Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

lundi 31 janvier 2022

Nuancement

Blason de Vysokovsk (Russie)



Si l'on n'a qu'une perception extérieure des choses
Qui adviennent sur une linéaire chronologie,
Situant, à cet effet, hors de soi toute cause
Exclue de ce fait du champ de l'ontologie,

Alors, fatalement, ces choses se reproduisent
Et se renouvellent sans cesse, mais en s'aggravant.
C'est ce défaussement partagé qui divise
Car faire front, c'est forcément aller au devant,

En acceptant son implication personnelle.
Démêler le nœud, c'est ôter son propre fil.
L'Histoire est tissée d'histoires individuelles,

Comme les eaux d'un fleuve grossissent de mille confluences.
À force de vouloir tout regarder de profil,
On passe à côté des plus subtiles nuances. *


* C'est un trait caractéristique de notre époque que de développer une pensée monolithique dont les possibilités de nuancement ne dépassent guère le stade binaire et donc manichéen dans ses effets. Or, dans un monde du règne de la quantité et de la massification, où l'individu est dilué, voire anéanti dans le collectif, la primordialité de la personne se repropose et s'impose, comme une nuance essentielle et déterminante.

La mésaventure d'un poisson

 Blason de Gunningen (Bade-Wurtemberg, Allemagne)


Bubulle est un poisson qui vit dans un bocal.
Il n'appartient pas à une espèce exotique :
Point chamarré, il est plutôt d'aspect banal ;
Quoique de bonne race, on lui trouve l'allure rustique.

Très loin des rivages bleu turquoise des mers du Sud,
Il est né dans l'eau douce d'une rivière paresseuse
Qui s'endort dans la glace quand les hivers sont rudes.
Peu importe, la nature est partout généreuse

Et offre à chacun le gîte et le couvert.
Sauf qu'il arrive aux apparences d'être trompeuses.
« Qu'a-t-il donc à se tortiller ainsi, ce ver ? »

Si la prudence s'impose, l'appétit est plus fort.
Bientôt, l'hameçon se plante dans la gueule happeuse
Et un panier sera pour l'heure l'unique confort.

Blason de Bánovce nad Ondavou (Slovaquie)

 
Bubulle est trop petit pour finir en friture ;
Il n'y a pas même de quoi faire une garniture.
Le pêcheur hésite : le relâcher ? L'emporter ?
Après réflexion, il décide de l'adopter.

samedi 29 janvier 2022

Monachisme et héraldique

La France est une vieille terre monastique. D'innombrables ordres y ont fleuri depuis le Haut Moyen-Âge et le territoire est couvert de centaines de monastères dont beaucoup sont encore actifs. Pour s'en faire une idée, on peut consulter sur Wikipédia, la Liste des abbayes et monastères de France ainsi que la Liste des ordres religieux catholiques. L'héraldique témoigne largement du monachisme.
 

vendredi 28 janvier 2022

Fleuves et rivières de France


 

 

 

 

 

Une série de chromolithographies anciennes sur les fleuves français : la Seine, la Loire, la Garonne, le Rhône, l'Adour et la Charente. Une mise en image qui combine la carte hydrographique, un monument emblématique, le costume régional ainsi que le blason.

mercredi 26 janvier 2022

Du degré zéro de l'ontologie

Blason de Hostovice (Slovaquie)


     Ma pauvre Mado, je suis à me demander pourquoi je m'obstine à t'écrire ces lettres complètement décalées de ta plate réalité communément partagée et dont tu ne te départiras sans doute jamais. Tu es définitivement, je crois, une homo festivus et donc, à ce titre, scellée dans une acception exclusivement triviale de l''existence, centrée sur la relation utile et le plaisir futile, au degré zéro de l'ontologie. Alors que rien ne t'y obligeait, tu as vendu ton âme pour pouvoir t'asseoir à une terrasse ou pour aller vivre au cinéma une aventure par procuration. Ainsi, pour préserver ton mode de non-vie et asseoir ta précaire sécurité, tu as bradé ta liberté et hypothéqué ton devenir. Si c'est à ce crépuscule qu'a abouti le prétendu siècles des lumières et la révolution qui a suivi, je te les laisse volontiers. J'en ai la nausée depuis longtemps mais ce n'est rien à côté de la gueule de bois qui t'attend, toi et tes semblables.


