Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !
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jeudi 19 novembre 2020
mardi 17 novembre 2020
Dis moi de quoi tu rêves...
...
et je te dirai qui tu es. On rêve toujours de ce qu'on n'a pas. Et
puis, a-t-on jamais ce qu'on veut ? Et veut-on encore ce qu'on a ? Il
manque toujours quelque chose pour faire notre bonheur. Et quand nous
pensons le tenir enfin, il nous file entre les doigts. C'est un peu
comme les stars : elles font d'abord tout pour être connues et une fois qu'elles le sont trop, elles font tout pour ne l'être pas ! Toute chose comporte sa rançon. Et son poids
est toujours équivalent.
lundi 16 novembre 2020
Dans les tiroirs de nos aïeules
Quelques mots griffonnés à la hâte, des lettres longuement méditées, une petite pensée, une intention délicate, un tendre souvenir, un bonjour de quelque part... Et puis le tiroir et l'oubli... jusqu'à ce qu'un jour, une autre main, étrangère à ces choses écrites en ces temps estompés, les en retire, pour les jeter ou les fourguer à quelque revendeur de vieux papiers. Ainsi, plus d'un siècle après, les mots intimes d'une époque entrent dans le domaine public. Ce qui fut adressé à une personne en particulier est désormais livré à tous les regards. Les paroles s'envolent, les écrits restent, dit le vieux dicton. Mais les mains qui les ont tracés sont retournées en poussière depuis bien longtemps.
samedi 9 mai 2020
Mémoire de Maître Coq
Blason
de Champétières (Puy-de-Dôme, Auvergne)
D'azur,
au coq hardi d'or, à la bordure de vair.
D'entre
les gallinacés penseurs et pensifs,
Maître
Coq fut le plus réputé de l'espèce.
Même
si les poules le tinrent parfois pour un oisif,
Jamais
il n'a, auprès d'elles, péché par mollesse.
En ces temps-là, la basse-cour était bien tenue
Et
nul chant n'aurait pu mieux célébrer les aubes.
De
l'herbe toujours fraîche et du bon grain au menu
Vous
donnaient les meilleurs œufs, de par tout le globe.
Après
plusieurs voyages de par le vaste monde,
Ayant
fait de la question le tour et la ronde,
Maître
Coq rencontra Gente Poule en chemin
Et
tous deux décidèrent de faire une longue retraite.
Il
n'est pas jusqu'au fermier qui ne les regrette.
Mais
qui sait ? Peut-être reviendront-ils demain ?
Marc
ainsi que
mardi 18 juin 2019
Hac itur ad astra
Armoiries d'Aracena (Andalousie, Espagne)
Il nous faut pour
réapprendre beaucoup de silence,
Surtout désapprendre ;
nous défaire de nos acquis.
Il me faut du temps ;
ce qu'il me reste aussi de vie.
Je médite sur ce monde,
de même sur la conscience.
Les liens de l'esprit et
ceux de l'âme nous conduisent
À
ne pas manquer ce qui véritablement nous unit,
À
sonder nos corps, puis ces jours qui s'amenuisent.
Paix, amour, constance,
tel est ce qui en nous survit.
Malheur à l'indolence et
aussi à la négligence !
Nous oublions que nous ne
sommes que des passants,
Lors même que nous sommes
à cette vie si peu présents.
Nos passions sont à
révéler notre errance ;
Mais il n'est jamais trop
tard pour nous raviser,
Puis regarder la mort sans
en être troublés.
Marie-Louise
Hac itur ad astra : « Par ce chemin, l'on s'élève vers les étoiles. »
lundi 8 octobre 2018
Présence du chemin des étoiles
Drapeau de Impilakhtinskoe (Carélie, Russie)
Dame Océane, sans rivage autant qu'aux cent rivages,
Qui vous tenez droite aux confluences des courants
De la Tradition et dites : Il est mille visages
Mais Un Seul Regard en cet infini mouvant
Du Déjà-Accompli et du Tout-Possible.
Je me veux faire de cette pensée mon viatique.
Ces mots, qui viennent se poser sur l'Indicible,
Sont à devancer, je crois, toute vision quantique.
Il est une âme qui marche pieds nus sur le sentier,
Lors que la voie est un périple tout entier.
Car il est un savoir qui est pure con-Naissance,
Dont l'accès est fermé aux trop-intelligents
Et à ceux qui n'ont que leur ego pour régent.
Il est une porte qui ne se franchit qu'en conscience.
Marie-Louise
Se lit aussi sur Naissance et connaissance
De la Tradition et dites : Il est mille visages
Mais Un Seul Regard en cet infini mouvant
Du Déjà-Accompli et du Tout-Possible.
Je me veux faire de cette pensée mon viatique.
