Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

mardi 30 juillet 2019

Des bons sentiments


Drapeau de Yanshikou-Chelly (Tchouvachie, Russie)


Combien sont à vouloir le monde autre qu'il n'est ?
Trop arriéré pour les uns, ils le précipitent
Et trouvent que le jourd'hui est déjà suranné ;
Trop incertain pour les autres, ils s'en dépitent

Puis dans l'identitaire cherchent leur sécurité,
Sans pour autant renoncer à ses avantages ;
Des acquis du passé l'on aime bien hériter
Mais sans être des contraintes d'alors les otages.

L'on veut la rose sans épines, l'été sans chaleur ; *
L'on veut jouir de tout en ignorant les malheurs
Que ce mode de vie cause aux quatre coins du monde

Et préserver la Terre pour la mieux dévorer.
Les bons sentiments que l'on aime bien arborer
Ne trouvent que rarement les mains qui les fécondent.

L'Abbé Théophile


* Homo Festivus est cet individu très spécial qui exige les roses sans épines, le génie sans la cruauté, le soleil sans coups de soleil, le marxisme sans dogmatisme, les tigres sans griffes et la vie... sans la mort. (Philippe Muray, 1945-2006)

Lire aussi : De l’homme-masse à Festivus festivus : deux visages de la médiocrité

Un bien curieux pêcheur


Peinture d'Ernst Novak (1853-1919)


Frère Anselme aime bien taquiner le goujon
Quand point ne le requiert au Cloître son office ;
Il est, en la matière, loin d'être un novice
Et sait distinguer le brochet d'un esturgeon.

En vérité, le frère revient toujours bredouille
Car sa ligne ne comporte jamais d'hameçon,
Jugeant que cette méthode est bien cruelle façon :
« Je me sens, à tromper le poisson, une fripouille.

Lors, à quoi bon, me dira-t-on, aller pêcher ?
Il n'y a là, de bon sens, pas la première once !
J'admets sans réserve que ma pratique est absconse

Et je me garde bien de la vouloir prêcher.
J'aime tout bonnement méditer au bord de l'onde,
La canne servant juste à donner le change au monde. »

Marc


Juillet


Blason du District de Maryina Roshcha (Russie)


Des nuits d’étoiles éclairées de Lune solitaire,
Quand Le Soleil frôle l’évanescente prunelle,
Songe d’été qu’inspirent sans doute les grands Mystères ;
Au loin, le ciel n’ose s’étourdir de L’Éternel.

Jusqu’au soupir des vertes et luxuriantes bruyères,
L’herbe des champs effleure l’or des rayons purs,
Tandis que le tambour d’un promeneur de Lumière,
Danse sans mesure avec les fleurs du noble Azur.

L’effervescence des moineaux sur la colline,
Te convie à l’ombre d’un Arbre et de t’endormir
En la présence douce et de saveur divine.

Juillet est la lenteur étrange ; croit-on mourir
A l’orée du bois lors que Le Souffle s’embrase,
Puis qu’aux paupières de Ton Cœur fleurit notre Extase ?


Le Hsin-Hsin-Ming (2)


Les deux poissons d’or dit Matsya, symbole bouddhiste représentant 
la capacité à atteindre la libération et de s’affranchir du Saṃsāra.
.

Le Xinxin Ming ou Hsin-Hsin-Ming (Inscrit sur l'esprit croyant) est le nom chinois d'un poème du bouddhisme zen attribué au patriarche chinois Sengcan au VIe siècle. Ce plus ancien texte sacré du zen est basé sur l'enseignement de la non-dualité.

 
                  Phraséologie, jeux de l'intellect,
                  Plus nous nous y adonnons et plus loin nous nous égarons.

                  Éloignons-nous donc de la phraséologie et des jeux de l'intellect,
                  Et il n'est nulle place où nous ne puissions librement passer.

                  Lorsque nous remontons à la racine, nous obtenons le sens ;

                  Lorsque nous poursuivons les objets extérieurs, nous perdons la raison.
                  Au moment où nous sommes Illuminé en nous-même,
                  Nous dépassons le vide du monde qui s'oppose à nous.

                  Les transformations qui se déroulent dans le monde vide 

                          qui se trouve devant nous
                  Semblent toutes réelles à cause de l'Ignorance ;
                  N'essayez pas de chercher la vérité,
                  Cessez simplement de vous attacher à des opinions.

                  Ne vous attardez pas dans le dualisme,

                  Évitez avec soin de le poursuivre ;
                  Aussitôt que vous avez le bien et le mal
                  La confusion s'ensuit, et l'esprit est perdu.

