.
Je suis quatre montures.
Montez en chacun de vous, car je suis exactement chacun de vous.

Les pèlerins se sont unifiés et Le Coursier est Un.



Peinture d'Odilon Redon (1840-1916)

Terre Féconde



Blason de Grabfeld (Thuringe, Allemagne)

Gente poule fut témoin d'une étrange scène et rapporte le chant suivant :

Il existe un Lieu d'Amour qui donne à aimer sans condition.
On m'a dit d'y entrer.
J'étais bien stupéfaite.
J'ai demandé : puis-je ?
Il m'a été répondu : tu es déjà en Lui.

Le Cœur est cette histoire intime.

Il est une règle commune et générale,
Puis Une Lecture depuis La Béance.
Un Voyage au bout de toutes les nuits.

Nuages qui montrent qu'il n'y en a point, sont les pétales qu'on effeuille au gré d'un Vent Messager.
Aucune frontière en ce monde ordonné.
D'y entrer est le fruit d'un labeur profond.
La terre a noirci les mains d'un jardinier.
Il a laissé glisser chacun de ses gestes.
Il a dit : tu es mille senteurs et tu es vivante de ton humilité.
Tu chantes en ce pétrissage que mes mains ont retrouvé.
Au cœur des senteurs, la Fleur est Oraison.
La semence est une éclosion unifiée !
Celui qui a la Joie intérieure dépasse tout leurre et irradie d'Amour illimité.
La Fidélité est une Seconde Éternelle que féconde l'Esprit Bien-Aimé.
Ô Terre, je suis les mains que Tu as épousé.
Et Tu chantes la caresse des moissons.
J'embrasse Le sol de Ta Bienveillance.
Tu n'es pas rebelle.
Tu es même si fidèle que ce sont les rosées de tendresse qui sont à T'envelopper.
Ô Terre, il est des chants qui sont Tes patients sentiers !
J'ai mis les mains de mon âme en Toi et Tu m'as enlacée des chaleurs de Ta proximité.

                               Le jardinier a ajouté : Une seconde est éternelle.
                               Elle semble se répéter, mais n'est jamais la même.
                               Comprends-bien !

Océan sans rivage

Maître Coq en ses bucoliques


Blason de Galluis (Yvelines, Ile-de-France)

Toute terre qui doit produire du fruit se doit être
Retournée par le soc d'une charrue et les mottes
Passées à la herse. Cette métaphore champêtre
Veut donner à mon propos une bucolique note.

C'est ainsi : quand la vie semble nous labourer,
C'est afin que la semence d'une moisson nouvelle
Puisse faire son oeuvre ; non point pour nous chafourer,
Mais pour que notre vraie destinée se révèle

Et pour que nous ne demeurions pas accrochés
En un point comme un naufragé à son rocher.
Car c'est ce qu'il arrive à celui qui n'avance.

De même, les épreuves n'adviennent que pour émonder
Les rameaux gourmands * et que se puissent féconder
Ceux qui donneront au jardinier sa chevance.

Marc
____

D'azur à la herse sarrasine d'argent sommée d'un coq hardi d'or,
accostée de deux serpes adossées aussi d'argent emmanchées aussi d'or.

* En arboriculture, un gourmand est un rameau d'arbre fruitier ou de vigne issu de bourgeons latents porté par du vieux bois et qui ne donne pas de fruits.

L'Amoureux


Blason de Zeiningen (Argovie, Suisse)