Ces mots, qui viennent se poser sur l'Indicible,
Sont à devancer, je crois, toute vision quantique.
Il est une âme qui marche pieds nus sur le sentier,
Lors que la voie est un périple tout entier.
Car il est un savoir qui est pure con-Naissance,
Dont l'accès est fermé aux trop-intelligents
Et à ceux qui n'ont que leur ego pour régent.
Il est une porte qui ne se franchit qu'en conscience.
Marie-Louise
Se lit aussi sur Naissance et connaissance
samedi 3 mars 2018
Surdité
Blason de Niederspier (Thuringe, Allemagne)
L'on a beaucoup à apprendre de l'autre, sans doute.
Las ! nous sommes peu à le vraiment réaliser.
Quand même nous serions en une réelle écoute,
Chaque jour apporte une nouvelle avisée.
Certes, l'on croit que le monde s'arrête à nos pieds.
Nous ne sommes pas les premiers à comprendre,
En cette vie, que nous avons tant à étudier.
C'est aujourd'hui même qu'elle est à nous apprendre.
Le cœur se réveille chaque jour, qui peut l'empêcher ?
Certes, nous faisons les fiers et pensons sans détours
Que tout se fige ; puis nous vivons retranchés.
La lumière nous heurte. Quoi ? Demeurer en plein jour
Aveugles, choisir de tout oublier, tout ignorer ?
A quoi nous servirait d'être en cette surdité !
Marie-Louise
Blason de Horrheim (Bade-Wurtemberg, Allemagne)
vendredi 2 mars 2018
Aparté
À Marie-Louise
Blason de Haligovce (Slovaquie)
Bien des secondes qui ont filé sur les bords de l'eau doucereuse de pensées. Bien des matins qui se sont éveillés encore de nos brumes. Nous voici en cet accord juvénile de notre amitié, et pourtant, sur les coteaux, là où les moulins laissent des traces éventés des siècles passés, je suis allée te rencontrer, te saluer, et te raconter cette épopée du temps qui ne jamais s'achève. En ton étonnement qui est ton propre émoi, nos cœurs s'unissent en ce silence. Que de nuits passées à nous apprendre et à sentir les délicatesses de l'hiver rayonnant. L'Âme s'éprouve par maintes tendresses et s'unifie des aspirations réelles de sincérité. Nous avons marché. Nous avons cueilli les fleurs de nos réalités, celles que nous semons de nos luttes et de nos prouesses. En ces mots, le cœur est lumière et passerelle de Beauté. L'Amie, je tiens la main de ton cœur juteux et des heures à nous tailler le chemin d'une concrétude. Tu as ouvert larges ces bras, et je m'y suis reposée sans hésiter. Il s'offre en notre rencontre les mots fluviaux de cette douceur. Nous ne nous sommes point vraiment rencontrées, mais plutôt retrouvées, comme ne nous étant jamais séparées. En ce Temps de La Verticale, tout s'élève et tout se reconnaît.
Océan sans rivage
Vivre
Blason de la Chapelle-Glain (Loire-Atlantique, Pays de la Loire)
Écartelé d'azur et de gueules : au premier, à un épi de blé ; au deuxième, à un moulin à vent ; au troisième, à une roue dentée ; au quatrième, au chevron engrêlé, tous d'or ; sur le tout de sinople à la foi d'argent.
Ceux qui disent vouloir bien profiter de la vie
N'en ont très souvent qu'une conception réductrice :
S'amuser, donner libre cours à ses envies ;
Idéalement, vivre selon ses caprices.
Beaucoup n'ont ainsi qu'une approche très égotique
De l'existence, s'intéressant peu aux autres,
Sinon dans les limites de leurs petites pratiques ;
Nouant des contacts sans faire de vraies rencontres.
Vivre, c'est ouvrir sa curiosité au monde,
Pénétrer en profondeur, entrer dans la ronde ;
Vivre, c'est simplement prendre le temps d'être ;
Regarder, écouter, entrer dans la présence
D'un lieu et d'un instant, en boire toute la substance ;
S'étonner, apprendre, connaître, renaître.
Marie-Louise
N'en ont très souvent qu'une conception réductrice :
S'amuser, donner libre cours à ses envies ;
Idéalement, vivre selon ses caprices.
Beaucoup n'ont ainsi qu'une approche très égotique
De l'existence, s'intéressant peu aux autres,
Sinon dans les limites de leurs petites pratiques ;
Nouant des contacts sans faire de vraies rencontres.
Vivre, c'est ouvrir sa curiosité au monde,
Pénétrer en profondeur, entrer dans la ronde ;
Vivre, c'est simplement prendre le temps d'être ;
Regarder, écouter, entrer dans la présence
D'un lieu et d'un instant, en boire toute la substance ;
S'étonner, apprendre, connaître, renaître.
