Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

vendredi 30 décembre 2022

Culminance en inframonde

Blason du District de Nanaysky (Russie)


Faut-il s’extraire du rêve et demeurer muet ?
Au cirque, le peuple naïf applaudit et s’enchante ;
Il joue semblable aux enfants que l’on enfante,
Leur esprit immature, leur égoïsme éhonté.

L’oiseau s’envole et traverse tous les mondes ;
Il en connaît les ruses et les aspérités.
En sa culminance, son regard s’affûte et sonde,
Les vérités de l’existence et leur beauté.

Il trempe son bec au cœur sacré de la Vallée,
Celui-ci se dilate à l’image de son Essence ;
Il refuse de se contenter du pis-aller :

Il n’a de cesse de répondre à tous ses sens,
Ceux qui s’ouvrent en lui, telles les pages d’un livre,
Puis, qui parlent longtemps à son âme ivre.

Océan sans rivage


La traversée des mondes

jeudi 29 décembre 2022

L’ère du Kali Yuga

Blason de Wildon (Styrie, Autriche)

 

Les hommes éprouvent tous le besoin d’un modèle,
Leur âme est prompte à rallier le plus fort d’entre eux,
Pourtant, nous vivons une ère triviale et rebelle :
Les forts ne sont pas les meilleurs, ni même des dieux.

La sagesse est raillée, le bon sens archaïque.
En ce monde règne une décadence avérée.
Que font les hommes devenus apathiques ?
Certains se révoltent, mais leurs propos incarcérés

Révèlent un désordre, un tâtonnement de plus.
Je m’étonne qu’ils vivent sans dénoncer cette déviance,
Hypnotisés sans doute par leurs indignes élus.

Sont-ils des hommes, eux qui agréent telle errance,
N’ayant du discernement qu’un vague souvenir ?
Quel drame ! Quelle tragédie ! C’est peu de le dire.

Océan sans rivage

 

La traversée des mondes

 
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Considérations sur l'opinion publique

 
Blason de la famille Durruty (Navarre)

D'argent à onze agneaux au naturel, posés en trois fasces de trois et une de deux.

Le fait de se soucier de l'opinion publique
Dont on sait qu'elle est entièrement fabriquée
Ne révèle qu'une conscience aérocéphalique
Où toute raison a depuis longtemps abdiqué.

On demande son avis au citoyen de base ?
Ce que pense l'homme de la rue est sans intérêt !
Étant toujours avec l'air du temps en phase,
Hors de lui, tout lui inspire le désintérêt.

Les naïfs nous chantent encore la démocratie,
Lors que c'est Mammon qui tient la suprématie,
À parts égales entre les pauvres et les riches.

Quelle liberté quand règne la technocratie
Qui arme l'avidité et la ploutocratie ?
La machine renvoie l'humanité dans ses friches.

Le Spectre à trois faces

Un munster, sinon rien

Un camembert bien fait, ce n'est déjà pas triste,
Forçant même l'odorat du nez le plus bouché.
Il est pourtant éloigné de la tête de liste,
Malgré d'être couronné roi de la louchée.

Côté odeur, il en est un qui le surpasse :
Le fameux munster, de la vallée du même nom,
Une contrée rieuse entre Vosges et plaine d'Alsace
Qui n'est pas peu fière de ce fromage de renom.

Si son fumet évoque parfois de vieilles chaussettes
Et offense quiconque s'affecte d'un goût délicat,
Une fois en bouche, il se passe de certificat.

Sans vouloir digresser sur les nombreuses recettes,
C'est avec du cumin qu'il se marie le mieux
Et qu'il se révèle aussi le plus délicieux.

Histoires fromagères

mercredi 28 décembre 2022

L'exil

Blason d'Impilakhtinsky (Russie, Carélie)

 

Sans triangularité, le monde s’effondre,
Et alors, que nous importe ce qui n’est pas ?
Comment vivre sans cette perspective-là ?
Quels abysses ! Quelles insondables pénombres !

J’ai beau aller, je vais l’humeur vagabonde ;
Le sentier est solitaire en cet ici-bas ;
L’abîme est grand, un véritable trépas !
L’exil ! Ô mon âme ! l’exil et la paix profonde !

Cette paix me convainc d’une autre et réelle joie.
Qui a percé les voiles opaques de l’inframonde ?
La vie a fait montre de son affligeant état.

Le soir, une dune se dresse entre elle et moi,
Et mon cœur s’envole au-dessus de ce monde,
Traversant, léger, les mirages qui larmoient.

