Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

lundi 30 septembre 2019

De la poésie


Blason de Vnukovo (Russie)


La poésie invite à la contemplation ;
Le regard s'ouvre ; nous entrons dans la présence.
Mais c'est bien davantage qu'une simple attention :
Un arrêt, sur le cours même de l'impermanence.

L'instant qui s'offre est une graine d’Éternité.
Ralentir, s'arrêter... une œuvre subversive
Qui pose la qualité contre la quantité
Mais qui, plus que tout, retient la main compulsive.

Nous ne parlons pas de l'écriture posturale
Dont se drape l'ego en son ivresse orbitale
Et qui ne donne pas l'ombre d'un enchantement,

Mais de celle qui trempe sa plume dans l'encre profonde ;
Où le rêve se fait chair d'une âme qui le féconde :
Où chaque mot est tel que paraît son vêtement.

L'Abbé Théophile

Promenade florale


Illustrations de Cicely Mary Barker (1895-1973)


Promenade florale, plus qu'une simple flânerie
Au jardin des plantes ou en pays horticole,
S'offre comme une traversée du royaume de Féerie
Pour ouïr le doux murmure qui monte des corolles.

Ici, l'âme aimante reçoit le plus suave accueil
Et poursuit, d'un pas léger, un itinéraire
Dont chaque étape écrira la page d'un recueil
Que l'on feuillettera comme un abécédaire.

Chemin de fleurs qui s'enlumine de mille couleurs ;
Chemin d'ailleurs qui s'enivre de mille senteurs,
Quand l'air éthéré frémit d'une étrange présence

Qui parfois vous frôle, à peine un effleurement.
Peut-être une fée vêtue de brise ? Sûrement.
Il est une vie secrète derrière les apparences.

Marc


Promenade florale
Le recueil d'Océan sans rivage

Boltonia




Efflorescence au-dessus des prés,
Quand le jardin veut s’évanouir,
Des semences d’automne au soupir,
De nouveau comme un souffle d’été.

Je t’ai surpris ; tu m’as toujours parlé.
Quand l’hirondelle t’effleure, tu viens.
Ton sourire parfume ce matin,
Des paysages qui vont parler.

*  *  *

Dans le langage des fleurs, le Boltonia (Boltonie) symbolise la fidélité du sentiment.

Fleur qui dit : J’ai confiance dans la pureté de ton cœur.
 
 
 

dimanche 29 septembre 2019

À la Saint-Michel


Blason de Iklin (Malte)


Dicton : quand les hirondelles voient la Saint-Michel
L'hiver s'annonce tardif et ne vient qu'à Noël.
Un autre dit : pluie de Saint-Michel sans orage
Et c'est le casd'un doux hiver est le présage.

Nous fêterons donc encore Noël au balcon
Et sans doute – ce qu'à Dieu ne plaise – Pâques au tison.
L'on dira que les dérangements climatiques
Faussent les donnes et compromettent toute vue synoptique,

Du moins de la nouvelle lune jusqu'à la pleine lune,
Qui sont les deux phases à déterminer le temps.
Les prédictions sont toujours fiables, pourtant,

Malgré que la nature subisse tant d'infortune.
Mais je la crois beaucoup plus forte qu'il y paraît,
Se pouvant de ce monde tout balayer d'un trait.

Marc

Agapanthe




En se penchant, de bleu drapé,
L’Agapanthe cherche une allée,
Douce, sans être insistante,
Sa volupté côtoie l’âme chatoyante.

Que risques-tu sous ces ombrages,
Quand s’éveille l’âme d’azur,
Tantôt, la pluie devient murmure.
Devine-t-elle ton vagabondage ?
*  *  *

Agapanthe provient du grec Agapaô signifiant “amour”, et anthos, qui signifie “fleur”. L’Agapanthe est donc la fleur qui symbolise l’amour.

Fleur qui dit : je me réjouis de ta présence

Océan sans rivage

Régression


Blason de Powiat otwocki (Mazovie, Pologne)


Après avoir partout censuré la parole,
“Ils” veulent désormais l'appliquer à la pensée.
C'est là le fait d'un système à cran, qui s'affole
Et que nous découvrons chaque jour plus insensé.

Aussi cherche-t-il à étendre son empire
Dans tous les domaines ; rien ne doit lui échapper,
Serait-ce au prix d'une humanité qui expire
Et dont les dernières libertés sont égrappées.

Pendant ce temps, Homo festivus fait la fête,
La recherche du plaisir étant son unique quête.
Quand il tient forum sur les terrasses de café,

C'est pour tripoter sa téléphonique prothèse,
Butinant partout, sans faire de rien la synthèse,*
Et s'indifférant des ambiantes autodafés.