Très loin, lors de la Première lueur, quand tout a commencé
Tes Mains ont pétri cette argile dans le Secret
Pour chacun, dans l'Union du Souffle, l'Esprit s'est trouvé
Chaque sens devient encore Ton Intimité
Remontant vers la Source Sublimée
L'Ardeur capture le Corps, le saisit dans ce qui semble folie
Souviens-toi de la paix et de la saveur
Nectar enivrant, quand la Flèche atteint Sa Cible
L'Amoureux est l'Archer, ou bien la nostalgie du cœur
Un guerrier naquit, dans le souvenir, devint invincible
Du sang s'écoula, vin de l'Amour
La main saisit cette blessure qui n'a qu'un secours
Pour remonter jusqu'au Fleuve Suprême
Ne crains pas de verser des torrents
L'Amoureux se languit de Sa Bien-Aimée
Les larmes sont les Siennes, Majesté Suprême
Dans le récit du retour, le souvenir est la grâce des Amants
Le récit trace le chemin de la Vie
Je me meurs je me meurs dans cette survie
Ma Demeure est là dans ce fabuleux Pays
Quand le Chant illimité est plus doux que la pluie
Plus doux que l'oiseau les ailes déployés
Plus doux que la soie qui ondule dans la légèreté
Plus doux que le murmure du vent dans les branchages
Plus doux que la Symphonie des montagnes sauvages
Plus doux que la voix qui répète dans l'impalpable
Plus doux qu'une cascade dont la nuée fait ombrage
La musique de l’Éther, devenu breuvage
Coule en ces veines inséparable
Souviens-toi, souviens-toi de la Vie
L'Amoureux boit en ce vin, et s’étonne aussi
Car de cet amour, l'eau coule à flot
Miel, lait, manne, vigne, perles, joyaux
A l'ombre de l'Arbre Béni, l'Amoureux est assis
Lumière en cette niche où brûle une Huile
Radiance dans ce cœur qui se languit
Chaque soupir est Son Appel à LUI
Le Discours, refuge en cette Mystérieuse île
Broderie légère au bout des doigts qui chante à l'Infini.

Océan sans rivage

Consumor ergo sum


Blason de Jagsthausen (Bade-Wurtemberg, Allemagne)

L'Amie, ce matin, au marché, j'ai vu des fraises,
Des myrtilles et quelques autres fruits hors saison.
Je me suis dis que les gens – ne leur en déplaise –
Ont l'estomac dévié, tout autant que leur raison,

S'étonnant de ce que les vraies valeurs s'égarent
Mais n'ayant du calendrier qu'une acception
Vacancière et portant sur toutes choses un regard
Consumériste, effet pervers d'une conception

Unidimensionnelle et, par là, linéaire
De l'existence qui n'est plus reliée par le haut
Et où ne peut plus rien advenir de nouveau ;

Faisant mine d'ignorer leur destin funéraire,
Sous prétexte de vivre en leurs compulsions
Dont on sait qu'elles finissent toujours en convulsions.

Le Spectre à trois faces


Dis-moi ce que tu manges...

mardi 28 mars 2017

Extérieur et Intérieur - Histoire d'une âme

Blason de Wallenhorst (Basse-Saxe, Allemagne)

           Il est dit qu'un jour, nous serons à percer l’Écorce pour parvenir au Noyau.
          Je savais que ce monde n'était pas celui que l'on croit.
          Mes yeux se heurtent à la paroi de l'ignorance.
          Je cherche donc.
          Peut-être se cherche-t-il en moi ?
          Lui aussi se cogne à ma propre indigence.
          Sois indigente !
          Je marche, mais ne sais pas où aller.
          Il est une intention.
          Est-elle une flèche ?
          Je l'ai sentie m'atteindre.
          Il est dit, que partout, les yeux se heurtent à l'évidence.
          La Lumière semble comme me maintenir en cette somnolence.
          Alors, je commence à chercher dans tous les sens.
          Je visite les quatre points cardinaux.
          Sais-tu ?
          Mon oreille s'éveille des discours en ces Cieux.
          Je dis : faites donc silence !
          J'ai alimenté le four de L'Alchimie.
          J'ai porté une braise.
          Puis, j'ai couru dans la Vallée des embrasements.
          Il m'y a emmenée de force.
          Maintes stratégies du Puissant Amant.
          Cette chaleur a les vertus d'un combustible.
          Voici que les yeux ne sont plus les yeux du visible.
          Le Noyau s'est fendu et tous Les Mondes sont à faire Révérence.
          Il n'est plus ni intérieur, ni extérieur.
          Es-tu Celui qui installe Ta Demeure en cette Circonférence ?
          Lors, La Vie se stabilise en ce monde et en L'Autre.
          La passerelle est cette Ligne droite.
          Seigneur, fais-nous avancer en ce chemin comme filent le vent et les mille cavaliers !
          J'ai vu ces coursiers dévaler les plaines.
          C'est avec eux que je me retrouve à rejoindre La Destinée.