                  Les deux existent à cause de l'un,

                  Mais ne vous attachez même pas à cet un.
                  Lorsque l'esprit un n'est pas troublé,
                  Les dix mille choses ne peuvent l'offenser.

à suivre


Cité par Daisetz Teitaro Suzuki (1870-1966) en son Essais sur le Bouddhisme Zen, tome 1
traduit sous la direction de Jean Herbert (1897-1980).

Oiseau-Ferrant



Composition de l'auteur


Le maréchal-ferrant le plus habile au monde
Est ce petit oiseau que des auteurs divers
Nous ont jadis décrit, qui parcourt l’univers
Pour parer les sabots des juments vagabondes.

Traversant le village et la forêt profonde,
N’interrompant ses pas que pour battre le fer,
Il ne craignit jamais de traverser la mer
Pour gagner les terroirs où les chevaux abondent.

Or, c’est d’oiseaux normaux, cependant, qu’il est né ;
Jamais de forgeron dans sa vaste famille
Dont il fut le premier artisan forcené.

La pie est attirée par le métal qui brille
Et d’autres emplumés sont de grands voyageurs ;
Il fut seul à choisir cet étrange labeur.

lundi 29 juillet 2019

Les ouvriers de la onzième heure


Blason de Žemberovce (Slovaquie)


L'on a dit des ouvriers de la dernière heure *
Mille et une choses que l'on peut ainsi résumer,
Sans vouloir des consciences réactiver le heurt :
Des décisions divines, nul ne peut présumer.

La logique que ladite parabole met en scène
Ne relève pas du règne de la quantité
Et défie même les lois de la justice humaine
Qui prétend traiter chacun avec équité,

Principe que nous savons n'être qu'une imposture
Puisque nous le voyons démenti par les faits.
Et je me voudrais ajouter, à cet effet,

Que nous aurions du récit une autre lecture
S'il était écrit par un néo-libéral :
« Le salaire de tous sera au plus bas égal. »

L'Abbé Théophile



* Évangile selon Matthieu, chapitre 20, versets 1 à 16 (traduction de Louis Segond)

dimanche 28 juillet 2019

L’Âme de l’enfant


Blason de Gratwein-Straßengel (Styrie, Autriche)


Quel est donc le monde mort jailli de tes entrailles,
A l’évanescente cascade d’Eau rafraîchie,
Lors que poussifs les roches dures de tes semailles,
Pulvérisent tous les soupirs de ta longue nuit ?

Mais du monde cristallin est né ce pur désir,
Revêtu d’armure, paré des voiles de Lumière :
Laurier, figuier, romarin, frémit aussi la bruyère.
L’Ami, n’est-ce pas la caresse du léger Zéphyr,

Sur le sol que pétrissent nos deux mains d’argiles ?
N’est-ce pas le refrain de notre doux Souvenir ?
C’est ainsi : j’ai perçu L’Âme de l’enfant nubile.

Son regard se perd au loin, et le jour expire,
A L’horizon lors que La Lune veille vaillamment.
Le vent agite ses mains ; L’Âme rejoint Son Amant.

Le Hsin-Hsin-Ming (1)


Symbole bouddhiste de la fleur de lotus


Le Xinxin Ming ou Hsin-Hsin-Ming (Inscrit sur l'esprit croyant) est le nom chinois d'un poème du bouddhisme zen attribué au patriarche chinois Sengcan au VIe siècle. Ce plus ancien texte sacré du zen est basé sur l'enseignement de la non-dualité.


                                La Parfaite Voie ne connaît nulle difficulté,
                                Sinon qu'elle se refuse à toute préférence.
                                Ce n'est qu'une fois libéré de la haine et de l'amour
                                Qu'elle se révèle pleinement et sans masque.
                                Une différence d'un dixième de pouce,
                                Et le ciel et la terre se trouvent séparés.
                                Si vous voulez voir la Parfaite Voie manifestée,
                                Ne concevez aucune pensée, ni pour elle, ni contre elle.

                                Opposer ce que vous aimez à ce que vous n'aimez pas,
                                Voilà la maladie de l'esprit.
                                Lorsque le sens profond de la Voie n'est pas compris,
                                La paix de l'esprit est troublé et rien n'est gagné.

                                La Voie est parfaite comme le vaste espace,
                                Rien n'y manque, rien n'y est superflu ;
                                C'est parce que l'on fait un choix
                                Que sa vérité absolue se trouve perdue de vue.

