Décryptage et Revalorisation de L'Art de L’Écu, de La Chevalerie et du Haut Langage Poétique en Héraldique. Courtoisie, Discipline, Raffinement de La Conscience, état de Vigilance et Intention d'Unicité en La Fraternité d'un Nouveau Monde !

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vendredi 4 décembre 2020

Ambicoq de gueules


Composition de l'auteur


Ses femmes sont dix-sept, il a trois cents enfants
Entre lesquels il fait d’équitables partages ;
Lui qui ne se prend point pour un dieu triomphant,
Il veille sur les biens qu’il eut en héritage.

Tu peux le voir, à l’aube, errer dans le bocage
Auprès de la perdrix dont il devint l’amant ;
Il aime aussi la friche et le grand marécage
Où sont Dame Grenouille et Messire Flamant.

Il arbore un blason, la basse-cour l’admire,
On a fait son portrait sur un blanc parchemin ;
Les dames du canton l’appellent « Noble Sire ».

À la fin, voudra-t-il vivre comme un ermite ?
Cela peut arriver, mais ce n’est pas demain ;
De plus, il peut aussi finir à la marmite.

Cochonfucius


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Ambicoq de sinople & Ambicoq d'azur

vendredi 20 novembre 2020

Temps de lecture


Blason de Bury (Québec, Canada)

Écartelé en sautoir de sinople et d’or, aux un et trois quatre vergettes, aux deux et quatre un pin, le tout de l’un à l’autre, au tourteau d’azur brochant chargé d’un livre ouvert d’or.
 
J’apprécie les auteurs dont les œuvres sont mûres ;
Au hasard de la Toile, on en trouve à foison,
J’aime les savourer en la grise saison
Où la mourante feuille en son arbre murmure.

Le novembral corbeau danse dans la ramure,
Avec Commère Pie échangeant des raisons ;
Le bélier pour l’hiver renforce sa toison,
La route sous nos pieds se fait un peu plus dure ;

Les livres, cependant, nous offrent leur parfum
Et le sage discours des grands auteurs défunts,
L’encre sur les feuillets n’étant point trop pâlie.

Les textes d’aujourd’hui ont aussi leur beauté,
Je ne suis pas de ceux qui vont la rejeter ;
Mais, dans ceux d’autrefois, cette mélancolie…
 
Blason des Écrivains et Maîtres d’École de Brest (Bretagne)

D’azur, à une main de carnation parée d’argent, mouvante du flanc senestre
et tenant une plume aussi d’argent avec laquelle elle forme un A d’or.

 
D’innombrables auteurs j’accepte l’influence ;
Qu’ils aient de l’enthousiasme ou bien de la froideur,
Je capte leurs clins d’œil, j’admire leur vigueur,
J’aime les beaux effets d’une plume qui pense.

Que de fois je les ai suivis, dans le silence
D’une soirée paisible, éloignée du labeur,
Explorant avec eux les noires profondeurs
Où, ravi de plonger, l’esprit joyeux s’élance !

En pensant aux chemins qui me furent ouverts
(Et même, aux raccourcis par chance découverts),
Je dis : Ces vieux auteurs sont une bonne école.

Je les suivrai longtemps, sans trop m’en écarter,
Heureux dans ce jardin qu’ils surent enchanter,
Où j’ai ma place aussi, celle d’une herbe folle.
 


Blason de Pipriac (Ille-et-Vilaine, Bretagne)

De sinople au livre ouvert d'or, à la champagne
d'argent maçonnée du champ, au pied d'hermine.
 
Je parcours un recueil de poèmes anciens,
J’en apprécie le ton, j’en admire l’allure ;
Même, ils chantent en moi, silencieux musiciens,
Et me font voyager, tels de larges voilures.

Plus qu’un raisonnement aristotélicien,
D’un poète farceur m’enchante la parlure ;
Plus que les songes creux des métaphysiciens,
J’aime, d’un bref sonnet, la fine ciselure.