Marie-Louise
samedi 17 février 2018
La Geste de Jeanne ou l'épopée d'une Pucelle
L'épopée de Jeanne d'Arc court du village de Domrémy en Lorraine, où elle aurait, dit-on, gardé les moutons, à la ville de Rouen en Normandie, où elle aurait, dit-on, été brûlée vive sur un bûcher, en passant par Vaucouleurs, Chinon, Orléans, Paris et Compiègne. Les controverses que ce personnage remarquable ont suscitées (et suscitent encore) appartiennent aux historiens. Mais le poète lira dans cette épopée guerrière les archétypes et les allégories d'un cheminement intérieur. Aux uns l'histoire linéaire, aux autres l'histoire verticale.
Ci-contre, blason du comté de Lugnes (Canton des Grisons, Suisse)
Ci-contre, blason du comté de Lugnes (Canton des Grisons, Suisse)
Glorieuse Verticalité
Blason de Jeanne d'Arc (1412-1431)
En cette Ouverture Céleste
Lors que L'Amour est Azur
En ce Royaume manifeste
L’Élan est de Grâce Pure
Lors que l'innocence clame
Les effets d'une Lumière
Recueillant en cette fine lame
Force et vigueur du Mystère
L'enfant en sa prairie solitaire
Courbe l'échine et même s'incline
Lors que jaillissent les paroles sibyllines
En ton intime, et tu voudrais taire
L'injonction Divine, même la fuir
Tremblant, est ton émoi en cet Expir
Pucelle, te voici Noble Guerrière
Brandissant L’Épée de Lumière
En ce Ciel drapé d'une Couronne
Deux anges que configurent deux Lys
En ce combat digne qui se donne
Te sont sainte protection en ta nuit
Lueur de L'Âme en sa pleine Vie
L’Étendard de ta fraîche croyance
Flotte encore au dessus de ton armure
Tu es en ta simplicité, Vaillante Présence
Si Le Roi est à couronner, tu en es Sa Parure
Étincelant ton Bouclier que revêt L'Armoirie
Au fil du Temps, en cette Glorieuse Verticalité
L’Épée est Le Lien éternel de notre Vérité
Le bûcher a épargné ton petit cœur
D'Amour intense et de pieuses ferveurs
En lui, s'est imprimé ta Sainte Réalité
Or, ta faiblesse est ton entière humanité
Et Le Roi Magnifié, Lui, t'a pardonné.
Les voix
Blason d'étendard de Jeanne d'Arc
Jeanne allait au combat sur sa blanche cavale.
Il fallut traverser une noire forêt.
Des guerriers un peu fous et des prêtres discrets
Ont formé autour d’elle une escorte loyale.
On entendit au loin sonner la cathédrale.
Aussitôt le vaillant seigneur Gilles de Rais
A mis dans le sous-bois sa monture à l’arrêt.
Il pose une question d’une voix sépulcrale :
Jeanne, en ce même instant, un ange parle-t-il ?
Il se moque, le preux, le plaisant, le subtil,
Des transcendantes voix parlant à la bergère.
Jeanne dit : Compagnon, ici c’est Dieu qui parle,
Comme en un futur siècle à un autre grand Charles.
Par anticipation je suis son héritière.
Des guerriers un peu fous et des prêtres discrets
Ont formé autour d’elle une escorte loyale.
On entendit au loin sonner la cathédrale.
Aussitôt le vaillant seigneur Gilles de Rais
A mis dans le sous-bois sa monture à l’arrêt.
Il pose une question d’une voix sépulcrale :
Jeanne, en ce même instant, un ange parle-t-il ?
Il se moque, le preux, le plaisant, le subtil,
Des transcendantes voix parlant à la bergère.
Jeanne dit : Compagnon, ici c’est Dieu qui parle,
Comme en un futur siècle à un autre grand Charles.
Par anticipation je suis son héritière.
Le grand Charles
Blason de Chinon (Indre-et-Loire, Centre-Val de Loire)
Jeanne affronta l’Anglais tout un jour de juillet,
Qui à la fin du jour de partout s’enfuyait.
Or, s’étant endormie, elle vit, sans armure,
Un chevalier français à la haute stature
Qui d’une main sur elle, en douceur, s’appuyait,
Tout en lui demandant si point ne l’ennuyait.
Jeanne qui lui trouvait une bien noble allure
Le pria de narrer sa dernière aventure.
Charles, précisa-t-il, est le nom que je porte.
Avant que les Anglais du malheur ne la sortent,
La patrie en mon temps bien des maux a souffert.