Quand tout le monde pense pareillement ou presque,
Il est grand temps de commencer à réfléchir. (1)
La chose est à l’œuvre, de manière grotesque,
Un phénomène que rien ne semble infléchir.

Certes, il ne faut pas s'étonner outre mesure
Que les neuneus soient à ce point gogolisés,
Après des décennies de télé-vomissure
Dont les cerveaux sont sortis lobotomisés.

Tout de même, d'en arriver à un tel degré
De bêtise et d'intelligence désintégrée
Dépasse de loin ce que l'on imagine de pire,

En tous les cas, les plus sombres appréhensions. (2)
Cela défie toute possible compréhension.
Après le bon sens, c'est toute raison qui expire.

Le Spectre à trois faces



(1) « Lorsque tout le monde pense la même chose, c'est que personne ne pense beaucoup. » Walter Lippman (1889-1974)

(2) « Deux choses sont infinies : l'Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l'Univers, je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue. » Albert Einstein (1879-1955)

dimanche 23 janvier 2022

La mode au cours des siècles (2)

Second volet consacré aux modes vestimentaires à travers les siècles, par l'imagerie ancienne. Il s'agit là d'une série de chromolithographies éditées par Hachette au début du XXe siècle.

La mode au cours des siècles (1)

Être à la mode vestimentaire consiste à se vêtir conformément au goût général d'une époque et d'une région donnée. Bon. Mais aujourd'hui, visiblement, la manière de s'habiller est la même de Paris à Tokyo, de Moscou à New-York ou de Pékin à Pretoria. La planète entière suit désormais la même mode ou sensiblement la même. Et cette mode est d'inspiration occidentale, sans conteste. On peut le déplorer ou s'en réjouir, c'est du moins un fait.

L'orage gronde


Blason d'Imatra (Carélie du Sud, Finlande)



L'étau du monde se resserre chaque jour davantage,
Réduisant ainsi tous les champs de projection.
Voici que l'humanité est prise en otage
Par les forces noires de perversion et d'abjection.

Les héritiers de ceux qui édifièrent Babel,
De ceux, aussi, qu'emporta jadis le Déluge,
Ces fils de Caïn qui frappa son frère Abel,
Sont à traquer l'humain dans ses derniers refuges.

Les voici encore à vouloir défier les Cieux,
À prétendre, plus que jamais, faire mieux que Dieu,
Profanant son œuvre sans la moindre limite.

Les nations se mêlent, les consciences se rassemblent,
Sentant, sous leurs pieds, les fondements qui tremblent.
L'orage gronde, c'est l'affolement chez les termites.

Trompe-l’œil


Blason de Gaworzyce (Basse-Silésie, Pologne)


Quelle que soit l'heure, chacun voit midi à sa porte
Et, comme on le dit, charbonnier est roi chez lui.
L'on se donne, pour cela, bonne caution de toute sorte.
D'avoir été bien frottée, toute médaille reluit.

Un tel semble ceci et tel autre cela ?
Les apparences sont trompeuses et inversement.,
Au point, même, de se tricoter en entrelacs,
Balance précaire que menace le renversement,

Pour peu qu'à peine une plume se pose sur un plateau.
Il arrive que d'un rien une renommée chancelle.
La louange et le blâme voguent sur le même bateau.

Les médias font et défont une réputation
Dont il ne reste bientôt plus la moindre parcelle.
Ces officines sont leur propre députation.

samedi 22 janvier 2022

Paris par arrondissements en 1882

Chromolithographies éditées par le Fabricant Horloger-Bijoutier E. Villard du Boulevard Magenta et comportant en leur verso le calendrier de l'année 1882. Chaque image donne le plan de l'arrondissement et illustre son monument le plus emblématique ainsi que ses activités humaines les plus caractéristiques.
 