Je lis et je relis avec le plus grand soin,
Prenant parfois le temps d’avaler une chope ;
Je commente l’écrit, je réponds point par point

Sans user, toutefois, d’un trop fin microscope ;
Puis, des bardes qui m’ont fait naviguer au loin,
J’apporte le portrait au grand trombinoscope.
 

vendredi 2 octobre 2020

Le primate humain


Blason de Flaurling (Tyrol, Autriche)


Moi, le primate humain, le seigneur de ce monde,
J’ai droit à votre estime, à votre admiration
Et j’irai jusqu’à dire, à votre soumission.
A genoux, animaux de la terre et de l’onde.

Je vous ai tous conquis, les nobles, les immondes,
Je vous ai conféré à chacun sa mission :
Aux uns d’assouvir mes carnivores passions,
Aux autres d’accepter gentiment qu’on les tonde.

J’ai déboisé les sols pour d’utiles cultures,
J’ai bien amélioré la brouillonne nature.
Certains soirs il me vient comme un doute, pourtant.

Je respire un air qui me fait mal à la tête,
Le printemps ne met plus mon pauvre coeur en fête.
J’ai un peu tout détruit, ah, c’est bien embêtant.

Cochonfucius

vendredi 25 septembre 2020

Agir et non-agir

 

Blason de Samedan (Cantons des Grisons, Suisse)

 

C’est rester en action qui entretient l’ardeur ;
Car une activité se nourrit d’être active.
D’un retard la mesure est toujours relative,
Que ce soit près du pôle ou près de l’équateur.

Et ne se perdent point ces minutes pensives,
Où l’esprit se complaît dans une profondeur ;
Inactif, à lui-même il sera moins trompeur,
Moins en danger d’entrer en adhésion passive.

Agir et non-agir, on peut les alterner,
Tantôt se dépenser, comme atteint de folie,
Tantôt aimer la vie qui parfois est jolie ;

Et notre langue est là pour le tout gouverner,
Que ce soit nos labeurs ou bien nos indolences,
La clameur estivale ou l’hivernal silence.

Cochonfucius

vendredi 11 septembre 2020

Sagesse de la renarde


Composition de l'auteur (d'après le blason de Vegårshei en Norvège)


Que dirai-je des gens qui m’appellent trompeuse ?
Eux, ce sont des pigeons, ils ne me font pas peur ;
Le Seigneur des Goupils voit le fond de mon cœur,
Mon âme est transparente, et n’est pas nébuleuse.

Ma maîtresse d’école a dit « Tu es menteuse »,
Car j’avais prononcé deux ou trois mots flatteurs ;
Si ce brave corbeau se prend pour un chanteur,
Je peux bien lui donner mon avis de chanteuse.

Une grande innocence a baigné mon cerveau,
Cela me fit frémir, comme un plaisir nouveau,
Comme de découvrir un fabuleux espace.

C’est dans notre ADN, nous avons l’esprit fin,
Ainsi chacun de nous peut manger à sa faim,
Trompeurs, peut-être un peu, voyons la chose en face.

dimanche 5 juillet 2020

Une proclamation


Blason de Shaimurzinsky (Russie)


Au début de sa vie, le poète chantonne,
Trouvant bonne saveur à chacun de ses jours ;
Il dit que les saisons ne sont point monotones,
Car chacune des quatre est le temps des amours.

Puis son printemps s’enfuit, son été l’abandonne,
Son ciel devient porteur de gros nuages lourds ;
Il s’aperçoit alors que c’est déjà l’automne
Et qu’il voit s’approcher la fin de son parcours.

Ce n’est pas pour si peu que son désir s’écroule,
Comme une forte nef, il ne craint point la houle ;
Il reste maître à bord de son monde flottant.

Son âme, vers la mort, restera printanière ;
De l’amour il tiendra bien haute la bannière
Fredonnant ce poème en son dernier instant.

Cochonfucius

vendredi 12 juin 2020

Monde plaisant


Blason de Neuwaldegg (Autriche)

Le ciel peut sourire,
La forêt aussi ;
Je leur dis merci.