Jeanne, un peu incrédule, écoute le grand Charles
Et songe à ce qu’il dit. Puis d’autre chose ils parlent,
C’est de guerre et de paix, du ciel et de l’enfer.
Qui à la fin du jour de partout s’enfuyait.
Or, s’étant endormie, elle vit, sans armure,
Un chevalier français à la haute stature
Qui d’une main sur elle, en douceur, s’appuyait,
Tout en lui demandant si point ne l’ennuyait.
Jeanne qui lui trouvait une bien noble allure
Le pria de narrer sa dernière aventure.
Charles, précisa-t-il, est le nom que je porte.
Avant que les Anglais du malheur ne la sortent,
La patrie en mon temps bien des maux a souffert.
Jeanne, un peu incrédule, écoute le grand Charles
Et songe à ce qu’il dit. Puis d’autre chose ils parlent,
C’est de guerre et de paix, du ciel et de l’enfer.
Cendres de Jeanne
Blason de Rouen (Seine-Maritime, Normandie)
Lorraine aux vignes d’or où l’oiseau vole bas,
Où le fruit et la fleur séduisent les abeilles,
Où le vin met au coeur de l’homme des merveilles,
Lorraine vient de perdre un sinistre combat.
Le sombre tribunal d’opprobre la frappa
Pour avoir remporté victoires nonpareilles.
Tant de jours d’argutie et tant de nuits de veille ;
On en vient au verdict : elle ne vivra pas.
Église, qu’as-tu fait de ton humble servante ?
Pourquoi l’as-tu plongée en mortelle épouvante ?
Pourquoi, de ton enfer, veux-tu l’effaroucher ?
Le bourreau, cependant, est fort heureux de vivre,
Lui qui travaille mieux quand il est un peu ivre,
Et rêve en balayant les cendres du bûcher.
La chanson de Jeanne
Pendant ma combustion, je devins impassible,
Je ne me sentis plus rôtir dans la chaleur.
Qu’un évêque criard m’eût ce jour eue pour cible
Ne fut rien quand du ciel j’ai rejoint la couleur.
Plus ne chevaucherai en guerrier équipage
Pour tuer des manants ou des barons anglais.
Quand avec la chaleur ont fini ces tapages,
La Seine me laissa descendre où je voulais.
L’eau de Seine a rejoint celle de la marée.
Mon coeur redevient sourd, mon simple coeur d’enfant.
J’oublie cette bataille hier par moi démarrée,
J’oublie mon étendard et mon roi triomphant.
J’oublie aussi tout fief qui n’est pas maritime.
Les angéliques voix sonneront sur les flots,
Et mes prochains combats n’auront pas de victimes.
Les terrestres soldats me paraissent falots.
La profondeur des flots est ma retraite sûre,
Plus douce infiniment qu’une boîte en sapin.
Elle est loin, la prison avec ses vomissures,
Et nul geôlier sur moi ne met plus le grappin.
Aux archanges divins je dédie ce poème.
Qu’ils en versent les mots dans leur coeur lactescent
Et leur esprit d’azur vert, où, flottaison blême
Et ravie, un désir lascif parfois descend.
Car un archange aussi a besoin du délire,
S’il va planant sous les rutilements du jour,
S’il s’enivre d’alcool pour éveiller sa lyre,
Et s’il songe aux rousseurs amères de l’amour.
Ses larmes jaillissant formeront une trombe,
Mais son chagrin jamais ne dure jusqu’au soir :
Il est consolé par le peuple des colombes,
C’est du moins la vision que mon âme a cru voir.
J’ai vu l’archange atteint par le pinard mystique
Dont vacillait soudain le regard violet,
Envahi du remords d’un drame très antique
Et partant se coucher sans fermer les volets.
Par une absinthe verte il eut l’âme éblouie,
Vapeur brûlant dans sa cervelle avec lenteur,
Des galettes ayant des fèves inouïes,
Et les copains buvant des litres de planteur.
Sous l’effet des boissons disant des vacheries,
Ils ont tenu parfois des discours agressifs,
Sans permettre à l’esprit fumeux des otaries
De décrypter pourtant leurs jeux de mots poussifs.
(…)
Archange dont le corps était jadis de braise
Et qui est maintenant ce pauvre insecte brun
Qui rampe sous les lits et qu’on nomme punaise
En raison, semble-t-il, de son mauvais parfum.
(…)
Je ne crains plus le feu ni aucun coup de lame,
Mais j’ai peur de rester comme dans du coton.
Pourquoi à mon orgueil a-t-il fallu ces flammes ?
J’aurais dû épouser un vieux marin breton.
Je ne me sentis plus rôtir dans la chaleur.
Qu’un évêque criard m’eût ce jour eue pour cible
Ne fut rien quand du ciel j’ai rejoint la couleur.