Timbres du premier jour : le blason de Paris

Pédagogie covidienne


         Ma chère Mado, désormais, tu dois boire ton café assise mais pas debout car le virus, on sait, opère en hauteur. Comment cela, me demandes-tu : « Et les petites tailles ? » Je t'explique : il s'agit, en fait, d'une hauteur positionnelle et non simplement spatiale. Ainsi, deux personnes mesurant, l'une 1m80, et l'autre à peine la moitié, quand même la tête de cette dernière en station debout arriverait au même niveau que la tête de la première en station assise, elles doivent néanmoins consommer dans la même position, c'est-à-dire en étant assises. De fait, cette directive ne porte pas sur la simple spatiométrie verticale mais sur l'altimétrie posturale. La nuance est d'importance, d'autant que la chose est scientifiquement attestée par les très sérieux et non moins compétents médecins de plateau télé. À la lueur de ces considérations, sans doute aurait-on pu limiter considérablement la pandémie si l'on avait, à une époque, obligé les gens à se déplacer assis dans des chaises roulantes, au lieu de marcher debout. Il faudra donc y songer la prochaine fois.


Ma chère Mado, si tu es testée positive,
Tu deviens, à proprement parler, cas contact.
Mais attention, si tu es testée négative,
Ne t'imagine pas que ça n'a aucun impact

Car tu restes potentiellement covidable.
À cet effet, une bonne distanciation sociale
Reste de mise, dans la rue autant qu'à table,
Le masque assurant la distanciation faciale.

Par ailleurs, si tu as eu les trois injections,
Tu es d'autant plus soumise à ces injonctions
Que tu risques d'être encore plus contaminante,

Du fait d'être davantage contaminable.
Tu crains que cela ne soit interminable ?
Tu as raison : cette pandémie est rémanente.

Le Spectre à trois faces

 
Quand le monde marche sur la tête.

Le temps qui passe : les quatre saisons (1)

Cartes postales anciennes illustrant les quatre saisons d'après le peintre Nicolas Lancret (1690-1743).


Une seconde série de cartes postales du début du XXe siècle, signées par Roberty.

Le temps qui passe : l'année mythologique (3)

 
Une série de 12 cartes postales sur l'année mythologique illustrées par Johnston-Dienstag-Ayres et éditée en 1911 par Golberg Bowen & Co (Californie).

lundi 17 janvier 2022

Le temps qui passe : le calendrier de la nature (2)

Cette série de 12 cartes postales anciennes, éditées par la Chocolaterie d'Aiguebelle, illustre les mois de l'année, au fil des saisons, sur la thématique des animaux.

dimanche 16 janvier 2022

Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne



Blason de Riegel am Kaiserstuhl (Bade-Wurtemberg, Allemagne)


      Ma chère Mado, la liberté d'expression est devenue une licence buccale. Avec quelle incroyable facilité ceux qui, hier encore, étaient Charlie, se sont laissés mettre la muselière, au propre comme au figuré. Les voici même à trembler devant l'ombre que pourraient jeter leurs mots, s'autocensurant pour se prévenir de l'inquisition de la pensée qui traque le divergent aussitôt livré à la vindicte publique, via les médias et les réseaux sociaux devenus les boyaux putrides de l'indigestion collective.

      Ma pauvre Mado, bien des sonorités buccales, si tu te prends la peine de les bien déchiffrer, ne sont que flatulences. Faut-il s'en étonner, quand même la parole officielle descend jusque dans les fondements ? Hier encore, les Français étaient des veaux (dixit De Gaulle) ; peu à peu, ils ont perdu leur niveau ; aujourd'hui, ils se retrouvent dans le caniveau. Mais allez, ce n'est qu'un mauvais passage. Il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne.