La brise soupire
En allant aux champs
Rafraîchir les gens.

Insectes sans nombre
Dons les corps sont beaux
(Même en leurs tombeaux) ;

Murmures dans l’ombre,
Amour dans un coin,
Un orage au loin.

Couchant, ciel de flamme,
Couleur du baiser
D’un corps apaisé.

Accalmie de l’âme
Que ne gêne pas
L’idée du trépas ;

Goût de la logique
Qui prétend régir
Le dire et l’agir.

La nuit est magique
Et le jour aussi :
Je leur dis merci.

lundi 1 juin 2020

Fratrie du Scorpion


Composition de l'auteur


Je règne dans le ciel, disent les astrologues,
Car je suis le Scorpion, fléau de l’Univers ;
Tout un chacun me craint, l’été comme l’hiver,
Ainsi que l’ont noté d’éminents sinologues.

À mon frère Bélier j’enseigne un apologue,
(Autant vaudrait, d’ailleurs, prêcher dans le désert);
J’interdis au Taureau de se montrer pervers,
Je montre au Sagittaire un noble décalogue.

J’écris en promenant mes pinces sur le sable,
Le Capricorne apprend ces mots impérissables
(Mais ils disent peut-être une histoire qui ment).

Je guide le Soleil, j’apprivoise la Lune,
J’assiste les Poissons quand ils cherchent fortune ;
Je me sers pour cela de très peu d’instruments.

dimanche 24 mai 2020

Trouble ronsardien


Blason de Búger (Majorque, Îles Baléares, Espagne)


Le miroir se regarde au feu de la chandelle.
Il s’inquiète du jour finissant et filant
Si précipitamment, en ayant l’air si lent.
Il reconnaît pourtant que la journée fut belle.

Ce qu’elle a de plus beau, c’est qu’elle est sans nouvelles,
Nul n’aura le besoin d’en faire le bilan.
D’où vient ce sentiment, tracas obnubilant,
Fantôme du reflet d’une angoisse éternelle ?

Le grand salon l’ignore, et, tranquille et dispos,
Dans le soir ténébreux se prépare au repos.
Le miroir garde en lui cette crainte accroupie,

Envers qui la chandelle a montré du dédain.
Allons, faut vivre avec, ça ira mieux demain,
Obscures sont parfois les choses de la vie.

Cochonfucius

vendredi 15 mai 2020

Oiseaux de bonne humeur


Armoiries de l’État de Saint-Christophe-et-Niévès (Petites Antilles)


Le plumage d’azur de ces deux volatiles
Reflète, ce matin, leur bonheur flamboyant ;
Leur regard, qui poursuit les astres tournoyants,
Est aussi chaleureux que leur cœur versatile.

Le marais bienveillant les nourrit de grenouilles ;
La forêt les abrite en ses ombrages frais.
Quand le soleil se couche, ils boivent à grands traits
Dans le ruisseau limpide où leurs beaux pieds se mouillent.

Oiseaux d’azur, chantez ce noble territoire :
C’est un jardin fleuri en toutes les saisons,
Le feuillage y verdit murs et toits des maisons,
C’est un pays prospère, un pays sans histoires.

dimanche 10 mai 2020

Commerçants nostalgiques



Nous sommes les marchands aux superbes vitrines ;
Si nous en sommes fiers, nous regrettons pourtant
Le temps ou notre enseigne était d'or éclatant,
De gueules, de sinople ou de sable ou d'hermine.

De l'or pour le bistro que la bière illumine ;
Azur aux couturiers, lesquels nous vont vêtant
Et préservant nos corps contre le mauvais temps ;
Sable pour l'écrivain dont la plume chemine.

Pour meubles, nous avions les outils des métiers,
Soufflet du forgeron et grands seaux du laitier ;
Long couteau du boucher ; pour le coiffeur, un peigne.