Plus ne chevaucherai en guerrier équipage
Pour tuer des manants ou des barons anglais.
Quand avec la chaleur ont fini ces tapages,
La Seine me laissa descendre où je voulais.
L’eau de Seine a rejoint celle de la marée.
Mon coeur redevient sourd, mon simple coeur d’enfant.
J’oublie cette bataille hier par moi démarrée,
J’oublie mon étendard et mon roi triomphant.
J’oublie aussi tout fief qui n’est pas maritime.
Les angéliques voix sonneront sur les flots,
Et mes prochains combats n’auront pas de victimes.
Les terrestres soldats me paraissent falots.
La profondeur des flots est ma retraite sûre,
Plus douce infiniment qu’une boîte en sapin.
Elle est loin, la prison avec ses vomissures,
Et nul geôlier sur moi ne met plus le grappin.
Aux archanges divins je dédie ce poème.
Qu’ils en versent les mots dans leur coeur lactescent
Et leur esprit d’azur vert, où, flottaison blême
Et ravie, un désir lascif parfois descend.
Car un archange aussi a besoin du délire,
S’il va planant sous les rutilements du jour,
S’il s’enivre d’alcool pour éveiller sa lyre,
Et s’il songe aux rousseurs amères de l’amour.
Ses larmes jaillissant formeront une trombe,
Mais son chagrin jamais ne dure jusqu’au soir :
Il est consolé par le peuple des colombes,
C’est du moins la vision que mon âme a cru voir.
J’ai vu l’archange atteint par le pinard mystique
Dont vacillait soudain le regard violet,
Envahi du remords d’un drame très antique
Et partant se coucher sans fermer les volets.
Par une absinthe verte il eut l’âme éblouie,
Vapeur brûlant dans sa cervelle avec lenteur,
Des galettes ayant des fèves inouïes,
Et les copains buvant des litres de planteur.
Sous l’effet des boissons disant des vacheries,
Ils ont tenu parfois des discours agressifs,
Sans permettre à l’esprit fumeux des otaries
De décrypter pourtant leurs jeux de mots poussifs.
(…)
Archange dont le corps était jadis de braise
Et qui est maintenant ce pauvre insecte brun
Qui rampe sous les lits et qu’on nomme punaise
En raison, semble-t-il, de son mauvais parfum.
(…)
Je ne crains plus le feu ni aucun coup de lame,
Mais j’ai peur de rester comme dans du coton.
Pourquoi à mon orgueil a-t-il fallu ces flammes ?
J’aurais dû épouser un vieux marin breton.
Jeanne
Blason de Robert de Baudricourt (Lorraine), compagnon de Jeanne d'Arc
Quand Jeanne devint prophétesse,
L’homme dont elle était la nièce
Se montra quelque peu moqueur.
« Mettras-tu les Anglais en pièces ?»
Demande-t-il avec candeur.
Jeanne, à qui les voix séraphiques
Ont dit de n’avoir nulle peur,
Répond à ce contradicteur :
« Soit en guerre, soit pacifiques,
Gens de France vaincront demain,
Puisque Dieu leur prête la main. »
« Jeanne, mets-toi donc en campagne,
Si tu crois en ce Dieu sauveur ;
Mais garde-toi des traits vengeurs
Des soldats de Grande-Bretagne. »
Vierge de métal
Blason de Teuchern (Saxe-Anhalt, Allemagne)
Jeanne d’Arc est ici, de beau métal vêtue,
N’ayant, ce jour, mangé qu’un déjeuner frugal.
D’une cloche parvient le timbre musical,
L’Anglais, à se défendre, âprement s’évertue.
Femme du charpentier, ce matin, ta statue
A parlé à la vierge, au grand jardin ducal ;
Tu lui as commandé, sur un ton amical,
De ne point craindre l’homme, avec son bras qui tue.
Donc, ce grand guerrier noble, à l’assaut engouffré,
Malgré son effrayant visage balafré,
Ne triomphera point de la fille rustique.
Tout au plus, il aura d’elle un sourire humain,
Une pointe d’humour, peut-être un peu gothique,
Quand elle le fera prisonnier, de sa main.
Cochonfucius
D’une cloche parvient le timbre musical,
L’Anglais, à se défendre, âprement s’évertue.
Femme du charpentier, ce matin, ta statue
A parlé à la vierge, au grand jardin ducal ;
Tu lui as commandé, sur un ton amical,
De ne point craindre l’homme, avec son bras qui tue.
Donc, ce grand guerrier noble, à l’assaut engouffré,
Malgré son effrayant visage balafré,
Ne triomphera point de la fille rustique.
Tout au plus, il aura d’elle un sourire humain,
Une pointe d’humour, peut-être un peu gothique,
Quand elle le fera prisonnier, de sa main.