Tu ne sais plus vraiment à quel saint te vouer,
Malgré un très large Panthéon en ce domaine ?
Où t'engager et pour quelle cause se dévouer ?
Dans un parti où il faut dire à tout
« amen » ?

Dans une ONG, à jouer l'idiot utile ?
Que sait-on des tenants et des aboutissants ?
Une information chasse l'autre, grave ou futile,
En un gavage d'images sur écrans coulissants.

Dans cette goinfrerie que plus personne n'assimile,
Le tir publicitaire touche encore dans le mille.
À quoi bon penser quand tout le monde pense pareil ?

Le journaliste fait la leçon au scientifique ;
D'un lieu commun l'imbécile se croit magnifique,
Se voulant du voisin remonter le réveil.

Le Spectre à trois faces

 

Le temps qui passe : la nature au cours des mois

 

Suivons la nature au cours des mois, à travers une série de 12 cartes postales éditées autour de 1900 et richement illustrées.

Le temps qui passe : l'année mythologique (2)

 

12 compositions d'Eugène Grasset, datée de 1913

Le temps qui passe : l'année mythologique (1)


L'année mythologique parcourue par une série de cartes de pesée, éditée en 1948 par Aspirine Usines du Rhône et illustre les mois de l'année à travers les saisons.

vendredi 14 janvier 2022

Peuple de l’Aube

 
Blason de Loknyansky (Russie)

 

Le cri profond d’une nuée,
Vêtu des peaux de bêtes,
Quand le cor triomphe,
Au cœur de la constance,
Cri de Joie sur les glaciers,
Et d’un froid frémissement,
Le corps devient le leitmotiv,
Martelant les rives de Ton Chant,
J’entends bruisser le vent.
L’haleine au matin du givre.
Te voir venir, Ô Héros, te voir,
Sans peur et sans hâte,
Te voir venir, Ô Héros, te voir,
C’est par toi, que le regard s’évanouit
Et que les légendes surgissent,
Chevelure des neiges écorchées,
C’est par toi qu’est rétablie la mémoire,
Jaillissant des lacs éveillés,
C’est par toi que l’on connaît,
Les récits d’une Montagne,
Fondue aux larmes bleues,
Ceignant l’imaginal, rêve des preux.
C’est par toi, des tréfonds d’une mer,
C’est par toi que la voix s’élève.
Te voir venir, Ô Héros, te voir,
Imperturbable au sort,
Ton navire glissant sur les flots d’une aurore,
Brandissant l’oriflamme de la Victoire,
Les yeux acérés par l’unique Retour,
Savamment descendus du Ciel rapproché.
J’entends les fonds marins,
Illuminés par ta lumière,
J’entends le glissement ivre,
Sur le flanc de tes frères,
Hommes, fidèles compagnons.
Le sommeil ne saurait te toucher,
Ce cœur devenu ton glaive,
La main devenue ton verbe,
L’aube devenue ton peuple.

Océan sans rivage


Contemporanéité de Platon


Blason de Le Touvet (Isère, Rhône-Alpes)

D’azur au mouton d’argent ; au chef d’or chargé de trois rencontres de bœuf de sable.



        Ma chère Mado, je ne disserterai pas sur la démocratie en mode exégétique, genre thèse-antithèse-synthèse, il y a assez de diplômés pour ce faire. Comme d'habitude, j'y vais à l'emporte-pièce, sans prendre de détours, car toutes considérations faites, la conclusion sera la même : la démocratie obéit à la loi du nombre ; or, comme dans une masse, il y a plus d'imbéciles que de gens véritablement intelligents, la déduction glisse d'elle-même... N'est-ce pas Platon qui écrit que la démocratie est la dictature de l'ignorance ? Il ajoute ceci : « La démocratie est basée sur un ensemble de mensonges si puérils qu’il doit être protégé par un système de tabous bien rigides, car sinon, même les esprits médiocres le mettraient en pièces. Son premier souci est de pénaliser le jeu libre des idées... l’individu moyen ne veut pas être libre. Il veut être en sécurité. » Voilà une pensée étonnamment, voire furieusement d'actualité !