L'Abbé Théophile



* Car se moquant autant de la thèse que de l'antithèse, mais étant lui-même la synthèse des facteurs exogènes et endogènes de l'idéal consumériste et festif.

Le Renard et l'Ours


Blason de Bassins (Vaudois, Suisse)


Le renard et l'ours sont en ces bois des compères,
N'étant pas, pour trouver leur pitance, des rivaux ;
Jamais ils ne se querellent, les deux font la paire ;
Chacun reste à sa place, chacun à son niveau.

Ils aiment écouter l'oiseau chanter sur la branche
Et d'une vieille fontaine le doux clapotis de l'eau ;
Ils s'y retrouvent une fois par semaine, le dimanche ;
L'endroit est peu fréquenté, c'est comme un îlot.

Il est ainsi, au cœur des forêts, des clairières
Où le randonneur à pied ne s'aventure guère
Car préférant marcher sur les sentiers battus.

Nos amis ne s'en plaignent pas, bien au contraire,
Car mieux vaut, de la vue des hommes, toujours s'abstraire.
On s'entend là-dessus, la chose fut débattue.

Marc


samedi 28 septembre 2019

Dieu de l'enfance



Blason de Pucov (Slovaquie)


L'une des meilleures choses que j'ai apprise en ce monde,
C'est d'être un passant. Il m'a fallu du temps
Avant que ma résistance obstinée ne fonde.
J'ai appris ce que je savais déjà, pourtant.

« Tout ça pour retrouver le Dieu de mon Enfance ! »
Je repense souvent à ces mots, ces derniers temps
Car ce Dieu est aussi Celui de l'Innocence,
Celle qui fait marcher pèlerins et pénitents

Sur les chemins de la Divine Miséricorde.
Mais nul ne s'en retourne sans devoir remonter,
Ni ne progresse sans épreuves à surmonter.

À Saint-Sulpice, où nous nous ceignîmes de la corde,
Nous franchîmes la Porte pour un aller sans retour
Car déjà de ce monde s'estompaient les contours.

Marc


Se lit aussi sur La Profondeur

Le petit Semainier - Cycle 34


Blason de Viljandi (Estonie)


Dimanche

De transparentes sueurs,
Du charme et du grand labeur,
Des poussières qui ne meurent,
Ce sera encore oui à la Nuit.


Lundi

L’Être recherche le vivant ;
Mille combats te mènent à l’or pur.
Écoute, il ne fait pas semblant.
Dans Ses Bras, il est une Vêture.


Mardi

Petite sœur de l’oiseau bleu,
Je t’aime encore et tantôt,
Je ne t’ai jamais tourné le dos.
C’est dans les yeux qu’il pleut.


Mercredi

Je Te remercie aujourd’hui,
Du chemin de Ta Guidance,
Et Te fais cette Révérence ;
L’instant* de bonté infinie.


* Il frémit du cœur de douceur et le soleil valse 
oblique sur les façades, juste en cet instant où j’écris. 



D’envolées, d’Amour, suzeraine,
Je Te rejoins pour l’éternité qui m’appelle,
C’est parce que je T’aime,
Que jamais je ne Te perds.

Lors que le lieu t’appelle
Il te parle et frémit un instant,
Présence qui dit au vent :
Depuis la création, je t’attends.
  



Au fil des saisons,
Tout se dissout dans le fleuve,
Lacté à l’horizon,
Pureté d’une Fleur.


Océan sans rivage


L'Almanach du Jardin

L'herbe du voisin


Blason d'Orly (Val-de-Marne, Ile-de-France)


Ce bougisme planétaire n'augure rien de bon,
C'est comme une fourmilière affolée avant l'orage ;
Comme si, dans un monde fatigué et moribond,
Des errants se cherchaient des visions d'amarrage.

Des fournées de touristes vomies au quotidien
Par des avions-bétaillères encombrant l'espace,
Resserrant les latitudes et les méridiens,
Pour jeter sur des clichés des regards fugaces.

L'herbe, dit-on, est toujours plus verte chez le voisin ;
L'on s'en va ailleurs consommer un authentique
Qu'on laisse périr chez soi-même comme peau de chagrin,

Et l'on pense se rafraîchir l’œil en changeant de lieu.
Ainsi, de l'héritage passé l'on tient boutique,
Sans renouer avec ce qu'il portait de mieux.