Cochonfucius
Au fil de la Seine
Blason de Paris (Ile-de-France)
Jeanne au tombeau n’eut jamais à descendre ;
Car l’eau de la Seine emporta ses cendres.
Il ne fut permis de porter son deuil,
Le menuisier n’a point fait son cercueil.
Grise est la cendre au fil de cette eau sombre,
C’est à l’heure où vont s’allongeant les ombres.
L’eau de la mer va bientôt recueillir
Cette cendre ; et nos coeurs, le souvenir.
Vous qui vous souvenez de la pucelle
Dont vous étiez les compagnons fidèles,
En son honneur, faites bien vos métiers,
Comme autrefois le fils du charpentier.
Cochonfucius
Il ne fut permis de porter son deuil,
Le menuisier n’a point fait son cercueil.
Grise est la cendre au fil de cette eau sombre,
C’est à l’heure où vont s’allongeant les ombres.
L’eau de la mer va bientôt recueillir
Cette cendre ; et nos coeurs, le souvenir.
Vous qui vous souvenez de la pucelle
Dont vous étiez les compagnons fidèles,
En son honneur, faites bien vos métiers,
Comme autrefois le fils du charpentier.
Cochonfucius
Cathédrale de Reims
Blason de Reims (Champagne)
Dans Reims quand vint la Pucelle,
Ce lui fut temps de douceur ;
Le triomphe dans son coeur
Que nul tourment plus ne cèle.
Du roi la gloire immortelle
Fait oublier la rigueur
Du combat, point sa vigueur,
Joie de fille sans cautèle.
« Jeanne, attends-tu des ennuis,
La prison aux sombres nuits
Et le trépas dans les flammes ? »
« Je les offre volontiers
À ce fils du charpentier
Qui a souffert pour nos âmes. »
Cochonfucius
Le triomphe dans son coeur
Que nul tourment plus ne cèle.
Du roi la gloire immortelle
Fait oublier la rigueur
Du combat, point sa vigueur,
Joie de fille sans cautèle.
« Jeanne, attends-tu des ennuis,
La prison aux sombres nuits
Et le trépas dans les flammes ? »
« Je les offre volontiers
À ce fils du charpentier
Qui a souffert pour nos âmes. »
Cochonfucius
Bergère en armes
Blason de Vaucouleurs (Meuse, Lorraine)
Quand Jeanne d’Arc reçut la forte lame
Et l’étendard, un jour qu’il faisait beau,
Tous ont prié dans la cour du château,
Tous partageant la grande et sainte flamme.
Quand saint Michel a parlé à son âme,
Quand la bergère a laissé son troupeau
Pour relever de France le drapeau,
Un fier courage emplit son coeur de femme.
Et, chevauchant dans le froid des matins,
Sous un ciel clair ou sous de lourds nuages,
Portant un feu qui jamais ne s’éteint,
De l’ennemi, ne crains le dur visage !
Jeanne, sois forte, affronte le destin :
Tu n’iras plus dans ton petit village.
Cochonfucius
Et l’étendard, un jour qu’il faisait beau,
Tous ont prié dans la cour du château,
Tous partageant la grande et sainte flamme.
Quand saint Michel a parlé à son âme,
Quand la bergère a laissé son troupeau
Pour relever de France le drapeau,
Un fier courage emplit son coeur de femme.
Et, chevauchant dans le froid des matins,
Sous un ciel clair ou sous de lourds nuages,
Portant un feu qui jamais ne s’éteint,
De l’ennemi, ne crains le dur visage !
Jeanne, sois forte, affronte le destin :
Tu n’iras plus dans ton petit village.
Cochonfucius
Sagesse d'une bergère
Blason d'Étienne de Vignoles dit La Hire, compagnon de jeanne d'Arc
L'on m'a rapporté que la Pucelle d'Orléans
Mangeait très peu et plutôt très sobrement,
Ne se nourrissant que de pain, à peine une tranche,
Et d'un peu de vin, guère davantage le dimanche.
Elle vivait parmi des hommes frustes, plutôt vulgaires,
Montant et démontant le camp pour faire la guerre ;
Elle était engoncée dans une armure de fer ;
De la sorte, les besoins sont peu aisés à faire ;
Il lui fallait donc limiter la digestion
Au strict nécessaire, avec fort prudente gestion.
J'aime de l'histoire de France les petites anecdotes,
Celle-ci est fort émouvante et je remercie
Le Blasonneux de me l'avoir contée ici ;
J'en ai fait ce sonnet inspiré de mes notes.
Marie-Louise
Ne se nourrissant que de pain, à peine une tranche,
Et d'un peu de vin, guère davantage le dimanche.