Comment la France s'est-elle donnée des dirigeants
Qui bradent le pays et le vendent à la découpe
À ceux qui n'ont de valeur suprême que l'argent,
S'octroyant, sans nulle vergogne, les plus larges coupes ?

Car ne sont-ils pas l'expression du collectif
Qui par voie démocratique les a mis en place ?
Et si certains occupent des postes non électifs,
Ils sont rarement issus de la populace.

C'est ainsi qu'on appelle le peuple qui vote mal.
L'autre, qui vote bien, c'est le peuple populaire,
Celui qui ne manifeste jamais sa colère ;
 
Qui souvent  ne trouve à cela rien d'anormal,
Pourvu, toujours, qu'on lui promette monts et merveilles.
Vous pouvez toujours attendre qu'il se réveille !

Le Spectre à trois faces


Départements et villes de France


Cette série de cartes postales publicitaires, intitulée La France qu'il faut connaître, fut éditée par les Pastilles Valda * en 1910. Chaque carte illustre un département français de l'époque par ses monuments les plus remarquables ou emblématiques, avec mention des villes les plus importantes. Le blason de la préfecture vient compléter le tout.

Héraldique britannique : armoiries des boroughs (1)



Au Royaume-Uni, un borough désigne une subdivision administrative correspondant à l'arrondissement. Cette série de 46 chromos publicitaires de 1905 nous en donnent les armoiries : Ashton-under-Lyne, Barnsley (Yorkshire), Bradford, Barnsley, Burslem, Bury, Channel Islands, Chatham, Chesterfield, Colchester, Darlington, Devonport, Dudley, Ealing (Middlesex), Eastbourne, Gravesend, Hanley, Harrogate, Huddersfiled, Keighley, King's Lynn, Lancashire, Launceston (Cornwall), Leamington, Leigh (Lancashire), Lincoln, Luton, Maidstone, Mansfield, Middlesbrough, Peterborough, Rochdale, Rotherham, Schmethwick, South Shields, Stalybridge, Stockport, Stratford-Upon-Avon, Swindon, Tiverton, Tunbridge Wells, Wakefield, Walsall, Warrington, West Bromwich, West Ham (East London) et Wolverhampton.
 

mardi 11 janvier 2022

Radio Londres (12)



Ici Radio Londres.
Des non injectés parlent aux injectés.
Éteignez vos télés, allumez vos cerveaux.
Donnez tort à De Gaulle : vous n'êtes plus des veaux.

Marcel, n'oublie pas ta troisième fléchette
Sinon on va te sonner la clochette.

Tu veux bouère un ch'tit canon au bistrot ?
Alors crois m'en, ne tarde pas trop !

Tu crois qu'il faut protéger les autres ?
Alors soit du venin un bon apôtre !

Je sais bien que tu avales leur salade
Et que tu trembles d'en être malade.

Mais nul ne te force d'être un imbécile
Qui tient la doxa pour un évangile.

Toi qui croyais en une démocratie
Et qui te retrouves en ploutocratie,

Tu n'es pas, crois m'en, sorti de l'auberge.
Ne t'étonne pas si l'on te passe les verges

Car avoue que tu ne l'as pas volé.
Aussi ne suis-je pas pour toi désolé,

D'autant que tu continues à rêver,
Ce pourquoi les choses sont à s'aggraver.

Pauvre Gaulois réfractaire, si brailleur,
Jamais où on l'attend, toujours ailleurs !

Alors reprends-toi, il est plus que temps !
L'Histoire te donne rendez-vous au printemps. 
 