L'Abbé Théophile
 

L’Art du Samouraï


Emblème du clan Suwa (Japon)


Ce que m’apprit le vieil homme au bord de l’eau, assis sous un arbre, et de grâce vêtue est indicible, puisqu’il faut plus d’une vie, traverser les états multiples de l’être, pour enfin s’asseoir sous un arbre et laisser s’écouler l’eau. Il n’est pas de plus beau combat que celui que l’on mène en soi-même, et feuille à feuille, sur les pages du Livre de L’Entendement, lors que les mots s’alignent et nous enseignent, la vie devient une Corolle au Don suprême. La paix se gagne lors que des luttes, celles que l’on voit en soi, celles-ci deviennent à leur tour des clés. La clé majeure. Qui a fait de la musique reconnaît cet alignement en accord et redécouvre la musique de l’âme. D’où nous parvient, Ô passant, d’où nous vient ces sons qui dansent et que nos doigts retrouvent sans hésitation ? D’où cela vient-il lors que l’oiseau fait Sa Louange sur la plus haute branche de son cœur et que notre âme s’émerveille ? Ce que m’apprit le Samouraï prend sa source à L’Origine des effluves lors qu’un Lac miroite et se révèle. Il n’est pas de plus beau geste que de garder l’épée dans son fourreau. La noblesse du Samouraï est dans son Silence. Il marche et vous regarde même les yeux fermés car c’est son âme qui s’éveille en L’Intelligence et sa ruse est de tromper la ruse. Rien de plus. Le Samouraï ne s’en retourne jamais. Il est assis sous L’Arbre de l’observance et respire L’Eau odorée de sens. 



Une question de hauteur



Blason de Bukovec (Slovaquie)


Deux oiseaux de gueules conversèrent à la vesprée,
Jugés sur les branches maîtresses d'un marronnier d'Inde
Qui trônait, majestueux, au milieu d'un pré.
On les eût pris pour des faisanes ou même des dindes,

Si n'étaient que ces volatiles préfèrent le sol,
Sans vouloir, pour autant, les taxer d'impotence.
De l'échange, je n'ai réussi à prendre au vol
Que des mots qui pourraient me valoir la potence

S'il me prenait l'imprudence de les répéter.
Très peu de gens, d'ailleurs, les pourraient supporter.
Ce que les animaux pensent de l'espèce humaine

Ferait pousser à la plupart des cris d'orfraie,
Surtout en ces temps où toute vérité effraie.
Peut-être vous en parlerai-je la fois prochaine ? *

*  *  *

* Quoique en France, qui se prétend pays de Voltaire,
Cela est devenu quasi impossible.
À n'être plus entendu, il vaut mieux se taire
Pour ne pas servir aux hypocrites de cible.

Dans certains cas, il faut préférer le silence
Pour mieux contourner ceux qui se croient plus malins
Mais ne font que truquer les poids de la balance.
Sans doute ce propos semblera-t-il sibyllin

À qui n'en pourra saisir le sens implicite :
Contre ce système, il faut agir en amont
Car ce que de manière collective nous formons

Prend sa source en chacun ; voilà pour l'explicite. **
La vraie révolution, c'est l'esprit libéré,
Répondant de lui-même, sans plus rien transférer.

Marc



** C'est le principe même de l'égrégore, produit par la convergence des pensées qui vont toutes dans le même sens et dont l'esprit-groupe ainsi formé sur les plans subtils finit immanquablement par se cristalliser, soit sous la forme d'un événement, soit sous la forme d'un avènement, c'est-à-dire d'une personnification. Une phrase attribuée à Bossuet (donc considérée comme apocryphe) illustre bien le propos : « Dieu se rit des créatures qui déplorent les effets dont elles chérissent les causes.» (sans doute inspirée de ce passage, extrait des Œuvres complètes : « Mais Dieu se rit des prières qu'on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s'oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? quand on l'approuve et qu'on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »

L'oiseau, en général, symbolise l'âme et la liberté, non pas celle qui s'assimile aux licences de ce monde de finitude, c'est-à-dire se percevant comme sa propre fin, mais celle, justement, qui en est l'affranchissement. Sur le blason, l'arbre symbolise la connaissance et les oiseaux, l'esprit qui par elle prend de la hauteur (induisant la verticalité et l'intériorité) et donc agissant selon son âme. L'action véritable est d'abord une question d'orientation de l'esprit. C'est elle qui détermine la destination. Révolution sans révolution intérieure est un trou dans l'eau (Lanza del Vasto). Ainsi, ce qui conforte et pérennise un système, ce ne sont pas les pouvoirs en place mais l'adhérence intérieure de chaque individu. Le travail en amont consiste donc à s'en décoller.