Océan sans rivage


La traversée des mondes

mardi 20 décembre 2022

Les oracles de Cumes (5)

Ruines avec une Sibyllepeinture de Giovanni Paolo Pannini (1691-1765)
 
 
L'architecture moderne n'est pas même ruinable,
Contrairement aux anciennes qu'encore l'on admire.
Ses tours de verre dans lesquelles les orgueils se mirent
Offriront demain des vestiges bien minables.

Ce qui est laid par nature le reste à jamais.
Les cités hideuses aux univers cauchemardesques
Où les graffitis barbouillés tiennent lieu de fresques,
Nées d'un système auquel toute nation se soumet,

Ne peuvent générer au final qu'un monde de brutes
Où les rapports sont ceux de l'animal en rut
N'ayant pour destin que celui de l'abattoir.

Le Moloch qu'ils adorent a l'appétit vorace,
Voulant que de l'humain ne subsiste aucune trace,
Quitte à défoncer, s'il faut, le moindre butoir.
 
 
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jeudi 15 décembre 2022

Vous dansiez ? Eh bien ! chantez maintenant.

Blason de Onga (Hongrie)
 

Si la France est dirigée par des branquignols
Ce n'est certainement pas l'effet du hasard.
C'était bel et bon de danser la carmagnole,
Sauf que celle-ci a institué le bazar

Où ne saurait officier que des camelots
Ne faisant promotion que de l'idée des choses.
Il faudrait s'étonner que tout aille à vau-l'eau
Dans un système qui n'est qu'une fabrique de névroses ?

A-t-on jamais vu qu'un pommier donnât des poires !
Beaucoup de dirigeants sont des dégénérés ?
Mais ne sont-ce pas les urnes qui les ont générés ?

De les voir s'acoquiner comme larrons en foire
Ne devrait pas nous surprendre plus que cela.
Politique ne rime pas avec apostolat.

Le Spectre à trois faces
 

vendredi 9 décembre 2022

Conscience

Blason de Novoe Devyatkino (Russie)


Semé de bruits et de silence, le long d’une colonne,
Chaque vertèbre est une offrande, un livre ouvert.
Semé de regards et des gestes semis d’automne,
Le blanc hiver virevolte au pied d’une fougère.

Semé de langueur et de promenades solitaires,
Chaque souffle est une tige qui fleurit au vent,
Laissant une simple trace au cœur crépusculaire,
L’inframonde a ses étages semés du Vivant.

Quelle reconnaissance, Ô mon âme échevelée !
Dans les poussières semées d’étoiles, toute sa puissance,
Ont fait jaillir les splendeurs de la Quintessence.

Combien de fois, sur les sentiers dépeuplés,
Tu tins l’Ouvrage et le Calame avec constance,
L’encre des rives et des dérives d’une conscience.

Océan sans rivage 


La traversée des mondes

Deux voies

Blason de Waldighofen (Haut-Rhin, Alsace)

 

La plupart du temps, les hommes sont des disputeurs ;
Ils se laissent volontiers dominés en eux-mêmes,
Sans savoir qu’il s’agit, en fait, d’usurpateurs.
Ces parasites corrompent tout leur système,

Les enfermant dans une sombre nébuleuse,
Engendrant le chaos, la subtile confusion.
Ainsi, les hommes deviennent la proie malheureuse,
De leurs excès et même de toutes leurs projections.

L’on me dira : Comment résoudre ce problème ?
Deux Voies sont possibles : une constante introspection,
Reliée, quoi que l’on dise, au Principe suprême ;

Et une Voie, qui dépend d’une noble inclination,
Mais surtout d’une Grâce incontestée, d’une foudre
D’Amour, qui vient tout brûler, et puis tout absoudre.

Océan sans rivage


La traversée des mondes


jeudi 8 décembre 2022

Considérations sur l'aérocéphalée

Blason de Güglingen (Bade-Wurtemberg, Allemagne)
 
 
Notre temps, qui additionne les effondrements,
N'a pas inventé le fil à couper le beurre.
Ses quantités ne sont que des encombrements,
Lors que les cerveaux passent par le ramolibeur.

La bêtise la plus crasse y a pignon sur rue
Et les niaiseries les plus crétines tiennent boutique.
Même un propos des plus basique devient abstrus
Quand les visions binaires tiennent lieu d'esprit critique.

L'imbécile qui, évidemment, s'ignore comme tel,
Croit qu'un vide partagé a valeur de label.
Si encore cela restait dans la sphère intime,

Mais ça s'étale en surenchère sur les réseaux
Que tous les désœuvrés de ce monde prennent d'assaut
Et qui eussent gagné à demeurer anonymes.