Elle vivait parmi des hommes frustes, plutôt vulgaires,
Montant et démontant le camp pour faire la guerre ;
Elle était engoncée dans une armure de fer ;
De la sorte, les besoins sont peu aisés à faire ;
Il lui fallait donc limiter la digestion
Au strict nécessaire, avec fort prudente gestion.
J'aime de l'histoire de France les petites anecdotes,
Celle-ci est fort émouvante et je remercie
Le Blasonneux de me l'avoir contée ici ;
J'en ai fait ce sonnet inspiré de mes notes.
Marie-Louise
Tueur en série
Blason de Gilles de Rais, compagnon de Jeanne d'Arc
Gilles de Rais était seigneur de Machecoul
Compagnon de Jeanne d’Arc, Maréchal de France
Reconnu responsable d'atroces souffrances
(Des mômes il en tortura et tua beaucoup)
Il fut en parti brûlé une corde au cou
Puis lavé et enterré, selon sa convenance
Ses complices n’avaient pas la même influence
Aussi leur cadavre consuma jusqu’au bout
La déférence envers ce criminel perdure
Des minutes du procès certains n’en n’ont cure
Ils parlent d’iniquité, évoquent un complot
Une association porte son patronyme
Ils marchent sur la mémoire de ses victimes
Peu leur importe pourvu qu’ils aient un héros
Vincent
Compagnon de Jeanne d’Arc, Maréchal de France
Reconnu responsable d'atroces souffrances
(Des mômes il en tortura et tua beaucoup)
Il fut en parti brûlé une corde au cou
Puis lavé et enterré, selon sa convenance
Ses complices n’avaient pas la même influence
Aussi leur cadavre consuma jusqu’au bout
La déférence envers ce criminel perdure
Des minutes du procès certains n’en n’ont cure
Ils parlent d’iniquité, évoquent un complot
Une association porte son patronyme
Ils marchent sur la mémoire de ses victimes
Peu leur importe pourvu qu’ils aient un héros
Vincent
Hommage à une guerrière
Blason de Pierre Cauchon, évêque de Beauvais
Jeanne dite la Pucelle n'avait pas la cuisse légère,
Même si elle ne dédaignait pas, à l'occasion,
Boire un bon godet de vin, en digne bergère ;
Bouter les Goddons hors de France fut sa passion,
Elle le paya de sa vie, c'est ce qu'on rapporte ;
Là-dessus, les historiens ne sont pas d'accord
Car cela se serait passé d'une autre sorte ;
L'on aurait brûlé à sa place un autre corps.
Lors, pour faire l'autopsie, on peut toujours courir,
Et aucun témoin n'a oublié de mourir !
Peu importe, Jeanne fut vaillante et noble guerrière ;
Je lève mon verre à sa mémoire et à sa fâme ;
J'honore la Pucelle mais j'admire aussi la femme
Qui, c'est sûr, n'avait pas une âme de chambrière.
Justine
Boire un bon godet de vin, en digne bergère ;
Bouter les Goddons hors de France fut sa passion,
Elle le paya de sa vie, c'est ce qu'on rapporte ;
Là-dessus, les historiens ne sont pas d'accord
Car cela se serait passé d'une autre sorte ;
L'on aurait brûlé à sa place un autre corps.
Lors, pour faire l'autopsie, on peut toujours courir,
Et aucun témoin n'a oublié de mourir !
Peu importe, Jeanne fut vaillante et noble guerrière ;
Je lève mon verre à sa mémoire et à sa fâme ;
J'honore la Pucelle mais j'admire aussi la femme
Qui, c'est sûr, n'avait pas une âme de chambrière.
Justine
Une nouvelle Jeanne d'Arc ?
Une Nouvelle Jeanne d'Arc pour nous libérer de qui ?
Ignores-tu que la vraie menace est endogène ?
Que nous la relayons par nos esprits acquis
Au consumérisme par nature pathogène ?
Ignores-tu que tout le reste n'est que diversion
Pour mieux nous faire avaler toutes les couleuvres
D'un système global dont la plus grande perversion
Est la marchandisation du monde, une basse œuvre
Dont la plupart des politiques se font complices ?
N'attends plus une Jeanne d'Arc, entre toi-même en lice ;
Libère toi déjà toi-même, en ton intérieur,
De ce que par tes propres pensées tu cautionnes ;
Cherche ton implication, ce en quoi tu actionnes,
À ton échelle, ce système, sans chercher ailleurs.
Que nous la relayons par nos esprits acquis
Au consumérisme par nature pathogène ?
Ignores-tu que tout le reste n'est que diversion
Pour mieux nous faire avaler toutes les couleuvres
D'un système global dont la plus grande perversion
Est la marchandisation du monde, une basse œuvre
Dont la plupart des politiques se font complices ?