Le Spectre à trois faces
 
 

lundi 10 janvier 2022

L'Alphabet de Grasset

 

Eugène Grasset, qui a déjà fait l'objet d'un billet sur ce blog, avait illustré les en-têtes des lettres du dictionnaire Larousse pour tous de 1910. Les illustrations n'ont à proprement parlé aucun rapport avec la lettre mais mettent en image, dans le style art nouveau et tout en finesse, les sciences, les techniques, les activités humaines, les saisons, les mois, les éléments...

Paris ne vaut plus même une messe


Blason de Dolná Ždaňa (Slovaquie)
 

Qu'ai-je à faire d'aller boire un café en terrasse ?
Foin des restaurants, cinémas et théâtres
Et de tous ces lieux où l'on vous demande un pass !
Tout m'y paraîtrait insipide et saumâtre.

Qu'ont-ils donc à vouloir me suivre à la trace ?
Leur république, devenue bien acariâtre,
Se propose ainsi de me prendre dans sa nasse ?
Suis-je un mouton bêlant suivant d'obscurs pâtres ?

C'est pour nous protéger, prétendent ces hypocrites,
Eux qui sacrifient tout aux intérêts juteux
Et qui nous taxent le moindre bien dont on hérite.

Depuis quand des gens qui ont plein d'affaires aux fesses
Seraient-ils devenus tout à coup vertueux ?
Pauvre Henri, Paris ne vaut plus même une messe ! *

Le Spectre à trois faces



* Allusion au roi Henri IV qui, pour pouvoir diriger le royaume de France, abjure le protestantisme, lors d'une cérémonie religieuse à la basilique de Saint-Denis le 25 juillet 1593, pour se convertir au catholicisme, déclarant alors : « Paris vaut bien une messe » !

Petite réflexion sur le conformisme

  

Blason de la famille Rumilly-en-Cambrésis


      La question n'est pas de savoir quand les gens se réveilleront mais s'ils en ont encore les capacités. Sans même parler de cette sensibilité supérieure qu'est l'intuition, beaucoup semblent n'avoir même plus le simple instinct qui les avertirait du danger. C'est comme si quelque chose en eux était scellé. Comment expliquer, sinon, le degré de docilité auquel ils sont parvenus face à l'incohérence de ce que les pouvoirs publics, relayés par les médias subventionnés, leur infligent, parfois de manière brutale et assez grossière, il faut bien le dire. Soit nous sommes face à une naïveté qui, eu égard aux moyens d'information actuels, confine à l'ignorance coupable, soit au déni du réel et du bon sens, inspiré par la peur de « n'en être plus », soit à une adhésion clairement assumée au nouvel ordre qui cherche à se mettre en place et à s'imposer à tous.

         Sans doute les plus gras prébendiers du système se retrouveront-ils surtout dans les deux dernières catégories, la masse appartenant à la première, dont nous savons qu'elle penche toujours du côté du plus fort car elle est conformiste par nature, abstraction faite de toute autre considération que celle de sa survie biologique et sociale. Pour cette sécurité, même précaire, elle est prête à toutes les renonciations, y compris à celle de ses libertés fondamentales. Et c'est là que le conformisme docile chute dans la servitude volontaire et donc dans la complicité tacite.

Paris à la Belle Époque (3)

 

 
Ces cartes postales anciennes, signées Bognard et éditées par la Maison "Aux Travailleurs" du Boulevard Voltaire, mettent en image une quinzaine de mairies d'arrondissements.
 

Paris à la Belle Époque (2)

 

 
Le Paris de la Belle Époque vu à travers quelques chromolithographies éditées, notamment, par le Bon Marché.
 

Scènes de la vie parisienne à la Belle Époque

 


Dix chromolithographies signées A. Farradesche qui illustrent autant de scènes de rue typiques d'une époque révolue. Révolue ? Pas si sûr... Paris est une ville surprenante à bien des égards. Et pour qui s'y promène avec l'obturateur grand ouvert et l'esprit en éveil, il n'est pas rare d'y entrevoir des personnages -que je qualifie, de manière un peu générique, de balzaciens- semblant sortir d'un autre temps par on ne sait trop quelle fissure spatio-temporelle. Paris est une ville gigogne.

Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n'en connaîtrez jamais la profondeur. Parcourez-le, décrivez-le : quelque soin que vous mettiez à le parcourir, à le décrire ; quelques nombreux et intéressés que soient les explorateurs de cette mer, il s'y rencontrera toujours un lieu vierge, un antre inconnu, des fleurs, des perles, des monstres, quelque chose d'inouï, oublié par les plongeurs littéraires.
Honoré de Balzac, Le Père Goriot (1842)
 

dimanche 9 janvier 2022

Gandalf ou Saruman

 

Blason du Rohan (selon Tolkien, Le Seigneur des Anneaux)
 

      Ma chère Mado, une amie eut un jour ce propos métaphorique un peu fort, certes, mais qui s'avère être aujourd'hui d'une pertinence aiguë, tant la réalité a dépassé la fiction : « C'est comme si l'on avait planté une paille dans le cerveau des gens pour le leur aspirer. » Le résultat, nous l'avons devant les yeux et il nous saute à la figure : la matière grise se fait de plus en plus rare, y compris (et peut-être même surtout) chez les diplômés et les prétendues élites (qui se délitent) et l'intelligence (tu sais, cette capacité à établir des liens) n'a plus droit de cité.

     Sache tout de même que je ne prends aucun plaisir à écrire ces choses, mais les temps que nous vivons ne se prêtent plus à la concession. Chacun est sommé de choisir son camp et de rallier sa bannière : c'est Gandalf ou Saruman. Le règne du binaire amène aussi à cela. Mais a-t-on bien compris Tolkien ? J'en doute pour la plupart qui n'ont vu là qu'une simple histoire fantastique, sans faire un lien quelconque avec la réalité qu'ils traversent.


Si n'étaient les médias, l'on ne s'apercevrait
De rien et tout le monde vivrait comme de coutume.
Le blé s'empêche-t-il de croître d'un peu d'ivraie ?
Et transforme-t-on en peste ce qui n'est qu'un gros rhume ?

L'on prend pour tonnerre un roulement de tambour !
Il n'y a là-dedans aucune once de raison
Et l'on tiendrait la chose pour un gros calembour
Si n'étaient derrière cela d'obscures raisons.

Faut-il sortir de Saint-Cyr pour le comprendre ?
Où donc est passé le vieux et simple bon sens ?
L'Histoire n'est-elle donc plus rien à nous apprendre ?

Est-il encore permis de se poser des questions ?
A-t-on encore le droit à un peu d'intelligence ?
Ou doit-on gober tout jusqu'à l'indigestion ?

Le Spectre à trois faces


samedi 8 janvier 2022

Ingéniosité du castor

 

  Blason de Bobrovček (Slovaquie)


En matière d'amont et d'aval, les castors
En savent tout de même un brin et bien davantage,
N'ayant besoin, ce nous semble, d'aucun mentor.
De leur ingéniosité attestent leurs barrages.

Ce sont, au demeurant, d'excellents bûcherons
Car aucun arbre par eux choisi ne résiste
À leurs dents plus dures que l'acier du forgeron.
Aussi n'ont-ils pas à courir chez le dentiste.

Dans un ordre bien huilé, leur travail d'équipe
Est un modèle du genre et force l'admiration ;
Plus d'un naturaliste en fit la narration.*

Nul besoin, pour leurs constructions, de prototype ;
La science est infuse, le savoir-faire éprouvé.
Essayez d'en faire autant, si vous le pouvez.

Marc

 

* Buffon (1707-1788), Histoire naturelle

 

Lire aussi

  Paroles de castor             L'Ours et le Castor


Le castor en héraldique

 
Blason de Biberstein (Argovie, Suisse)

Pauvre France

 

Pauvre France, qui fut longtemps un phare éclairant,
N'est guère plus, nous le voyons bien, qu'une pâle lanterne
Dont la lumière vacillante égare les errants.
Des splendeurs d'antan ne restent que des éclats ternes.