                                Ne poursuivez pas les complications extérieures,
                                Ne vous attardez pas dans le vide intérieur ;
                                Lorsque l'esprit reste serein dans l'unité des choses,
                                Le dualisme s'évanouit de lui-même.

                                Et quand l'unité des choses n'est pas comprise jusqu'au fond,
                                De deux façons la perte est supportée.
                                Le déni de réalité peut conduire à son absolue négation,
                                Alors que le fait de soutenir le vide peut résulter
                                       en une contradiction avec soi-même.

à suivre

Cité par Daisetz Teitaro Suzuki (1870-1966) en son Essais sur le Bouddhisme Zen, tome 1
traduit sous la direction de Jean Herbert (1897-1980).

La plume sans encrier


Composition de l'auteur


Par je ne sais quels sorts ma plume est animée,
Car il lui faut toujours chanter je ne sais quoi ;
Et mon vocabulaire est plus savant que moi,
Par qui sont la sagesse et l’audace mimées.

Or, je veux être ainsi, rimeur sans renommée,
Qui dans cette espérance ai mis toute ma foi ;
Ainsi, jour après jour, faible et forte à la fois,
En ce jeu d’écriture est ma vie consommée.

Tu penses qu’il vaut mieux des plaisirs vendanger,
Bâtir une maison, courir, boire et manger ;
Mais j’aime cent fois plus ma muse décadente.

Or, que peut faire ici la muse avec le porc?
Comment interpréter cet étrange rapport ?
J’en sais une raison, qui n’est pas évidente.

Cochonfucius


Allô...


Allô... c'est l'Archange Gabriel ?

Blason de Veličná (Slovaquie)

Voilà, c'était pour te dire que,ayant appris récemment que tu es en fait le saint-patron des nouvelles technologies multimédias, eh bien que, là en-bas, ils sont tous devenus complètement mabouls. Dis, tu ne pourrais pas t'arranger pour leur envoyer, genre un brouillage cosmique ?


Dans les rues, je n'ai pas besoin de me masquer
Car les passants, qui sont dans leur bulle, ne se rendent
Compte, mais d'absolument rien ; les uns sont casqués,
Les autres, qui tripotent leur sainte prothèse, n'entendent

Parler qu'eux-mêmes. Que peuvent-ils bien se raconter ?
Branchés sur le monde mais débranchés du contexte !
Comment voulez-vous qu'ils puissent un jour affronter
Le Réel qui vient, qu'ils fuient sous tous les prétextes ?

Le nombrilisme trouve dans les joujoux actuels
Les pleins moyens de s'étaler en place publique ;
Et toi lecteur, qui me lit d'un regard oblique,

Fais-tu partie, pour parler en termes factuels,
De ce que j'appelle le tsunami narcissique,
Ou as-tu réussi à rester moins basique ?


Allô... je n'ai rien à te dire

Blason de Krivany (Slovaquie)


Allô... Caro ? C'est moi. Oui, ça va bien. Et toi ?
Non, je n'ai vraiment rien de spécial à te dire ;
C'était juste histoire de causer. Tu sais, parfois
La prothèse me démange et c'est de pire en pire.

Alors il faut que je téléphone. Tu comprends ?
J'ai besoin de blablater avec une personne.
Là, c'est tombé sur toi... Attends, je te reprends...
Non, c'était pour rappeler à cette mollassonne

De Jennifer qu'il était l'heure de se lever.
Oui, alors, tu sais, hier, à Habitat... devine...
J'ai vu Jean-Machin... Non, pas avec Ludovine ;

Il m'a dit que l'abcès a fini par crever ;
Que ça n'allait plus du tout... Jamais satisfaite
De rien ; et puis toujours à vouloir faire la fête...


Le spectre à trois faces

À l'écoute du vide


Le petit Semainier - Cycle 25


Drapeau de Novochelny-Syurbeevskoe (Tchouvachie, Russie)


Du quotidien me suis étonnée,
Jusqu’au moindre recoin, les murs nous parlent,
Des angles et de l’infinité,
L’Autre Monde nous y a conviée.



Aimez, aimez-donc !
Puis renoncez à celui que vous aimez !
Est-il possible de renoncer ?
L’on aime ou l’on n’a jamais aimé.



L’on efface souvent d’un coup de vent
Quelques mots, mais en silence,
Que vois-tu loin de l’insouciance ?
Ce sont les mots qui retiennent le vent.



A l’ombre des magnolias,
Quel est le secret qui nous appelle ?
Toi ?
La mort est promesse éternelle.