Le bon client lisait ces marques de couleur
Comme une abeille lit le langage des fleurs,
Commerçants, nous étions logés à bonne enseigne.


samedi 9 mai 2020

Mémoire de Maître Coq


Blason de Champétières (Puy-de-Dôme, Auvergne)

D'azur, au coq hardi d'or, à la bordure de vair.


D'entre les gallinacés penseurs et pensifs,
Maître Coq fut le plus réputé de l'espèce.
Même si les poules le tinrent parfois pour un oisif,
Jamais il n'a, auprès d'elles, péché par mollesse.

En ces temps-là, la basse-cour était bien tenue
Et nul chant n'aurait pu mieux célébrer les aubes.
De l'herbe toujours fraîche et du bon grain au menu
Vous donnaient les meilleurs œufs, de par tout le globe.

Après plusieurs voyages de par le vaste monde,
Ayant fait de la question le tour et la ronde,
Maître Coq rencontra Gente Poule en chemin

Et tous deux décidèrent de faire une longue retraite.
Il n'est pas jusqu'au fermier qui ne les regrette.
Mais qui sait ? Peut-être reviendront-ils demain ?

Marc

 
ainsi que


Coléoptère d’antan


Composition de l'auteur


Je surgissais, jadis, au cœur de la verdure,
Bourdonnant à loisir, mangeant sans me priver ;
Et je suis, maintenant, peu facile à trouver,
Ayant bien commencé, mal finit l’aventure.

Que vous importe, à vous, ma destinée obscure,
C’était dans mon karma, ça devait m’arriver ;
Car le déclin survient au gré de la nature,
Et ce monde n’est là que pour nous éprouver.

Une époque prend fin, mais une autre commence,
L’Histoire se souvient des hannetons de France
Et d’anciens écoliers les gardent dans leur cœur.

Oui, c’est nous qui planions en des errances fières,
Pour ces vers, évoquant notre épopée altière,
Nous offrons un sourire au rhapsode songeur.

Cochonfucius


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mardi 5 mai 2020

Ornithologie approximative


 


Oiseaux de sable sont corbeaux ;
D’argent, ce sont pluvians d’Asie.
D’hermine, aigle de Malaisie,
De sinople, un piaf pas très beau.

D’azur, mouette de poésie ;
De gueules, comme un vif flambeau,
L’hirondelle auprès d’un tombeau :
D’or, saffre de Papouasie.

Oiseaux sont pour faire semblant,
Surgis tout droit d’un papier blanc
Où sans contrôle une plume erre ;

Oiseaux pour chasser le cafard,
Pour oublier le temps blafard,
Et pour nourrir l’imaginaire.

jeudi 23 avril 2020

Chansons d'hier



Blason de Gennevilliers (Haute-de-Seine, Ile-de-France)


Reviennent les chansons entendues à l’école,
Dont, derechef, mon âme éprouve des transports.
Le grand Hymne à la joie vers l’horizon s’envole
Et, près de l’Océan, la Bretagne s’endort.

Compère Guilleri se fait arboricole,
Le Père Lustucru vole un chat, sans remords ;
La bergère rencontre un gars qui la console,
Malbrouck a des soldats pour annoncer sa mort.

Chansons, vous qui avez charmé les multitudes,
Vous qui avez vaincu de lourdes lassitudes,
J’aime vos constructions bâties sur trois fois rien.

Les ombres du passé, que vos vers commémorent,
Le soir en mon jardin viennent danser encore ;
Toujours les mêmes mots ; et c’est clair, et c’est bien.


samedi 18 avril 2020

Dragon d'azur sombre


Armoiries de la Chine impériale, dynastie Qing (1644-1912)


Sur le vaste ciel d’or son grand corps est posé ;
L’astre rouge, écoutant sa parole féconde,
Arbore un grand sourire en éclairant le monde,
Le faisant profiter d’un éclat maîtrisé.

De nuages d’argent le décor composé
Forme le vêtement de la planète ronde ;
Je les vois, sur la terre et sur la mer profonde,
Soit rares, soit nombreux, savamment disposés.