Même à travers ses mémoires feintes, elle tourne le dos
À ceux qui mordirent la boue des champs de bataille
Et se veut sur son passé tirer le rideau,
Lors que sa chronologie a subi maintes tailles.

La devise des frontons n'est plus que vaine posture,
N'ayant jamais été qu'une fragile ossature.
Le pays est gisant sur l'étal des banquiers

Pour lesquels l'argent est l'unique loi souveraine.
Les pantins politiques qu'ils envoient dans l'arène
Sont en farces et attrapes leurs meilleurs boutiquiers.

Marc

jeudi 6 janvier 2022

Trois lunes et trois étoiles


Blason de la famille bretonne de Cado


Trois lunes et trois étoiles, chacune allumée dans un ciel noir. Trois lunes et trois étoiles, suivirent le ciel d’une montagne, parcoururent l’étrangeté d’un désert, les épanouissantes joies hivernales, les grains de poussière sous les pas, les ruisseaux d’une Dame. Trois lunes et trois étoiles gravirent les champs d’un espace mémorable, puis exécutèrent une ronde parsemée de florissantes allusions. Le cœur de la Dame fit un bond et sous un palmier resplendissant, les mots furent une douce oraison. Chaque présent avait la beauté des lunes, la beauté des étoiles. La glorieuse remembrance de la solitude quand le cœur devient le ruisseau d’un Diamant, l’union exaltée du moment de vérité. En ce tréfonds, l’éclosion de l’âme, les effervescentes théophanies de notre épopée. Trois lunes et trois étoiles, et des réjouissances tel que le monde tremble de nouveau, jusqu’aux confins des terres, à l’isthme du renouveau, lors que les Jades de notre Épousée mariale ont les couleurs nobles de Ta Respiration.

Océan sans rivage

L'Histoire par l'image : peuples de l'Antiquité

 

 
Un petit tour d'horizon vers quelques peuples de l'Antiquité qui ont jalonné l'Histoire, illustrés par des chromolithographies de la Belle-Époque : les Babyloniens, les Hébreux, les Phéniciens, les Crétois, les Étrusques, les Nabatéens, les Scythes et les Incas.
 

Deux compères poissons



Blason de Rybné (Tchéquie)


Deux vieux poissons d'eau douce décidèrent de s'allier,
Malgré qu'ils fussent plutôt solitaires par nature.
« Le brochet n'est pas rare dans la rivière Allier,
Ni le pêcheur qui nous verrait bien en friture.

Lors, compère, veillons à demeurer ensemble,
D'autant plus qu'aucun n'est de l'autre le rival.
Nul danger ne nous surprendra, ce me semble,
Si je me tourne vers l'amont et toi vers l'aval.

Tel Janus, nous verrons l'arrière et le devant.
Le poisson est plutôt intuitif par nature
Et perçoit chaque onde dont il a une claire lecture.


Nous sentirons de loin le danger arrivant
Et échapperons à l'intention prédatrice
Autant qu'à la canne à pêche mystificatrice. »
 

*   *   *

 

Cette histoire n'est pas en soi extraordinaire.
Elle est, on l'aura compris, une allégorie
Pour cette basse époque où règne l'âme mercenaire
Et où resurgissent les plus funestes théories.

Il s'agit donc de redoubler de vigilance.
L'Histoire se rappelle à notre bon souvenir ;
Le pire, à nouveau, se retrouve sur la balance
Et nous voyons combien il cherche à advenir.

L'esprit diverti a battu la campagne
Et voit s'écrouler ses châteaux en Espagne.
Mais de plus belle, il est à poursuivre son rêve.

Sa fausse ivresse le précipite dans l'hystérie
Puisque seule la folie lui tient lieu d'égérie.
Dans ce compte à rebours, il n'y aura nulle trêve.
 
Marc