Devenue, comme on sait, la fabrique du crétin.
Mais cela vaut-il bien la peine qu'on s'en désole
Quand même le français classique passe pour du latin !
« Labourage et pâturage sont les deux mamelles
De la France. » Qui se souvient encore de ces mots ?
Ravagé par la plus funeste des querelles,
Le pays devait se relever de ses maux
Qui avaient alors épargné peu de régions.
C'est au lendemain de cette guerre des religions
Que Henri IV chargea Sully, son ministre,
De redonner une prospérité au royaume
Afin d'en chasser les démons et les fantômes
Dont la mémoire demeure à jamais sinistre.
* * *
L’Édit de Nantes devait réconcilier le monde
Et donner à chacun la liberté de foi.
Mais le Mal renaît et réveille la Bête immonde
Qui s'infiltre partout et fait feu de tout bois.
Car tout lui sert de combustible, les croyances
Autant que les idées, quelle qu'en soit la couleur.
La politique, l'économie et même la science
Deviennent ses montures pour répandre le malheur.
Ce ne sont jamais les bonnes raisons qui lui manquent,
Prête à les vêtir d'une caution morale, s'il faut.
Il est toujours, pour lui en prêter, quelque banque.
La République lança maintes conquêtes coloniales
Qu'elle n'hésitait pas à mener à coup de faux
Quand les peuplades du cru se montraient peu cordiales.
Histoires fromagères