Océan sans rivage

Blason de Venarey-les-Laumes (Côte-d'Or, Bourgogne-Franche-Comté)

Cette Poésie


Blason de Plachy-Buyon (Somme, Hauts-de-France)

D'or à cinq peupliers de sinople, rangés en fasce, ceux des flancs et celui du milieu plus grands que les deux autres, posés sur une rivière ondée d'azur, mouvant de la pointe chargée de trois poissons d'argent, 2 et 1 ; au chef du champ chargé de trois cœurs de gueules.

À Toi tous les Noms, ceux que l'on connaît
Et ceux que l'on ne connaît pas, Ton Secret
Jaillissement d'une Conscience qui s'exclame
Quand le pas léger effleure le sentier de grâce
Les yeux se posent, sur les voiles, et l'âme
Étreinte, voit chaque chose à sa place
Le vent, l'oiseau, les fleurs, les ruisseaux
Déploiement dans la lenteur d'un Chant inconnu
Puisée dans l'océan, une perle rappelle l'Echo
En ce cœur dilaté, te souviens-tu?
Comment sous Ton Regard, tout est né?
Ceci est l'arbre de la Majesté, l'Esprit Altier
Par lequel nous pouvons voyager, pliant les distances
Tantôt Ailes, tantôt branches Célestes
Frôlement d'une délicate Incandescence
Sous une voûte qui attend la douceur des gestes
Pour chaque arrêt, un monde naît sous tes pieds
De l'Origine, je suis affamée, La Poésie du Bien-Aimé.

Océan sans rivage

Perfection de l'Amour


Blason de Aschau im Chiemgau (Bavière, Allemagne)

Fibres de l'Âme au plus intime de l'organe subtil du cœur
S'attendrissent en la racine de l'Amoureuse Émotion
Irriguent en cette terre la Semence qui devient Adoration
Se déploie depuis ce lieu vers les sommités célestes, Arbre Vainqueur
Lumière Bénie, au chandelier des soleils pré-éternels, s'intensifie
Parmi les beautés des fleurs humaines, le pèlerin se détend
Le conduit toujours dans l'exubérance voilée de douces pudeurs
Auprès du Souffle Essentiel, dans les plis des magnificences de la nuit
Saisit le prétexte à toutes choses pour cueillir la rosée de l'Amant
Invoque instamment le jeu de la pure manifestation qui le visite
L'indicible murmure des paroles qui ne produisent aucune fuite
L'éclosion, si délicate, s'abreuve, source vivace qui pétrit le tréfonds
Au sein des sagesses révélées, puissance de l'âme rencontre La Majesté
Les fleuves de l'Amour sont une voie tracée, secret des oraisons
L'Eau de vie est ardent désir qui donne à l'aspirant beauté consumée
Le breuvage est d'une étonnante pureté, irradiant en cette Lune
Le corps épouse cette substance dans les vagues, éternelles dunes
En cette plongée, le miroir devient Réalité de l’œil qui perçoit
Douceur des Beautés, et des Beautés, parfum suave du Sublime
Terre humectée par les chants de l'Intimité, perle qui se boit
S'épouse dans l'instant du recueillement, loin de tout abîme
Ô Seigneur de l'Amour, est-il une Demeure autre que cet Amour ?
Ô Seigneur, est-il une autre Demeure qui crée la perfection du Jour ?