Telle est la réponse ce matin :
Le Cœur est à ce point intense
Depuis La Cime au loin
Effervescence qui n’oublie jamais Le Chemin.



Glisse donc sur les plis de l’oubli,
Défais les voilures de Lumière,
Puis, orne ce Jardin de ta Nuit,
Lors que ton âme d’Amour s’étourdit.



Poisson, t’es-tu fondu en L’Océan ?
Ces vagues écloses en L’Azur,
– Sont-ce effets du vent, Ô noble créature ?
M’ont touchée par le récit de tes aventures.

Océan sans rivage


L'Almanach du Jardin

vendredi 26 juillet 2019

Bénédictions multiples


Composition de l'auteur


Il faut bénir le songe, il faut bénir l’espoir,
Et Blaise Pascal dit qu’il faut bénir la peine ;
Au travers des hasards de l’existence humaine,
Prier n’est pas honteux, souffrir n’est pas déchoir.

Bénir ce qu’en ce monde on est content d’avoir,
Et que ce ne soit pas pour des raisons mondaines;
Bénir le gain furtif et la perte soudaine,
Y compris, pourquoi pas, la perte du savoir.

Sache qu’un inconfort n’est pas une souffrance,
Que la contrainte aussi peut nourrir l’espérance,
Qu’aucun petit bonheur ne fut payé trop cher.

Tant que je suis vivant, je m’efforce de vivre,
Je ne me plaindrai point que la mort me délivre,
Dormir d’un long sommeil, c’est l’espoir de la chair.

Cochonfucius

jeudi 25 juillet 2019

D’Ambre et de Musc


Drapeau du village rural de Koursk (Région de Leningrad, Russie)


                                 Du corps d’ambre et de musc suave
                                 De velours au verger et de rose palpable
                                 En L’Étreinte embrasée de rivière et de cascade
                                 De Jasmin et de violette en ce pourpre sauvage
                                 Lors que Tes lèvres parfumées au Ciel de notre ombrage
                                 Voguent éthérées sur les rives improbables
                                 Puis que perlent au rubis de Ta flamme
                                 L’Incandescente inoubliable retrouvaille
                                 Et que L’Aube épouse les flux de L’Océan matinal
                                 Les vagues de notre Révérence ne savent se contenir
                                 Du fluvial et du plus noble des désirs
                                 Je Te rejoins d’ondes virginales
                                 A l’ombre des cyprès, à l’ombre du Platane
                                 Et du feuillage hébété, je vois l’iris de Ton cœur.
                                 C’est en Toi que s’avive mon âme
                                 Et ne jamais s’achève notre commun soupir.


Efflorescence


Mon du clan Maruni Nanatsu Boshi (Japon)


                                               Nous sommes en Lui
                                               Nous sommes plein
                                               Nous sommes singuliers du Voyage
                                               Puis nous regardons ici et beaucoup plus loin
                                               Nous sommes les sept points cardinaux.
                                               Nous avançons et nous remontons
                                               Nous avançons et nous descendons
                                               Nous sommes Le Point de déploiement
                                               Nous sommes L’Élocution vibrante
                                               Nous voyons et tournoyons
                                               Il n’est Rien autre que Présence
                                               Efflorescence des Sens et Vacuité du Silence.



Es-tu prêt à vivre ce qui n’est plus projection mais vide de toi, aux confins des terres, aux confins des mers ? Es-tu prêt à me donner la main et voguer en L’Indicible, lors qu’en La Solitude extrême, le fracas de l’illusion submerge le corps et l’étourdit de ténèbres ? Es-tu prêt à vivre les réalités abyssales du Chaos, lors que ta foi est éprouvée par les vertiges de ce que tu croyais être la connaissance ? Es-tu prêt à voir s’effondrer les idoles et les effigies de tes stratégies diverses ? Es-tu prêt à ne plus rien savoir en ces entre-mondes lors que la Réalité devient L’Enseignante ? Le Cœur était par La Main du Maître soutenu aux sept points cardinaux et Le Souffle ouvrait large cette poitrine des effluves de L’Éden, puis ruisselaient mille rosées du Jardin, lors que les anges tenaient mon corps fébrile, soumis aux secousses de La Terre ivre. Je me suis agenouillée aux tréfonds de la nuit et si la douleur était intense, L’Amour était l’unique Réalité. C’est là que je vis depuis L’Éternité, en Son Verbe auquel je bois sans compter. Suis-je, lors que Lui seul est ?