De gueules est l'émail des oiseaux. Cette couleur combine deux symboliques : l'une, héraldique, qui veut que ceux qui la portent dans leurs armes sont obligés de secourir ceux que l’on voudrait oppresser par injustice. (Marc de Vulson de la Colombière, La Science héroïque, Paris, 1644, pp. 34-35.) ; l'autre, alchimique, qui en fait la couleur de l'aube, le combat entre la lumière et les ténèbres (l’œuvre au rouge).

vendredi 27 septembre 2019

Arbres de Grande Garabagne


Composition de l'auteur (d'après le blason de Parkano, Finlande)


La Grande Garabagne a des forêts fort belles,
Capables d’occulter la lumière du jour ;
Au cœur de la forêt sont les arbres d’amour
Qui au regard du monde offrent des fleurs nouvelles.

De telles floraisons ne sont pas éternelles
Et je peux voir les fleurs se faner tour à tour ;
Prier pour leur survie, ce n’est d’aucun secours,
Pour nous autres non plus, quand la mort nous appelle.

Les gens de Garabagne élèvent des troupeaux,
C’est pour alimenter les festins de la reine ;
Et ces gens couperont les arbres les plus beaux

Pour nourrir les fourneaux, ce n’est pas chose vaine :
Dans le bois pleureront le faune aux durs sabots
Et la dryade aussi, qui de l’arbre est marraine.

Cochonfucius

jeudi 26 septembre 2019

Il est des meules



Blason de Levoncourt (Meuse, Lorraine)


D'azur à la tête de lion arrachée d'argent, surmontée à dextre d'une meule de moulin d'or, à senestre d'une meule d'huilerie du même; au chef triangulaire cousu de gueules à l'oie volant d'argent, allumée, becquée et membrée d'or, posée en bande.


La presse écrite mainstream est illisible,
N'étant plus que l'organe de la pensée unique ;
Et la plupart des radios sont inaudibles,
Tant le bavardage y est devenu chronique.

Éteindre tout cela serait sage décision ;
Chaque oreille, chaque regard leur donne de l'oxygène.
Toutes ces officines qui jouent de dérision,
Sont pour les cerveaux des agents pathogènes.

Beaucoup l'ont déjà fait ; quant aux autres, tant pis !
Il n'en auront, à la fin, que plus de dépit.
Mais qu'à cela ne tienne, chacun fait à sa guise.

On ne prêche, au demeurant, qu'à des convertis ;
Pour le reste, rien n'accroche des esprits divertis .
Il est des meules qui broient et d'autres qui aiguisent.

L'Abbé Théophile

mercredi 25 septembre 2019

Dame Tortue


 
Composition de l'auteur (d'après le blason Kapušianske Kľačany, Slovaquie)


Dame Tortue a lu jadis de longs ouvrages,
Elle y sut dépister les plus fines erreurs ;
Elle y prit plus de temps que le lièvre coureur
N’en passe en promenade, en vadrouille, en voyage.

Comme le bœuf procède au patient labourage,
Comme creuse un dossier le digne procureur,
Comme garde son cap un robuste barreur,
Elle accomplit toujours ses petits nettoyages.

Elle goûte la prose, elle aime aussi les vers,
Elle peut se plonger dans des sujets divers
Et croit que les sonnets ne sont pas inutiles.

Mais parfois, il suffit d’un beau nuage au ciel
Ou de l’odeur sucrée des tartines de miel
Pour mettre aussitôt fin à ce labeur fertile.

Cochonfucius

Liberté ou déterminisme ?


Blason de Cochem (Rhénanie-Palatinat, Allemagne)


Qu'avons-nous donc à vouloir être reconnus
Par des personnes qui ne se connaissent pas elles-mêmes ?
L'autre ne nous augmente ou ne nous diminue
Qu'à condition de prêter foi à son barème

Dont il convient, d'ailleurs, de se bien rappeler
Qu'il n'est jamais que la mesure de sa conscience.
Celui qui veut à son image nous modeler
Se glisse, ce faisant, dans notre zone d'inconscience.

C'est ce que l'on appelle un manipulateur
Doublé, très souvent, d'un parfait simulateur.
Pourtant, il n'est que l'agent par qui se révèle

Notre manque de lumière et de lucidité*
Dont nous appartient la responsabilité.
C'est un point sur lequel les idées font querelle.**

L'Abbé Théophile


  * La lumière intérieure donne la lucidité extérieure.

** Querelle qui oppose, en résumé, deux idées : celle de la liberté intrinsèque de l'individu et donc de sa responsabilité foncière, contre celle qui affirme que l'individu serait tout entier déterminé par son milieu et la société dans laquelle il vit.