Océan sans rivage

Le Printemps gazouille - Histoire parallèle


Blason de Renaucourt (Haute-Saône, Bourgogne-Franche-Comté)

De gueules à la quintefeuille d'or d'où meuvent, entre les pétales, cinq épis de blé du même, ployés vers senestre et ordonnés en cercle en forme de roue, soutenue d'une divise ondée d'argent et surmontée de sept rais comètés du même mouvant du chef et décroissants des flancs vers le centre.

Subreptice est ce pas qui ne jamais finit de chercher.
Je le sens se coller aux palpitations du cœur.
Ce sont les papillons que l'on ne voit pas.
Sans Toi, je ne suis en aucune réalité.
Je me suis assise et les ai regardés, me demandant en moi-même :
Y croyez-vous ?
Jusqu'au bout ?
J'ai regardé la plus jeune et je lui ai parlé, mais elle n'a pas entendu.
Elle écrivait, très sérieuse, et sans doute assez fière.
Quant à celle qui semblait tout connaître, je lui souriais, mais elle ne me voyait pas.
Je devenais invisible.
J'étais heureuse.
J'ai dit à cette gentille personne : le monde est un enchantement.
Elle a rétorqué : oui.
J'ai ajouté : Mais, il en est qui sont dans des postures d'enchantement.
Elle a acquiescé.
En sortant de cette irréalité, j'ai sautillé.
Je dansais avec le soleil.
Ses rayons m'enlaçaient.
De petites fleurs jaunes m'appelaient et je me suis penchée pour leur dire : comme vous êtes belles !
Leur suave parfum est semblable à mille étreintes.
Une petite Dame munie d'une canne boitait.
Elle avait un visage moribond et si grave.
Je me suis arrêtée et lui ai lancé un peu fort : "Bonjour Madame !"
Je n'ai pu m'empêcher alors de sourire.
Son visage s'est éclairé.
- Où allez-vous, Beauté ? me lance-t-elle.
- Oh ! ma gentille Dame, je rentre chez moi.
- Je vais visiter mon époux malade. Il perd la vue, m'explique-t-elle.
Une larme glisse sur sa joue.
Alors je m'élance vers elle et lui dis : Je vais prier pour vous.
Courage ma gentille Dame. Je vais vous faire un petit bisou. Là, tout ira bien !
- Ma Beauté, où habitez-vous ?
- Oh ! là tout près, ma gentille Dame.

Puis je la quitte, après lui avoir fait mille caresses.
Je la vois partir de sa démarche tremblante.

Je rencontre une autre femme qui me dit :
- Bonjour ma sœur ! Bonne journée!
- Oh ! Bonne journée de même à vous !

Une autre vient timidement me demander :
- Savez-vous quand viennent les sœurs de Blesle ?
- Oh non, désolée, je ne le sais pas !

Les oiseaux gazouillent du printemps.
La Réalité donne de La Joie profonde.
L'Amour enlace le quotidien.
Il est là !
J'embrasse le monde !

Océan sans rivage


L'acte premier


Blason de Roquefeuil (Aude, Occitanie)

L'Amie, aujourd'hui encor, le ciel sera d'azur.
Nous le peindrons d'ardeur, en bel émail de gueules
Semé à l'infini de lacs d'or et d'Amour.
Laissons ce monde s'envelopper dans son linceul

D'opaque cécité qui se ferme à la beauté 
D'une Création qu'il veut réduire à sa mesure,
N'ayant de cesse de l'enlaidir pour lui ôter
Sa dimension sacrée et donc sa vraie nature.

L'arbre se reconnaît à ses fruits, n'est-ce pas ?
Inutile de demander d'où viennent les putrides !
Vois du Veau d'or le mufle que rien ne déride...

Un voyage de mille lieues commence par un pas,
Dit le Sage.* Lors, voici la question qui se pose :
Quel est l'acte premier sur lequel la suite repose ?

Le Spectre à trois faces

 
* Lao Tseu, Tao te King

lundi 27 mars 2017

Contours


Blason de la commune de Köhn (Schleswig-Holstein, Allemagne)

Cette voie, qui semblait alors n'avoir pas de fin,
En ce jour d'hiver au ciel chargé de nuages,
Longeait, sans que l'on s'en fût douté, un Jardin
Qui deviendra le lieu d'un étrange renflouage.