Le Spectre à trois faces
 

Les uns et les autres

Blason de Bakal (Oural, Russie)

 

Il se trouva qu’une des énigmes fut résolue :
Celle-ci commença bien avant d’apparaître,
Et c’est d’une Main de Maître, une Main assidue,
Qu’elle prit forme, qu’elle se conçut et révéla l’Être.

Après de tortueuses questions, de mise à nu,
L’on saisit la sagesse de la découverte :
Les hommes sont scindés en deux, comme un absolu ;
Les uns cherchent le monde, les autres à se connaître.

Les uns se fondent dans les désirs et l’éphémère ;
Ils tuent chaque jour, un peu plus leur Réalité,
Et, la vie en ce bas-monde est pour eux linéaire.

Ils bâtissent et détruisent en des cycles répétés,
Ce qui est de nature à causer leurs ténèbres.
Rares sont ceux qui échappent à la marche funèbre.

Océan sans rivage


La traversée des mondes

Les oracles de Cumes (4)

La Sibylle de Cumes par Élisabeth-Louise Vigée Le Brun (Paris 1755-1842)

 

Les hommes sont bavards, nous en savons quelque chose.
Il faut du temps pour se taire, parfois toute une vie.
Du temps pour remonter des effets à la cause
Et pour réaliser que le sens est obvie.

C'est ainsi, les hommes cherchent midi à quatorze heures,
Quand les décalages horaires ne faussent pas le jeu.
Ô passant, qui t'obstines à te croire à demeure,
Est-il une chose en ce monde qui vaille un enjeu ?

Tout ce que tu emporteras est dans ton cœur.
C'est là ton seul trésor, comme disent les écritures.*
Tu as beau courir mille et une aventures,

C'est lui qui sera finalement ton vainqueur
Car à l'instant de sa pesée sur la balance,
Tu réaliseras qu'Essence rime avec Présence.**


  * Matthieu 6:21
** De l'indo-européen es « se trouver », d'où le grec eimi (issu de esmi) « je suis » et le verbe latin e
sse (sum, « je suis »).

Le Coq Gaulois

 


Qui oserait encore faire une telle étiquette
Arborant ce vieil emblème qu'est le coq gaulois
Voué, comme tant d'autres symboles, aux oubliettes ?
C'est encore heureux qu'il ne soit pas hors-la-loi !

Si une fromagerie se risquait à la chose,
Elle serait accusée de discrimination
Et aurait en imprécations plus que sa dose,
Encourant la vindicte et même la damnation.

Pauvre coq, dont le chant se fait toujours plus rare,
Autant que le canard qui barbote dans la mare !
Peu de gens veulent encore s'encombrer d'une basse-cour,

Pas plus que d'un jardin car la terre est trop basse.
« Il est assez du gazon pour verdir l'espace !
Et puis c'est là un mode de vie qui n'a plus cours. »


Histoires fromagères

mercredi 7 décembre 2022

Le Gardien du Seuil


Est-il gardien plus redoutable que le Sphinx ?
Nul ne peut pénétrer dans un lieu de mystère
Sans se trouver sous le feu de son œil de lynx
Car c'est sans faille qu'il exerce son ministère.

Ses questions sont particulièrement pointues
Et n'admettent pas que l'on en biaise les réponses.
Dès lors, la clarté d'esprit s'impose comme vertu
Car chaque énigme posée vaut ultime semonce.

Personne ne saurait passer le seuil à son insu
Et quiconque se voudrait brûler les étapes
S'égarera dans les plus terrifiants chausse-trapes.

Toute effraction est sans retour et sans issue.
Les apprentis-sorciers qui veulent forcer les portes
N'ouvrent que celles de l'Enfer et de ses cohortes.


Histoires fromagères
 
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Prière en inframonde

 Blason de la famille Roger (Belle-Isle-en-Mer, Bretagne)

Proéminence de l’égoïsme se déverse en ces lieux,
Tour à tour, l’individualisme domine ;
L’on reste pantois de la chose, désolé au mieux ;
Cet esprit forcené ne paye pas de mine.

Demeurer innocent en ce bas-monde lamine,
Quand même lancerions-nous le plus long cri aux Cieux,
Les hommes ont perdu de vue leur origine,
Ils se vantent, sans raison, d’être devenus des dieux.

Mais cela ne demeure pas vain, je présume.
Un monde qui se perd est un monde qui s’inhume.
La vérité tombera tel un couperet.