Le ciel d’or, tout le jour, ne cesse de s’étendre ;
Par l’orage d’un soir, il peut bien nous surprendre :
Du ciel, on doit s’attendre à de l’inattendu.

La place du dragon est toujours la plus haute ;
D’ici, tu peux le voir, il s’y trouve, sans faute,
Peut-être, quelquefois, tu l’as même entendu.

Cochonfucius

samedi 11 avril 2020

Fleur de mémoire


Composition de l'auteur
(d'après le blason de Höckelheim en Basse-Saxe, Allemagne)


Formes, couleurs et voix, du passé ramenées
Quand les doigts de la pluie résonnent sur le toit,
Figure d’autrefois faiblement dessinée
Par un esprit songeur, est-ce moi, est-ce toi ?

C’est une lettre aussi, jadis acheminée
Vers une autre maison ; et certains soirs, je crois
La trouver sur la chaise ou sur la cheminée,
Sur la table de nuit, ou dans d’autres endroits.

La mémoire connaît les avoirs et les dettes ;
Les divers éléments qu’elle garde ou rejette
Sont tenus par ce fil qu’au labyrinthe on suit,

Et ceux que l’on croirait d’une importance moindre
Des plus graves d’entre eux ne se peuvent disjoindre,
Cent mille souvenirs ont dansé dans la nuit. 

jeudi 2 avril 2020

Grandeur de la bécasse


 
Composition de l'auteur


L’eau d’un vieil étang doucement se ride,
La bécasse y boit pendant tout l’été ;
Cet oiseau ne craint pas les lieux humides,
L’ondin de la mare aime l’écouter.

La bécasse au bois est un peu timide,
Qui jamais ne veut cet endroit quitter ;
Son cœur est serein mais il n’est pas vide,
À son doux regard, comment résister ?

Bécasse, prends garde aux bêtes cruelles
Qui de leurs longs crocs mordaient ton corps frêle ;
Ou qu’un vieux chasseur te mette au tombeau.

Reste donc en vie, oiseau plein de charme,
Nous écouterons ton rire et tes larmes ;
Ne crains pas le loup ni le noir corbeau. 



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mardi 3 mars 2020

Pachyderme d’or


Blason de Laureaba di Borrello (Calabre, Italie)


Je suis l’éléphant d’or, j’habite loin des villes,
Et je suis le plus sage, à ce que l’on m’a dit.
Chez les bons paysans, je pâture à crédit,
Ce que j’y laisse rend leur herbage fertile.

Je ne me livre pas à des plaisirs futiles,
Sauf un baril de vin, le soir du vendredi,
En retrouvant ce temps qui, sur sept, est béni ;
La boisson me procure un voyage immobile.

Le samedi matin, j’écoute les oiseaux
Ou bien les doux bergers aux flûtes de roseaux,
Sous le vaillant soleil que les arbres tamisent.

Je ne suis roi ni prince, héros ni empereur,
Je suis un animal au brave petit cœur,
Et, tel un homme heureux, je n’ai pas de chemise.

Cochonfucius 


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samedi 25 janvier 2020

Fleur à cinq pétales


Composition de l'auteur


Tout au fond de la friche est la fleur vespérale,
Elle goûte l’azur et ne craint pas le froid ;
Son ancêtre poussait peut-être au fond des bois
Ou près de l’ancien temple où furent les vestales.

Un bourdon matinal frôle ses cinq pétales,
Puis part au cimetière où sont les blanches croix ;
Un oiseau sans souci fait entendre sa voix,
C’est pour dire un refrain de sa terre natale.

La fleur entend la cloche en son tintement clair
Appelant les passants loin des choses profanes ;
Ce jour est un peu gris, mais il n’est pas amer.

Un arbre dénudé se souvient de l’hiver ;
Une mouette joyeuse est venue de la mer
Pour voir la friche avant que la fleur ne se fane.

Cochonfucius