Blason de Morąg (ancienne Prusse orientale, Pologne)
Des champs dévastés de ce pays de cocagne,
Quand de l’égoïsme, il n’est aucune guérison,
A peine le leurre devient une factice déraison,
La plupart des gens ont peur de quitter leur bagne.
Ces sombres chimères que l’on survole avec peine,
Éclairé par les preux pèlerins aguerris ;
Nous butinons à la ruche d’où un miel jaillit,
Dont la mémoire subtile trace ses volutes pérennes,
D’avoir libéré de l’espace à notre être,
Voici que le long sentier devient transparent,
Et nous répétons des heures, inlassablement.
Au Silence secret, un lieu nous a fait naître ;
Il a libéré notre âme du rêve de l’ego.
Comment dire ? Nous le comprendrons tous très bientôt !
Il est bien vain de cueillir en cet ici-bas ;
Plus l’espace est restreint et plus l’âme cumule :
Des objets, des événements, sans scrupule ;
Cela est tout au plus d’insignifiants gravats.
L’homme qui fait le don de son moi avant la mort,
Est celui qui s’extrait du rêve tentacule,
Des néfastes et impondérés conciliabules,
Allant toujours avec ceux qui se remémorent.
Telle est sa mission : semer en cette vie des graines,
Pour qui sait entendre, voir et se souvenir.
Cet homme a dépassé toutes aspirations vaines,
A tous ces nœuds gémissants qui s’entrelacent,
Il voit sans sourciller l’âpreté des désirs
D’un enfer qui clame : J’en veux encor ! Qui trépasse ?
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