Une terre ferme allait s'offrir en cet écrin,
Une saison pleine, et sa vive mémoire demeure
À jamais gravée dans le cœur du Pérégrin.
Loin de ce monde, de son tumulte, de ses clameurs,

Une table allait recueillir les plans d'une Arche
Tracés, jour après jour, en la plus cruciale marche
Qu'il se puisse imaginer : celle du Retour.

C'est là que s'assembla d'une nef nouvelle la coque ;
Là aussi que se tournèrent les pages d'une époque
Car déjà, l'Autre Monde profilait ses contours.

Marc

L'Illimité Jardin


Blason de Hérouville-Saint-Clair (Seine-Maritime, Normandie)

D'argent au marronnier arraché de sinople ;
au chef d'azur chargé de deux épis de blé d'or,
les tiges passées en sautoir.


Un Marronnier majestueux, du long silence
Qu'une Table fidèle est ainsi à subir,
S'étonne et se veut au soleil encor frémir
Des douceurs de leurs pudiques confidences.

Les étreintes sont de même des moissonnées.
L'Esprit conquiert les plus vaines inquiétudes.
Les ramures ont cette entière universalité,
Et Le Ciel les unifie en leur complétude.

Est-il en son illimité notre Jardin,
Lors que L'Âme éclot des essences de La Vision ?
Ces Lumières viennent de L'Indicible.

Ici, Elles sont à chanter en ce clair matin.
Sur un chemin est à se vivre l'effusion.
Ce Jardin est en son feu inextinguible.

Océan sans rivage



Blason de Zerben (Saxe-Anhalt, Allemagne)

Réponse jaillissante (à Maître Corbeau)


 
Blason de La Flèche (département de la Sarthe)

De gueules à la flèche d’argent posée en pal la pointe haute,
accostée de deux tours du même maçonnées de sable ;
au chef cousu d’azur chargé de trois fleurs de lis d’or.


Sur un parchemin orné de Lys, je vous réponds,
Car Le vent Ami m'a porté de vos nouvelles.
J'étais sur une allée menant vers l'horizon.
Dame Colombe vous rejoint à tire-d'aile.

Maître Corbeau, sage, est votre perplexité.
Ne sommes-nous pas à lever notre regard,
Lors que le cœur est avide de Vérité ?
Les vraies questions ne rencontrent aucun rempart.

Seules les confusions deviennent compulsions.
Sachez qu'une source est aussi en sa Réalité,
Le fleuve de son intégrale Destinée.

Aux confins des océans se trouve un isthme,
Et c'est lors que La vie est cette entière impulsion
Que jaillit La réponse en son paroxysme !

Océan sans rivage

____

Voir Le questionnement d'un corbeau

dimanche 26 mars 2017

Les langueurs du Jardin


Blason de Furmeyer (Hautes-Alpes, Alpes-Provence-Côte d'Azur)

Il est un Jardin où des amis se languissent,
Lors même que la belle saison s'en est revenue
Et que les bassins d'eau à nouveau resplendissent.
Il est, comme ça, des moments où l'âme se sent nue,

Toute tremblante de la froidure d'une trop longue absence.
L'on chargea Dame Tourterelle de s'aller jucher
Au sommet d'un cyprès, de fort belle essence,
D'où l'oeil se pouvait embrasser tout le duché.

– Dites-nous, sœur Blanche, ne voyez-vous rien venir ?
– Las ! mes bons amis, je ne vois que chemins vides
Jusqu'à l'horizon qui se montre impavide.

– Où sont-ils et quand les verrons-nous revenir ?
En ces langueurs, nos cœurs nous semblent bien arides
Et ce lourd silence est plus plat qu'un lac sans rides.

Marc
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D’azur au cyprès arraché d’or, sommé d’une tourterelle d’argent.