N'attends plus une Jeanne d'Arc, entre toi-même en lice ;
Libère toi déjà toi-même, en ton intérieur,
De ce que par tes propres pensées tu cautionnes ;
Cherche ton implication, ce en quoi tu actionnes,
À ton échelle, ce système, sans chercher ailleurs.
Le Spectre à trois faces
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vendredi 16 février 2018
Sororité
Dans ces yeux où brille une étoile que l’inquiétude pâlit, je vois toujours ces terres caressantes dont les courbes vallonnées ouvrent des horizons insoupçonnés ; dans cette bouche au sourire vacillant coule toujours ce miel aux mille senteurs des prés de la saison belle, quand, t’en souvient-il, heureuses et insouciantes, nous allions par les chemins dérobés et les sentiers oubliés, dans la fraîcheur bienfaisante des sous-bois où s’épanouissait la fleur blanche ; et ces mains jointes aux doigts parfois serrés me font toujours penser à une flamme de chair en laquelle les ardeurs viennent assagir leur incandescence, pointées en oraison vers la hauteur, tandis que nos regards étaient tournés vers la profondeur ; nous cherchions au cœur de nos mots encore verts le silence d’or de la maturité tranquille ; nous voulions donner à nos gestes naissants toute la noblesse du mouvement juste. L’espace qui nous habitait nous traversait et s’étendait au-delà de notre petite mesure. Nous désirions entrevoir les rivages de l’éternité, que la providence accorde parfois à la vue des mortels. Nous réalisâmes que nous étions le même être qui jouait à se décliner en chacune de nous et savions alors que plus rien ne serait comme avant. Nous avions changé de monde et le monde avait changé de nous… Cela nous fit tant rire que nous en eûmes le ventre meurtri. Nous nous traitions de folles mais nous ne l’étions pas. Cette lumière nous éclaire toujours et à jamais. Oui, ce jour-là, nous découvrîmes ce qu’est vraiment la sororité ; et par la suite, nous apprîmes également qu’il n’est rien au monde de plus rare et de plus précieux. Il est ainsi des choses que plus rien ne saurait défaire ni délier, quand même nous le voudrions nous-mêmes. Mais ni toi ni moi ne le voulons car on ne renonce pas à sa propre nature, tout comme la Nature ne renonce jamais à la sienne. Un jour, les hommes l’apprendront. À leurs dépens, je le crains bien.
Marie-Louise
Fortitude

Comme je voudrais que fussent gravés dans la pierre
Tous ces instants magnifiques où nos deux êtres
Se découvrirent consanguins, en leur plus foncière
Nature, et jurèrent de n’avoir d’autre maître
Que l’Irréductible en lequel la conscience
Libre franchit les portes de la perception
Et transcende toutes les échelles de l’apparence.
Le chemin des étoiles est voie d’initiation.
Heureux ceux qui en ces temps d’extrême solitude
Jouissent d’un lien qui leur donne l’intérieure fortitude !
Telle est la haute vertu d’une vraie sororité.
De même, nous demeurons liées à tel frère d’armes
Avec qui nous partageons le pain et les larmes ;
Pour nous n’est pas un vain mot la fraternité.
Justine
Blason de la ville de Flöha (Saxe, Allemagne)
En L'Âme qui ne sait aucunement se lasser,
L'Amie, des années qui ont passé, des voyages,
Des nuits qui ont veillé des flammes de nos âges,
Des pleurs dans ces envolées émerveillées.
Des marches que nos pas ne savent plus compter.
Notre douce complicité en nos prières,
Même nos grands remous ont sondé nos paupières
Des épreuves que l'on ne sait plus raconter.
L'Amie qui tient la main en ces petits pas,
Et qui court sur les ondes au delà du trépas.
L'Amie, une Lumière qui noue notre amitié
D'un Flambeau qui se veut notre ultime Espoir,
D'un Monde Nouveau, en cette Sororité.
Un jour, je te vis et m'émus de ton regard.
L'Amie, des années qui ont passé, des voyages,
Des nuits qui ont veillé des flammes de nos âges,
Des pleurs dans ces envolées émerveillées.
Des marches que nos pas ne savent plus compter.
Notre douce complicité en nos prières,
Même nos grands remous ont sondé nos paupières
Des épreuves que l'on ne sait plus raconter.
L'Amie qui tient la main en ces petits pas,
Et qui court sur les ondes au delà du trépas.
L'Amie, une Lumière qui noue notre amitié
D'un Flambeau qui se veut notre ultime Espoir,
D'un Monde Nouveau, en cette Sororité.
Un jour, je te vis et m'émus de ton regard.
Océan sans rivage
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