Voici que dans le ciel, des volutes de lumière,
Tracent les profonds sillons d’une incessante prière,
Celle-ci consolidée par l’œuvre d’âmes torturées.

Océan sans rivage


La traversée des mondes

mardi 6 décembre 2022

Les oracles de Cumes (3)

La Sibylle de Cumes, peinture de Sebastiano Conca (1680-1764)


L'hiver, qui semblait n'avoir que des dents de lait,
Est en train de nous montrer ses crocs qu'il aiguise,
Comme se voulant régir sa saison sans délai.
C'est son droit ; le temps, dit-on, en fait à sa guise.

Il se pourrait donc qu'il s'installe durablement
Puisqu'il s'annonce à quelques jours de la pleine lune.
Et celle-ci, comme on le sait, vaut adoubement. *
Beaucoup de gens le vivront comme une infortune

En ce qu'il rendra plus mordantes les pénuries.
Voici que sonne le glas de la fausse abondance
Et que s'effondrent les trônes de la discordance.

C'est comme si l'Hadès avait lâché les Furies
Dont on sait qu'elles frappent de châtiments terribles
Les malfaisants qui sont leurs principales cibles.
 
 

Le Sans-Reproche

Tous connaissent, en principe, le chevalier Bayard,
Qui passait pour être sans peur et sans reproche.
L'homme était loin d'être manchot ou béquillard
Et plus d'un adversaire a goûté à sa broche.

Associer cette noble vertu à un fromage,
C'est non seulement lui donner du pedigree
- Une marque tient avant tout à soigner son image,
Quand bien même ce ne sont là que des simagrées -

Mais induire l'idée que c'est un produit parfait.
Et sans doute l'est-il, ne serait-ce que dans sa gamme.
Un slogan a toujours quelque chose de surfait

Et plus d'une montagne n'accouche que de souris.
La qualité se passe sans peine de réclame
Et bien souvent les belles formules sentent la flouerie.


Histoires fromagères

Discrétion de la Caille

Blason de Marché (Vendée)

Taillé de sinople et d'argent chargé d'une caille au naturel soutenue par trois divises ondées d'azur en pointe et accompagnée en chef au canton dextre d'un double cœur vidé, croiseté et couronné cousu de gueules.

 

 La caille fait partie de la gente gallinacière
Quoique préférant la vie sauvage à la basse-cour
Et ce, malgré les risques que l'on y encourt,
Dont celui de finir au fond d'une gibecière.

C'est pourtant loin d'être une destinée fatale,
Contrairement à la poule promise au billot,
Bien triste sort qui n'inspire guère de fabliau.
Pour beaucoup de bêtes, la fin est souvent brutale :

Ici, le couteau et ailleurs, la chevrotine ;
Ou encore, les griffes ou les crocs d'un prédateur.
La caille, qui n'est pas du genre oiseau batailleur,

S'envole en silence, sans la première volatine,
Dès lors que son instinct la prévient d'un danger.
Aucune proie n'est encline à se laisser manger.


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En voiture !


La France de jadis était quarante fois plus vaste
Qu'aujourd'hui - non qu'elle le fût vraiment,
Quoique les paysages avaient encore tout leur faste -
Parce qu'on se déplaçait bien plus lentement,

Rapport aux véhicules à traction animale
Sur un réseau routier à peine entretenu,
Avec des carrosses souvent chargés de lourdes malles.
Puis l'on s'arrêtait aux relais, le soir venu,

Pour ne repartir que le lendemain matin.
Il arrivait même qu'on dût changer d'attelage,
Surtout pour les grandes distances ou les longs voyages.

En cette matière, le cocher savait son latin,
Disant : « Qui veut aller loin ménage sa monture.
C'est l'heure de repartir, tout le monde en voiture ! »
 

lundi 5 décembre 2022

Les farfadets


Les farfadets appartiennent au monde des lutins,
Quoique n'étant pas tout à fait de la même espèce.
Ce sont des esprits follets du genre plaisantins
Mais de caractère léger et plein de finesse,

Aimant par dessus tout jouer des tours,
Sans pour autant que cela prête à conséquence.
Ils vivent dans les bois ou du moins aux alentours
Mais jamais loin des fermes et de leurs dépendances

Où l'on trouve toujours quelque chose à chaparder.
Très actifs, on ne les voit jamais musarder.
Ils auraient, dit-on, un faible pour les fromages,

Allant jusqu'à en dérober dans les placards
En passant par la fente d'un mur de cliquarts.
Une rondelle en bois doit compenser le dommage.


Histoires fromagères

 

Nous, les nains