Blason de Dittingen (canton de Bâle-Campagne, Suisse)
Acte 1 scène 7 : Pèlerin 1, Pèlerin 2 Pèlerin 3, Pèlerin 4, Le Rocher, Le Coursier Céleste, La Nuée
Il est à noter que soudain, tous nos Amis deviennent en ce Lieu comme évanouis à leur personnalité. Leur esprit est à voguer et chacun n'a plus de nom. Dans les archives du Livre, ils sont tantôt les sans-noms, et tantôt Pèlerins.
Le Rocher
Ici débute les indéfectibles réalités d'un voyage surréel.
Il est à dévoiler le but de L'Ascension.
Si chacun plonge en son aspiration, il sera à comprendre que ce voyage est d'abord une descente.
Lors que l'un monte, l'autre descend.
Pourtant, il s'agit d'une ascension, et L'Esprit est lors en sa pleine nature.
Le Coursier Céleste
J'ai senti le frémissement de votre ardent Désir.
J'ai tournoyé au-dessus des vallées de vos imprécations.
Chacun de vos souffles a atteint son paroxysme de vibration.
Néanmoins, je suis encore à tournoyer car chacun se doit de me donner mon nom.
Pèlerin 1
Les nostalgies sont les larmes de mon indicible soupir.
Je n'ai jamais donné de nom à ce voyage.
Il est à se dévoiler en son inconnu.
Le coursier est-il à l'image de son chevalier ?
Si tel est le cas, tu es moi.
Pèlerin 2
Il est un vœu prononcé et je reste fidèle à ma parole.
Ton nom sera celui de ma promesse.
Pèlerin 3
Je n'ai qu'une seule mesure, celui de mon Amour.
Je suis entier de cette aspiration qui est mon ivresse et mon exaltation.
Je t'offre cette seule possibilité de mon être et je te nomme de mon nom, tel que l'a fait le Pèlerin 1.
Pèlerin 4
Je n'ai pas d'autres ambitions que celle de mes frères.
Tu es moi.
Le Coursier Céleste
Ainsi, je serai à l'image de chacun et chacun sera en son intime voyage.
Chacun récoltera en fonction de Son Choix secret.
Car telle est la Réalité de La Conscience qui s'élève de Demeure en Demeure.
L’Équipée est ainsi à se parachever en La Lune de L'Êtreté.
Pèlerin 2
Nous sommes en ce voile qui occulte le chemin ascensionnel.
Je ploie le genou au nom de tous les miens, mes frères ici et dans les autres mondes, et implore La Clémence Divine.
Puisse notre Souverain nous envelopper de Sa Toute Miséricorde et nous accorder d'entrer en Son perpétuel Amour.
Nous n'avons pas su chercher.
Nous sommes à répondre à Son propre Appel.
Dieu est Le Seul qui détienne Le Pouvoir et Les clés de La Perception Ultime.
Nous sommes soumis au Roi des Univers.
Nous renouvelons notre Pacte d'Allégeance.
Nous l'agréons consciemment et faisons Témoignage de Sa Réalité.
Il n'est d'asservissement qu'en l'ignorance.
La Nuée
En ce Lieu des Révérences et des Oraisons, nous sommes tous à tournoyer.
Le Cercle est en sa spirale, l'ondoiement d'une ligne droite.
Le Rayon perce les opacités de la raison.
Celle-ci est lourde de sa véhémente position qui est de s'attribuer le monopole du Discours.
Or, elle se vient s'échouer sur les parois de la logique.
La raison s'efface devant L'Aspiration de L'Origine.
Ici, tout Pèlerin perd ses facultés de pensée mécanique.
Si tu n'es pas Amant de L'Amant, ton âme se peut-elle rencontrer Ton Âme ?
Je suis La Nuée de tes pensées qui cherche constamment à planifier un monde à ton image.
Je suis tantôt La Clarté d'une Aube qui se lève et tantôt les multiples dangers de ta limitation.
Je suis à te rendre manifeste de par ma nature, tes faillibilités.
Mais, je suis aussi à te donner le discernement.
L'Intelligence dépasse le connu. Elle englobe de Son Œil les chambres de tes mouvances intérieures.
Elle est Le Souffle Vital.
Pèlerin 4
Coursier je suis ma propre monture. Je brûle de mes incandescentes Ailes devenues L’Éther de mon Cœur.
Emmène-moi, ou ne m'emmène pas, je vole déjà de la fougue qui m'anime !
Je n'ai pas besoin de Te nommer !
Tu es Le Coursier de mon Âme !
Le Coursier Céleste se pose alors sur Le Rocher et déclare.
Le Coursier Céleste
Je suis quatre Pèlerins.
Je suis quatre montures.
Montez en chacun de vous, car je suis exactement chacun de vous.
Les pèlerins se sont unifiés et Le Coursier est Un.
Peinture d'Odilon Redon (1840-1916)